Ce que j'attends de MediaPart, par Pierre Revallier
J’ai adhéré à MediaPart, comme beaucoup d’entre vous.
Je l’ai fait pour de multiples raisons que je vais exposer.
Tout d’abord, j’ai apprécié qu’un journal présente dans le détail son équipe, ses signatures, les CV des journalistes qui vont nous donner des informations. Déjà, cette préoccupation est un signe. Un signe positif de transparence, un signe d’honnêteté intellectuelle et de responsabilité. Signer est pour moi un devoir de journaliste.
La deuxième chose qui m’a attiré est le fait que ce journal va privilégier le contenu par rapport au contenant et à la quantité, ce qui va tout à fait à l’inverse de la tendance sociétale et médiatique actuelle. Et pour moi cela mérite un paiement. Je m’explique: aujourd’hui nous payons les médias pour une foultitude d’informations qui- par leur masse même- empêchent tout travail d’analyse réel de la part des journalistes. L’important n’est pas de faire comprendre au lecteur, au téléspectateur ou à l’auditeur ce qui se passe, mais de simplement énoncer un événement. Et parfois nous payons simplement pour pouvoir lire des dépêches AFP sans aucun ajout. Or ces dépêches sont accessibles désormais gratuitement sur les grands portails de recherche. Dès lors le gratuit progresse, la publicité domine et par là l’indépendance recule, chacun le sait.
C’est pourquoi cette ambition qualitative, une équipe resserrée, et cette modération quant au nombre des thèmes traités m’ont incité à m’abonner. Combien de fois ai-je acheté un quotidien pour finalement ne lire que les pages d’éditoriaux (opinions, rebonds) ou les grandes pages d’enquêtes? J’ai parfois rêvé de pouvoir acheter un journal qui me donnerait ce que j'attends de lui.
Je me suis donc abonné pour un an, je n’ai pas la culture zapping et j’estime qu’un journal a le droit d’avoir une sécurité dans son financement. Evidemment c’est un pari. J’ai une attente, mais je souhaite laisser du temps à ce projet. Le temps de s’affirmer. C’est aussi cela privilégier un journalisme de qualité, accorder du temps pour les enquêtes, du temps pour la rédaction et les vérifications. Et pour cela il faut un financement pérenne.
Ce que j’attends de MediaPart ?
Un contenu de qualité, un éclairage original sur les faits. Qu’il nous explique les interconnexions entre deux événements apparemment séparés, qu’il nous fasse comprendre les raisons profondes qui motivent telle ou telle décision. Qu’il nous révèle les relations et intérêts cachés derrière telle ou telle action. Qu’il mette l’éthique au cœur des analyses et rappelle en quoi un certain nombre de débordements peuvent être inacceptables car violant tel ou tel principes fondateurs de notre démocratie républicaine et sur quoi ces principes sont fondés.
J’ai cru lire que MediaPart se concentrerait sur le pouvoir et le business. J’espère qu’il étendra son champ d’action aussi à l’international et notamment à la politique étrangère. Car dans ce domaine là, la presse manque de finesse.
En espérant que votre projet sera une réussite.
Pierre Revallier
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Je vous suis complètement dans votre demande. Je crois que nous sommes nombreux à en attendre beaucoup des nouveaux médias qui essaient de se créer ces temps-ci.
Il y a sur Internet de nombreuses initiatives.
Des blogs qui ont su acquérir une notoriété (eolas, Versac, Frédéric Rolin, et d'autres comment les citer tous).
Des sites d'analyse, d'expertise (je cite uniquement Quotidien Durable .Com, Telos-eu).
De nouveaux medias, se mettent en place. Citons : MediaPart ;-) mais aussi Arret sur Images...
Alors, ce que je veux, c'est que tout ce monde travaille dans le bonne humeur, en mettant son ego de côté.
Je crois que tous (mesdames et messieurs), nous avons à travailler ensemble pour que de nouvelles idées pointent leur nez en France. Non pas pour faire la Révolution. Non !
Pour trouver des solutions à tous les problèmes que (pendant 30 ans ou plus) personne n'a solutionné. Car de nouveaux problèmes arrivent et il faut nous y atteler. Nous en connaissons quelques uns (pétrole réchauffement flux migratoires). Nous ne savons pas vraiment les conséquences pour aujourd'hui pour demain.
Alors allons y ! au travail
Bien amicalement,
Marc ANDRES, serdan
Bonjour,
Beaucoup de réponses précisent ce qu'un l'un ou l'autre des lecteurs/contributeurs aimeraient voir ou ne pas voir. J'ai un peu abordé aussi cet aspect.
Mais j'ai aussi trois questions à la rédaction :
* comment sera architecturé ce journal ? Existera t il des rubriques régulières (plus ou moins) et des domaines permanents ou périodiques?
- sujets nationaux et internationaux;
- sujets politiques;
- sujets techniques ou technologiques;
- faits divers;
- culture, arts, ...;
- sports;
- vie quotidienne;
- rubriques loisirs (mots croisés, sudoku, horoscope, généralogie, collections, brocantes, etc.)
- santé;
- vie locale et régionale;
(l'ordre d'écriture de ces sujets ne signifie pas que je les attends dans cette hiérarchie, ni dans quel ordre ils devraient exister, ni qu'ils sont les seuls attendus -)))
Certaines rubriques ou domaines seront elles exclues ?
Le journal sera t il illustré par des images, photos, dessins ou caricatures ?
* * Les contributions des lecteurs : seront elles reprises comme sur cet avant projet. C'est à dire systématiquement possibles à la suite des articles ?
*** Le journal aura t il des correspondant régionaux ou locaux ? Sinon sur quelle base traitera t il les questions n'entrant pas dans le champ parisien ?
Remarques personnelles :
- internet permet une contribution/réaction facile des lecteur. Une longue pratique des forums et des blogs m'amène à penser que si cette possibilité permet à chacun de s'exprimer la lecture devient vite fastidieuse du fait d'un trop abondant contenu. Souvent le débat dérive, parfois il devient le terrain de duel entre deux contributeurs, ce qui n'intéresse qu'eux ... Comment conserver un journal avec un contenu ouvert mais sans envahissement ? Comment laisser au lecteur le choix de réserver sa lecture aux seuls contenus des articles ?
- des boutons "retour en haut de la page" et un autre "retour à l'article initial" seraient les bienvenus ici (et probablement dans le journal) car ils éviteraient le recours fastidieux à l'ascenseur et à de multiples clics pour remonter les fils de réponses /débats.
Cordialement.
Bonjour,
[Remarques personnelles, haveur 21/01/2008 10:36]
Bien entendu loin de me substituer à la réponse officielle des administrateurs, juste pour apporter un soutien de simple lecteur sur le sujet, au cas où certains administrateurs ou modérateurs auraient des scrupules:
Internet permet une contribution/réaction facile des lecteurs. Une longue pratique des forums et des blogs m'amène à penser que si cette possibilité permet à chacun de s'exprimer, la lecture devient vite fastidieuse du fait d'un trop abondant contenu. Souvent le débat dérive, parfois il devient le terrain de duel entre deux contributeurs, ce qui n'intéresse qu'eux... Comment conserver un journal avec un contenu ouvert mais sans envahissement? Comment laisser au lecteur le choix de réserver sa lecture aux seuls contenus des articles?
- On peut aussi de soi-même ne lire que l'article ou seulement certains commentaires choisis. Une longue pratique des forums et des blogs habitue à vite repérer les trolls (never feed a troll) et autres esseulés désoeuvrés?
- Personnellement, et pourtant je ne suis abonné que depuis peu, j'ai déjà vu des commentaires retirés par la modération de MediaPart, et franchement, je l'en remercie. Je ne verrai jamais d'inconvénient à ce qu'une de mes contributions soit retirée (ou jamais publiée), même sans explication. Sans explication c'est même souvent le mieux.
Ce que j'attends de MediaPart dans ce domaine, c'est justement que sa ligne soit ferme et assurée, et qu'on ne tombe surtout pas dans la démagogie politiquement correcte d'espérer ne froisser personne.
Si un commentaire est supprimé, et que son contenu me tient vraiment à coeur, je n'ai qu'à en récrire un autre, cette fois en évitant ce qui l'a fait "censurer". Ainsi, s'il le faut en plusieurs tentatives, les seuls commentaires de moi qui seront publiés, correspondront à l'esprit de MediaPart, et accessoirement, ne montreront pas les travers dans lesquels étaient tombés mes "brouillons".
Cordialement.
Bonjour,
" - On peut aussi de soi-même ne lire que l'article ou seulement certains commentaires choisis. Une longue pratique des forums et des blogs habitue à vite repérer les trolls (never feed a troll) et autres esseulés désoeuvrés?"
C'est vrai.
Mais :
- cet avant projet contenait déjà il y a 2 jours 57 sujets de discussion soit 734 commentaires;
- les forum permettent plus facilement de repérer les contributions intéressantes (un peu moins sur les blogs plus semblables à ici) que dans les fils de commentaires ici;
- ce journal sera t il réservé aux lecteurs habitués à la pratique des forums et blogs et donc à sélectionner les écrits et commentaires?
Nous approchons , semble t il , du nombre de 10 000 lecteurs. Imaginons quand il y a aura 75 000 lecteurs ou plus..
D'où mes suggestions, faites sur un autre sujet/fil, de:
* créer une page de sommaire et peut être un système permettant d'éviter les redondances d'un sujet à un autre.
* permetttre d'avoir dans son compte personnel un historique de nos contributions (titre et date seulement)
* pouvoir se créer un "panier"dans son compte afin d'y enregistrer les références des éventuels sujets ou commentaires que l'on aimerait retrouver ou continuer à suivre.
Cordialement.
Ce que j'attends de MediaPart....
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Extrait du titre inédit : "Des apôtres, des anges et des démons" - chapitre 1
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Je vous propose un extrait du discours prononcé par le rédacteur en chef d'un brûlot pour lequel Matthieu a travaillé pendant un temps. Cette allocution qui en vaut bien d’autres, devrait nous permettre de mieux comprendre la ligne de conduite éditoriale de ce journal.
Je le cite de mémoire, entre deux hoquets et deux renvois, le coude bien haut, et cul sec :
"Chers collègues ! Informer, c’est résister et préparer la riposte ! Informer, c’est faire la guerre à tous ceux qui paieraient cher pour ne plus nous voir faire notre travail ! Si, comme c’est le cas, l’info en continu est au journalisme ce que le spot publicitaire est au Septième Art, et la restauration rapide à notre belle et grande tradition culinaire : qu’est-ce qu’une information pour cette information événementielle ? Une part d’audience et une part de marché, et rien d’autre. Le fait divers est au journalisme ce que le bal musette est à la musique : si on ne danse pas, on ne s’amuse pas ! Tout est fait pour divertir et faire diversion. On relativise, on décontextualise, on obscurcit pour empêcher toute analyse courageuse. Et lorsqu’ils s’aventurent à vouloir nous expliquer quoi que ce soit, c’est pour mieux brouiller toutes les pistes et nous amener à penser que l’on n’y peut rien. Alors, sachez qu’avec nous, on peut tout... sur tout et... à toute heure du jour et de la nuit ! Seule une information mise en perspective renforce un regard critique. Ne cherchez donc pas l’émotion car l’émotion est le pire des mensonges quand il s’agit d’éclairer la vérité. Cherchez une prise de conscience, lucide et déterminée. Notre métier ne consiste pas accompagner les événements pour mieux les tenir en laisse et faire en sorte qu’ils n’échappent pas à la censure. Nous sommes là, pour les prévoir et les dénoncer, tous ces événements et là, bien là, pour apporter la contradiction à tous ceux qui... une nouvelle fois, paieraient très cher pour que tous ces événements demeurent inaccessibles car... incompris. Notre information ne se consomme pas, elle se déguste comme on déguste un vin, un grand millésime, un grand cru, grand et rare. Nous n’avons pas à chercher à rassurer, à inquiéter, à fabriquer du réel qui n‘a de réel que le somme de toutes leurs manipulations face auxquelles, noyés dans des “pourquoi” et des “comment” restés sans réponses, on s’interdit toute question pour ne plus attendre de réponse. Alors, mes soldats ! Posez-leur et posez-vous toutes les questions et tentez d’y répondre avec audace et honnêteté. N’hésitez pas à froisser toutes les susceptibilités et à gêner tous les intérêts ! L’information qui sortira de cette rédaction par la grande porte et la tête haute révélera au monde le réel tel qu’il est. Notre information réveillera les consciences endormies ; et si nos lecteurs en perdent le sommeil : eh bien, tant mieux ! Notre information aura pour vocation première et dernière de mettre en lumière l’arnaque incommensurable qui se cache derrière tous ceux qui ont la prétention de faire de nous des êtres soi-disant libres et responsables dans une vie muselée par une ignorance qui n’a qu’un seul but : faire en sorte que nous soyons dépassés par une réalité volontairement incompréhensible. Notre information ne soumettra personne. Nous ne nous adressons pas à des consommateurs mais à des êtres doués de raison. On ne leur demandera pas d’être solvables ; on leur demandera simplement de raisonner avec nous. Nous ne sommes pas là pour asservir, ni pour servir qui que ce soit et nous servir au passage. Notre information ne sera pas un événement, un spectacle, une vitrine, un tremplin, mais une libération. Pas de mise en scène donc ! Car l’information événementielle est au journalisme ce que la messe est aux enterrements : elle n’explique rien cette messe et cherche à faire de nous des êtres résignés... face à l’inéluctable. Si les voies de Dieu sont impénétrables, sachez que les voies de leur information verrouillée longtemps à l’avance le sont tout autant. Camarades ! Vous l’aurez maintenant compris : notre information doit combattre sans relâche un système barbare, hautement civilisé et sophistiqué ! Une civilisation qui cherche inlassablement à pénétrer le mental de pauvres bougres qui mourront, si rien n’est fait, sidérés. Notre journal fera crever tous ces tartuffes et tous ces petits Machiavel en herbe ! Mes petits soldats ! Faites la guerre à l’information désincarnée et faites la crever une bonne fois pour toutes les fois où cette information a tenté de nous prendre encore et toujours pour des demeurés !"
Copyright.2007. Serge ULESKI. Tous droits réservés.
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ULESKI : Peinture, littérature et actualité - auteur en quête d'un éditeur à l'adresse suivante : http://sergeuleski.blogs.nouvelobs.com