Naomi Klein : « Nous entrons dans un nouvel âge sombre de la démocratie »

27/02/2008Par

Après Pierre Rosanvallon, Cyril Lemieux, Luc Boltanski puis Marie-Monique Robin, qui, tour à tour, nous ont proposé des pistes pour penser la crise de la presse et la crise de la démocratie, c’est à la journaliste Naomi Klein de revenir ici sur les transformations des médias et leur capacité à rendre compte du monde. Dans cet entretien, Naomi Klein analyse les difficultés d’enquêter sur l’Irak, et ce que ces difficultés disent des nouvelles zones d’ombre du pouvoir américain. 

 

Avec la publication de  No Logo en 2000, Naomi Klein est devenue l’une des figures de proue de la dénonciation des excès du libéralisme économique, demeurant attentive aux mobilisations qui s’y opposent. Elle a poursuivi ce travail dans de nombreux articles (notamment réunis dans Journal d’une combattante : nouvelles du front de la mondialisation en 2003), et dans The Take (2004), le film qu’elle a tourné avec son mari Avi Lewis sur les occupations d’usines en Argentine. The Shock Doctrine est paru en anglais en septembre 2007. 


 

Vous venez de publier The Shock Doctrine (à paraître en France en mai), une grande enquête sur ce que vous appelez le « capitalisme du désastre ». Vous y décrivez comment les formes les plus radicales de libéralisme économique ont prospéré sur les grands chocs politiques et sociaux des trente dernières années, du coup d’Etat de Pinochet au Chili, au tsunami en Asie, en passant par l’ouragan Katrina aux Etats-Unis et la guerre en Irak. A quel point les informations que vous recherchiez ont-elles été difficiles à obtenir ?

 

L’une des plus grandes difficultés fut d’enquêter sur le monde des contractors (chauffeurs, routiers, traducteurs, milices privées…les civils qui travaillent en Irak pour des entreprises et qui ont signé des contrats avec le gouvernement américain, ndlr). Parce qu’ils relèvent du secteur privé, ces contractors ne sont pas soumis aux mécanismes qui permettent habituellement aux journalistes d’obtenir des informations de source gouvernementale : vous ne pouvez pas obtenir l’accès à leurs données grâce au Freedom Information Act –qui organise la transparence d’une partie de l’exécutif américain, ndlr-. Le Parlement ne peut pas plus les auditionner. 

Pourtant, l’Etat leur sous-traite une part substantielle de ses fonctions. L’Irak a servi de véritable laboratoire de ces pratiques. Pour mon enquête, j’ai interviewé le vice-président de The Research Triangle Institute, une entreprise qui a obtenu un contrat de plusieurs millions de dollars pour construire la démocratie locale irakienne. Je lui ai posé des questions de base : « Combien êtes-vous payé ? Quel est votre travail ? » Il m’a répondu : « ce sont des informations confidentielles, couvertes par le secret professionnel »… La démocratie est devenue un business. C’est un nouveau monde, ce que nous avons l’habitude de considérer comme appartenant au domaine public, une fois sous-traité à ce type d’acteurs, bascule dans le régime privé.


 

Le livre révèle aussi toute une série de documents administratifs, découverts par l’équipe de chercheurs que j’ai recrutée. Ces archives étaient jusque-là dissimulées en plein jour, c’est-à-dire non classifiées mais pas non plus vraiment rendues publics. Elles n’étaient pas secrètes à proprement parler, mais j’aurais bien aimé les connaître il y a quelques années, quand nous manifestions contre la Banque mondiale et le Fond monétaire international, au plus haut de la vague de l’altermondialisation ! On peut en effet y lire des citations d’économistes très haut placés qui travaillent pour les institutions internationales et des centres d'études, comme John Williamson, l’auteur de l’expression « consensus de Washington », ou Michael Bruno, économiste en chef à la Banque mondiale. Tous deux parlent de leur besoin de désastres pour développer leurs programmes politiques radicalement libéraux.
 

Comment vous y êtes-vous prise pour contourner les difficultés d’accès aux sources privées ? 

Beaucoup de ce que nous savons de la corruption endémique en Irak, à propos du groupe Halliburton ou de la compagnie de mercenaires privés Custer Battles, est lié à la culture juridique américaine. La loi sur les whistleblowers permet à un lanceur d’alerte travaillant pour un contractor de dénoncer la corruption de la compagnie qui l’emploie, et d’empocher un pourcentage de l’argent que le gouvernement récupère grâce à sa dénonciation. Aux Etats-Unis, le lancer d’alerte est donc un business. Les tribunaux ont ainsi pu révéler les pratiques de Halliburton en matière de double facturation et de gonflements de prix. Mais le gouvernement américain intervient désormais dans ces procès, agissant au nom de la protection des secrets d’Etat. 

L’association de défense des droits de l’homme ACLU a porté plainte contre Boeing et son agence de voyage, Jeppesen Dataplan, pour avoir transporté des prisonniers vers des lieux de détention secrets où ils ont été torturés. Comme les personnes concernées ne peuvent pas poursuivre l’Etat, elles se sont retournées contre la compagnie aérienne. Mais le gouvernement a considéré que l’enquête judiciaire aurait violé des secrets d’Etat. Il l’a fait savoir. Et le tribunal vient de rendre un non lieu.

Une autre zone d’ombre concerne les sociétés de capital-investissement qui entrent dans le capital de compagnies généralement non cotées en bourse. Les titres ne sont pas vendus publiquement. Elles sont donc beaucoup moins transparentes qu’une compagnie comme Microsoft. Enquêter sur le groupe Carlyle, présent dans de nombreux domaines stratégiques (défense, énergie, télécommunication, médias…) est tout bonnement hallucinant : vous ne pouvez quasiment rien savoir sur cette société !

 

Carlyle aurait donc trouvé la parade parfaite ? 

Il règne une grande confusion à ce sujet. Nous entrons dans un nouvel âge sombre. La transparence est un pilier essentiel de la démocratie, mais nous sommes en train d’en perdre conscience. En tant que journalistes, nous essayons d’obtenir autant d’informations que possible. Mais nous devrions aussi enquêter sur ce et ceux qui nous interdisent d’enquêter. Bizarrement, les journalistes continuent à prétendre qu’ils peuvent tout savoir. Des reporters partent en Irak, sont bloqués dans la zone verte mais font comme s’ils pouvaient informer le public. On dirait des imitateurs, plantés devant des plans d’un lointain Bagdad. Comme s’il était inconcevable qu’ils disent : « Eh bien nous ne savons pas ce qui se passe en Irak ». Il faudrait enquêter sur la manière dont s’étendent toutes ces zones d’ombre, et expliquer à quel point cette opacité qui gagne du terrain menace la démocratie.
 

Ron Suskind, un ancien éditorialiste du Wall Street Journal, a rapporté les propos d’un conseiller de George Bush, et son récit a depuis fait le tour du monde : « vous appartenez à la communauté réalité (…) nous sommes un empire maintenant, nous créons notre propre réalité ». L’administration Bush a-t-elle inventé un nouveau genre de propagande ? 

Ils ne l’ont pas inventé, ils l’ont adapté à une nouvelle ère technologique. C’est une citation très forte. A bien des égards, elle résume ce qui s’est passé en Irak. C’est l’idée que d’abord vous créez un spectacle médiatique et, qu’ensuite, la réalité le rattrape et prend sa forme. C’est l’histoire des années Bush. Ils ont constamment essayé de jouer ce jeu : la mise en scène de la chute de la statue de Saddam, la visite de Bush sous les spotlights dans une New Orleans entièrement plongée dans l’obscurité après le passage de l’ouragan Katrina… Mais cette stratégie a dans l’ensemble fini par échouer.
 

Il y a d'ailleurs eu une étonnante complicité d’Hollywood, et plus particulièrement des séries télé, par leur mise en scène récurrente –voire leur célébration- de l’hyper surveillance et de la torture. Aujourd’hui en 2008, plus de six ans après le 11 septembre, les Américains sont moins hostiles à la torture qu’ils ne l’étaient en 2003. C’est un paradoxe étrange que les gens soient plus éloignés de ce qui leur a fait peur, et en même temps,  davantage prêts à perdre des droits, au nom de la guerre au terrorisme. C’est lié à cette télévision qui, chaque soir, propose des séries qui célèbrent l’espionnage par les réseaux électroniques et les satellites, les caméras de vidéo surveillance, le viol de la vie privé…

 

La fiction en serait plus responsable que certaines réalités d'entreprise ou quelques échecs retentissants du journalisme ?

La fiction a joué un rôle très important. La série 24 Heures, à elle seule, a contribué à la normalisation de la torture. Les Républicains l’évoquent dès qu’ils sont interpellés sur les techniques d’interrogatoires. Ils parlent toujours du « scénario à la 24h ». C’est une référence directe à la série télé.
 

Par ailleurs, il est difficile de savoir ce qu’on entend par  « journalisme » aux Etats-Unis. Le Washington Post a révélé l’existence des prisons secrètes de la CIA, Jane Mayer a fait connaître la torture dans les prisons secrètes de la CIA et à Guantanamo dans le New Yorker : il y a eu de l’excellent journalisme. Mais les médias, aux Etats-Unis, c’est la télévision ! Il y a une étrange coexistence entre, d’un côté, la presse écrite qui sort des informations et des enquêtes et, de l’autre, la radio, les médias électroniques et la télévision, les médias émotifs qui parlent de complètement autre chose. L’écrit, ce n’est pas émotif. Le journalisme d’investigation est austère. Ce sont les faits, rien que les faits. 

Quand nous faisons du journalisme d’investigation, nous pensons que ces faits vont être repris par des médias plus émotifs, que les gens vont s’en emparer et hurler : « c’est un scandale ! »,  et qu’ils vont demander des comptes. Mais c’est exactement ce qui ne s’est pas produit aux Etats-Unis. Ce qui scandalise les présentateurs télé n’a rien à voir avec ce que révèle le journalisme d’investigation. Cela explique en partie pourquoi se perd le lien logique entre la révélation d’un fait scandaleux et l’action entreprise pour y mettre fin. Depuis le début de la campagne présidentielle américaine, les candidats n’ont pas senti le besoin de prendre position contre la torture. Même chez les démocrates. Parce que ce qui excite les présentateurs télé de CNN ou de Fox News, ce n’est pas la torture, c’est l’immigration, le terrorisme et la pédophilie.
 

Le site internet de The Shock Doctrine lance un slogan : « L'information résiste aux chocs, armez-vous !». Qui est à même de produire cette information de résistance : les médias institutionnels, des espaces alternatifs du journalisme citoyen ? 

Le journalisme d’investigation dont nous parlons, qui peut produire des révélations historiques, demande des moyens. Il faut être très clair à ce sujet : ce n’est pas un passe temps. Les révélations sur les écoutes téléphoniques illégales, les prisons secrètes de la CIA, la torture psychologique à Guantanamo, ce que fait Blackwater en Irak, cela demande un travail énorme. Cela dit, je crois que les blogs sont devenus de véritables médias alternatifs, des lieux capables de dénoncer des scandales. Ils jouent un peu le même rôle que les radios, en reprenant et parfois en martelant les informations venues du journalisme d’investigation de la presse écrite.
 

Je suis moi-même partagée sur notre slogan appelant à l’"information de résistance"…C’est un bon slogan, mais au fond, je crois plutôt que c’est le récit qui protège du choc. La manière dont on raconte une histoire. Pas juste les faits éparpillés. Parce que c’est la perte du récit, de l’histoire collective, qui met en état de choc. C’est ce qui rend les blogs aussi excitants : ils contextualisent l’information qui, par définition, est anti-narrative. Ce que le journalisme citoyen réussit incroyablement bien, c’est de prendre des faits et d’en faire une histoire.
 

Pour vous, le storytelling peut-il avoir des usages vertueux ? Ce n’est pas que de la publicité dissimulée et de la propagande ? 

Non, ce n’est pas que négatif ! Nous, journalistes, sommes des storytellers, des pourvoyeurs d’histoires. Je ne parle pas de fiction mais bien de récits. The Shock Doctrine raconte des histoires. Après le 11 Septembre, ce qui a manqué aux mouvements auxquels j’appartenais, c’est précisément d’être capable de raconter des histoires qui aident à comprendre le monde. Cela nous a rendu très démunis face au « choc des civilisations », à « la guerre contre l’islamo-fascisme » et toutes ces histoires toutes faites qui se sont révélées si dangereuses. Je crois profondément que nous devons tenir notre rôle de storytellers : pas pour inventer des choses qui n’existent pas, mais bien pour raconter l’information comme une histoire.

Jean-Louis Legalery
Article et entretien une nouvelle fois remarquables. Naomi Klein montre judicieusement du doigt l'identification mimétique de la réalité aux séries télévisées. '24 heures' normalise la torture et la navrante série 'Desperate Housewives' banalise la jalousie, la haine, la ségrégation, la bassesse et la mesquinerie en les présentant comme l'arsenal indispensable du voisin ordinaire. La dystopie enterre l'utopie.

Merci MediaPart et JL!
Pour avoir termine 'The Shock Doctrine' la semaine passee, je peux certifier avoir ete abasourdi par la relecture de l'histoire mondiale de ces quatre dernieres decennies par Naomi Klein. Il me sera difficile d'accepter et d'expliquer la possible negligence de son travail par la classe politique, aux Etats-Unis comme ailleurs.
Probablement elle montre du doigt un (autre) defi de MediaPart: comment assurer que le journalisme d'investigation eclaire les ombres de la pretendue democratie, et attire le regard de la societe. Peut-etre le danger de MediaPart serait d'etre un club d'inities ou d'elites comme j'ai deja pu le lire dans un commentaire de lecteur.
Personnellement je n'ai pas envie d'appartenir a un club quand je soutiens MediaPart; si vous pouviez en tenir compte..

J'attends avec impatience la sortie en Français de "The Shock Doctrine".
À un niveau beaucoup plus limité, je ne suis qu'un retraité un peu actif, je constate tout les jours l'écart entre ce qui est considéré comme une vision correcte de la société et la réalité à laquelle je me heurte en écoutant les personnes. Je viens de passer quelques heures aujourd'hui avec des demandeurs d'emploi, exercice que je conduit régulièrement pour tenter d'accompagner des démarches de réinsertion dans le travail. Les histoires que j'entends, les vies que je devine ou entrevoit n'ont rien à voir avec les doctrines qui étayent nos politiques d'aide, d'assurance chômage et de service de l'emploi. Une approche par l'histoire des gens, est-ce là du "story telling" permettrait de mettre un terme au scandale de l'inactivité et des dégâts sociaux correspondant et nous permettrait peut-être de mettre en route des processus de construction d'une autre société. Et partout où je me tourne sur le plan social, les jeunes, les vieux, les handicapés, les exclus, je fait le même constat . L'image du monde qui nous est renvoyer est un déni de la réalité. Alors, bien sur au niveau des problèmes abordés par Naomi Klein!!!

Pour celui qui y travail c’est pour «la réinsertion dans le travail» et pour celui qui donne les ordres (votre patron, votre élu, l’Etat) c’est plutôt : la réinsertion PAR le travail dont ils parlent !

Votre autre phrase «un terme au scandale de l'inactivité et des dégâts sociaux correspondant» me surprend beaucoup car là vous parlez comme si c’est vous qui aviez le pouvoir et que vous êtes de par là en contradiction avec votre première phrase citée plus haut.

Je ne sais si vous connaissez l’écrivain Roger-Louis Junod, le suisse (trouvez ici un résumé: http://www.logma.ch/afg/nmprlj.htm ) et pour la France un certain Jacques Duboin, ancien secrétaire d’Etat au Trésor… les deux parlent du «distributisme», une vue du monde et des citoyens très "moderne" malgré que cela nous vient du siècle passé.

Madame n’a pas tord, même en France on en arrive à l’exemple donné par elle concernant les USA ; les journalistes de l’écris ne sont pas les mêmes que ceux de l’audio-visuel, tous se prétendent «journaliste» mais… TF1 prouve qu’il y a dorénavant au moins deux sortes de journalistes, ceux qui informent avec des enquêtes (plus ou moins poussées) et ceux qui ne font que de parler du chat écrasé dans tel ou tel rue…

Raconter des histoires, pas au sens de créer une fiction, c'est depuis toujours un des modes narratifs des faits par le journalisme. L'histoire racontée permet la compréhension du réel et tient en même temps un discours sur ce réel par cette mise en forme qui provoque l'empathie et convoque l'intelligence du lecteur.

Par contre, je me demande si le story telling n'emprunte pas d'avantage à la publicité, à la propagande et à la télé réalité qu'au journalisme. En effet, le roi du story telling, c'est actuellement Sarkozy.

Il propose en télé réalité sa propre vie privée que les caméras captent y compris à son insu. l'anecdotique - un gros mot, une attitude, une larme qu'il essuit sur la joue de Cécilia, sa main qui effleure celle de Carla - nourrit ainsi le commentaire, la polémique et devient tout le réel, pas toujours programmé, mais toujours instrumentalisé par le Pdt et son entourage de conseillers.

Un pdt qui traite de "pauvre con" un citoyen devient ainsi un Pdt impulsif, humain, comme vous et moi, donc un Président à hauteur d'homme. Du coup, on ne sait plus ou pas ce qu'il a dit lors de son passage au salon de l'agriculture sur la PAC alors que dans six mois la France sera à la tête de la Présidence européenne.

Le story telling emprunte à la publicité son caractère séquencé, répétitif, et de teasing, chaque séquence en appelant une autre, et à la propagande sa dimension de saturation des radios, des journaux, des télés et donc forcément des cerveaux.

le story telling du Pdt, c'est donc bien un sarko show.

Un nouveau règne de la barbarie se profile...à tous les humanistes, rendez-vous en 2045. Si la Terre existe encore...

Entretien vraiment interessant, même si la problèmatique n'est pas née avec l'arrivée de Bush au pouvoir...
Pour les lecteurs qui ne sont pas spécialistes des médias, il serait utile d'expliquer la notion de Storyteller.
Pour ma part c'est en lisant les commentaires que je commence vaguement à comprendre cette notion.
Mais existe t-il une spécificité du storyteller par rapport au fonctionnement global et souvent classique que nous pouvons connaître de la plupart des médias ? Ou est-ce du recyclage ?
De plus, qu'est-ce que la série "24h" ?

J'ai un peu le meme probleme avec cette notion de storytelling qui semble etre entree dans le langage commun sans en avoir averti beaucoup.
Apres un peu de recherche, j'ai trouve cet essai de Christian Salmon 'Storytelling
La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits':
http://ww2.editionsladecouverte.fr/webcc/sog_dec/notice_reference.html?F...

CS publie d'ailleurs dans le Monde diplomatique, et j'ai vu une chronique dans le Monde recemment, qui, je dois le dire, me laisse pantois:
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/02/15/nicolas-sarkozy-et-les...

A vous de juger.

Bien vu Manuka, je te remercie pour les liens très "instructifs"...

Les gens (journalistes ?) ont tellement pris pour argent (comptant) ce qui n'est que de l'esbroufe montre bien...
combien les gens (les journalistes, encore eux...) sont dépendants du fric...

Avec le fric tout est permis, grâce au fric bien des journaux ne font que suivre les agences de presse sans même se poser la question: est-ce vrai tout ça ???

Pourquoi y a-t-il autant d'agences de presse au monde ? Chaque Etat en a une ; LA SIENNE, ce qui revient logiquement à mettre en doute toutes ces agences...

Cela n'a pas l'air de gêner la majorité des "journalistes" à travers du monde ; ils y gagnent leurs salaire en ne faisant que copier ce qui est déjà dit ailleurs sans se soucier le moins du monde si cette histoire est vraie ou non ! AFP et consort "obligent" !!!

Par fidélité critique envers la posture,au sens noble du terme,d'Edwy Plenel,je vous livre quelques bribes rétroactives de ce qui alimente depuis trois ans ce saumatre,unanimiste malaise qui gangrène les caniveaux et tetes dorées,dans le non-dit du quatrième pouvoir.Par l'entremise d'un corps médical et infirmier corrompu,au solde de politiciens qui n'auront reculé devant aucune police de pensée (littérale,technologique,panoptique),un séjour de 2 ans et cinq mois dans un centre hospitalier psychiatrique est devenu le prétexte d'espionnages,tortures,et intoxications de l'opinion,en miroir d'un enjeu d'élections présidentielles françaises.Je me suis à l'époque servi de France-Culture pour sonder les conséquences de mes réactions ,puisque tout était,dans cet ensemble aseptisé et répressif,enregistré dans l'ensemble du batiment;le paroxysme au yeux des media constitue l'affaire Vikash Dhorasoo (je ne ferai aucun commentaire sur les circonstances qui y ont contribué).Je souhaiterais simplement que justice fut faite.J'ajoute instamment que des membres de ma belle-famille ont été menacés.Coups tordus décidés en haut lieu (en septembre 2004),une lettre datée du 21 février 2005 envoyée à Edwy Plenel et retrouvée à mon domi cile à mon retour le 8septembre 2006.J'ignore quelle est la véritable responsabilité de Jacques Chirac et de Laurent Fabius pour ce qui concerne le cours de cette hospitalisation. Celle de Nicolas Sarkozy est avérée pour la suite de la campagne,France-Culture ne sortant pas grandi de ces nombreuses infiltrations.La Raison d'Etat n'aura reculé devant aucun moyen d'intimidation.
A ce jour,la panoptique continue son travail de sape,faisant de moi une marionnette d'une puce électronique et d'écoutes téléphoniques illégales.Et le comble est de voir le Président lui-meme créer un fantasmatique fusible et un vol d'identité absurde et hypocrite.Tout confine à un totalitarisme usurpant le bien-fondé d'une foi ,au nom de 'miracles' dont ni lui,ni Bush,ni Poutine n'ont saisi la portée.

L'hypocrisie de la transparence,etre à vendre.L'information ,anti-narrative,séquence,recycle,et digère la révolte.Some storytelling...

@ Vincent,

Je constate que vous avez quelque chose sur le cœur qui pèse son poids… votre intervention est intrigante pour une personne ne vous connaissant pas… de plus, si comme moi, nous sommes de «l’étranger» c’est carrément oup’s…

Je me permets de vous demander de rendre votre poids sur les épaules "plus compréhensible" pour les non initiés que nous sommes, nous pourrions de par là vous soutenir, vous aider dans vos démarches… voir même que les journalistes pourraient s’intéresser et dénoncer publiquement votre cas, au vu des abus de pouvoir que vous soulignez…

En tous les cas, je vous souhaite une vie longue et heureuse malgré que le système en place ne vous respecte pas.

PS : Sachez que je suis en arrêt maladie depuis 1998 et que je n’ai toujours pas droit à une rente d’invalidité, l’assurance ET l’état font tout pour diminuer le nombre de rentiers… et ce malgré ce que ces invalides ont comme problèmes de santé, de vie ! L’argent et roi !!! L’invalide est d’office un profiteur, un affabulateur. J’ai toujours gagné devant les tribunaux mais une assurance d’Etat ne se plie pas si facilement aux jugements des tribunaux du même Etat !

Il y a des idées intéressantes dans cette interview, mais Naomi Klein semble oublier une chose en déplorant les influences des séries comme 24 ou des journalistes télés : le rôle et la responsabilité des gens, des citoyens.
De nos jours la vérité n'intéresse peut-être pas tant que ça.
La série 24h a peut-être d'ailleurs moins contribué à banaliser la torture dans l'esprit des gens, qu'à s'illustrer en tant que symptôme d'une population traumatisée et obsédée par sa sécurité au point de consentir au sacrifice de quelques libertés invisibles et de quelques vies pas trop proches.
Bush a été réélu. Symboliquement c'est donc une nation qui ne sanctionne pas ses dirigeants pour leur premier mandat.
C'est la même chose en France, et partout ailleurs. Ici les gens s'indignent plus sur le style du président que sur le contenu de la politique du gouvernement. La vérité intéresse peut-être moins que ce que les journalistes veulent bien croire.
En se rapprochant de l'article sur Monsanto, lorsque Marie-Monique Robin constatait que toute l'info était publique, c'est bien que quelque part, les fautifs n'ont même plus besoin de se cacher. Et pour cause, ils ne risquent rien ou si peu.
Tout le monde s'en ficherait? Pourquoi? À cause du sentiment d'impuissance? D'une préoccupation au plus proche de soi?
Peut-être Naomi Klein se trompe-t-elle en pointant du doigt l'influence de la télévision.
Les gens sont peut-être moins manipulables qu'on veut le faire croire, peut être que tout simplement, les téléspectateurs, et les citoyens qui se cachent derrière, ne veulent pas entendre parler de vérités qu'ils ne sont pas décidés à approuver au grand jour, mais qu'ils ne sont pas prêt de désavouer non plus.
Le vrai problème ne serait donc pas lié à la capacité des journalistes de transformer une information en histoire pour faire prendre l'indignation, mais à faire retrouver aux individus le sens d'une responsabilité collective. Encore faut-il que le droit permette à de telles prises de conscience de prendre corps. Le débat sur les "class action" made in france, en est une illustration.

@ Vincentlecoeur
Il serait intéressant de clarifier votre récit,de le rendre plus compréhensible car il me semble que des faits similaires existent de nos jours.Et que ces pratiques sont d'actualité.
Il serait bon que les journalistes de MediaPart y regarde d'un peu plus prés.

Pour ceux que ça intéresse, Naomi Klein avait été interrogée par Bill Maher. Voici la vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=ENGvjLZYAAA

Bonjour,

La vérité pose tout un problème, car une fois qu'elle est connue ou qu'elle commence à émerger, elle nous obligera éventuellement, cette vérité, a des efforts.

Voilà pour moi, le mot tabou: EFFORT.

Le capitalisme le sait très bien, un humain aura tendance à privilégier un comportement lui coûtant le mois possible d'effort pour un maximum de bénéfice immédiat.

Cela ne sera pas toujours à son avantage en fin de compte, mais le temps passant, cet humain pourra toujours argumenter, par le discours, une autre décision, qui elle aussi éludera l'effort.

Le plus difficile est de tout faire pour demeurer libre d'esprit et de tout faire pour y voir claire et ne pas se laisser influencer ( le moins possible du moins ) par tous les discours de type religieux à la mode dans les média et dont la publicité ne cesse de se servir.

Il est urgent de retrouver du temps, pour parler, réfléchir, philosopher ( horreur!!!!) , pour enfin dans ce monde surchargé de propositions commerciales, retrouver du BONHEUR.

Ce bonheur se trouve dans le calme, dans la lenteur, dans le travail vrai et beau, pour soi mais aussi et en même temps à valeur égale pour autrui.

Ma seule religion, celle qui fait du bien à tout homme de bonne volonté dont le vent de création souffle dans le même sens que la Création toute entière.

Si Naomi Klein a raison, il ne faut pas seulement cibler les méchantes compagnies ou les méchants capitalistes, mais il faut et FAUDRA aussi que nous fassions l'effort de faire et de vivre autrement en accord avec nos conclusions philosophiques.......les notres..........avec le respect de notre nature humaine.

Belle journée

Michel Zim

J'ai été interpellé par Rensk, qui considère que je prends un point de vue de patron concernant "le scandale de l'inactivité et des dégâts sociaux correspondant". C'est une simple hypothèse, qui n'est plus vraie, mais qui l'a été! Ceci étant, l'inactivité n'est pas pour moi la mère de tous les vices comme pourrait le faire croire le débat engagé. C'est par contre la source de rupture de liens et de souffrances sociales et personnelles profondes. Vous avez une position dans l'entreprise, même la plus modeste, puis vous n'êtes plus rien, au mieux assisté pour subvenir. Chez beaucoup d'hommes et pas mal de femmes la blessure a plus de conséquences que la perte de ressource : dépression, alcoolisme, naufrage sentimental, rupture familiale sont hélas fréquemment observés.

Je parle d'expérience pour avoir été plusieurs fois confronté à des situations où j'ai mesuré au quotidien les conséquences des accidents collectifs d'entreprises ou d'associations...

Je vous remercie pour votre réponse, elle me va droit au cœur.

Moi-même je suis dans une de ces situations que vous décrivez si bien, cadre licencié pour cause de réorganisation alors que j’étais en maladie (et depuis 1998 toujours encore à 100%) je me retrouve le cul entre deux chaises (l’assureur croit le patron (réorganisation) et les médecins croient en leurs études sur les hommes), sans aucune autre «ressource» que la rente minimal d’invalidité de ma femme… (devenue invalide après moi, qui suit la à ne rien faire)

Je ne broie pas encore "que" du noir mais il est vrais que je suis devenu moins "hollywoodien" en ce qui concerne le sourire…

Concernant mon intervention précédente, elle a tout du moins permis de vous positionner plus précisément. J’avais, il est vrai, pris les pires oppositions valables, selon moi, en France «le patronat et les employés» pour montrer la "contradiction" que je ressentais en vous lisant.

Bonjour Daniel Carré,

.........Alors il faut tout faire, via une information la plus vrai possible pour redonner fierté, liberté et désir d'entreprendre au plus grand nombre.

La parole d'un journaliste ou d'un simple quidam ( comme moi ), par une philosophie généreuse et valable pour tous, nous aidera à faire un monde meilleur.

Cela est peut être naif, mais en filigrane ce désir est dans chacune de nos interventions.

Belle journée, Daniel.

Michel Zim