La Presse Française d’aujourd’hui, par Anouk Grinberg (Actrice)

    Vous me demandez mon avis sur la Presse Française d’aujourd’hui. En fait, je la lis irrégulièrement. Ce n’est pas que le monde ne m’intéresse pas, c’est qu’il n’y a plus moyen pour moi de l’aimer quand je lis les journaux. Bien sûr ça tient au monde comme il marche,  mais ça tient aussi à la manière de nous dire les choses, à cette langue quasi neutre qui croit mieux informer en se retenant d’« exister », ce qui pour moi produit des vérités à ras, des vérités sans vérité, des histoires où la présence humaine compte peu ;  en somme, des natures mortes des temps modernes. Comme si ce langage fermé sur lui-même, codé, ne  pouvait que fermer d’un tour encore le monde déjà si fermé; et comme si la presse ne pouvait pas grand-chose contre l’état du monde puisqu’elle choisit d’être son miroir. Je sais bien que la question de la vérité force les journalistes à se tenir au plus près des événements, que les commentaires ne doivent pas faire écran à l’information. Qu’il faut, en gros, dire les choses comme elles sont. Mais c’est bien là le problème. Je crois qu’aucun langage n’est neutre, et surtout aucun langage n’agit s’il est neutre. On peut bien imprimer des centaines de pages, ça n’imprime pas. Dire les choses ne suffit pas à les faire exister dans la tête des gens, et cette manière « objective » de nous en informer devient bien malgré elle et bien malgré nous conductrice de passivité. On lit, on apprend, ça scandalise bien souvent, mais ça n’engage à rien. Et c’est désespérant. Le monde continue son sale travail, la presse fait le sien en tournant autour de lui à rebrousse-poil, comme un de ses satellites, et nous, spectateurs de tout ça, qu’est-ce qu’on vit ? Que reste-il comme espace, asphyxiés comme on est, entre le fait accompli et le fait établi ? Que reste-t-il de viable, d’humain, quand on lit ce ronron sur les laideurs?    Plenel est un des rares journalistes qui écrit, entièrement. Il dit les faits sans disparaître derrière eux et sans non plus se mettre devant. Il est là, il y a une âme sous son crâne et du coup, il y en a une sous le nôtre, qui fait corps ou qui fait front. Il a une manière d’être présent à ce qu’il fait qui rend présentes toutes choses. On navigue dans ses textes entre le bas et le haut, on apprend le précis et on se souvient du vital, il y a comme un fil rouge, un « autrement », un quelque chose qui ne s’habitue pas, qui s’appelle peut-être la morale ou le goût de vivre ou la tenue, et alors ça donne à penser et à respirer.     Parce que moi, je ne vois pas ce que ça veut dire : être journaliste citoyen  quand publiquement et au nom de la vérité, on évite la case : être homme.    Alors, ce nouveau journal, quel espoir il fait naître?    C’est l’espoir d’être emmenés dans l’intelligence des choses, d’être sauvés du vacarme et de la banalité du mal par l’excellence des voix et leurs indépendances. C’est l’espoir de voir la liberté au travail, la noblesse de ce métier. L’espoir que ça nous rende plus ouverts, plus intelligents, que ce ne soit pas que des mots, et que revive, autour des feux qu’ils allumeront, une communauté humaine insoluble et insubmersible.

Ce n'est pas tant la " langue " des médias qui est en cause, c'est, avant tout, la soumission de ceux qui l'utilisent, à des intérêts qui sont toujours les mêmes, et qui, je le souhaite, ne seront pas les nôtres à Mediapart.

Bonjour,

Ce projet de journal indépendant et ouvert sur internet me séduit fortement.

Je crois que l'humanité a fortement et de TOUTE URGENCE besoin de vérité, de création et de respect.

Le '' capitalisme qui exagère '' nous oblige à retrouver en chacun de nous un sens, et une compréhension respectueuse de la vie.

Je souhaite à toute votre équipe, l'énergie et l'honnêteté nécessaire à ce projet.

Belle journée, au plaisir de la lecture de ce site.

Michel Zim

Je suis très heureux et très séduit de la naissance de Mediapart dont j'espère qu'il ne tombera jamais dans les mains des "gros financiers" qui, depuis quelques temps, sont en train de mettre à mal toutes nos libertés. Si on laisse faire les choses, et en poussant le raisonnement un peu loin, je dirais qu'on finira par avoir, d'un côté quelques familles capitalistes disposant de la richesse de la planète et de l'autre côté des milliards d'êtres humains au Sud comme au Nord, à l'Est comme à l'Ouest, "tous affamés et asservis". C'est dans ce contexte que l'idée d'un media tel que celui du projet Médiapart prend toute son importance. Si en plus, et c'est ce qe je souhaite, ce média pourrait faciliter l'éclosion et la synthétisation de la parole "des sans voix" visant à faire en sorte que la finance n'étouffe pas nos vies et que les "gros" respectent "les petits", çà sera, à mon avis, l'espoir pour des millions de gens.
Je suis de tout coeur avec toutes les personnes qui ont lancé ce projet dont je suis devenu adhérent tout de suite. Depuis mon adhésion, je n'arrête pas de le présenter à mes amis et de discuter avec eux de ... leur éventuelle adhésion.
Mohammed BEKHALED

Bravo Mohammed , je fait la meme chose aupres des amis et la reaction est tres favorable pour cette forme de journalisme independant et je pense que beaucoup vont adherer . Le succes viendra des citoyens au debut ; apres aux journalistes de rester independant et bon dans leur metier ( et non pas a la botttte de qui que ce soit ) c est difficile biensur puisque tout le monde a ses propres idees , surtout politique , heureusement . Mais c est dommage que la plupart des gens , qui n ont pas internet , ne pouront pas avoir de meilleurs lectures que la presse actuelle que je refuse de lire maintenant . La encore le citoyen peu faire un travail de verite aupres de tous si les informations ne sont pas orientees . Bravo a tous les soutiens , bonne fin d annee , vivement le premier n° de mediapart .

L' "indépendance" de pensée, d'idée est un idéal difficile à atteindre, si ce n'est avec beaucoup d'humilité... et de générosité. Le "d'où parles-tu" d'une époque récente revendiquait la clarification d'un dépendance.

J'attends de médiapart une pluralité d'opinions et de pensées, une libre critique, une libre réflexion, loin de chapelles implicites, une liberté d'argumentation et d'investigation, pour mieux saisir la complexité du monde, des propos ouverts sur des engagements explicités, quelle qu'en soit la nature.

Je suis une lectrice ordinaire à laquelle l'âge assigne une prise de recul. Déçue par l'évolution de la rédaction des grands journaux, j'ai soif d'une source d'"info" intelligente, sur Internet, avec lequel je vis et travaille.

Je suis de grand coeur avec vous dans ce projet.

Bravo Anouk,

J'entre en résonnance totalement avec votre belle description d'un ressenti à la fois plein d'attentes et trés lucide.

La VERITE est effectivement l'un des enjeux majeurs des années à venir. On assiste en effet selon moi au creusement d'un fossé grandissant entre les élites (politiques, entrepreneuriales, médiatiques), et leur base. Trop de peur, de prévention sécuritaire, pas assez de courage politique sacrifié sur l'autel de l'argent. Pas de confiance des élites envers le peuple, alors que c'est aux élites de montrer l'exemple. Et donc: pourquoi le peuple leur ferait encore confiance?

Un exemple: Ce n'est pas en allant au Fouquet's célébrer entre millionnaires sa victoire, au lieu de la célebrer avec ceux qui la lui ont donnée, que notre présidAnt assoiera sa légitimité.

Un autre exemple: Aujourd'hui, la vérité sur le 11 Septembre 2001 progresse inexorablement dans le monde entier gràce aux enquêtes de citoyens indépendants qui, à défaut de preuves puisqu'ils n'appartiennent pas à l'appareil judiciaire (qui devrait se prononcer, non?), ont rassemblé un faisceau d'indices et de faits se recoupant, ont mis en évidence de nombreux mensonges factuels de l'administration américaine, et ont documenté des observations accablantes faites par des professionnels aussi capés que les protagonistes souvent douteux de la version officielle. Voir www.patriotsquestion911.net . Ces données permettent à tout le moins de contester dans son intégralité la version officielle. Qui en rend compte objectivement?

Ce n'est pas en faisant l'autruche, que les médias français traditionnels récupéreront la confiance des lecteurs, qui un à un vont sur le net pour les sujets les plus brûlants (merci à l'offre exceptionnelle en France des opérateurs de télécom. Rien d'équivalent en prix/offre au UK ou en D par exemple où je vais régulièrement).

Pourquoi David Ray Griffin par exemple, de passage à Paris cet été, ne fut-il interviewé par aucun journaliste français (1200 invitations lancées), et qu'au UK l'an passé, il a fait l'objet en prime time de 15 minutes d'interview dans un esprit constructif et non calomnieux sur la BBC1 (voir google video)?

C'est une vérité parmi bien d'autres, qui mérite une vraie enquête judiciaire qui n'a pas eu lieu. Et oui cette vérité en sous-tend bien d'autres aussi dérangeantes... David Lynch l'a finement résumé: "La vérité sur le 11/9 est tout ce que personne ne voudrait entendre".

Alors, j'accueille Mediapart avec satisfaction, et plein d'espoir, et vous encourage vivement à aller jusqu'au bout de votre projet, sans oublier personne en route...

bluerider1@hotmail.com