L'Elysée reste déterminée à remodeler la loi de 1905

21/02/2008Par
La polémique grandit après les propos démentis de la directrice de cabinet du président Sarkozy, Emmanuelle Mignon, à l’hebdomadaire VSD selon lesquels « les sectes sont un non problème en France ». Cela s’inscrit dans un ensemble plus vaste qui recouvre la tentative du chef de l’Etat de modifier les lois et règles qui organisent les rapports des cultes avec l’Etat depuis 1905.
 
En attaquant bille en tête la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et en évoquant la possibilité d’octroyer un statut légal à l’Eglise de Scientologie, la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy a ressoudé le camp laïc, du PS à François Bayrou et à certains élus UMP, en passant par la kyrielle des organisations qui veillent à la séparation des églises et de l’Etat. Mercredi 20 février, de son bureau de l’Elysée, Emmanuelle Mignon s’expliquait, et de manière carrée : «  Soit ces mouvements et ces groupes troublent l’ordre public et abusent de la faiblesse psychologique des personnes, et dans ce cas ils doivent être poursuivis et sanctionnés ; les moyens de rendre plus efficaces ces poursuites sont à l’étude. Soit ils ne troublent pas l’ordre public et respectent les personnes, et ils doivent alors pouvoir exister normalement conformément au principe de la liberté de conscience ».
 
Les propos d’Emmanuelle Mignon ne sont pas une surprise. Il suffit de lire le rapport de la commission Machelon commandé en octobre 2005 par Nicolas Sarkozy alors ministre de l’intérieur, remis en juin 2006, ou entendre les avertissements répétés de Michelle Alliot-Marie (« Il faut décomplexer la lutte contre les sectes »), pour comprendre que les pouvoirs publics veulent mettre la France au diapason de ce qui existe dans d’autres pays, notamment en Europe, où la notion de laïcité n’existe pas. En résumé, il s’agirait de sanctionner les infractions liées aux phénomènes sectaires (pressions psychologiques, extorsions de fonds…) mais de libérer des mouvements ou des obédiences dérivées du protestantisme, les Eglises évangéliques, les témoins de Jéhovah et l’Eglise de Scientologie.
 
Cette polémique liée à la collaboratrice du chef de l’Etat, catholique convaincue, accusée d’entretenir la veine confessionnelle de son mentor, accentuée par les liens qu’ont pu entretenir Nicolas Sarkozy et Tom Cruise reçu comme acteur mais aussi comme ambassadeur de la Scientologie, est pourtant l’arbre qui cache la forêt. Car Emmanuelle Mignon dit autre chose de fort intéressant à VSD : « La lutte contre les sectes a longtemps permis de dissimuler les vrais sujets.»
 
Quels sont les vrais sujets ? Précisément ceux rebattus par Nicolas Sarkozy depuis un mois à Latran, Ryad et lors du dîner annuel du Crif. A savoir que « La laïcité n’a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes. Elle a tenté de le faire. Elle n’aurait pas dû. Comme Benoît XVI, je considère qu’une nation qui ignore l’héritage éthique, spirituel, religieux de son histoire commet un crime contre sa culture, contre ce mélange d’histoire, de patrimoine, d’art et de tradition populaires, qui imprègne si profondément notre manière de vivre et de penser. Arracher la racine, c’est perdre la signification, c’est affaiblir le ciment de l’identité nationale, c’est dessécher davantage encore les rapports sociaux qui ont tant besoin de symboles de mémoire. » (Latran). Et surtout que «  Dieu, c’est une idée suffisamment intéressante pour avoir inspiré la vie de millions d’hommes et marquer d’immenses civilisations. Quelle est l’origine de la vie, quel est le sens de l’existence, y a-t-il quelque chose après la mort, d’où vient le mal ? Ce sont des interrogations essentielles. Je ne connais pas un seul homme, pas une seule femme, croyant ou incroyant, qui ne se les pose pas » (Crif).
 
Une trentaine d’associations laïques, dont la Ligue de l’Enseignement, le Grand Orient de France et la Libre Pensée, ont estimé que « les déclarations récentes de Monsieur Sarkozy, mêlant ses convictions personnelles et sa fonction présidentielle, portent atteinte à la laïcité de la République. » Le vrai enjeu de cette polémique tient dans la capacité de l’équipe au pouvoir de bouleverser le fragile équilibre qui organise le rapport entre le spirituel et le temporel en France. Marc Blondel, l’ancien secrétaire général de Force ouvrière qui préside la Libre Pensée, court les palais nationaux pour appeler au maintien du cadre actuel.
 
« Nous avons en face de nous des gens déterminés, dit Marc Blondel. Ils n’iront pas au Parlement, j’en ai maintenant la conviction, mais ils assoupliront les règles en douce. Un exemple, nous avons été reçu par le directeur de cabinet de François Fillon qui m’a confirmé que des commissions travaillent sur un toilettage de la loi de 1905 et quand j’ai demandé quelle en était la composition et si nous pouvions en faire partie, nous avons essuyé un refus courtois mais ferme ».
 
Dans les coulisses, plusieurs pistes sont étudiées qui visent à faire émerger de nouveaux lieux de prière ou à améliorer le statut social des ministres des cultes. Un exemple : la loi de 1905 stipule que « La République ne reconnaît, ne salarie, ni subventionne aucun culte ». Selon nos informations, un des moyens envisagés pour détourner la loi consisterait à multiplier le nombre de curés, rabbins ou imans actuellement employés par l’administration pénitentiaire.
 
La lecture du livre que Nicolas Sarkozy a écrit en 2004 avec Philippe Verdin, un père dominicain avec qui il est resté en contact, ne laisse pas place au doute quant à la volonté du chef de l’Etat de bousculer les habitudes. A Latran, Nicolas Sarkozy a fracassé un tabou en affirmant que « dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance ». Que dira-t-il après les élections municipales ? Ou pendant la visite du pape en France, le 31 mai, à l’occasion du 150ème anniversaire de la première apparition de la vierge à Bernadette Soubirous dans la grotte de Lourdes ? La permanence de son propos indique qu’il n’en restera pas au stade des discours. 
 

Pour mieux connaître la Scientologie, dont Emmanuelle Mignon semble questionner la dangerosité, vous pouvez lire le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les sectes publié en 1995. Extraits:
 

« Avec des fers de lance comme la Scientologie, le courant "psychanalytique" apparaît aujourd'hui comme l'un des substituts privilégiés des doctrines religieuses traditionnelles. (...) Les dommages causés aux victimes sont particulièrement graves (ruine, démence, suicide...) car, dans ce type de secte, les techniques de manipulation mentale sont extrêmement perfectionnées.»
« Selon les indications fournies par le ministère de l'intérieur, (...) 26 sectes [provoqueraient des troubles à l'ordre public], parmi lesquelles (...) l'Eglise de Scientologie. Par ailleurs, plusieurs personnes ont évoqué devant la Commission les infiltrations ou tentatives d'infiltration auxquelles se livreraient les sectes au sein des pouvoirs publics.» 
« Lafayette Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie avait proclamé, non sans cynisme, dans son discours de Newark: "Si l'on veut vraiment devenir millionnaire, le meilleur moyen consiste à fonder sa propre religion" »...


En 2006, un rapport de commission d'enquête parlementaire explorait par ailleurs les stratégies déployées par les sectes, dont la Scientologie, pour embrigader les mineurs. Extraits:
« Lors des émeutes de l'hiver 2005, la Scientologie s'est beaucoup déployée en banlieue, notamment en Seine-Saint-Denis »
- « L'église de Scientologie (...) a fait de l'investissement dans le soutien scolaire l'un des axes privilégiés de son action. Les investigations de la commission d'enquête ont abouti à constater que le soutien scolaire organisé par la Scientologie connaissait un développement réel dans la région parisienne
- auditionné, Jean-Michel Roulet, l'actuel président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires déclarait: « Certains enfants sont la cible directe des organisations sectaires, qui souhaitent pouvoir les formater, les robotiser, les exploiter. On leur fera faire du prosélytisme dès leur plus jeune âge, puis on en fera, selon l'expression de Ron Hubbard, le fondateur de la Scientologie, des "esclaves heureux" »
- Roger Gonnet, ex-adepte de la Scientologie et responsable de son antenne lyonnaise, livrait des détails: « Certains enfants peuvent être en poste dès l'âge de six ans. Ils font un très grand nombre d'heures, en transportant des papiers. À partir d'un certain âge, ils sont susceptibles d'être envoyés dans le goulag de la Scientologie, le RPF : Redemption Project Force. Il y en a à Hemet, à Los Angeles, à Clearwater en Floride ; il y en a un au Danemark, en Angleterre et vraisemblablement en Australie. (...) Cinq heures de bourrage de crâne quotidien, plus dix heures de travail. On court sans arrêt. On n'a pas le droit à la radio, à la télévision, aux journaux. Dans la plupart des cas, les gens ne peuvent plus voir leurs enfants, leur femme ou leur mari, etc. Ils ne peuvent pas sortir tant que ce n'est pas fini ; cela peut durer des années. »

Je suis chocqué de voir à quel point on a déformé complètement les propos de Mme MIGNON !!!
J'ai beau relire plusieurs fois les allégations qu'elle aurait donnée au VSD je ne vois absolument pas en quoi elle a octroyé un statut de reconnaissance envers les scientos !!!
Elle a simplement reconnu honnêtement qu'elle ne les connais pas assez bien pour les juger : comme moi je ne les connais pas assez bien pour porter un jugement même si le fait de donner de l'argent pour moi pour du développement personnel sans rapport avec Dieu n'est aucunement de l'ordre du religieux mais plutôt de l'ésotérisme.
Par contre elle aurait justement laisser entendre avec raison qu'il faut en finir avec le soviétisme (méthode du KGB ) qui consiste a jeter en soupçon des gens parce qu'il ont une autre pensée qui n'est pas conventionnelle ce qu'aurait tenter de faire la MIVILUDES si on ne lui mettait pas des garde-fous ...

Si Mme Mignon ne sait pas ce qui se passe réellement dans les arcanes de la scientologie , comme elle l'affirme, comment peut-elle alors affirmer que les sectes sont un non problème?

Mme Mignon affirme peut-être que les sectes sont un "non-problème", faisant peut-être elle-même partie d'un courant minoritaire et à l'idéologie élitiste que l'Eglise considère comme une secte. Mme Mignon a fait "ses classes" aux scouts unitaires de France dans sa jeunesse ( cf Wikipedia) qui est lié à ce courant de l' Eglise. Ce courant ultra-réactionnaire est actuellement réhabilité par le très conservateur Benoit XVI ( retour de la messe en latin, pour le folklore ). Pour mémoire Monseigneur Lefèbvre, et ses adeptes, furent excommuniés.
Mais il y a beaucoup moins folkorique : l'affaire des scouts noyés en Bretagne sous l' autorité d'un évêque aux préceptes rigoristes, jusqu'à risquer la mort. Cette recherche de proximité avec la mort - physique ou psychique - renvoie à mon sens à une nostalgie d'un passé chevaleresque avec sa société féodale, et plus loin encore, au monde féérique et fataliste des paiens.

Merci Penelope pour ces précisions.

Laïcité et sectes.
Je pense que ces deux sujets ne sont pas du même ordre sinon nous plaçons les sectes au même rang que les églises. Ne serait-ce pas le but recherché par certains pour créer un amalgame permettant de modifier la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État ?
Donc attention à ne pas amener de l'eau à ce moulin.
Le combat contre les sectes, car combat il doit y avoir, doit être distinct de la vigilance portée sur l'État laïc. Un croyant ou un agnostique ou un athée combat aussi bien les sectes car elles avilissent l'être humain dans sa dignité d'homme.
Pierre

La laïcité, c'est notre héritage des lumières, notre patrimoine éthique.
Je crains un encouragement du clientélisme, à l'égard de puissances financières - plus ou moins - occultes quant à leur idéologie de fond.
Ce qui conduit naturellement, si l'on peut dire, à la justification du maintien d'une société basée sur l'égoisme qui ne dit pas son nom : les pauvres , en fait les sacrifiés de la - non - dite société, sont invités à se consoler par l'espérance d'un au-delà meilleur qu'ici bas.
« dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance ».
Ainsi, le sacrifice de sa vie est-il érigé en valeur dont on doit se rapprocher, le on représentant le plus grand nombre.
Il n'est pas nécessaire d'être égalitariste primaire pour ne pas entrevoir la perversite de ces propos, on est à des années lumiere d'une quelconque "rupture".

Cette remise en cause de laïcité fait partie d'un processus plus large de reféodalisation de notre société :

. La religion remplace l'état pour assurer la cohésion sociale (des Imams dans les banlieues)
. La charité remplace l'état pour s'occuper des pauvres (les stars de la variété et du cinéma remplaçant les conféries charitables et l'esprit de la chevalerie...)
. Le pouvoir éclairé d'un monarque conseillé par des confesseurs
. La morale du bien et du mal remplaçant l'éthique du bon et du mauvais
. La loi du marché, nouvelle loi naturelle transcendante indiscutable aussi indiscutable que l'ordre divin
. Les seigneurs régionaux nommés et soutenus par le monarque (Neuilly, Levallois...)

En d'autres termes, il s'agit de confier le désarroi du peuple à Dieu et les affaires temporelles au monarque.

Passons l'hiver moyenageux au chaud en attendant le printemps renaissant.

C'est n'importe quoi !
D'abord commençons à définir ce qu'est une secte !
Toutes les Eglises nes ont elles pas alors des sectes qui ont réussies selon les propres termes d'un rationaliste athée premier président de la MILS ?
Précisons que je n'ai pas d'affinité pour la sciento.
Mais s'attaquer à tout ce qui n'est pas catho c'est le retopur au Moyen-âge.
La réaction récente de l'Etat est plutôt lâche en la matière :c'est tout à fait celle de Pilate qui se laisse entraîner par la foule de livrer le Christ!
A l'approche des élections il est scandaleux de voir comment le gouvernement français fait volte face et tente de caresser dans le le sens du poil les quelques milliers de lobbyistes anti-sectes qui brandissent leur carte d'electeur et viennent pleurer leur désarroi d'avoir choisis une mauvaise voie pour eux ; ne l'avaient ils pas choisie ???
C'est du pure délire !
C'est l'echec de la démocratie!
Hitler n'avait il pas été élue par un peuple allemand manipulé sur fond de propagande haineuse ?

A l'auteur,

L'article est clair, précis et surtout remet bien les éléments du "dossier" en perspective. Je vous en sais gré.

Ce faisant, je souhaite apporter quelques remarques complémentaires à vos propos.

L'Etat laïque (et non laïc comme il est parfois écrit par erreur par certains) est en effet le résultat conjoint d'une évolution politique générale de la société moderne et du combat acharné des Lumières contre l'ancien ordre monarchique et féodal, fondé sur une seule Eglise univoque qui avait vocation en ces temps à formater les esprits aux lois de la royauté, donc à ses intérêts de caste sociale minoritaire opposés à ceux de l'immense majorité de la population.

1789, et surtout 1792, ont mis fin définitivement à cet état de fait. Au 19ème siècle, les principes laïques n'ont fait que progresser, avant de s'imposer à travers une série de lois dont celle du 9 décembre 1905 est la clé de voûte.

Il est ici utile de la rappeler en toute clarté: l'Etat laïque est avant tout le garant de la liberté de conscience, de culture, de réflexion d'association, de transmission des savoirs de toutes natures.

Il est aussi le garant et le rempart contre les atteintes les plus dangereuses aux droits humains fondamentaux des personnes, notamment les femmes et les enfants, qui prévalaient en France avant la loi de 1905 et prévalent encore dans de nombreuses religions en contradiction directe des Droits Humains garantis par les Chartes Internationales. Il garantit enfin la concorde civile dans la liberté.

La loi du 9 décembre 1905 devrait donc être, en toute logique républicaine, pour tout responsable ayant au coeur l'intérêt des citoyens et de la société paisible, renforcée et améliorée, notamment par l'abrogation des dispositions pétainistes qui y ont été rajoutées par Pétain et son Etat "français" en 1941 et 1942, et jamais abrogées depuis.

Les lois laïques ont apporté la paix civile, l'indépendance de l'école publique par rapport aux religions de toutes sortes, la possibilité de développer sciences et techniques sans entrave de la part de dogmatismes dépassées et sclérosants, de libérer la pensée et la culture humaines des vieilles "doctrines" archaïques et inutilement stériles.

Les sciences et l'instruction publique sont, avec le droit des femmes et des enfants, des indices de mesure de l'efficacité de la laïcité publique, aujourd'hui voulue, promue et soutenue par l'immense majorité des citoyens.

Cela est essentiel à rappeler, même au locataire provisoire de l'Elysée.

Par ailleurs, sur le plan historique, Nicolas Sarkozy a non seulement tort dans ses discours à Latran, mais aussi se trompe d'époque sur le fond:

- La France n'a pas plus de "racines chrétiennes", que juives, bouddhistes, protestantes, orthodoxes ou musulmanes de nos jours. Sa population est très majoritairement fermement attachée aux principes laïques, et les choix philosophiques ne sont plus, même chez les croyants divers, des choix dogmatiques comme ce put être le cas dans le passé. En résumé, la croyance est devenue plus "individualisée" et les croyants eux-mêmes ne se reconnaissent majoritairement pas dans les "structures" officielles.

Il en va ainsi tant de l'Eglise catholique dont les églises et les séminaires se vident, que du Conseil Français du Culte Musulman ou du Consistoire Centrale Israélite de France, pour ne citer qu'eux.

- si la France doit et peut avoir un rôle positif et fécond dans le monde à venir, ce ne peut certainement pas être réalisé en se coupant du monde et en régressant vers de soi-disant "racines propres" qui n'en sont pas. Le monde moderne est divers, les philosophies sont nombreuses, les influences réciproques multiples et les points de contacts entre elles innombrables. La laïcité a fait de la France un foyer de culture universaliste humaniste, un exemple à suivre de façon adaptée, la mettre en cause serait frapper au coeur cet universalisme fructueux et encourager, ici et partout, les dérives communautaires religieuses qui font tant de mal et couler tant de sang, certes manipulées pour des objectifs politiques évidents, en Afrique et au Moyen-Orient notamment.

L'exemple des Etats-Unis qui, depuis l'ère Bush, se sont englués dans des certitudes morales et religieuses déconnectées des réalités vivantes et dynamiques du monde est là pour montrer que toute atteinte à la laïcité est porteuse d'un projet de société catastrophique pour le peuple et le pays dans son ensemble.

Se couper du monde réel et évolutif est de tous temps et partout une erreur monstrueuse qui n'apporte que régression, guerres et malheurs.

A l'inverse, la France devrait se battre, en Europe et dans le monde, pour développer, promouvoir, la laïcité comme source de paix, de stabilité et de possible prospérité.

Ce n'est donc pas en voulant effectuer un retour vers le passé que quiconque , fut-il provisoire Président de la République laïque, pourra faire avancer le pays, sa société et se valeurs humanistes vraies et collectivement admises par toutes et tous.

La société française, comme d'autres en Europe, même si le corpus juridique n'est pas encore formellement écrit - je pense notamment à l'Espagne, à l'Italie, à l'Allemagne- sont de facto des sociétés laïques. La laïcité des Etats est un atout et l'avenir de l'humanité.

Il est partout dans le monde des Etats laïques, qui ont généralement été inspirés par l'exemple français justement. La Première République chinoise de 1911 vota dans ses lois fondamentales le principe de laïcité et de séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. En effet, les deux concepts sont liés sur le plan historique. Ce que la monarchie française ou l'Empire chinois avaient uni pour assurer leur mainmise totalitaire sur la société, la République française, puis chinoise les sépara pour libérer la société du carcan du passé révolu.

Nier, renier, se dresser contre cet héritage bienfaisant serait une ignominie pour le pays, une insulte à l'avenir et une menace pour le présent.

Les citoyens le comprennent très largement de manière presque instinctive.

Si Nicolas Sarkozy, avec quelques dignitaires religieux intéressés au premier chef par des mannes financières publiques, essaie d'agresser la société laïque, il risque bien de chuter, non pas plus bas qu'il ne l'est, mais de perdre toute légitimité républicaine.

La monarchie a été abrogée, la République proclamée. Personne ne peut revenir en arrière sauf à vouloir diviser le pays et créer une situation de crise qui peut devenir insurmontable.

La société en France ne permettra pas que l'on revienne en arrière, ni à Nicolas Sarkozy, ni à quiconque d'autre.

C'est d'ailleurs ces jours derniers bien cette société laïque qui réagit avec vigueur sur les projets menaçants de Nicolas Sarkozy, que Mme Mignon essaie de mettre en musique.

Là aussi, il y a rejet et échec. Il est souhaitable que cela se transforme en échec et mat définitif.

Bien cordialement vôtre,

Bien résumé mais…

Je me permets de vous rappeler que la France avait fait fuir beaucoup de ses concitoyens uniquement parce qu’ils n’étaient que des «sectaires», donc des protestants… (En Suisse pas mal d’ex-"frouzes" et toujours encore les lois de Napoléon en vigueur ; «qui "marchent" très bien en faite... !»)

Je me permets de vous informer que nous avions accueillis vos protestants (comme d’autres Etats aussi) mais qu’en même temps nous avons renvoyés «nos» sectes dans le Jura à plus de 1000 mètres d’altitude... ou en Amérique (comme d’ailleurs pour les cas dits "sociaux"), et qui ; depuis belles lurettes, sont redescendus de cette hauteur ! (Ouf, y a rien de convenable qui pousse à cette hauteur !)

Il faut distinguer (comme en Allemagne ils l’ont fait ; le gouvernement (pour les "non informés") !) que le danger vient de l’infiltration de la secte, dites de "scientologie" (en minuscule) ou d’une des nombreuses autres, dans tous les niveaux hiérarchiques de l’Etat/Administration… dits, et déclarés «démocratique» !
(N’oublions pas les autres positions du/des pouvoir/s ; justice, militaire, information, médecine, finance-bourse, assurances… qui ont même un système judiciaire «personnalisé » vu qu’ils ont droit à des tribunaux spécifiquement crée pour «eux» ! Il y a tellement de litiges, qui durent des années, qu’ils deviennent de par là, totalement impayable par le citoyen ! (Le pseudo «arrangement à l’amiable» devant la «justice» en deviens pathétique… !)

Avez-vous, en France, des informations plus précises de l’emprise de cette secte, reconnue par bien des Etats…, n’en déplaise au «maître du monde actuel» ?

De tout coeur merci, Maximilien,

pour cet excellent exposé et pour ces vues auxquelles je souscris entièrement, comme une grande majorité de Français.
Les Français, s'ils manquent parfois de confiance en eux-mêmes dans certains domaines, au moins sont intimement et parfaitement en assurance et en confiance dans ce joyau quasi-parfait, cet aboutissement de siècles de progrès mêlés dans diverses formes de démocraties libres et éclairées, qu'est la laïcité, la laïcité à la française.

L'équipe de Nicolas Sarkozy, par contre, dans sa constante fascination (mais avec 10 ans de retard) pour tout ce qui est américain
- donc aussi cette religiosité agressive et qui prend constamment part au débat public, dans une collusion étroite avec le monde des affaires -
et Sarkozy le premier,
ne semble pas vraiment et profondément comprendre les Français, sauf pour remarquer, comme tout le monde, la belle affaire, leur tendance immobiliste à la contestation et à l'esprit de controverse.

Certains pointeront avec intuition, que c'est un des à-côtés négatifs, anti-sociaux pourrait-on dire, de ces "Neuilléens"
(pardon pour le raccourci hasardeux)
et autres "bourgeois-16ème", qui dans leur vulgarité superbe de salon de coiffure, se targuent de n'avoir "pas une goutte de sang français dans les veines": leur mépris, non seulement du "petit peuple", mais de l'esprit même du pays, de son inconscient collectif en quelque sorte.
C'est le revers de la médaille qu'ils représentent indéniablement:
l'esprit d'entreprise, la volonté de "s'en sortir", la vision internationaliste du monde etc.

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Maximilien,
vous devriez envoyer ce texte admirable pour qu'il soit publié dans le blog des adhérents!

Un détail pourtant, sans importance, mais c'est pour la version définitive:
Laïc ou laïque, pour le masculin, tous deux corrects d'après mon Larousse et mon Petit Robert. :-)

Axel,

Pour la forme adjectivale, on écrit (et on dit) "laïque".
Laïc (ou laïque), c'est pour l'emploi en tant que substantif : un laïc, un laïque.

Bien à vous

:-)
Merci pour cette "correction de l'incorrection".
J'avais survolé les dictionnaires un peu vite. Le Robert est très clair, le Larousse prête un peu plus à confusion pour les étourdis comme moi.

Laïque donc, adjectif masculin.

Bien à vous

Pardonnez-moi, Axel, "laïque", adjectif masculin... et féminin. Neutre, si vous voulez.
La question du genre ne se pose même pas. Profitons-en !
C'est aussi ça, la laïcité...

En apportant ma pierre à l'édifice d'Axel J, je reponds aussi à Maximilien.
Bonjour donc à tous les deux.
L'entreprise en cours dans notre pays de redéfinir d'une part les rapports des confessions avec l'Etat ( et il faut reconnaître à Nicolas Sarkozy une grande constance depuis quelques années sur ce sujet) et d'autre part cette intrusion actuelle de l'Etat - via le Président et sa conseillère- dans les rapports que la société dans ses diversités et ses forces organisées entretient avec les cultes est inédite dans l'histoire de la République. Nouveau en effet le fait qu'un président cite 13 fois le mot "Dieu" dans un discours officiel ou qu'il se permette de prétendre publiquement que tous les êtres humains qu'il connaît se posent les questions du bien, du mal, de la transcendance,...Nouvelle aussi cette décontraction, cette permanece à "afficher" ses convictions, du président et de ses deux conseillers, Mme Mignon et M Guaino, mais aussi d'autres ministres, Mme Dati lors de sa campagne dans le VIIeme ou Xavier Bertrand dans l'Express cette semaine. Insidieusement, le climat se modifie. Il faut voir que le mouvement est profond et porté par des forces très puissantes. Le côté américain ( Tom Cruise pour parler court) est souvent noté mais le paramètre européen doit être pris en compte. La France et le Portugal sont isolés dans le grand ensemble à 27 dans leur volonté de séparer les deux dimensions du temporel et du spirituel. Il est évident que l'esprit de la loi de 1905 est condamné par l'Union et que cette loi qui a été modifiée une dizaine de fois depuis son adoption, le sera encore. L'arrivée de l'Islam sous nos contrées, la reconnaissance de nouvelles Eglises évangéliques ne sont que la composante sociologique du phénomène. Cette laicité positive dont se prévaut le Président ( la gauche de gouvernement pro-européenne parlait de laicité plurielle) tend à adapter notre droit positif à cette réalité beaucoup plus globale d'une liberté de conscience qui ne serait plus strictement cantonnée à l'espace privé ( la conception française issue de 1905) à une liberté de conscience qui comme droit élémentaire s'immisce dans tous les actes de la vie sociale. Et qui comme telle s'affiche en toute transparence. J'ai le droit de croire et de le dire. Faut-il combattre cette évolution? J'avoue que je n'en suis pas si sûr pour la simple raison que ce combat me parait perdu d'avance. Après tout, les laïcs ou les athées allemands ou les britanniques ne vivent pas moins libres ou moins préservés des influences du religieux que nous ( ce qui n'est pas le cas, j'en conviens, des polonais ou des grecs par exemple).
Bien à vous.

Je serais toujours étonné des mots utilisé par les français d’aujourd’hui… édifice… en est un ; les pyramides, la muraille en sont mais, il est vrais que depuis que l’ont fait (construits) des HLM’s… on ose appeler cela des «édifices» !

Blague à part ; votre :

"Faut-il combattre cette évolution? J'avoue que je n'en suis pas si sûr pour la simple raison que ce combat me parait perdu d'avance." !

Me surprend, me choque même quelque part… est-elle due à une bizarre de journée/soirée ou bien est-ce devenu la vision de la majorité des gens chez vous ? (majorité car je parle du sentiment que vous devez avoir au vu des censures faites ces derniers temps par les «propriétaires» de la (distribution) de vos journaux… qui représentent tout de même le 4ème pouvoir) !

Merci à l'auteur et à Maximilien pour ces analyses qui nous font appréhender avec plus de clairvoyance les enjeux en cours. Le mot "rupture" employé par Nicolas Sarkozy et son équipe fait illusion et cache en fait une régression vers un archaïsme féodal.

t

Tim,
Chers amis Protestants,
J'espère que vous ne vous méprenez pas sur l'authentique respect que tous ici nous vous portons ainsi qu'aux adeptes de toutes autres religions et à ceux de l'athéisme.

Votre choix de silence
(j'ai à peine eu le temps de survoler votre post avant que vous ne le retiriez)
force encore plus le respect, du reste.

Ce ne sont pas les religions qui posent problème, bien sûr que non: c'est la fascination simplette et inculte d'un certain modèle américain où on mettrait la Scientologie, et pourquoi pas bientôt les Raëliens et que sais-je encore, au même rang que n'importe quelle "entreprise libre de prospérer", et dans la foulée, les considérer "ni plus ni moins comme des businesses", que les grandes religions traditionnelles.

La France n'est pas l'Amérique. Et c'est vrai aussi pour ce qui est des religions et de la laïcité.

Respectueusement et amicalement,
Axel

Sachez que je passe, me semble-t-il, après l’autocensure… bien sûr «non contrôlable» par nous-mêmes, de votre intervenant (fictif – réel ?)…

Il est vrai que je ne comprendrai jamais la censure, moins encore l’autocensure…

D’un autre côté je vois les lois surprenantes mises en place en France ; qui courent après les petits consommateurs-citoyens, le petit délinquant quoi, qui rapportent dans l’ensemble bien plus de fric que l’on ne pense… Mais, les plus grand plombeurs de la caisse de l’Etat ce sont bien les employeurs... (pour preuve ; vu que la mémoire fait défaut très vite… La Poste d’Allemagne : le PDG s’est dirigé au Lichtenstein (et pas/plus en Suisse vu l’adaptation des lois) pour arnaquer sont employeur, l’Etat !)

Sachez que je ne suis ni catholique, ni musulman… et ni hindou non plus…! Je fais partie de la branche du protestantisme, je suis dans une secte reconnue par l’Etat en tant que tel (ceux du Jura qui sont descendus de leurs 1000 mètres !) (Voir plus haut)

PS : Mon appartenance me permet de ne pas payer d’impôts d’église… Cath – CathRom – Protest… et d’autres comme les juifs et leurs mouvements divers, demain les musulmans ?

Le contenu de votre article est inquiétant. J'avoue jusque là n'avoir prêté que peu d'attention au sujet de la laïcité et des religions selon Sarkozy. Je m'aperçois que c'est beaucoup plus sérieux et révélateur que je ne le pensais et je vous remercie pour cet appel à la vigilance. Sans revenir sur les opinions exprimées ci dessus en faveur du modèle laïque français, que je partage, je voudrais faire part de mon sentiment de malaise par rapport même à la démarche de Sarkozy et au fait même qu'il puisse s'exprimer ainsi.

Ce qui me choque, dans une telle attitude et de tels discours, ce n'est pas seulement l'amalgame entre des opinions personnelles (que je respecte même si je ne les partage pas) et la fonction présidentielle (qui dépasse, et de loin, la personne de Monsieur Sarkozy). C'est aussi une sorte de fantasme de toute connaissance et de toute puissance qui l'amène à considérer des opinions, les siennes apparemment, comme des faits, et à se sentir autorisé, légitimé, à les exprimer au nom du peuple qui l'a élu (car sinon, au nom de qui parle -t- il dans de telles circonstances?). Ceci, sans qu'aucun débat, ni même signe annonciateur, ne soit venu préparer l'opinion. De plus, pour satisfaire à un autre fantasme, celui d'un activisme non stop, et d'une course de vitesse perpétuelle contre le temps (et perdue d'avance, bien sûr), ces "visions" m'apparaissent fortement biaisées, simplifiées, instrumentalisées, dans le but évident de servir et justifier une action future. Il n'y a, à mon avis, rien "d'innocent" à de telles prises de positions. Sous des dehors (pseudo) humanistes, elles servent une vision du monde qui à tout le moins mérite débat - débat escamoté, comme s'en plaint fort justement Monsieur Blondel.

Monsieur Sarkozy, votre vision des religions et de la laïcité n'ont rien à voir avec les raisons pour lesquelles vous avez été élu. Dans d'autres circonstances elles pourraient -au mieux - faire sourire. Mais vous êtes président de la République. De grâce, cantonnez vous au domaine de l'action politique "ordinaire" - où vous avez tant à faire et à prouver - et laissez les grandes idées à ceux qui ont le sens de la nuance qui vous fait tant défaut. Merci à Mediapart de nous maintenir en éveil.

Merci à l'auteur et aux internautes clairvoyants qui ont réagi ici. Je pense quant à moi que le sujet des religions et des sectes fait partie d'une démarche globable voulue par le président de la République : le discours du Latran, le Crif, l'arabie saoudite, et maintenant la scientologie, montrent bien qu'il y a une idée derrière tout cela, une idée dangereuse pour la laïcité certes mais aussi pour notre liberté de citoyens. Rien de ce qui est prononcé, écrit, organisé (les commissions) n'est innocent soyons en persuadés. Quelque chose est en route que nous devons dénoncer et aussi faire cesser. J'ignore encore comment, mais depuis quelques mois c'est la République, nos libertés, la laïcité qui sont en péril et tout est fait pour nous diviser. Soyons trés vigilants.

Merci Gérard Desportes (22/02/2008 12h48),
pour cette addition qui ouvre peut-être bien encore beaucoup d'autres sujets?

En vrac car c'est plutôt un ressenti qu'on aurait bien du mal à résumer en quelques phrases:
- "J'ai le droit de croire et de le dire":
Mais c'est déjà ce que nous avons, dans la laïcité à la française et dans la République: respect et liberté d'opinions et de croyances, et liberté d'expression.
- "combat […] perdu d'avance":
Combat? Désolé pour le contresens si j'en fais un, mais il me semble déceler ici un aspect de l'anticléricalisme à la française, qui s'est si longtemps confondu avec la nécessaire neutralité et même,
- et là ce n'est pas moi qui fais le contresens -
avec un athéisme "militant".
Comme si beaucoup d'athées du XXè siècle l'avaient été, plus que par conviction et par foi, plutôt par anticléricalisme, dans l'esprit qui animait ceux qui ont eu à lutter si longtemps contre la mainmise de l'église sur les affaires temporelles.
Si c'est de ce combat qu'il s'agit, alors certes il vaut mieux le laisser derrière nous, et se concentrer sur la préservation d'une laïcité qui avant tout garantit la liberté de culte, plutôt qu'une laïcité qui avant tout est faite pour éviter les débordements religieux.
- Résident en Finlande, un des pays de l'UE qui ne séparent pas l'église et l'état, je vis au quotidien la montée de l'Islam, et je dois dire qu'à côté de l'aspect sécurisant apparent du contrôle de l'état, ce que je ressens avant tout, c'est quand même de l'ordre du malaise, car les "vieilles" religions chrétiennes, qui certes restaient officielles, restaient aussi de mieux en mieux capables de "s'effacer discrètement" tout en endossant une sorte de rôle de garantie intime.
L'islam, par contre, pour des raisons non religieuses mais sociales
(c'est une religion de populations pauvres dont les individus ne peuvent avoir le même détachement que ceux des populations riches et éduquées européennes),
aussi justement subventionné et enseigné à l'école publique que toutes les autres religions, est sans cesse en questionnement et en débat sur des questions archaïques ou culturellement très étrangères à la Finlande, questions et problèmes qui avaient le mérite d'être résolus et définitivement enterrés depuis au moins 1930!
(dernier exemple: certains parents d'élèves chiites se plaignent de ce que la tradition sunnite enseignée à leurs enfants, soit trop orientée vers les visions d'une certaine secte: ils revendiquent que l'islam enseigné à l'école publique finlandaise, se limite aux bases reconnues par toutes les tendances chiites et sunnites de l'Islam...)

Vous entrevoyez le casse-tête?..
Hum, et si tout reste paisible...

Bref, vive la laïcité à la française
(+italienne+allemande+belge+hollandaise+...)
et oui, on devrait s'en faire une fierté et travailler avec les partisans de la laïcité finlandais et de ces autres pays "non-laïcs", tout comme les USA qui eux aussi abritent de bons citoyens américains partisans de la laïcité éclairée de Jefferson.

A Axel J
Le témoignage apporté depuis la Finlande est très intéressant, et nous conforte dans l'idée de ne pas ouvrir de boîte de Pandore en remettant en cause notre défense de la Laïcité : bon courage, Axel !!!

Avec bien plus d’un jour de retard je me permets quand-même de vous informer que vous n’êtes pas les seuls à vous poser des questions quand à l’influence grandissante de l’islam et de ses dérivés "ultras " pour une cause ou une autre…

Ma femme a eu un poste à responsabilité en son temps. Elle avait plusieurs personnes sous sa «coupe» en tant que cadre dans l’industrie. Les effectifs étant stables cela faisait plus de huit ans qu’elle travaillait avec une majorité de gens de croyances musulmanes, il n’y a pas eu de problème jusqu’à l’ouverture d’un centre dans la ville voisine (depuis il y en a 6 de plus (en 5 ans)).

Trois vendredis ont suffit a ces gens ; intégrés depuis 8 ans, pour ne plus accepter un ordre d’une femme… même si elle est la supérieure depuis X années !

La descente aux enfers a été concrétisée par l’employeur ; malgré les lois en vigueur pour tous !

Une cheffe licenciée et remplacée pour moins cher… (chômage oblige) plutôt que de licencier autant de «productifs» illégaux… le choix a été vite fait… Ma femme est devenue rentière avant l’âge pour cause d’invalidité… Eux ont toujours leurs travail sauf si ils ont pris… leurs année dite : «sabbatique»…

Aborder le sujet de sectes en France semble un thème racoleur, facile, consensuel. En effet ces mouvements minoritaires, voire marginaux, s’inscrivent bien dans ce que pense la majorité de nos concitoyens sur la nocivité de ce qui est à la marge de la société. Les sectes servent facilement de boucs émissaires idéaux pour expliquer tel ou tel comportement que l’on ne comprend pas et pour se revaloriser soi-même, se persuader que l’on est quelqu’un de bien, de normé. On rencontre exactement le même phénomène à des degrés divers avec les immigrés, les gens du voyage, les juifs. La marginalité sociale elle-même est devenue suspecte, en tout cas en matière religieuse. A force d’entendre ce genre de poncifs habituels sur la nocivité fantasmée, virtuelle des sectes, vous verrez que dans quelques années, les scientologues ou les témoins de Jéhovah pour ne citer que les plus représentatifs, vont devenir les nouveaux juifs, et que l’antisémitisme culturel que l’on a connu au début du XXe siècle en Europe va se développer au sein de la population envers les mouvements dit sectaires si on suit l’idée de l’adage « critiquez, critiquez, il en restera toujours quelque chose ; ou il n’ y a pas de fumée sans feu ». Si on suit cette logique, un jour on commencera à rédiger des lois antisectes sous la pression de l’opinion publique pour écarter de la société les membres de ces associations, (par exemple que tout membre d’une secte soit interdit de la fonction publique), puis les citoyens seront invités à dénoncer leurs voisins de manière anonyme bien sûr, on organisera peut-être des pogroms, puis des camps de concentration… Pour dialoguer d’une manière dépassionnée au sujet des sectes, il faut respecter les points suivants : 1°) Tout d’abord, Il faut respecter la loi. En France les mouvements dit sectaires sont surveillés. Si un des membres enfreint la loi, il sera condamné comme tout un chacun, si une association en tant que personne morale est condamnée, elle peut être dissoute comme le prévoit la loi. Heureusement qu’il existe des lois, des institutions souveraines et des possibilités de recours dans un état de droit, face à des personnes qui jouent au Torquémada des temps modernes. Pourquoi ne pas dénoncer un complot sarko-scientolo-jéhoviste contre la république ? C’est ce que l’on disait des juifs dans les années 30 dans l’horrible « protocole des sages de Sion ». Je rappelle que les rapports parlementaires n’ont pas force de loi, et qu’un parlementaire digne de ce nom ne doit pas attiser la haine, l’ostracisme sur une partie de la population, mais se doit en tant qu’élu de contribuer à faire vivre ensemble des cultures différentes, mais nullement jeter de l’huile sur le feu. Je suis pour ma part inquiet de la dérive des commissions parlementaires sur ce sujet sensible aussi bien sur les méthodes d’investigation employées que sur les conclusions auxquelles elles aboutissent. 2°) Il ne faut pas faire d’amalgame. Il n’est pas satisfaisant, intellectuellement parlant, de faire de cas isolés une généralité, et d’en déduire, sur les dires de quelques personnes, que tel mouvement est dangereux. C’est comme si vous affirmiez que l’Église catholique est une organisation dangereuse sur les dires de quelques fidèles mécontents ou déçus de leur curé, et il y en a. Dans la cas contraire cas, il faudrait penser à notifier comme secte l’église catholique qui couvre les dérives pédophiles de certains de leurs prêtes. Il ne faut pas qu’il y ait deux poids deux mesures dans un Etat laïque. De même, il ne faut pas mettre dans le panier « suspect » toutes les minorités religieuses sous prétexte qu’elle sont minoritaires ou récentes ou d’origine étrangère. Il s’agit la d’un a priori de départ illégal. 4°) Il faut juger sur des actes et non sur des présomptions qui s’apparentent plus à des jugements de valeurs diffamatoires. Il faut faire confiance aux pouvoirs publics du ministère de l’intérieur lorsqu’ils affirment qu’il y a très peu de plaintes à l’encontre de ces mouvements, principalement en ce qui concerne les enfants. « Il n’y a pas plus de dérives à l’intérieur de ces mouvements que dans le reste de la société » affirme Raphaël Logier sociologue et universitaire dans un article de Libé du 20/12/06. 3°) Pour un débat constructif, éclairant qui permet de se forger une opinion, il faut citer des arguments à charge et à décharge. Il y a aussi des universitaires, des sociologues, des parlementaires courageux qui ne sont pas du tout d’accord sur les méthodes des commissions parlementaires : Jean Baubérot, Massimo introvigne, Régis Dericquebourg, Christian Vanneste, Raphaël Liogier pour n’en citer que quelques-uns. Je vous invite à prendre le temps de lire les déclarations de ces personnes et de les inclure dans votre réflexion. Il faut aussi citer des personnes qui trouvent du contentement à adhérer à ce genre de mouvements, donc il est indispensable de vérifier ce que ces mouvements apportent de positifs à un individu, une famille. C’est malheureusement ce que vous ne faites pas dans votre article, et que n’ont pas fait les différentes commissions parlementaires qui se sont penchées sur ce sujet. Comme le dit le sociologue Jean Baubérot, « il s’agit de dépasser une démarche d’opinion pour aller vers une démarche de connaissance qui oblige à mettre de côté notre jugement moral afin de l’éclairer ». Il y a un danger évident à ostraciser ce genre de mouvement. Le premier étant de les marginaliser un peu plus et de les plonger dans la clandestinité, avec là des dérives réelles et non plus virtuelles. Le deuxième, plus grave encore, est de créer une société conformiste, avec une pensée unique, totalitaire qui élimine toutes formes de différences. C’est pourtant ce qui fait la beauté du monde. J’irai même plus loin, je considère que la société se nourrit des marges pour progresser, pour évoluer. Il ne s’agit pas d’un point de vue, mais d’une réalité historique. Le troisième, c’est de créer des troubles à l’ordre public en laissant penser aux citoyens que ces groupes sont tellement dangereux qu’il peuvent recourir à la violence pour les éliminer.

François Helt
Il ne fait aucun doute pour moi que la laïcité est en danger en France.
Simplement insinuer que l'éducation citoyenne ne serait pas suffisante pour donner à chaque français les moyens intellectuels de se conduire en homme libre et responsable est une insulte aux combats humanistes.
Je parle bien sûr de l'éducation citoyenne idéale et non de l'éducation réelle pratiquée, faillible comme toute entreprise humaine.
C'est bien ma liberté et ma responsabilité de citoyen qui est visée dans ces injonctions à répétition qui disent qu'il faudrait à tout prix adhérer à ces idées.
"Un athée est un homme qui n'a pas de moyens invisibles d'existence" disait George Santayana.
Je suis tenté de dire "Ni moyens invisibles, ni moyens cachés". C'est sans doute plus difficile ainsi, mais la liberté n'est pas forcément donnée sans efforts.
Rameuter les religions au secours d'une entreprise de rupture bien mal pensée, sinon tou à fait improvisée, ne peut que provoquer le doute et le soupçon de viser à rechercher un asservissement au moins partiel du bon peuple.

Bonjour tout le monde,

à part le fait qu'il est pour le moins utile d'avoir un débat de fond sur ce sujet, ce débat pose un véritable problème (pour le moins aussi) très rarement évoqué.

D'ailleurs les propos de notre ami Hocine démontrent que l'information, pourtant existante, doit être méconnue ou oubliée.

En effet, tout débat, et particulièrement celui-ci, est fondamental. Certes.

Mais qui l'a "lancé " ? Le provoque ?
A tort ou à raison, peu importe, mais qui ?

Il s'agit du Président de la République à plusieurs reprises et maintenant de la Directrice du cabinet du Président. Rien que ça....

Or, comment ne peut-on pas s'interroger sur "l'affaire" d'un officier des RG nommé Arnaud PALISSON spécialiste des sectes et notamment de la Scientologie ?
Comment ne peut-on pas se souvenir qui était le ministre de cet officier ?

Le problème est là. Simple hasard ? Coïncidence ?

A cette même époque, Alain VIVIEN avait crée une mission gouvernementale qui se nommait la "Mils" : «Mission interministérielle de lutte contre les sectes».
Elle devint, toujours à cette époque, la Miviludes, «Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires». Nuance.....
En même temps, les RG ont été écartés de cette Miviludes alors qu'ils faisaient partie de la Mils...

Je ne porte aucun jugement de quelque nature que ce soit et je n'ai aucune certitudes ni preuves de quoi que ce soit. Restons prudents et objectifs.

Mais force est de constater que l'auteur du "lancé de débat" n'était peut-être pas le mieux placé pour le faire aujourd'hui au vu du passé.
Comment éviter une légitime suspicion à cet égard et par ces faits ?

Arnaud PALISSON a publié un livre jamais attaqué en justice :

Grande Enquête sur la Scientologie. Une secte hors la loi
Editions Favre, 2003

Il a également mis en ligne sa thèse de droit pénal sur la Scientologie obtenue à la Faculté de Droit de Cergy-Pontoise avec mention très honorable et félicitations unanimes du jury en février 2002 :

http://www.antisectes.net/these-droit.htm

Quoi que l'on dise, à l'écoute de certains propos des plus hautes instances et à leur lecture, si débat il y a, il est impossible d'oublier ces faits.

Cela dit, ce débat est passionnant.

Germinal Bonjour,
Merci d'abord de cette référence au livre d'Arnaud Palisson que je n'ai pas lu. Moi non plus, je n'ai aucune preuve et il faut effectivement rester prudent, mais je pense que ces sectes, et la Scientologie comme les autres, ne sont rien d'autre qu'un refuge pour esprits faibles. Mais pour dire les choses, je m'en moque un peu, après tout, leurs croyances valent sans doute les miennes, et vice versa.
Je crois qu'il faut distinguer deux débats. La place des sectes dans nos sociétés et le rapport des cultes avec l'Etat. Henri Guaino, la plume du président et son autre inspirateur en la matière, vient de voler hier au secours d'Emmanuelle Mignon, en "élargissant" la polémique sur la Scientologie à la place de Dieu dans notre espace public. Par exemple: http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20080222.OBS1764/gua.... ( Le lien ne marche pas. mille excuses)
Il faut prendre très au sérieux cette volonté de l'entourage du président. Je crois Guaino laïc, c'est à dire que je le crois respectueux de toutes les croyances, y compris la pensée athée, et soucieux de garantir la paix civile, il est donc républicain, mais il ne fait aucun doute qu'il veut remettre la dimension spirituelle au centre de notre espace public. Mignon aussi. Et Sarkozy . Et peut-être d'autres encore. Pour masquer la difficulté actuelle sur le plan politique et social, bien sûr. Mais plus fondamentalement parce qu'ils veulent rompre avec cette tradition française issue des Lumières qui s'appelle la laïcité et qui est un art de vivre ensemble. De ce point de vue, le discours du Présient de la République à Ryad est intéressant et il ne laisse place à aucun doute. Il est parfaitement antinomique avec l'esprit de la loi de 1905.
Tout va se jouer après les municipales. Le gouvernement ira-t-il au Parlement? Prendra-t-il le risque d'un débat ou va-t-il modifier la loi en cachette par trois actions sur les lieux de cultes ( les baux) , la formation des imans et la prise ne charge financière et sociale de davantage de ministres des cultes?

Bonjour,

Permettez-moi de rebondir sur le sujet de la laïcité. La laïcité me semble être une exigence qui demande un travail permanent pour endiguer la remontée, comme par capillarité, de la croyance dans le débat public.
En effet on entend fréquemment les politiques revendiquer leur sincérité lorsqu'ils s'adressent à l'électorat. Derrière le mot "sincérité" ils nous disent "croyez moi, croyez moi". Or j'avais cru comprendre que dans notre république laïque la croyance était justement reléguée aux religieux et que c'était là sa fierté : faire du débat public un espace où la croyance n'était pas conviée.
Il ne s'agit pas là de stigmatiser telle ou telle religion mais d'écarter toute interférence de la croyance dans le débat public. En ce sens le débat public serait un espace qui ce dissocie des sphères privées qu'elles soient celles des religions ou du conditionnement que souhaitent mettre en œuvre les agents privés tels que les commerçants, publicitaires et autres vendeurs de tout poil. C'est pourquoi il y a un lien étroit entre laïcité et domaine public. C'est à l'école de la république que revient la charge d'assurer la pérennité de cette culture, peut-être à certains médias de la promouvoir.
Dans ce débat les religions "officielles" ne sont qu'une métaphore, outil utile au diagnostic et à l'identification du comportement ou attitude de croyance. Mais la cible est bien d'amener le citoyen à débattre et agir en connaissance et non pas en croyance de cause.
Il convient donc si l'on souhaite conforter la république, non seulement de maintenir les principes de séparations des églises et de l'Etat mais en tout premier lieu de demander aux femmes et hommes politiques de notre pays qu'ils s'efforcent de s'abstenir, dans leurs discours, d'employer tout ce qui fait référence à la sincérité lorsqu'ils souhaitent obtenir les voix des électeurs. L'action politique pourra dès lors revendiquer une césure franche avec le domaine de la croyance. Le vote n'a pas à être un acte de foi, la sincérité n'a jamais empêché personne de se tromper…ni même de mentir.
Nous aurions alors des politiques et non des religieux aux rênes de la gestion de la cité depuis le conseiller municipal jusqu'au président de la république.
La question sera dès lors comment ne pas être cynique ? Une éthique citoyenne, en quelque sorte.

Naflio

Bonjour, Axel J,

Je suis avec intérêt le débat courtois et plein d'informations qui est initié par l'article qui a généré ce fil.

La langue française a certes des vertus indéniables, mais parfois il est souhaitable de compléter le dictionnaire par l'histoire afin de mieux saisir la différence entre laïque et laïc, qui est lon d'être un léger problème de genre et d'orthographe.

Historiquement, dans la langue française, et c'est là une spécificité de certaines langues latines, un "laïc" est un homme qui appartient à la communauté des croyants de l'Eglise catholique, mais n'est pas membre de son clergé. En clair, c'est un croyant de cette foi qui n'est pas soumis aux obligations du statut clérical, au sens premier du mot - statut du clergé catholique, tels que le célibat et la soumission à la hiérarchie ecclésiastique. Son équivalent féminin s'écrit "laïque".

C'est ce féminin qui peut prêter alors à confusion avec le terme "laïque" , valable pour le masculin ET le féminin, qui se traduit bien aussi en anglais par "secular"- qui a son homologue en français avec séculier.

Laïque désigne clairement les citoyennes et citoyens francophones partisans de la laïcité de l'Etat et des institutions publiques.

La laïcité ne s'assimile pas à l'athéisme, bien sûr, qui est un choix philosohique personnel, en tout cas en démocratie.

La laïcité est une neutralité ABSOLUE de l'Etat et de ses institutions par rapport aux croyances ET philosophies, quelles qu'elles soient.

Comme le soulignait Jefferson, que vous citez, elle établit "un Mur de Séparation" entre les croyances privées du ressort de la sphère individuelle et la sphère publique générale, afin que l'une ne s'immisce pas dans l'autre, et réciproquement.

Ce "Mur de Séparation" permet une vie publique où ne peuvent entrer dans le débat public les options religieuses et/ou philosophiques qui, par nature, sont celles d'une partie des citoyens contre une autre.

Je précise ici, étant comme vous résident français à l'étranger, que la laïcité est aujourd'hui un bien précieux, garant essentiel de la concorde civile, ce constat étant valable pour de nombreux pays, dont la France.

En Europe, pour ne parler que de ce continent, la laïcité est encore un combat contre certaines forces religieuses qui la refusent et mettent ainsi en péril l'intérêt public.

Le jugement ahurissant en 2008 rendu par un Tribunal italien contre un magistrat italien qui refuse de siéger dans une salle où était pendu au mur un crucifix (affaire du Juge Tostià souligne bien que la laïcité a encore, malheureusement, des combats à livrer pour apporter concorde et sérénité.

Sur ce point, j'avoue que je suis effaré que les institutions européennes ne demandent pas l'annulation de ce Jugement fondé sur un texte de 1926....signé par Benito Mussolini!

A l'évidence, un crucifix a toute sa légitime place dans une église ou un temple, mais dans un Tribunal en Europe en 2008, l'anachronisme est terrible. Quand au jugement rendu au nom d'une loi mussolinienne, il me paraît urgent que la Cour Européenne des Droits de l'Homme rappelle la Charte qu'elle promeut à l'Italie, ne fut-ce que par souci de modernité et du respect de la Justice dont elle a la charge du contrôle en Europe.

En Asie, de l'Inde au Japon, les principes laïques, quoique parfois pas aussi juridiquement détaillés qu'en France, sont appliqués.

Ce Jugement, lu dans la presse asiatique, a choqué nombre de personnes car il montre l'Italie, et derrière elle, l'Union européenne, comme des Etats en retard sur les pays asiatiques, en matière de laïcité en tout cas.

Bien cordialement vôtre,

A l'auteur, Gérard Desportes,

Merci de vos travaux et réflexions qui éclairent bien des aspects sur la laïcité au sien de l'Union européenne.

Vous avez pointé avec justesse que seuls 2 Etats sur 27 avaient inscrit la laïcité dans leur Constitution, ce que ne fait pas le texte dit de Lisbonne.

Ceci dit, la laïcité vit très fortement, de facto, dans la conscience de nombreux peuples européens, y compris à travers de multiples lois qui concourent, plus ou moins, à la neutralité laïque de l'Etat.

Il en est ainsi en Allemagne, en Belgique, en Hollande et dans quelques autres Etats du Nord et du Centre de l'UE. Le cas de la Pologne est un peu particulier depuis 1991. Dans les Balkans, la laïcité est aussi un enjeu pour la paix et la coexistence pacifique de divers groupes religieux et/ou nationaux.

Il n'en reste pas moins que vous avez bien raison de souligner cette "étrangeté" de l'absence gravissime de la laïcité comme principe de l'UE, absence qui interpelle à l'évidence, surtout pour une Union de peuples fort différents que l'on veut faire vivre plus ou moins ensemble dans la concorde civile.

Car, si l'objectif de l'UE est vraiment celui annoncé par les responsables européens, qui sont des gens cultivés sur l'Histoire du continent, il est incompréhensible qu'ils ne mettent pas d'eux-mêmes, comme une démarche justement rassembleuse, fédératrice, unitaire, le principe de laïcité comme obligation essentielle pour les 27 Etats de l'Union.

Ne pas le faire immédiatement serait, de facto, condamner cette union à n'être qu'une façade économique et monétaire sans base morale et civique commune garantissant sa solidité et sa pérennité.

L'affaire stupéfiante du Juge italien TOSTI est à cet égard révélateur d'un vrai problème.

Sans les principes hérités des Lumières de ce continent, l'Union Européenne ne peut se bâtir solidement, d'autant qu'elle fait face à des tendances dislocatrices de plus en plus puissantes. La laïcité pourrait donc être son ciment unificateur primordial.

Pour paraphraser une phrase célèbre de Malraux qui avait été sur ce point mal inspiré, l'Union Européenne sera laïque ou ne sera pas!

Bien cordialement vôtre,

Si l'on voulait conclure ce débat devenu passionnel il faut laisser la justice faire son travail !
L'arsenal judiciaire français contre les "dérives sectaires " est je le répète unique au monde (Les chinois ont d'ailleurs copié notre modèle ...)!
Combien même les scientos pratiqueraient l'escoquerie alors la justice va faire son travail -surtout après les appels du gouvernement dans ce sens !
Il faut cesser de faire trembler le bon vieux peuple gaulois dans ses chaumières et arréter de nous faire croire que les scientologues sont un cas d'école pour toutes les autres confessions qui en matière de pratiques cultuelles ne les rejoignent ni de près ni de loin !
Si quelqu'un peut démontrer le contraire : qu'il ne se gêne surtout pas pour apporter au moins un exemple à défaut de preuves à la justice!
Il y en a marre des amalgames faciles (tout ce qui n'est pas catho est 'secte'...)!
A force de mettre tout le monde dans le même panier depuis 25 ans on rend le français de base allergique à la religion et au débat ouvert : tout ce qui touche à la loi de 1905 est aujourd'hui devenue tabou comme l'a indiqué le conseillé spécial du président recemment.
Dans les années 90 remettre en question les Eglises conventionnelles en France était considéré comme une attitude 'sectaire' par même des élus socialistes : aujourd'hui en France cette pensée n'a pas évoluée !
Et qui a critiqué l'Islam de ne pas être ouvert à la remise en cause ? Les laïques !
J'espères que c'était pour rire...
CQFD

Tout çà est vrai. Raison de plus ( sans jeu de mot) pour tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de prendre publiquement position sur ces sujets.

Bonjour à tous,
Je voudrais apporter un témoignage "de l'intérieur". En effet je fréquente les Témoins de Jéhovah depuis ma tendre enfance (j'ai 55 ans). Mes parents, mes grands-mères, mes oncles et tantes, cousins, cousines, ma femme, mes enfants le sont aussi. Alors bien sûr on pourra toujours argué que mon témoignage sera subjectif, c'est vrai, mais de fait il sera aussi documenté et informé. Autant vous le dire de suite, je ne me retrouve absolument pas dans la description que donnent les médias de nos convictions et partant de notre façon de voir le monde et la vie en général. Avant tout il faut savoir que les TdJ sont chrétiens donc disciples du Christ dont le leitmotiv était l'amour de Dieu et du prochain.
Pour nous l'humanité est une et indivisible, création de Dieu (que la Bible appelle Jéhovah). Donc tous les humains sont nos frères et il n'y a aucune haine chez nous de l'autre. Nous ne sommes pas des asociaux (nous travaillons - je suis fonctionnaire - nos enfants vont à l'école publique, nous votons, payons nos impôts et certains s'engagent dans des actions humanitaires).
Nous nous trouvons bien dans l'espace public laïque français et nous ne revendiquons aucune réforme de la loi de 1905 sur la séparation DES Eglises et de l'Etat. Notre mode de vie basé sur les Evangiles ne peut constituer un danger pour la Société ou créer de "troubles à l'ordre public". Y compris sur le problème des transfusions de sang qui a été résolu par la loi Kouchner relative aux droits des malades laquelle reconnaît à chacun le libre choix de sa thérapeutique. En la matière il n'existe de toute façon pas de risque zéro ni d'obligation de résultat de la part des médecins. Alors....
Pour poser le problème "a contrario" demandons nous : qu'adviendrait-il si plus de citoyens devenaient TdJ. La Société française s'affaiblirait-elle ou deviendrait-elle meilleure ? Pour moi la réponse est évidente mais pour autant nous ne nous attendons pas à la conversion en masse de nos concitoyens, simplement nous exerçons un droit que nous reconnaît la Déclaration des Droits de l'Homme en ses articles X & XI je cite : "Nul ne droit être inquiété pour ses opinions même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi" "La libre communication des pensées et des opinions est un droit les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la loi." Enfin pour terminer avec ce serpent de mer que constitue la question financière, je peux vous dire que jamais on ne nous impose quoi que ce soit en la matière (pas de denier du culte, pas de dîme etc), tout est volontaire et anonyme. Alors assez de fantasme sur les sectes hyper riches. Les chiffres sont publiés chaque année et accessibles et tout vient de dons non sollicités.
Voilà comment je vois les choses. Il y a en France environ 200 000 TdJ et sympathisants, que personne n'a forcé à le devenir. Bien sûr quelques uns - comme dans toute association ou parti- cessent librement de l'être (preuve d'un non enfermement), mais la majorité s'y sent bien et demande simplement à l'Etat français de pouvoir continuer à exercer librement sa foi dans le cadre de la loi sur la laïcité qui nous convient tout à fait.

Je voudrais repréciser une fois de plus à ceux qui semblent voir dans nos inquiétudes et dans la "levée de boucliers" quasi-générale que Sarkozy a provoquées, des attaques contre les religions et contre les sectes,
que ce qui nous préoccupe avant tout, c'est qu'on touche à la laïcité et à la loi de 1905.

J'apprécie la franchise de "APOKOP" qui se présente ouvertement comme Témoin de Jéhovah pour défendre sa "secte"
(sa "tendance religieuse"? pardon je ne sais pas bien quel terme choisir)
mais franchement, je peux vous dire que comme laïc, je respecte vos croyances et votre foi, tant que vous ne cherchez pas à l'imposer aux autres (surtout aux individus seuls ou psychologiquement vulnérables)
- et en tant que croyant vous serez d'accord avec moi que Dieu (ou Allah ou Deus ou God ou Jumala ou Jehovah si vous voulez mais en français c'est Dieu) nous a faits libres pour qu'on aille librement à lui, pas pour qu'on soit privés de notre liberté de choix spirituel et asservis c'est-à-dire rendus incapables d'opter de bonne foi pour Sa lumière, par quelque secte ou tendance religieuse que ce soit -
je respecte votre foi donc, et la question n'était pas de vous attaquer en aucune manière.
La question, c'était de défendre la loi de 1905 et la laïcité à la française. C'est elle qui est attaquée, et pas par n'importe-qui: par le président lui-même, dans une inquiétante misconception de sa fonction qui est de représenter la France et l'intégrité de sa Constitution.

A votre tour de ne pas confondre défense de la laïcité avec attaques sur les sectes.
Vous vivez très bien votre foi, et c'est tant mieux pour vous, dans un cadre qui est prévu pour cela, sans que d'autres tendances religieuses (ni non plus les tendances philosophiques athées) ne cherchent à vous attaquer en aucune manière.

Pas d'attaques sur vous, seulement réponse à une attaque de la laïcité et de la loi de 1905.

Merci Axel_J pour ta synthèse claire et nette.

J'avais bien perçu les choses ainsi, d'ailleurs vous avez remarqué que je n'en prends absolument pas à la laïcité qui personnellement me convient très bien. Effectivement je crois que Dieu (qui est un titre) ou Jéhovah (qui est un nom) nous a fait libre et ne nous impose rien, il nous propose, c'est tout. Quand nous faisons du porte à porte (avec nos personnalités différentes bien sûr) nous n'imposons rien. Tout comme lorsque vous allez sur un marché, vous êtes amené à rencontrer toutes sortes de porteurs et défenseurs d'idées (surtout en période préélectorale). C'est aussi cela la démocratie et la laïcité n'est ce pas ? Moi je suis contre le totalitarisme mais aussi contre les inquisitions de toutes sortes. Le comportement de l'Eglise à certaines époques me révolte, les croisades, les guerres de religion etc, tout ça est à des milliers de lieux de ma conception du christianisme. Tout ce que je demande c'est qu'on nous laisse vivre et parler en paix. Je ne me sens pas attaqué, mais je sens bien que certains aimeraient quand même nous voir disparaître du paysage.
Bien à vous

A APOKOP,
" Dieu (qui est un titre) ou Jéhovah (qui est un nom) " : comme vous y allez !!!

Je n'invente rien, Pénéloppe. voici la définition du Robert au mot Jéhovah : "nom utilisé...pour désigner le Dieu de la Bible" et au mot Dieu : "Principe d'explication de l'existence du monde". Une personne se singularise par un nom propre, pas un principe. D'autre part dans le Panthéon égyptien, romain ou grec il y avait des centaines de dieux (titre), mais il n'y avait qu'un Zeus, Jupiter, Hermès (nom) etc.... Le Dieu de la Bible, lui s'appelle Jéhovah ou Yaweh qui a un sens bien précis en Hébreu. Par curiosité lisez Exode (le livre qui contient les 10 commandements) chapitre 3 où est rapportée une conversation où Dieu révèle son nom à Moïse.

En effet la définition du Robert me convient mieux : Dieu, comme Principe, Jehovah, comme Nom.
Un titre, c'est différent, ne trouvez vous pas ? Cela fait un peu statut temporel , roi, ministre... Dieu mérite tout de même mieux, que l'on croie en Son existence, en Lui, ou pas, que ce terme quelque peu banalisé de "titre".
Les Dieux de l'Antiquité, tout à fait d'accord, étaient nommés, ils étaient plusieurs, il fallait bien les différencier.
Quant à moi, je suis catholique par mon éducation, mais j'aurais pu naître dans une autre religion, sans l'avoir choisie davantage : vous dites être né dans un milieu Témoins de Jéhovah, et y êtes resté fidèle. je n'envisagerais pas non plus de changer de religion, car la "mienne" me convient dans la mesure où je peux aussi m'en détacher : je conserve ma liberté de conscience, à l'intérieur de celle-ci, comme je le ferais à l'intérieur d'une autre. Et je ne me sens jamais attaquée personnellement lorsqu'on la critique, puisque je la critique moi-même, à l'occasion.

D'accord avec vous, moi aussi il m'arrive de ne pas être tout à fait d'accord avec certains comportements, mais ils viennent plus de la nature humaine que de l'enseignement. Ce qui me plaît chez les TdJ c'est leur fidélité au Christianisme primitif et à la Bible. S'agissant du mot Dieu, dans la Bible il n'est pas seulement appliqué à Jéhovah mais aussi au Christ, à Satan (le dieu de ce système de choses) et même parfois à des hommes. En hébreu 'El" traduit par Dieu a le sens de "Puissant". Mais il y a un seul YAHWEH (Tétragramme YHWH) ou Jéhovah qui dérive du verbe être (Hawah) et pourrait se traduire à peu près par "Je serai ce que je serai". Voilà pour les détails sémantiques, mais je ne sais pas si ça intéresse quelqu'un. Bref, amitiés à tous.

Il faut éviter les vieilles idées reçues sur les témoins de Jéhovah !
Vous avez eu une critique ouverte d'un ex-fidèle je présume et donc son témoignage n'est pas objectif !
Effectivement quand les plus hautes autorités de l'etat ne voient pas de problèmes (en décalage avec ce que dit la presse sous l'emprise de cette poignée de militants lobbyistes anti-TJ) on a là un véritable dilemme!
Pour preuve le témoignage sous serment devant une commission parlemementaire de 10 fonctionnaires de 7 ministères différents en dec 2006 attestant qu'il y a très peu de cas de dérives sur les enfants et en règle générale concernant les TJ !
A cette pierre de touche vous ajoutez honnêtemnt celui du Préfet de la Réunion...
J'aimerai simplement tordre le coup à une idée reçue: les TJ se soigne et il y a des méthodes alternatives au sang qui se developpent un peu partout dans le monde;
D'ailleurs une personne qui a reçue une transfusion ne peut plus donné son sang car elle n'est plus considéré comme "donneur sain" !!!
Si tout le monde était transfusé il n'y aurait plus d'échantillion de sang !
C'est pourquoi les méthodes alternatives existent et se developpent!
Merci donc de ne pas tenir compte des ragôts d'ex fidèle en mal de rupture dont le témoignage ne vaut pas un clou en justice sinon cela se serait
-Un TJ biologiste
CQFD

Hocine,
J'apprécie votre objectivité et la richesse de vos commentaires.
Pouvez-vous me donner une adresse électronique (anonyme si vous le souhaitez)où vous joindre ?
Merci d'avance.

que fichent donc les francs maçons???

Plus de frontières entre la droite, la gauche...
Plus de frontières entre vie publique et privée...
Plus de frontière entre l'obscurantisme et la libre pensée...
Plus de frontière entre la liberté (celle de la presse) et le la dictature ( des médias)...
Plus de frontières entre le bien et le mal.....

continuons ainsi.....Nous irons loin et nous serons de moins en moins nombreux à dormir tranquilles....

Vous pourriez être plus précis ?

C’est pourtant clair, les francs-maçons ont étés brulés, pendus puis décapités car ils tentaient d’influencer le pouvoir en place. (Un peu comme la scientologie aujourd'hui).

Maintenant la secte, ou ancienne secte si l’on veut, fait de «l’information ciblé», respectivement de la propagande comme les autres sectes et religions.

La secte de la franc-maçonnerie prétend aujourd’hui de n’avoir voulu qu’instaurer la démocratie, l’école, la culture générale, l’artistique, la création etc. …

Ce qui est drôle dans cette secte c’est que l’on y retrouve pratiquement (90-95%) que des décideurs d’aujourd’hui ; ils disent œuvrer pour notre "meilleur avenir" mais, ils ne font rien de concret alors qu’ils en ont le pouvoir !

Une secte quoi !!!

Tout groupe de pression, toute association, tout parti politique , etc.... pourraient être désignés comme une "secte", soyons raisonnable Rensk, conservons ce terme pour les organisations les plus dangereuses et qui s'adressent le plus souvent aux personnes les plus fragiles. L'amalgame me semble aller dans le sens de la confusion que recherche ces organisations malfaisantes.

Désolé de vous contredire, chez nous il y a bien des sectes accepté par tous (Etat, cantons, communes) et nous ne voyons rien de répréhensible au mot «secte» car la croyance dite catholique était une secte, puis les protestant étaient eux aussi une secte selon les catholiques qui ont pris tout pouvoir pendant bien des siècles ! Nous avons éjecté beaucoup de personnes dans les montagnes (à plus de 1'000 mètres) pour cause de sectarisme, nous en avons même envoyé un max en Amérique pour cela… (les gens qui n’ont pas de voitures mais des calèches (entre autres)) il y a là bas (comme en amérique du sud) bien des villes ou l’on ne parle que le bernois (Emmental, le fromage que vous copiez sans gêne)

Mais depuis nous avons subi les déchirements (familles éclatées), nous avons réfléchi et nous nous somme mis d’accord pour accepter les sectes (je suis dans l’une d’elle et pour cela je ne paye pas d’impôt d’église), le Jura Suisse me semble-t-il a le plus haut taux de secte au monde par rapport à la population et aussi par rapport à la surface…

Les francs-maçons ne sont pas de ceux-là, ils ont toujours eu le pouvoir en main (Etat, financier, politique, social) ils disent toujours mais n’aident en rien la société malgré ce qu’ils prétendent… Un peu comme les «clubs» Rotary ; voler aux ouvrier le fric pour le redistribuer à bon vouloir (donc au meilleurs lèche cul, serviteurs !)

Le mot secte n'est pas protégé par un droit d'auteur, je me permet donc de dire haut et fort que les francs-maçons sont une secte ! (Bien plus influente que la mienne qui ne touche personne)

à Rensk,
comment sont considérés les Témoins de Jéhovah en Suisse ? Ils sont là depuis longtemps je crois savoir. Je pense même que c'est un Suisse qui a introduit la doctrine en France (un nommé Weber).

Hi,

Si vous m’aviez bien lu… la plus grande densité au monde !!! A la question je vous réponds ; ils sont très discrets sauf quand ils sonnent à votre porte… (Comme d’ailleurs les vendeurs d’aspirateurs, d’assurances, l’huissier).