Europe : pourquoi la France inquiète ou exaspère nos partenaires

28/02/2008Par
Auteur: 
Maguy Day

Rien ne va plus dans le grand jeu européen. Nicolas Sarkozy, qui se vantait à l’été 2007 d’avoir « remis l’Europe en marche », est aujourd’hui de plus en plus vivement critiqué par certains de nos partenaires. A quatre mois de la présidence française de l’Union, MediaPart a enquêté auprès des députés européens.

 

 D’ores et déjà, la France est soupçonnée d’utiliser sa future présidence de l’Union européenne, à partir du 1er juillet, pour ne servir que ses intérêts particuliers. La semaine dernière, le premier ministre François Fillon a fait le déplacement à Strasbourg pour s’adresser aux députés européens. « La présidence française, ce sera une présidence autour des dossiers d'intérêt général », a-t-il voulu rassurer. Avec pour priorités: le changement climatique, l'indépendance énergétique et la sécurité des approvisionnements énergétiques, l'harmonisation des politiques d'immigration et le « progrès de la défense européenne ». 

Cela n’a pas vraiment convaincu ceux qui observent que les désaccords et les contentieux se multiplient. Dès novembre 2007, la prestation de Nicolas Sarkozy dans l’hémicycle européen, avait sonné l’alerte. Plusieurs eurodéputés, dont Jorgo Chatzimarkakis, issu du Parti libéral-démocrate allemand (FDP) et membre du Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ALDE), s’accordent à dire qu’ils ont assisté alors à un curieux spectacle.

« Nous étions au théâtre et Nicolas Sarkozy était en représentation. Si son talent d’acteur est indéniable, il devrait être d’autant plus mis à contribution que votre président chute aujourd’hui dans les sondages, avec le risque d’en faire toujours plus », dit-il.

 Le député allemand craint surtout que le chef de l’Etat français ne soutienne pas la comparaison avec celle qui aura aidé l’Union européenne à accoucher du traité de Lisbonne, en remplacement du défunt projet de constitution européenne.  « Angela Merkel a fait la preuve de sa neutralité quand son pays présidait l’Union au premier semestre 2007. A cette période, les intérêts allemands étaient mis en sourdine. Mais pour Nicolas Sarkozy c’est différent. Sa personnalité exclut qu’il soit neutre ».

Après bientôt dix mois à l’Elysée, Nicolas Sarkozy multiplie les effets d’annonces sans engager les réformes structurelles nécessaires, estime pour sa part l’Espagnol Ignasi Guardans Cambo,  membre de l’ALDE. « Votre président fait de beaux discours, mais les propositions de réformes sérieuses ne sont pas au rendez-vous. Si Nicolas Sarkozy est incapable de prendre des risques au niveau national, comment peut-il y arriver en un semestre au niveau européen ? »

L'Union méditerranéenne divise

Un projet français cristallise tout particulièrement l’opposition de bon nombre d’eurodéputés : celui d’Union méditerranéenne, conçu à l’Elysée et porté par le « conseiller spécial » Henri Guaino. En décembre dernier, la chancelière allemande estimait qu’une telle démarche porte le risque à terme que « l'Union européenne se désintègre en son noyau (...) La responsabilité de la Méditerranée incombe aussi à un Européen du Nord ».

C’est aussi l’avis du député libéral Ignasi Guardans Cambo : « Sans l’Allemagne, cette union ne pourra pas exister. Pour preuve le programme MEDA de la Commission européenne qui ne fonctionnait que grâce à des financements allemands ». Pour le député catalan, il serait bien plus judicieux de donner un nouvel élan au processus de Barcelone, un des volets de la politique de voisinage de l'Union avec les pays méditerranéens. Mais, il s’agit surtout, selon lui, d’éviter que ce projet devienne « comme un outil aux mains de l‘Etat français pour élargir sa sphère d’influence, au détriment des instances européennes »

Nucléaire, pêche et Turquie

La multiplication des négociations ou accords de coopération français dans le domaine du nucléaire civil (Libye en juillet 2007, Maroc en octobre 2007, Algérie en décembre 2007), résultats des déplacements du président français, ont également fortement déplu aux parlementaires européens. « Ces tournées de VRP du nucléaire en Afrique du Nord ont choqué beaucoup d’Européens et pas seulement des chefs d’état », s’émeut Rebecca Harms, membre du groupe des Verts au parlement européen. « Si les Allemands sont majoritairement opposés à l’utilisation d’énergie nucléaire, ils sont encore plus réfractaires à l’exportation de cette technologie dans des pays en proie aux crises et aux conflits. A l’heure où l’Iran est sous les projecteurs, personne en Europe ne veut d’une prolifération nucléaire dans cette région du monde », précise la députée allemande, vice présidente du groupe écologiste au Parlement européen.

Autre pomme de discorde, le refus de Nicolas Sarkozy d’envisager l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Ce blocage est vu comme une remise en cause de la parole donnée. La crédibilité de la future présidence française de l’Union risque de pâtir de ces atermoiements, estime Jan Marinus Wiersma, vice-président du groupe socialiste (PSE) : « Une large majorité de pays membres veut continuer les négociations en vue d’une adhésion turque, or votre président s’y  oppose, et les discussions ne portent que sur des sujets annexes ».

 

Co-présidente des Verts européens, Monica Frassoni critique, elle, la volonté de Nicolas Sarkozy de renégocier les quotas de pêche, une promesse faite en janvier 2008 aux pêcheurs de Boulogne-sur-mer. « Il y a un décalage entre l’idée qu’il se fait de l’Europe et la réalité. L’Europe ce ne sont pas que des Etats membres. C’est aussi un Parlement, des institutions, une Commission, une Cour de justice. Il semble considérer que rien de tout cela ne compte face à son extrême volontarisme ».

Pour le rapporteur du traité de Lisbonne Íñigo Mendez de Vigo, du groupe du Parti populaire européen (démocrate-chrétien), la présidence française n’est pas la mieux placée pour représenter les intérêts européens. « Vu ce qu’est traditionnellement la présidence du Conseil, je crois que le modèle Sarkozy aura du mal à trouver sa place dans le maillage institutionnel de l’UE », dit-il.

« L’hyperactivité de votre président, son manque de vision stratégique, ce déferlement d’idées prises à la légère vont à l’encontre d’une visibilité à long terme de l’Union, que ce soit pour les pays membres ou pour le reste du monde », analyse Hannes Swoboda, député socialiste autrichien.

Avec à l’horizon, en 2009, les élections européennes, l’élu Vert et vice-président du parlement de Strasbourg, Gérard Onesta, mesure le poids des déclarations françaises et des polémiques créées. « Un président du Conseil européen est un accoucheur de consensus, dit-il. Je ne sais pas si Nicolas Sarkozy est taillé pour cela. La présidence française va se conclure six mois avant les élections européennes. Cela risque de se payer cher ».

 

A l'évidence Nicolas Sarkozy pose problème pour certains leaders européens.

S'il peut être logique que les socialistes espagnols , les verts ...soient de base opposés à ce président Français, il est à l'évidence préoccupant que l'Allemagne le soit aussi. Parce que ces deux pays sont de fait les moteurs de l'europe, ils ont toujours su trouver un accord et un concensus , parfois à minima, afin de sauvegarder l'essentiel, même si les dirigeants pouvaient être idéologiquement oposés dans un contexte de guerre froide (schmitt/Giscard, Mitterand/Kohl). Déjà le temps s'était gaté avec jacques Chirac, mais là il y a opposition forte, et cela n'est bon pour personne.

Cependant, je dois reprendre certaines affirmations de votre article qui me semblent erronées.

Le fait de dire que parce que la France est contre l'entrée de la turquie, il y a manquement à la parole européenne... Ce n'est pas Nicolas Sarkozy, mais jacques Chirac qui a proposé que l'agrément à l'entrée de la turquie dans l'europe soit soumis à Référendum. Or bien que JC ait toujours prétendu qu'il était favorable à cette entrée, il savait parfaitement qu'en proposant un référendum, la réponse serait probablement NON. IL n'est qu'à se souvenir du vote pour la constitution européenne , dans lequel l'entrée de la turquie n'était pas évoqué, sujet qui fut pourtant au centre du débat.

Nicolas Sarkozy, qui brosse ou veut brosser le peuple dans le sens du poil, mais aussi peut être par conviction personnelle y est oposé. Il est contre l'entrée de la Turquie, des arguments valables, et je ne comprends pas cette conception de l'union qui est qu'il faudrait toujours dire oui à tout ce qu'elle décide, et dire non serait trahir. Certains pays disent oui, d'autres non, et ce sur tous les sujets, et je suis certain qu'il arrive aussi à l'Allemagne de dire non. Je ne crois guerre à cette présidence Allemande complètement désintéressée que vous nous contez.

Pour avoir fréquenté les institutions européennes , pour faire du lobby, je puis vous dire que cette pratique est tellement répendue, que la plupart du temps, les états ne défendent pas leurs interets, mais bien plus souvent les interets de tel ou tel groupe de lobby influent. Les discussions étant rarement d'ordre général, mais le plus souvent, portent ssur des points particuliers qui n'interessent qu'un minorité (ex rapport de 200 pages sur la proposition de mettre des air bags sur les motos).

Et quand bien même un majorité de membres voudraient l'entrée de la Turquie dans l'union, la France serait toujours dans son droit en la refusant, et dans le droit Européen.

D'autre part, l'énergie nucléaire. C'est là le lobby vert qui s'exprime. La position Allemande est pour le moins contestatble, et ce pour plusieurs raisons:

1- Si elle est plutôt contre le nucléaire sur son sol, l'Allemagne accepte d'acheter l'energie nucléaire Française.

2- L'Allemagne nous envoie des dechets pour retraitement, ce qui semble incohérent avec sa position.

3- Le pour ou contre le nucléaire est un débat qui semble aujourd'hui largement dépassé. La majorité des pays étant plutôt dans l'attente de savoir, quand et comment il retournent au nucléaire.

4- L'Allemagne n'a pas hésité à contourner un embargo qu'elle avait signé lors de la première guerre du golfe, pour fournir en sous main des armes chimiques à saddham hussein. (Qui ont servi entre autres à tuer des kurdes).

5- Vous confondez nucléaire civil et miltaire. NS par le de construction de centrales nucléaires en Iran (ce qui a déjà été fait sous Mitterand , rappelons le), vous ou vos interlocuteurs nous disent "personne en Europe ne veut d’une prolifération nucléaire dans cette région du monde »". Y a t'il prolifération nucléaire dans la vallée du rhone ?

6- Quant aux institutions européennes, vos interlocuteurs devraient la réviser. L'Europe n'est faitte que d'état membres, dont le conseil des présidents décide. La commission n'est dans le droit européen que force de proposition .

Enfin la critique concernant le manque de vues du président au natioal qui empécherait les réformes au niveau européen. Faut il vos rappeler que monsieur Mitterand, a présidé l'europe en période de cohabitation? C'est à dire à un moment ou son influence au niveau national était nulle.

Bref... Copie à revoir

S’il est vrai qu ‘aujourd’hui, le chef de l'État français ne s’oppose pas ouvertement à la poursuite des négociations avec la Turquie, ses propos lors de l’émission « A vous de juger » sur France 2 , il y a quinze mois, étaient sans ambiguïté :
« Je demande la suspension de toutes les négociations avec la Turquie pour une raison très simple : La Turquie n’applique pas le protocole d’Ankara, la Turquie n’accepte pas que des avions venant de Chypre se posent sur ses aéroports, ou que des bateaux venant de chypre rentrent dans ses ports, Chypre est un des 25 état de l’Union européenne, Comment peut on discuter de l’adhésion éventuelle d’un pays qui ne reconnaît pas l’Europe des 25 et qui décide unilatéralement que l’Europe ce n’est pas 25 pays mais 24. Ce n’est pas négociable et ce n’est pas acceptable. J’ajoute que la Turquie étant en Asie mineure, elle n’est pas en Europe, la place de la Turquie n’est pas à l’intérieur de l’Union européenne même si l’Union européenne doit définir des relations privilégiées avec la Turquie. Faisons avec elle un marché commun économique mais n’intégrons pas la Turquie parce que l’Europe, pardon de le rappeler, c’est fait pour les Etats européens. » avait-il déclaré en novembre 2006. http://www.u-m-p.org/site/index.php/ump/s_informer/interviews/nicolas_sa...
Maguy Day

Il est absolument incroyable de situer la Turquie en Asie Mineure, de nombreux peuples européens venant de contrées telles que l'actuel Pakistan, la Mongolie, la Caucasie orientale, tous ces peuples anciens turcophones.
Plus tard, l'empire byzantin a joué un grand rôle dans cette vaste entité, l' Europe actuelle.
Si les turcs ne s'étaient pas convertis à l'Islam, j'ai comme l'impression qu'ils seraient considérés différemment par H. Guaino, le conseiller ès-civilisations du Président.
Je ne suis pas mécontente que N. Sarkozy, à l'occasion de la présidence française européenne soit confronté à d'autres interlocuteurs que ses courtisans - pour faire court - de l'espace hexagonal.
C'est le seul intérêt que j'y vois, parce que franchement, l'Europe est plutôt à l'état virtuel à mes yeux, à l'heure actuelle, à part le contesté euro, ce que je regrette bien sûr.

Il est effectivement très inquiétant de constater l'attitude méprisante de notre président à l'égard de notre partenaire historique en Europe.
Il y a beaucoup trop de sujets de désaccord avec l'Allemagne ces derniers temps :
- annulation de réunions importantes :
http://www.rfi.fr/actufr/articles/098/article_63230.asp

- désaccords sur l'Union méditéranéenne qui est devenue il y a peu l'Union Pour la Méditerranée
http://www.rfi.fr/actufr/articles/098/article_63251.asp

- vente de centrales nucléaires un peu partout dans le monde, et en particulier à d' "anciens" pays terroristes, sans l'accord de l'Allemagne qui a une participation dans Areva par l'intermédiaire de Siemens.
A ce sujet, Sarkozy voudrait éjecter Siemens du capital d'Areva... Par exemple, au profit d'une fusion entre Areva et Alstom. Bien évidément, l'Allemagne n'est pas pour cette fusion...
http://www.boursier.com/vals/FR/bouygues-martin-bouygues-reaffirme-l-int...

Pour vous répondre :

1 - Effectivement et de plus l'Allemagne possède encore plusieurs centrales nucléaires en activité sur son territoire.

2 - Ma réponse précédente implique qu'il est logique que l'Allemagne ait encore des déchets nucléaires à retraiter et ce pour encore plusieurs dizaines d'années. De plus, ces déchets retraités en France retourneront en Allemagne! Dès lors, il n'y a pas d'incohérence de l'Allemagne sur ce point.

3 - Le fait que l'Allemagne ne veuille pas se désengager du capital d'Areva montre clairement que l'abandon du nucléaire n'est pas prêt d'être effectif en Allemagne, bien au contraire. Malgré tout, il faut admettre que les efforts de l'Allemagne pour diversifier ses sources d'énergies sont bien réels et bien supérieurs à ceux de la France.

4 - Je ne sais pas si cette information est réelle, mais quand bien même elle le serait, le nucléaire ne peut être comparer à des armes chimiques.

5 - Le problème de la prolifération nucléaire ne se réduit pas aux activités militaires. En effet, les déchets nucléaires d'origine civile peuvent permettre de fabriquer des bombes salles.

6 - Le parlement européen vote des lois mais parfois s'oppose contre certaines d'entres-elles. De plus, il est difficile de reprocher à des représentants européens, et en particuliers aux élus du Parlment Européen, une certaine concentration des pouvoirs dans la Commission Européenne. En effet les députés européens, eux, seraient ravis d'un pouvoir législatif étendu! Car il faut savoir que ni le Parlement ni le Conseil ne peuvent être à l'initiative de lois, ce pouvoir étant réservé à la Commission...

Enfin, au sujet du manque de vues du président au national, espérons effectivement qu'il abandonne les "fumigènes" et les annonces sonnantes et trébuchantes qui sont retirées le lendemain ou le surlendemain, pour une politique de raison avec une vision d'avenir claire et précise.

Bref copie à revoir... ;-p

Réponse à "28/02/2008 11:00 guglielmifr1"
Parler de lobby vert, dire que le débat pour ou contre le nucléaire est dépassé, qu'il n'y a aucun risque de prolifération internationale dans la mesure où il n'y en a pas dans la vallée du Rhone, c'est très difficile à lire et ce sont des raccourcis très dangereux.
En ce qui concerne la prochaine présidence française de l'Union, on peut effectivement tout en craindre et surtout espèrer se tromper, car cela pourrait être grave pour une Europe condamnée à réussir, pour le plus grand intérêt des français.
Gare au César du meilleur Guignol !!
Bref ........

Puisqu'on parle de Mitterrand, juste un trait que m'inspire NS : l'un a écrit "le coup d'Etat permanent", l'autre nous joue "le coup d'éclat permanent".

Article qui souligne avec justesse les faiblesses récurrentes de notre PR : comment faire pour faire parler de soi tous les jours ? Le seul risque pour le CE est de passer son temps, durant 6 mois, à éponger les fausses bonnes idées et les écarts de langage de son président.
Bon courage !...

Frédéric de Paris

Du point de vue de la France, l'utilité première de l'UE est le financement de la PAC, dont la France reste, me semble t'il, le premier bénéficiaire. Pour le reste... NS n'est certes pas anti-européen, mais s'il accepte de s'enfermer encore plus dans le processus d'intégration c'est pour en retirer quelque chose, pas pour le principe. Et c'est sans doute là que le bât blesse du point du vue allemand: l'allemagne a une approche plus idéologique (liée à son passé) du développement de l'UE, ca lui a coûté bien plus cher qu'à la France, et il est normal qu'elle prenne assez mal l'approche égoïste de NS en la matière.
D'autre part, l'Allemagne a bâti une économie saine axée sur la production de bien intermédiaires pour l'export, et s'en porte relativement bien malgré l'envolée de l'euro. Les gesticulations arrogantes du petit français, dont le budget national est dans le rouge et ne vit quasi que de subsides et gros coups moralement et géopolitiquement discutables (nucléaire, armement), doivent passablement agacer les instances d'outre-Rhin....

Vincent à Cluny

A guglielmifr1
A qui je souhaite dire que les Verts ne sont pas" le lobby vert".
Un lobby défend des intérêts dits particuliers - au sens large, c'est à dire des intérêts de groupe (s), ou de communauté(s) -. Ces intérêts pouvant contrarier soit les intérêts d'autres groupes ou communautés, soit l'intérêt général.
L'écologie défendue par les verts concerne l' intérêt général, qui s'étend jusqu'à l'humanité toute entière .
Concernant le nucléaire, certains verts le considèrent comme définitivement nuisible, d'autres s'y résignent comme un mal nécessaire, à condition qu'il soit provisoire. Il vaut mieux mettre la barre haut, évidemment, lorsqu'on défend une cause (ce qui na rien à voir avec un lobby).
Les verts n'ont pas vocation à se préoccuper des intérêts économiques de la France, championne dans le nucléaire. Leur rôle est d'alerter sur ses dangers.
Tchernoby n'est pas une fiction : il a eu lieu.
Enfin ne vous inquétez pas trop pour votre loby : les directives européennes ne contrarient pas beaucoup les lobbies, notamment sur le système des contrôles à la nocivité des certains produits où on est encore loin du compte.

A bien y réfléchir, je me demande si, au fond, les gesticulations médiatiques quotidiennes de notre PR préféré par 53 % des 81 % des Français inscrits sur une liste électorale fin 2006, ne sont pas le signe d'une réelle impuissance économique française hors du cadre européen qui, bien coordonné, représente une puissance économique supérieure à celle des USA.

De fait, il ne lui reste plus qu'à jouer au super héros qui est prêt à aller chercher Ingrid dans la forêt comme il est allé chercher les infirmières dans le sable et la croissance française, avec ses dents et la conscience en berne, en Chine comme en Libye.
Convaincu que sans nouvelle de lui durant deux jours, nous ne pourrions survivre, il s'est cru obligé de nous rendre compte de sa vie privée par le menu, seul privilège d'une monarchie absolue de droit divin.

"Casse toi, pauvre con, casse toi" ...

Jacques Chirac disait : "En politique comme en amour, promettre beaucoup, tenir peu". Et d'ajouter in petto : "les Français(es) ont les hommes (politiques) qu'il(le)s méritent".

Pace e Salute

Frédéric de Paris

"notre PR préféré par 53 % des 81 % des Français inscrits sur une liste électorale"?

En fait c'est encore moins, et on est loin des "53% des Français" martelé en toutes occasions par certains:

- 2è tour: 18 983 383 voix
(départage entre lui et Royal)
- 1er tour: 11 448 663 voix
(les vrais sarkozystes)

Comme il y a 64 474 000 Français environ, ça ne fait plus que

"30% des Français" au deuxième tour
et
"18% de sarkozistes" en France.

Tous les chiffres ici:
http://www.france-politique.fr/election-presidentielle-2007.htm

Vous écrivez:

"53 % des 81 % des Français inscrits sur une liste électorale fin 2006, "

c'est déjà mieux que ce que la presse répète à l'envi "53% des Français", mais ce n'est pas tout à fait exact.

C'est 53% des suffrages EXPRIMES.

Compte tenu des abstentions et des votes blancs - dont je fais partie puisque j'ai voté orange - le pourcentage de Français qui ont voté pour N. Sarkozy est en fait autour de 40%.

Ben vous oubliez le plus important des problèmes que cause la France en Europe ; le fait de se croire au dessus des autres Etats, (présidence) et des citoyens (les français du peuple, avec leurs président se croyant plus élevé que les autres citoyens de l'Europe) fait que même le peuple d’outre-France pensent que vous en faites trop… pour rien du tout !

Fini les années ou en diplomatie le français était la langue officielle, l’anglais a pris le relais depuis bien des années… (Il n’y a qu’à voir le nombre de problèmes entre Etats depuis cet état de fait ; chaque Etat «interprète» à sa façon l’accord signé) !

Fini aussi l’élection de vrai chefs d’Etat chez-vous, vous avez réussi la chose la plus surprenante en Europe ; dénier l’élection d’un autre penseur… que la majorité des élus du moment réfutent ! Nous aussi on a eu notre Blocher, il n’a pas été réélu !

Vous avez élu un homme relativement dangereux pour la cohésion de votre propre pays, tant pis pour vous, n’allez pas chercher à imposer votre «direction à droite toute» à toute l’Europe, il y aurait conflit comme en l’an 40 du siècle passé !!!

Un mot très juste dans l'article pour qualifier N. Sarkosy : "manque de vision stratégique".
Ce ne serait alors qu'un tacticien.
Déjà, pour présider un pays, ce modèle de dirigeant montre tous les jours ses limites. Mais comment est-ce que ce modèle pourrait convenir pour la présidence d'un collectif aussi compliqué que l'UE?

En ce moment, dans la société française, nous avons aussi constaté qu'il a le "talent" d'aviver fortement les divisions : Il "sait" toucher et agrandir les points de fracture.
Qu'en sera-t-il alors entre les pays, voire les citoyens de l'UE ? Va-t-il (pour se sentir exister, ou pour toute autre raison), réveiller, ou créer des points de tension, conduisant à des fissures durables ?
La rupture selon N. Sarkosy ne serait pas alors l'art de la réforme, mais celui de la fracturation?

(source: l'humanité: société, 18/01/2008))

" Mobilisation contre la « directive de la honte » européenne

Son vote avait été prévu en décembre. Reporté à janvier, il interviendrait maintenant en mai. Il sera d’autant plus important que, pour la première fois sur les questions d’immigration, la directive sera prise conjointement avec le Conseil des ministres et l’objectif est de proposer un texte qui pourra être adopté par les deux instances. Or, tout le monde sait que le penchant sécuritaire des ministres est encore plus marqué que celui des députés. Dans ces conditions, les reports successifs ne sont pas de bon augure, les négociations de couloir remplaçant toujours les débats démocratiques.

Deux propositions « phares » du texte s’alignent presque sur ce qui se fait de pire en Europe. La durée de rétention des étrangers sans titre de séjour pourrait aller jusqu’à dix-huit mois et serait appliquée aussi bien aux mineurs qu’aux demandeurs d’asile ou aux conjoints d’Européens et d’étrangers en situation régulière avec des titres de long séjour.
Nicolas Sarkozy a mis cette « harmonisation » dans ses priorités lors de la présidence française de l’Union européenne cet été.
"
C'est Hortefeux qui va être content !

Vous êtes contre? Ça se passe ici pour le dire :

http://www.directivedelahonte.org/

Citation de Bashung: "C'est comment qu'on freine, j'voudrais descendre de là ..."

http://zemagicsyl.hautetfort.com/