France 3. MediaPart maintient ses informations

28/01/2008Par

L’énervement est certain, à l’Elysée, dans le groupe France Télévisions et dans la presse régionale. Nos informations mises en ligne vendredi 25 janvier ont provoqué plusieurs démentis lundi 28 janvier. Qu’écrivions-nous ? Que l’Elysée discutait avec des dirigeants de la presse quotidienne régionale d’un possible démantèlement de France 3. Par un système de sociétés d’économie mixte, les antennes et rédactions locales de France 3 seraient pour tout ou partie confiées  aux collectivités locales –les conseils régionaux- et à des quotidiens régionaux. Le budget de la chaîne serait ainsi allégé d’autant.

Dès dimanche, la direction de France Télévisions a qualifié de « hautement fantaisistes » ces informations. Lundi après-midi, l’Elysée démentait « catégoriquement ». Pour le Syndicat de la presse quotidienne régionale, Michel Comboul, PDG du groupe Nice-Matin, déclarait n’être pas intéressé par un tel montage. Machine arrière toute, donc. Il est vrai que l’émotion suscitée à l’intérieur des rédactions de France 3 a été immense. 1200 journalistes travaillent dans les régions. Les syndicats SNJ, CGT en tête n’ont pas attendu pour réagir et n’ont pas mâché leurs mots devant la perspective de ce qui est ressenti comme « un dépeçage » du réseau régional.

Il suffit pourtant de se référer au podcast du « Grand jury RTL » de dimanche 27 janvier pour s’apercevoir qu’Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, était beaucoup plus… affirmatif. Concernant France 3 et d’éventuelles marges de manœuvres (en clair, d’économies ou de réformes) sur les rédactions et les unités de production, « tout çà sera sur la table », affirmait-il. Car la question principale demeure posée au gouvernement : quels financements trouver pour compenser la suppression de la publicité sur les chaînes publiques ?

Les faits. 
Face à ces démentis, MediaPart maintient ses informations. Et nous pouvons préciser les principaux éléments de l’enquête qui nous a conduit à mettre en ligne le papier incriminé. Jeudi matin, le 24 donc, une source que nous connaissons depuis longtemps, mais dont nous préserverons l’anonymat, nous alerte sur la tenue d’une réunion en début de semaine suivante sur ce projet précis entre deux cadres supérieurs de deux journaux dans le sud de la France. 

Il s’agit, nous dit notre source, d’étudier comment il serait possible pour chacun des titres de la presse quotidienne de s’intégrer économiquement et juridiquement dans un rapprochement avec les antennes locales de France 3. Le matin même, un responsable en région de France 3 nous livre l’anecdote déjà citée : le président de « sa » région, en présence du patron du journal local,  ironise sur le prochain rachat de l’entité dans laquelle il travaille. 

Nous poursuivons alors notre enquête. Deux patrons de journaux nous parlent. Sans nous dire que des négociations formelles sont engagées, ils nous font part de leur grand intérêt pour le dit rapprochement. « On » nous explique que Jean Michel Baylet, le patron de La Dépêche, a été approché par Georges-Marc Benamou, le conseiller culturel de Nicolas Sarkozy. Une autre source prétend que c’est l’inverse. MM. Baylet et Benamou refusent d’infirmer ou de confirmer, en nous le précisant formellement. Le premier par sa secrétaire, le second directement. 

Interrogé par nous vendredi matin, le directeur général du SPQR, Vincent de Bernardi, estime que son organisation  « observera avec attention ce que le gouvernement nous dira » et il annonce que ce sujet – les antennes locales de France 3 qui assurent chaque jour trois heures de décrochages- sera à l’ordre du jour des réunions qui se tiennent au siège à Paris tous les mois. Enfin, un autre acteur très récent du dossier, un acteur direct, nous confirme que cette piste est bonne. Et il nous met en garde : «  Rien ne doit sortir avant les municipales, vous serez démentis. Si vous voulez planter le dossier, il n’y a pas meilleur moyen que de le sortir maintenant. »

Le contexte.
Nous nous sommes interrogés. Non pas sur l’intérêt évident de ces informations, mais sur l’anonymat à préserver de nos sources. Or dans cette affaire où ni la ministre de tutelle, Christine Albanel, ni la direction de France Télévisions ont été informées des projets élyséens, aucun des principaux acteurs ne pouvait parler à visage découvert. Le faire aurait signifier vouloir torpiller les discussions en cours, ne serait-ce que par l’opposition prévisible des personnels de France 3. Par ailleurs, certains acteurs régionaux sont déjà en concurrence dans ce dossier et refusent tout autant de parler publiquement.

Ce projet d’associer France 3 aux quotidiens régionaux est pourtant ancien, connu, il est presque un serpent de mer du PAF. Compte tenu des énormes intérêts financiers en jeu, des situations de monopoles de la plupart des grands quotidiens régionaux, le sort de France 3 et de ses rédactions locales est déterminant pour l’avenir du pluralisme dans l’information régionale. Il nous a semblé nécessaire, avec les précautions d’usage, de faire état de ces informations.

Il est compréhensible que la direction de France 3 démente. Il l’est moins que l’Elysée, revenant sur les propos d’Henri Guaino, attende trois jours de voir comment le vent tourne pour apporter son démenti.

 

VOEUX DE P. DE CAROLIS
Cela me rappelle la lettre de voeux de P. De Carolis, Président de France Télévisions, envoyée aux personnels, que j'ai reçue jointe à mon bulletin de salaire de décembre - France 3 -, dans laquelle il évoquait, un peu mystérieusement, un changement de "cadre juridique" , qui deviendrait "commun" à l'ensemble des chaînes du Service Public...

comme je l'a déjà proposé dans mon commentaire à votre article précédent, utilisons ce bruit médiatique pour lancer une pétition en ligne via mediapart pour l'augmentation de la redevance de 10 euros par an par exemple afin de soutenir et garantir des moyens et préserver le service public
l'augmentation de la redevance est exclue alors qu'elle serait le remède le plus simple bien que non populaire pour le gouvernement ce que je comprend
démontrons leur que les gens sont prêts à se mobiliser pour soutenir le service public.
Qu'en pensez-vous ?
quitte à faire juste une page web (sauvonsnotretv.com) soutenue par plusieurs journaux, syndicats de journalistes et relayer cette idée sur médiapart et d'autres sites !
en plus de vos articles il faut des actions concrètes avant qu'un projet de réforme ne soit finalisé, il faut aller vite car comme vous le dites si bien dans votre article les conseillers de sarko ne perdent pas leur temps ils ont déjà quelques longueurs d'avance même si ils démentent.
Merci et a bientôt
smile

Pourquoi via MediaPart, smile ? MediaPart ne signifie pas Média Partisan, que je sache, et l'indépendance revendiquée de ce projet prendrait un sacré coup si avant même le lancement du site, il lançait pétitions et actions pour telle ou telle cause, si juste soit-elle.
Faire éclater la vérité, aider chacun à faire sa propre analyse en lui donnant un maximum d'éléments, voire une pré-analyse, c'est déjà un objectif ambitieux, c'est aux lecteurs d'agir s'ils le souhaitent. Il y a bien d'autres structures pour le faire (associations, syndicats, ...).
Après bien sûr, la pluralité des médias mérite d'être défendue, mais encore une fois pourquoi ne pas lancer toi-même cette pétition, plutôt que dire aux autres ce qu'ils devraient faire ?

Bravo et merci à MediaPart. Excellent choix.

Ceux qui maintenant s'empressent de démentir, ceux aussi, encore plus ridicules, qui tergiversent un peu avant de décider de démentir aussi, ce sont eux les sempiternels malfaisants de la grosse machine française à s'enfoncer et à perdre pied face aux nouveaux défis du XXIè siècle.

Après tout, c'est peut-être même une bonne idée en soi? "Le serpent de mer", en tous cas: une idée qui n'est PAS nouvelle...
Mais si, particulièrement à droite et particulièrement la bande à Sarko, on décide d'aérer un peu les vieilles et paralysantes pesanteurs syndicales
(autre question, mais il faudra bien qu'elle sorte un jour: la mafia des ouvriers imprimeurs qui gagnent 5000 euro par mois ou est-ce 50000 je ne sais plus, et qui participent "de plein fouet" depuis tant d'années à ce que les journalistes aient perdu leur indépendance...),
il faut qu'ils assument, et qu'ils sachent faire les choses clairement, avec des plans précis, suffisamment cohérents pour supporter la discussion à l'Assemblée etc.

Marre, marre, de toujours, en France, procéder en catimini, en prenant le peuple pour des idiots et en mettant les gens devant le fait accompli.
Marre, mais aussi tout simplement urgence vitale pour ne pas sombrer complètement dans la république bananière, processus bien avancé depuis Mitterrand et Chirac voire avant 1981...

Car ces procédés sont aussi les moyens habituels, pour favoriser tel et tel ami ou comparse, faire fonctionner en vase clos tout ce petit monde de bourges qui ont tous fait les mêmes écoles et qui se partagent tout ça comme les cousins se partagent les postes dans les républiques bananières.

MediaPart n'est qu'un journal, mais s'il sait garder son intégrité comme ici, il sera un outil indispensable pour ceux qui veulent assainir la politique de la France et qui rêvent d'une économie compétitive et gagnante
(ce que certes les copinages mafieux à l'ancienne ne permettront jamais).

Encore bravo! Continuez!

je n'ai pas la prétention de dire aux autres ce qu'il faut faire
je lance une idée d'initiative qui doit être reprise par des pro du système question d'impact
moi même je suis prêt à signer la première pétition et payer plus de redevance c'est déjà un acte de solidarité non ?
smile

PETITION REDEVANCE
Je souscris totalement à cette idée de pétition pour augmentation de la redevance de 10, 15, 20 euros.
Je ne crois pas en effet que ce soit dans les compétences de Mediapart, mais il pourrait relayer l'information, avec un lien sur le site où signer.
Smile, à vous de jouer, de faire aboutir cette idée ?

merci pour ce soutien
en effet, c'est pas à mediapart avec eux et tous ceux qui souscrivent à cette initiative on peut créer un collectif
après techniquement c'est pas compliqué, dépôt de nom de domaine en 5 minutes etc.. sinon juste une page qui peut être diffusée sur de multiples supports et être centralisées par qq pour le traitement
vu que mediapat a toutes l'infrastructure pour le faire vite pq pas eux si ils sont ok
cdlt
smile

Je suis aussi pour l'augmentation de la redevance. C'est la solution la plus honnête vis à vis du citoyen, et celle qui garantie le mieux l'avenir du service public... Un petit détail quand même : pour rassembler les 1200 millions d'euros que couterait la suppression de la pub, l'augmentation nécessaire de la redevance est estimée aux alentours de 50/60 euros, soit sensiblement plus que les 10, 15 ou 20 euros que vous évoquez.
C'est à mon sens un montant admissible pour une télévision de service public de qualité et exempte de publicité.

je suis d'accord c'est la raison pour laquelle je pense qu'avec l'aide de médiapart et des économistes on peux calculer le montant exact à payer pour la pétition
SMILE

A propos des redevances en Europe

Voici quelques éléments d'appréciation sur les montants comparés de la redevance par foyer pour les chaînes publiques, basés sur les derniers chiffres publiés par l'EBU (European Broadcasting Union), relevés en 2005 :

En Allemagne (ZDF) : la redevance était de 201,8 €, soit 85,3 % des ressources (publicité : 6,4 %, fonds publics : 0,1 %).

Au Royaume-Uni (BBC), redevance de 184,8 €, soit 73,2 % des ressources (publicité : 0 %, fonds publics : 5,7 %).

En Irlande (RTE), redevance de 155 €, soit 42,7 % des ressources (publicité : 44,5 %, fonds publics : 6,0 %).

En Espagne (RTVE) : pas de redevance (publicité : 82,5 %, fonds publics : 9,9 %).

En France (France Télévisions), redevance de 116 € soit 65,9 % des ressources (publicité : 28,6 %, fonds publics : 0 %).

merci pour ces chiffres, cela prouve que l'augmentation minime de la redevance permettra de financer une tele publique de qualité sans que cela soit anti-populaire
smile

Augmenter (un peu) la redevance est sans doute une bonne idée, mais ça ne suffit pas pour regagner tout le manque de la publicité perdue.
Il faut quand même garder un peu de publicité sur les chaˆnes publiques, mais très choisie, très réglementée, pas pour n'importe quels produits, et rien qui gâte les enfants aux heures où ils regardent la TV seuls.

Sinon, remarque qui n'a rien à voir, puisqu'il s'agit plutôt de l'augmentation des injustices sociales depuis l'avènement de la politique sarkozyenne:

On vient de "toucher" toute une nouvelle catégorie de télespectateurs qui jusque-là étaient exonérés du fait de leurs très faibles revenus: Tous les retraîtés à très petite retraite, pour qui 116 euros représente un trou tant leur budget est famélique, vont maintenant devoir payer la redevance.

France Télévision les remerciera, même si je doute qu'elle aurait choisi de bon coeur ce genre de coup de pouce...

aujourd'hui la redevance revient à 0.25€ par jour pour recevoir les 5 chaines de la télé publique et 0.37€ pour recevoir la télé, la radio et en prime l'INA, on peut faire une redevance à 0.43€par jour ou 13€ par mois et tout ça pour la télé et radio.est-ce trop cher?
lorsqu'on voit un abonnement à canal sat à plus de 39€par mois soit 3 fois plus, les programmes de la télépublique sont ils trois fois plus mauvais que ceux de canal?
derrière la disparition de la télé publique c'est aussi un morceau supplémentaire des services publics qui disparait, on voit bien où l'on veut nous diriger, vers le tout privé et tout fric, et l'on voit où cela mène(Société Générale)
derrière cette réforme de la télé publique c'est aussi tout le secteur de la création qui va en pâtir, car la tél finance et de façon important les fonds pour la création (COSIP) CNC, ce qui permet aux créateurs régionaux de pouvoir exister , demain si la réforme passe sans avoir tenu compte du budget nécessaire, la France verra une perte importante de notre création et de notre exception culturelle qui sera totalement dépendante des USA et autres, sauf de la notre.
la production dite indépendante verra elle aussi la poule aux œufs d'or s'évaporer, la vache à lait s'amaigrir, les prestataires voir leur marché fondre etc....
on veut flinguer tout le secteur, tout ça pour quelques copains
pour préserver notre service public une redevance garantie l'indépendance, bien sur si on doit l'augmenter il faut aussi que l'état assume se dette, à savoir rembourser les exonérations qu'elle fait, aujourd'hui elle ne rembourse que 60à 70% de ces exonérations , voilà là aussi un manque dans les caisses.
ensemble on va gagner un vrai service public de l'audiovisuel avec un contrôle des téléspectateurs sur ce dernier. une télé pluraliste et appartenant à toutes et tous.

merci pour ces précisions utiles, j'espère que mediapart après ces contributions va réagir et contribuer à l'aboutissement de cette pétition
smile

Bsr,
savez vous que sur Canalsat, il existe déjà une dizaine de canaux réservés à FR3 région et intitulés, FR3 Marseille, FR3 Montpellier, FR3 Nancy ... qui n'apparaissent pas dans la liste des chaines. Canal 281 et suivants.
Est ce de l'anticipation ?

Ces canaux satellitaires ont été réservés courant 2007 pour permettre sur ce support la diffusion des 22 antennes locales de France 3. Or, le représentant de l'Etat au Conseil d'Administration de France 3 de la mi-décembre n'a pas voté le budget de fonctionnement de ces canaux pour 2008.
J'avoue ne pas en savoir plus sur les motifs précis de l'actionnaire de France 3: était-ce pour des raisons budgétaires ou autre considération stratégique liée au plan que dévoile Médiapart ? Toujours est-il que ce plan de diffusion satellitaire préparé par l'actuelle direction de FTV et F3 avait pour objet de remplacer le plan Horizon 2008 ( doublement des antennes régionales sur la 3 ) de la défunte direction de Marc Tessier et Rémy Pflimlin ... ( tiens, d'ailleurs, où en sont-ils ces deux-là ? M.Tessier a lancé une chaîne TV pour bébés, et R.Pflimlin est DG des NMPP. Ce dernier fut avant d'être DG de la 3 Directeur de PQR en Alsace ... pour bien connaître les deux entités, il doit bien avoir une idée sur le projet de rapprochement entre la télé régionale publique et la PQR ).
Je ne comprends pas qu'après un tel camouflet de la tutelle, l'actuelle direction de la 3 n'a d'ailleurs pas démissionné en bloc. C'est bien symptômatique de la fragilité de cette chaîne qui ne bénéficie plus depuis la nomination de Carolis d'une solide direction et qui laisse aller, laisse aller, laisse aller ...et finit par reculer sur tous les fronts. Problème de compétence industrielle ?
Le plan Horizon 2008 lui-même succédait au projet des TNR ( télés numériques régionales ) de cette même équipe mais sous le gouvernement Jospin , plan que Raffarin a jeté en 2002 au panier ( sur pressions de TF 1 et au motif officiel selon le rapport Boyon l'actuel Président du CSA , - excusez du peu - qu'avait commandé Raffarin, que le numérique terrestre ne marcherait jamais en France - on ne rit pas ! ) Les TNR qui elles-mêmes succédaient au plan Proxima du tandem Gouyou-Levrier, Proxima qui lui même succédait au plan des locales du tandem Bourges-Alduy, qui lui-même ...etc ...
C'est tout le drame de la TV publique dont l' actionnaire ne cesse de changer de cap au gré des alternances, et donc de présidence et de direction au gré de ces alternances - au passage, saluons l'indépendance du CSA !! - et qui n'a jamais disposé de véritable stratégie sur le moyen et long terme ... suicidaire dans un secteur en constantes mutations ! Etait-ce voulu pour ne pas gêner les groupes privés, de télévision ( Tf 1, M6, Canal ) et de la PQR ?
Au-delà du débat sur le montant de la redevance, on peut remarquer que chez nos voisins, BBC, ZDF, RTBF, TVE ne sont certes pas à l'abri des soubresauts industriels ou politiques, mais bénéficient néanmoins d'une meilleure gouvernance. C'est aussi ce qui explique chez eux, et ce dans un marché tout aussi concurrentiel, une meilleure gestion et des coûts mieux maîtrisés notamment en masse salariale; il faut savoir qu'à France 3, chaque projet, qui pour la plupart ont avorté, a généré embauches, études, achat de matériels, etc ... C'est aussi cela la gabegie du service public de télévision ...et on peut comprendre que par les temps qui courent certains soient tentés d'y mettre un terme. Ils ont été élus pour cela, non ?
On pourra toujours brâmer sur l'air : "c'est l'indépendance de l'information qu'on assassine en région !",
- un: cela fait rire tout le monde en province ( quand une rédaction locale de France 3 sortira une information, ne pas hésiter à créer un "Award du scoop" ), parce que les journalistes y bénéficiant de 65 jours ouvrés de congés par an et de salaires allant de 25 000 à 75 000 euros nets annuels, sont incroyablement engoncés dans des rentes de situation qui tuent tout esprit d'intiative, de créativité et de curiosité,
- deux : cela fait 25 ans ( loi Fillioud de 1982 dont le volet régional sur la création de Sociétés d'Economie Mixtes pour structurer l'audiovisuel régional ne vera jamais de décret d'application ) que l'Etat jacobin laissera pourrir en stratifiant ses différentes réformes.
Nous sommes vraisemblablement aujourd'hui à une période charnière d'un Etat toujours jacobin n'ayant plus ni les moyens ni de raisons précises d'entretenir cette danseuse régionale au regard des récentes évolutions liées aux technologies numériques ( internet et la multiplication des supports sont passés par là).
Il faut probablement y chercher le motif de l'abandon de la diffusion satellitaire des antennes locales de la 3, ... voire plus.
De profundis !

"Compte tenu des énormes intérêts financiers en jeu, des situations de monopoles de la plupart des grands quotidiens régionaux, le sort de France 3 et de ses rédactions locales est déterminant pour l’avenir du pluralisme dans l’information régionale."

"Enormes intérêts financiers" énormes à point tel que nous simples citoyens ne sommes que peu concernés vu que pas au courant du tout.
"Situations de monopoles" là je ne comprends pas car sur Rouen c'est le Monopole total depuis 40 ans presse/tv à droite toutes !!!
"Le sort de France 3" : en même temps la télé fait tellement de mal à la démocratie que j'ai pas envie de me battre pour la première vu que je l'ai éteinte définitivement le soir du 6 mai 2007 et que la seconde va s'éteindre le soir du 4 février 2008 !
"Rédactions locales" : elles sont complètement hermétiques et donc sourdes à la dissidence la plus tranquille alors pour atteindre la vraie info ya longtemps que j'ai laissé tomber là !
"Avenir du pluralisme dans l'information régionale" faut arrêter là vraiment c'est du "foutage de gueule" !
En dehors de l'information alter sur le net, les journalistes de toute l'Europe se marrent de la situation française !

pourquoi le soir du 04 février 2008 ? que va-t-il se passer ce jour-là ?

@azur : non, pas d'anticipation de ce côté, mais l'aboutissement d'une démarche initiée par FTV pour que les stations régionales soient présentes sur les différents modes de diffusions : satellite, TNT, ADSL et câble. A l'heure actuelle, il est parfois impossible difficile de recevoir F3 région autrement qu'en hertzien analogique, mais petit à petit des accords sont passés avec les différents opérateurs, dont CanalSat. Une enveloppe (de 5,6 M€ si mes souvenirs sont bons), était prévue pour diffuser ces programmes sur la TNT, mais Sarkozy a refusé d'honorer les engagements de l'Etat à ce sujet.
Depuis les présidentielles, les représentants de l'Etat au Conseil d'Administration de FTV font le maximum pour mettre la direction en situation délicate, s'abstenant par exemple de voter des décisions pourtant actées avec l'aval de la tutelle. Carolis n'est visiblement pas en odeur de sainteté à l'Elysée, jugé chiraquien, et c'est tout FTV qui en pâtit.

PAS BESOIN D'AUGMENTER LA REDEVANCE de manière importante pour garantir le financement d'une télé publique de qualité et, surtout, indépendante des pouvoirs politiques et financiers (ce qui ne serait pas le cas, avec FR3 ouverte aux capitaux privés ...ni avec la redevance, fixée par la Loi des Finances !).

Pour un service public, on devrait m^^eme supprimer la redevance et la remplacer par une dotation budgétaire évolutive indexée sur l'indice des prix, provenant de l'imp^^ot progressif (eh oui ! ...la France est une République ...sociale ! dit-on), au nom de la non affectation préalable des recettes fiscales, ce qui est la règle du Budget de l'Etat.
Paye-t-on, pour recevoir du courrier ? Faudrait-il une redevance à la Poste ...pour service public ?

Je sais bien qu'Alphonse Allais disait: "Il faut prendre l'argent là où il est, c'est à dire chez les pauvres. Bien s^^ur, ils n'en ont pas beaucoup mais ils sont tellement plus nombreux !...".
Et pourquoi pas une retenue sur le RMI-RMA, pour financer la télé, tant qu'on y est ? Arr^^etons de délirer, avec "la redevance facile et contraignante" !...

IL EST TRES FACILE DE FINANCER LA TELE PUBLIQUE, à hauteur de 1 200 millions d'Euros (manque à gagner pub + production heures libérées), base 2008, par UN PRELEVEMENT CONSTANT EN % SUR LES RECETTES PUBLICITAIRES DES TELES PRIVEES ET D'INTERNET (sites commerciaux et pub). Une telle volonté politique, d'utilité citoyenne, ne mettra aucunement "en péril" les intér^^ets privés concernés ! Bien entendu, la télé publique pourra diffuser de la publicité institutionnelle et d'intér^^et public.

Ne pensez-vous pas que les ménages français subissent assez de taxes, retenues et autres franchises, pour les libérer du co^^ut d'un service ...facultatif ? Ou sommes-nous alors en 1788 ?
En 1789, la France n'a pas eu besoin de copier les autres pays, pour innover ...au service du (des) peuple (s) !

NB: mes excuses pour la difficulté de lecture. Accents circonflexes et trémas ne fonctionnent pas sur mon clavier, cause virus...

Pourquoi vouloir augmenter la redevance pour une chaine qui a long terme va disparaitre et la qualite des JT laisse à désirer
Derriére tout ça Savez vous quoi il ya?
Cordialement

documentaire à ne pas manquer

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=126

Orwell Rolls in His Grave - VO sous-titrée

26 décembre 2007Le cinéaste Robert Kane Pappas utilise les concepts Orwelliens de « double langage » et de « guerre sans fin » pour décrypter la situation actuelle. VO sous-titrée.

Documentaire de Robert Kane Pappas, 2004.
1h 45mn

Si france 3 dépend des régions et des journaux locaux en situation de monopole, ca ne changera pas fondamentalement les choses. Ces télévisions font déjà pas mal d'institutionnel et repompent le soir les infos parues dans le journal du matin, les images en plus. Et quelles images ? certaines n'apportent pas la moindre info et servent juste à illustrer un sonore dans la voix du journaliste. La grandiloquence autour de la notion de pluralisme est démenti par la réalité de ce que sont déjà ces télévisions. Cela dit, il n'est pas utile de renforcer le pouvoir politique et économique par une main mise sur ces télés régionales aussi critiquables soient elles. Mais il faudrait que les journalistes assument la liberté d'information en sachant dire non à la repompe, ce qui suppose le courage de dire non et avoir des sujets alternatifs à proposer plutôt que, par lassitude peut-être, de se soumettre au choix des rédacteurs en chefs. la liberté du citoyen journaliste ne disparait pas derrière l'uniforme du salarié. Enfin, sur la redevance. oui, il faut l'augmenter. Payer, 0, 47 centimes d'euros par jour n'est pas cher. un journal comme le monde, c'est 1 euro 30, libération ou le canard enchainé, 1 euros 20. D'autant que nombre de ceux qui trouve cela trop cher n'hésite pas à jouer 10 euros par semaine au loto. Donc, un peu de cohérence et de sincérité.

Juste une précision sur cette notion ( qui relève un peu du fantasme, si vous m'y autorisez ) du journaliste en rédaction "soumis au choix de son rédacteur en chef ".
Euh ... c'est complètement normal qu'un rédac chef, qui a délégation de son entreprise, dirige voire impose ses choix éditoriaux. Le journaliste, qui a le droit d'être journaliste citoyen si vous voulez, est aussi un journaliste salarié respectant les règles communes de toute entreprise. Il ne peut pas faire ce qu'il veut, et c'est normal. A moins d'être indépendant et offrir au marché ses informations. Est-il plus "libre" pour autant ?
Le problème de la repompe est global ... tous les médias se copient à partir d'un fait et tentent ensuite de marquer leur différence en surenchère de style ... par exemple, quel journal prendrait le risque aujourd'hui de faire "alternatif " sur le sujet " Société Générale " ? Le concert médiatique a ses figures imposées évidemment, et j'imagine qu'en province et en local, cela doit être amplifié par la raréfaction de la ressource événementielle ?

Augmenter la redevance, pourquoi pas ? Je n'ai rien contre, si c'est pour avoir un vrai service de qualité, non dépendant de l'audimat et de la publicité.

Maintenant, que ce service public soit régionalisé, je n'ai personnellement rien contre... Au contraire peut-être... Mais à condition que ce soit bien un service public, ne dépendant ni de la pub, ni de la presse régionale.

La question de fond est celle de la conception même de ce que doit être un service public de télévision... En termes de :
- cahier des charges (place des programmes éducatifs, culturels, d'information, de place donnée aux documentaires, à la fiction française, etc...)
- de garantie d'indépendance des journalistes
- de réseau d'échanges entre les différentes antennes TV et radio du service public
etc...

François

a Dianne
Merçi pour cette info qui éclaire un peu plus le probléme des médias et réponds à bien des questions sur ce qui se passe en France
Cordialement

Je trouve pour le moins surprenant qu'une banque qui dit avoir perdu 7 milliards d'€ se trouve malgré tout bénéficiaire, même si ç'a n'est que d'un modeste petit milliard ( C'est beaucoup d'argent ) Et je reste étonné de ne pas avoir entendu de commentaire en ce sens ! On vit une époque formidable, n'est-il pas ?

POUR MEMOIRE :

Sarkozy s'emporte contre la direction de France 3

NOUVELOBS.COM | 23.03.2007 | 15:55

Obligé de patienter avant de se faire maquiller pour participer à "France Europe Express", le candidat UMP s'en est pris à la direction de la chaîne publique: "il faut la virer".

Selon Le Canard enchaîné paru mercredi 21 mars, le ministre de l'Intérieur et candidat UMP, Nicolas Sarkozy, a piqué une grosse colère, dimanche 18 mars, dans les locaux de France 3.

Invité de l'émission "France Europe Express", animée par Christine Ockrent, Nicolas Sarkozy est arrivé avec "une escouade de garde du corps, de conseillers et sa maquilleuse personnelle". Mais une fois dans la loge, le candidat a été invité à patienter, tous les sièges étant déjà occupés par les autres invités de l'émission.

Au bout d'un moment, le ministre a perdu patience, toujours selon l'hebdomadaire satirique: "Je ne veux pas attendre plus longtemps, je veux me faire maquiller tout de suite". Puis, encore un peu plus tard: "Mais enfin, il n'y a personne pour m'accueillir. La direction n'est pas là? Ce n'est pas normal. Qu'est-ce qu'ils font? Qui suis-je pour être traité ainsi ?".

Nicolas Sarkozy aurait alors fait mine de partir, déclenchant la panique parmi les journalistes, avant de "péter les plombs": "Personne n'est là pour m'accueillir. Toute cette direction, il faut la virer. Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ca ne va pas tarder."Sarkozy s'emporte contre la direction de France 3

NOUVELOBS.COM | 23.03.2007 | 15:55

Obligé de patienter avant de se faire maquiller pour participer à "France Europe Express", le candidat UMP s'en est pris à la direction de la chaîne publique: "il faut la virer".

Selon Le Canard enchaîné paru mercredi 21 mars, le ministre de l'Intérieur et candidat UMP, Nicolas Sarkozy, a piqué une grosse colère, dimanche 18 mars, dans les locaux de France 3.
Invité de l'émission "France Europe Express", animée par Christine Ockrent, Nicolas Sarkozy est arrivé avec "une escouade de garde du corps, de conseillers et sa maquilleuse personnelle". Mais une fois dans la loge, le candidat a été invité à patienter, tous les sièges étant déjà occupés par les autres invités de l'émission.

Au bout d'un moment, le ministre a perdu patience, toujours selon l'hebdomadaire satirique: "Je ne veux pas attendre plus longtemps, je veux me faire maquiller tout de suite". Puis, encore un peu plus tard: "Mais enfin, il n'y a personne pour m'accueillir. La direction n'est pas là? Ce n'est pas normal. Qu'est-ce qu'ils font? Qui suis-je pour être traité ainsi ?".

Nicolas Sarkozy aurait alors fait mine de partir, déclenchant la panique parmi les journalistes, avant de "péter les plombs":
"Personne n'est là pour m'accueillir. Toute cette direction, il faut la virer. Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ca ne va pas tarder."


Si je referme avec un </strong> dans cette réponse, ça devrait arrêter net la cascade de caractères gras?

EDIT: ça n'a pas marché. J'en mets un tout en bas, en commentaire (non en réponse), pour voir ce que ça donne.

suite aux échanges, j ai créé un groupe sur facebook pour soutenir FT via une pétition en ligne pour une augmentation de la redevance
ceux qui veulent la soutenir peuvent aller sur le lien suivant :

http://www.facebook.com/group.php?gid=20760505593

Merci d'avance pour vos soutiens
SMILE

A Joss
La colère de N. Sarkozy était à mon sens dirigée contre P.de Carolis.
En télespectatrice attentive, j'ai pu apercevoir, pour la même émission, un autre soir, P. de Carolis accueillir Ségolène Royal en coulisse.
P. de Carolis - chiraquien -, est dans le collimateur de N. Sarkozy.
Il se montre très, très discret concernant ce projet, ainsi que tout autre concernant FTV....


Le tag </strong> ici, donc en commentaire?

EDIT: Non plus.
Pardon pour le hors-sujet complet; je me suis permis car je sais que vous pouvez supprimer ces posts.
Bonne continuation! :-)

Ah et il y avait le <a> à retirer aussi.

SYNDICAT NATIONAL DES JOURNALISTES SNJ
BOURGOGNE

SILENCE ON COMMUNIQUE
Petite scène de la vie d’une rédaction régionale de France 3.
Une semaine après les révélations du site Internet « MediaPart » sur la vente de France 3 aux Régions et à la presse régionale, les journalistes du BRI de Dijon proposent de traiter le sujet en invitant les principaux intéressés ( Région, élus, responsables de la PQR des quatre départements ) à s’exprimer. La direction régionale de France 3 n’y est pas hostile, les rendez-vous sont pris, il n’y a plus qu’à mettre en boîte.
NIET de la rédaction en chef : « A Paris on préfère communiquer nationalement » - L’heure est grave, pas de vagues !
Etonnement des journalistes présents, habitués à relater tout ce qui fait la vie de la région. Visiblement France 3 n’en fait pas partie.
Prudence embarrassée de nos édiles, frilosité, ce que d’aucuns assimilent à de la censure.
Ce n’est pas grave, à l’heure du « Global Media » et d’Internet dont on nous rebat les oreilles à longueur de Com interne, les téléspectateurs bourguignons pourront toujours surfer sur MédiaPart pour avoir l’info à laquelle ils ont droit !
Dijon, le 11 février 2008

FRANCE 3 Bourgogne Franche-Comté

SNJ CFDT SUD CGT CFTC

De près, on censure mieux !

L’avenir de France 3, son budget amputé d’un tiers, son éventuel démantèlement, tout le monde en a entendu parler. Tout le monde ? Non, pas les fidèles téléspectateurs de France 3 Bourgogne Franche-Comté ! Pour la Direction, ils sont sans doute incapables de comprendre.

Lundi 28 janvier, trois jours après la publication des informations de « MediaPart » sur la vente de France 3 aux régions et à la presse régionale, les journalistes de la rédaction de Dijon proposent de traiter le sujet. Refus de la rédaction en chef car il ne s’agit que de « rumeurs » publiées par un média jugé peu crédible.
Mercredi 30 janvier, nouvelle demande de la rédaction. Le cadre du jour renvoie la décision à la rédactrice en chef qui (ça tombe bien) est en séminaire à Paris. Contactée dans l’après-midi sur l’autorisation de publier, sur le site internet de France 3 BFC, un article reprenant les propos de Didier Mathus et Christian Paul, deux députés PS, la rédactrice en chef refuse catégoriquement. (A Paris, apparemment, le refrain à la mode c’est « tout va très bien, madame la marquise »)
Samedi 2 février, un journaliste met un article en ligne. Au bout d’une demi-heure, l’article est retiré par la rédaction en chef.
Mardi 5 février, en conférence de rédaction, les journalistes réclament une nouvelle fois un sujet sur le risque de démantèlement de la chaîne. Le directeur régional ayant laissé entendre qu’il n’était « pas contre », la rédaction en chef accepte qu’un sujet soit tourné et diffusé avant la manifestation du 13 février à Paris. Aussitôt, des rendez-vous sont pris auprès d’élus du conseil général et régional, dont un membre du conseil d’administration de France Télévisions, de responsables de la presse quotidienne régionale et du directeur de France 3 BFC.
Lundi 11 février : La rédactrice en chef affirme qu’elle exécute un ordre de la direction nationale de France 3 et refuse le tournage.

Conclusion :
La Direction de France 3 a clairement montré le peu de considération qu’elle avait pour les téléspectateurs de la chaîne et pour le professionnalisme de ses journalistes.

Dijon et Besançon, le 12 février 2008