Société Générale : Jérôme Kerviel assure que sa hiérarchie était au courant

29/01/2008Par

Dans ses déclarations aux policiers, dont MediaPart révèle la teneur, Jérôme Kerviel, le trader accusé d’avoir fait perdre près de 5 milliards d’euros à la Société Générale, met en cause sa hiérarchie, qui aurait « fermé les yeux » sur ses opérations. Il affirme aussi que les opérations de « dissimulation » sont courantes au sein de la banque.

Les dirigeants de la Société Générale ont du souci à se faire. Eux qui doivent déjà assumer les conséquences politiques, financières et médiatiques de l’affaire Kerviel, du nom de ce trader accusé d’avoir fait perdre 4,9 milliards d’euros à la banque, sont désormais sous la menace de la justice. En effet, le déclarations de Jérôme Kerviel aux policiers de la brigade financière, qui l’ont interrogé en garde à vue du samedi 26 au lundi 28 janvier, donnent au scandale une nouvelle dimension. Si l’on en croit le jeune trader (il a 31 ans), les malversations dont il est suspecté auraient été commises avec l’aval implicite de la direction de la banque. 

Selon lui, sa hiérarchie ne pouvait ignorer qu’il avait dépassé les autorisations qui lui avaient été accordées pour des prises de positions très aventureuses sur les marchés. D’entrée, Jérôme Kerviel a donné le ton : « Je ne peux croire que ma hiérarchie n’avait pas conscience des montants que j’engageais, il est impossible de générer de tels profits avec de petites positions. Ce qui m’amène à dire que lorsque je suis en positif, ma hiérarchie ferme les yeux sur les modalités et les volumes engagés. Au quotidien, au titre d’une activité normale avec des engagements normaux, un trader ne peut générer autant de cash. »

Devant les enquêteurs, Jérôme Kerviel a accepté d’évoquer certaines techniques illégales utilisées par les traders pour dissimuler des prises de positions hyper spéculatives. Il a ainsi évoqué la  pratique dite du « matelas », dont le but est de masquer certains résultats. « Cette pratique est utilisée dans le seul but de dissimuler de la valorisation », a-t-il confié aux policiers. « Cette valorisation dissimulée est au bon vouloir de chacun, au feeling… Cette pratique du matelas est même utilisée par les managers sur le résultat dégagé par leurs équipes ». Pédagogique, Kerviel a précisé :  « Quand un manager, à l’instant T de l’année, estime que son desk a atteint ses objectifs de profits and loss, il peut décider de reporter la trésorerie sur l’exercice suivant, ce en le dissimulant par des moyens divers ». Selon lui, « il y a des coutumes qui permettent une certaine flexibilité accordée ponctuellement à un trader à la faveur des discussions avec le manager. On peut être en dépassement plusieurs jours et effectivement se faire rappeler à l’ordre sauf à réussir à négocier un dépassement plus conséquent ce qui est exceptionnel ».

 « Tant que nous gagnons et que cela ne se voit pas trop, que ça arrange, on ne dit rien… » (Jérôme Kerviel aux policiers)

D’après le trader, ses supérieurs l’encourageaient en fait à prendre des risques. « Ce dynamisme requis n’est-il pas une façon induite de vous inciter à prendre le maximum de positions sous l’aspect valeurs et volumes ? », lui ont demandé les policiers. « C’est effectivement ainsi que je le ressens », a lâché le trader, avant d’ajouter : « Tant que nous gagnons et que cela ne se voit pas trop, que ça arrange, on ne dit rien… ». Ebauchant une forme de mea culpa, Jérôme Kerviel a avoué : « En ce qui me concerne, cette valorisation à 1,4 milliard d’euros est importante, certes, mais arrivée trop rapidement -de 500 millions d’euros fin octobre 2007 à 1,6 milliard fin novembre- pour que je puisse la déclarer sans être inquiété. Il est vrai, et je le concède, que cela est hors de proportion avec le résultat déclaré, mais qui est lui-même hors proportion ». 
 

Et Kerviel de conclure par cette formule imagée qui, à ses yeux, résume l’attitude hypocrite de sa hiérarchie :  « Pas vu, pas pris. Pris, pendu ! ». Il a aussi précisé : « Je reconnais avoir pris de grosses positions, qui pourraient être qualifiées hors limite de mon  mandat, que j’ai masquées par une opération fictive (...) Il est vrai que dans l’hypothèse où je veux garder une position importante sur un terme plus ou moins long, pour ne pas alerter mon manager, je passe une opération fictive de nature à laisser entendre que la position que j’ai prise est couverte par cette fausse opération, ce qui conduit dès lors à flatter mon résultat. Ce qui produit mon gain, c’est ma position réelle uniquement et le jour où ma position fictive tombe, il y a une réactualisation de ma position ». 

Interrogé sur ses motivations, Jérôme Kerviel a été clair : « Ce qui m’a motivé à passer ces opérations est de différents ordres mais avant toute chose, j’ai en tête de faire gagner de l’argent à ma banque, c’est ma première motivation, en aucun cas m’enrichir personnellement ». Caustique, il a cru bon de préciser que « les techniques que j’ai utilisées ne sont pas sophistiquées du tout, comme peut le prétendre la presse spécialisée, et à mon sens tout contrôle correctement effectué est à même de déceler ces opérations ». Il a également cité ses deux supérieurs hiérarchiques, Eric Cordelle et Martial Rouyère, disant qu’ils sont intéressés aussi aux résultats : « Plus l’équipe génère du cash, plus le manager sera financièrement intéressé ».

« Je vous informe de l’existence de plusieurs alertes parvenues à ma hiérarchie » 
(Jérôme Kerviel aux policiers) 

Jérôme Kerviel a tout de même admis un intérêt personnel dans les opérations qu’il a menées : l’obtention de « bonus », ces primes accordées aux traders les plus efficaces. Il a reconnu avoir déclaré 55 millions d’euros fin 2007 et  négocié son bonus à partir de cette somme, ridicule en comparaison de ses « vrais » résultats (1,4 milliards d’euros), qu’il avait été obligé de dissimuler, en inventant des pertes fictives, pour ne pas se faire repérer. « Pour 2007, j’ai essayé de négocier un bonus de 600 000 euros et Martial Rouyère m’a laissé entendre que je ne pouvais espérer plus de 300 000 euros. Le bonus devait être versé en mars de l’année suivante », a révélé Kerviel. 

« A supposer que votre hiérarchie ait eu connaissance de vos couvertures de positions à l’aide d’opérations fictives, pensez-vous que cela aurait été de nature à remettre en question le montant de votre bonus ? », lui ont demandé les enquêteurs. « Il y a des chances effectivement, mais je reste persuadé qu’ils étaient au courant de mes positions et, en cela, je vous informe de l’existence de plusieurs alertes parvenues à ma hiérarchie », a répondu le trader. Et de préciser : « Durant l’année 2007, plusieurs mails interrogatifs en provenance du back office (le service qui contrôle les opérations sur les marchés) ont été envoyés à plusieurs de mes assistants collaborateurs afin d’obtenir des explications sur les opérations enregistrées dans mon book. Ces mails concernaient des opérations qui ne sont pas redescendues au back office … ». Fort embarrassants pour la banque, ces courriels n’ont pour le moment pas été portés à la connaissance des deux magistrats instructeurs, Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset.

Au cours de son audition, Jérôme Kerviel a livré à la brigade financière quelques éléments psychologiques qui permettent de mieux cerner sa personnalité et peut-être d’expliquer les risques insensés qu’il a pris. Visiblement, le jeune homme, muni d’un simple DESS, nourrissait quelques complexes vis-à-vis de ses collègues sur-diplômés. Embauché en 2000, il a passé cinq ans au « middle office », le service qui assiste les traders, avant d’intégrer enfin la salle des marchés et de réaliser son rêve, devenir trader. « J’avais pris conscience, lors de mon premier entretien en 2005, du fait que j’étais moins bien considéré que les autres au regard de mon cursus universitaire et de mon parcours personnel professionnel. En effet, je ne suis pas arrivé directement au front office (la salle des marchés), je suis passé par le middle office et je suis le seul dans ce cas ». 

Mis en examen lundi 28 janvier pour « abus de confiance », « faux et usage de faux » et « introduction dans un système de traitement automatisé de données informatiques », Jérôme Kerviel, qui s’expliquera ultérieurement sur le fond devant ses juges, a été laissé en liberté. Le parquet de Paris avait pourtant requis son placement en détention provisoire. Les juges d’instruction semblent considérer que les risques de fuite du trader sont quasiment nulles, puisqu’il s’est rendu sans difficulté à la convocation des policiers. Ses déclarations, d’où il ressort qu’il relativise sa responsabilité en mettant en cause sa hiérarchie, pourraient également avoir convaincu les deux magistrats qu’ils risquaient d’incarcérer un « bouc émissaire ». Enfin, par nature, le juge Van Ruymbeke n’aime guère recourir à la détention provisoire, ce que lui reprochent d’ailleurs certains de ses collègues mais lui vaut par ailleurs l’estime de la plupart des avocats.

Super, et l'article et la tournure des évènements...Et avec le juge Van Ruymbeke, on est rassuré !

Il serait bon de rappeler que Sarko veut dépénaliser le droit des affaires !

les histoires d'amour finissent toujours mal en général. Et si le fiancé éconduit par son probable futur beau père s'était vengé. Le statut social me direz vous.

C'est la première fois que le principal intéréssé parle.

Votre article, long, précis, factuel, inspiré du procès verbal de l'audition, que vous vous êtes procuré, n'a rien à voir avec les bribes jetées en pâture à la presse par le procueur de la République dimanche et lundi.

Que dit Kerviel sur ses supérieurs, dans ce PV ?

" je reste persuadé qu’ils étaient au courant de mes positions et, en cela, je vous informe de l’existence de plusieurs alertes parvenues à ma hiérarchie "

C'est très clair.

La technique financière utilisée par Kerviel est de plus très simple.

Reste à savoir: pourquoi un total de 50 milliards d'euros ?

Pourquoi un montant risquant de mettre la banque en faillite ?

La seule explication possible est une tentative d'influencer la valeur du marché boursier, pour éviter qu'il ne baisse trop.

La Société Générale était dans les années 90 numéro un mondial des options de change. Elles est devenue dans les années 2000 numéro un mondial des options sur actions.

Son savoir-faire, c'est les options, pas les actions. Les modèles mathématiques de couverture des options. A l'évidence, ce modèles sont trop optimistes, trop économes en couverture... Pour l'ensemble de ceux qui interviennent sur les marchés financiers, professionnels mais aussi entreprises et petits épargnants, ce serait une information de première importance.

Excellente analyse de l'atmosphère d'une salle de marché chargée de "faire" le résultat de la banque et le bonus de ses traders.
Le jeu, sous jacent de ces activités même si on les habille de considérations intellectuelles (analyses économiques, financières etc... mais aussi numérologie, dénomination plus sérieuse que la boule de cristal), le jeu conduit toujours certains à passer la frontière de la raison, et la responsabilité des désastres est bien à partager entre l'auteur et son mécène.
Mécène est en l'espèce l'état major de la Société Générale, mais il n'est qu'un des avatars de notre société en folie qui organise le jeu sur tout et n'importe quoi: ici l'évolution des bourses, sortie de sa logique connue du fait de l'âpreté au gain d'une nuée de courtiers US en crédit immobiliers instrumentée par ses mécènes, avides banquiers de tous poils (dont les Caisses d'Epargne, ce même jour sur MediaPart).
L'effet "papillon" bien connu de la Société Générale.

enfin une explication claire, à la portée de tous.... et surtout la confirmation d'un refus de la part de la hierarchie d'endosser leurs responsabilités dans cette affaire plus que douteuse....

Enfin une explication crédible et compréhensible de tous sur cette affaire...

Cette version des faits est effectivement la plus crédible et l'on comprend pourquoi les dirigeants ne s'en sont pas faits échos puisqu'elle mouille du monde.
Il faut dire que la thèse du trader qui agit tout seul, était plus que farfelue.

Voilà qui est mieux !
Enfin un article où l'on comprend clairement que Kerviel n'était pas tout seul à tremper dans la combine.

Mes collègues et moi (et oui j'ai l'immense privilège de travailler pour cet "honorable" établissement) nous demandions quand on arrêterait de prendre les salariés (qui sont de surcroît actionnaires, qu'ils le souhaitent ou non d'ailleurs) et le public pour des imbéciles.

Au vue des contrôles journaliers, des doubles signatures, des surveillances permanentes et j'en passe qui nous sont demandés pour le moindre Euro, leurs histoires de passe passe on a rien pu voir étaient tout bonnement IMPOSSIBLES.
Quand à savoir pourquoi ils sont allés si loin dans leur folie ? Y ont-ils seulement songé un seul instant, tous ces beaux messieurs sortis des grandes écoles ou ce Kerviel qui cherchait tant à leurs ressembler ?
Je ne pense pas malheureusement!

Leurs seules motivations : se faire mousser auprès de leurs hierarchies respectives (ça marche super bien ça chez nous) et pouvoir tirer le plus gros bonus.

Juste un détail à ce sujet pour que le public ne se fasse pas de fausses idées quant à notre niveau de rémunération. La moyenne des salaires à la Société Générale tourne plutôt autour des 20000 à 26000 Euros nets ANNUELS et ce même après 20, 30 ou 40 ans de maison.

Ah j'oubliais: on nous demande de ne pas oublier la participation lorsque nous avons l'audace de réclamer une augmentation en estimant ne pas être assez bien payés. C'est donc bien une partie de notre salaire qui est en train de fondre comme neige au soleil et nos emplois qui sont en péril puisque cette triste affaire fait de nous une proie facile.

Donc merci messieurs les traders et ceux qui les "contrôlent", vous avez bien volé votre salaire.

Excellent article qui permet pour la 1ère fois d'y comprendre quelque chose...Cela laisse augurer un outil d'information performant...

Excellent cet article (ainsi que la série sur les Caisses d'Epargne). Continuez comme ça : nous ne sommes pas déçus de nous être abonnés.

Bonsoir,

En effet, l'article est de qualité !

Cependant, il pose problème car on ne sait pas comment, vous, avez pu vous procurer les copies des déclarations de ce monsieur !

Certes, c'est quelque part à son avantage face à son employeur, mais c'est tout de même une violation du secret de l'isntruction...

Nous avions depuis le début écrit chez nous, gueulante.fr, que ce jeune trader ne pouvait pas faire tout cela seul !

On constate, avec vos informations (non vérifiables), que c'est bien la course aux profits déjà en interne qui pousse toute cette population de la finance à toujours aller plus loin sans trop de risques en fait !

Même le premier d'entre eux, à savoir le PDG de la société générale touche sur des types qui sont au charbon avec tous les risques ! Mais, en France, ce qui est particulier, c'est que le boss n'assume pas ses responsabilités !

On en reveindra toujours au fameux, Responsable pas coupable !

L'ambition de ce jeune trader, fait froid dans le dos ! Si, on imagine des tas de traders comme lui dans la même salle de marchés, on peut vraiment avoir peur pour l'avenir de toutes ces volatilités financières !

Espèrons que nous irons au bout du bout de cette affaire pour une fois. Mais, le milieu de la finance à la Française, protège toujours les siens sauf cas rares (messier) et encore, après des petites années, tout revient dans leur ordre !

En conclusion, on doit accepter la violation du secret de l'isntruction pour en apprendre un peu plus ou un peu mieux, ce qui est un comble non ?

Souhaitons à ce jeune trader, qu'il n'en reste pas au stade, de Lampiste !

A plus

JD

Cher "gueulante" -quel drôle de nom, tout de même!-,

D'abord, je vous remercie, ainsi que ceux qui ont posté des messages, de l'attention que vous accordez aux informations publiées par MediaPart. Je voudrais juste apporter deux précisions par rapport à ce que vous écrivez. D'abord, vous qualifiez de "problème" le fait d'ignorer comment j'ai pu avoir accès aux déclarations de Jérôme Kerviel. Si je puis me permettre, ce qui serait problématique, ce serait précisément que vous puissiez le savoir! Tout journaliste qui se respecte se doit de protéger quoi qu'il arrive ses sources, c'est même le B-A.BA. De toute façon, l'essentiel ne réside-t-il pas dans le contenu des déclarations elles-mêmes? L'origine de la fuite n'a en l'occurrence -et comme souvent- aucun intérêt, je vous l'assure. D'autre part, vous évoquez une "violation du secret de l'instruction". C'est une erreur couramment commise s'agissant des articles des journalistes chargés du suivi des enquêtes judiciaires. J'en profite donc pour rappeler que les journalistes ne sont pas tenus au secret de l'instruction. Ce dernier ne s'applique qu'aux magistrats, policiers, greffiers, etc... En clair, un journaliste ne peut violer un secret auquel il n'est pas astreint... Toute l'astuce consiste à obtenir des informations des personnes qui elles ne sont pas toujours habilitées à les donner. Soyez donc rassuré, je n'ai commis aucun délit en rédigeant cet article!

Bonsoir,

Merci de vos précisions.

Cela étant, vous obtenez des informations, d'une personne qui elle viole bien le secret de l'instruction !

Nos propos n'étaient de savoir qui vous a donné l'info bien sûr.

Dans cette démarche coutumière, c'est un sujet délicat. Pour ce dossier, on peut comprendre que Mr Jérôme KERVIEL puisse avec ses conseils, se défendre face aux attaquants.

Mais, c'est aussi donner de l'info à ceux-ci en même temps. Pour le coup, la banque étant partie civile, elle aurait pu récupérer les documents par les voies légales.

C'est presque amusant d'ailleurs cet échange ! En effet, vous faites votre métier en étant aidé par des gens qui dépassent leurs frontières légales, et pour ce trader, en raison d'avoir des primes il a aussi dépassé les frontières. Ce qui prouve que des fois, on peut le faire sans frais, et des fois non...

Encore merci pour l'article.

JD

Désolé,

Juste une précision pour le nom "gueulante". Il correspond à nos notes diverses écrites depuis donc gueulante.fr

Autant être cohérents et tracables pour avoir une crédibilité...

Certains blogs ou forums, regorgent de noms sans traces possibles, permettant ainsi à de courageux anonymes des notes très regrettables bien trop souvent.

Pour conclure, on ne perd jamais de vue, que l'on parle d'un individu ( Jérôme KERVIEL) pour ce dossier, et comme simples commentateurs quelque part, on lui doit au moins le respect et le droit de réponse...

Et puis, le Français étant tellement râleur, on a trouvé amusant de prendre gueulante !

Dernier point, les noms des deux personnes si souvent citées sont déjà en codes internet ! Même celui de Daniel BOUTON ! Les affaires sont les affaires, des petits malins exploitent tout non ?

A plus

JD

Curieusement, personne ne demande si cette information a été volée ou achetée, en tous cas, il s 'agit d'une info violée.

La plus part du temps, les informations sont tout simplement données et non volées ou achetées.
De plus, contrairement à d'autres médias, je ne crois pas que MediaPart ait les finances pour acheter toutes ses informations...

Pour revenir du sujet, ette information a le mérite de nous dépeindre un tout autre personnage à l'opposé de celui que les autres médias tentent de nous faire gober.

Je vous renvoie ma réponse précédente. Comme je l'ai expliqué, un journaliste, par définition, ne peut "violer" un secret auquel il n'est pas tenu. Pour le reste, dois-je prendre la peine de préciser qu'un journaliste qui se respecte n' "achète" ni ne "vole" des informations? Le laisser entendre est tout simplement insultant.

Ayant lu un article du journal Le Monde daté d'aujourd'hui sur ce sujet, je pense qu'il aurait été facile, connaissant les milieux des 'traders' et des banques et leur modalité de travail, que les affirmations de M. Serviel aient été inventées de toutes pièces par M. L'homme qui, d'ailleurs, n'apparaît pas dans les vidéos des contributeurs de ce jounal éléctronique.
Excusez-moi, je tiens à être prudente.
I.

Il faut arrêter la vodka ma chère :

http://www.mediapart.fr/atelier-journal/equipe/fabrice-lhomme

MONSIEUR (!) Fabrice Lhomme est un journaliste tout à fait respectable et respecté.

J'avais entendu il y a longtemps, toute une discussion sur les sources du Canard Enchaîné:
Il s'agit effectivement la plupart du temps, de gens qui sont tenus à la discrétion, mais dont le sens civique personnel, parfois même leur religion avec son sens du pêché, font qu'ils décident par eux-mêmes de diffuser une info, pour la seule raison (qui leur semble) morale, de l'apprendre à tous les bons et honnêtes citoyens payeurs d'impôt.

"Violer l'info", dans ces cas-là et de leur point de vue, est un mal nécessaire et moindre que la laisser cachée.

Les journalistes, eux, ne sont là, à l'affut, que pour la collecter.

Olivier, 38 ans, vivant à Francfort

Effectivement cette version est plus crédible que celle de la direction, cependant, il faudra vraiment attendre le résultat de l'enquête pour y voir clair.
1/ Cette version est celle de l'accusée (si tant est que ce soit bien la déposition exacte), qui a tout intérêt à dire que tout le monde en fait autant et que tout le monde était au courant.

2/ J'ai du mal à croire que les dizaines (ou centaines??) de traders de la SG prennent des positions même 10% si risquées sans vraie surveillance. Il doit bien y avoir une stratégie, une tactique dans ces placements et dans leur suivi, une évaluation permanente du risque. Ce n'est quand même pas complétement la loterie. Je serai le chef de ces types là, j'aurais du mal à dormir la nuit...

3/ Comment croire que fin décembre ce monsieur puisse penser avoir gagné 1,6 Milliards tout en :
* n'osant pas le dire !!! puisqu'il ne déclare que 55 millions de gains. Il pensait faire quoi avec ces gains, les faire disparaître, ou attendre le bon moment pour les déclarer ?(genre à la machine à café : "ah oui, au fait, Jean-Louis, j'ai gagné 1,6 Milliards")
* perdant tout en moins de 3 semaines !! pour passer à 5 milliards de perte !!
1,6milliards ce n'était pas assez pour montrer à tous les polytechniciens qu'il pouvait faire mieux qu'eux avec son DESS?

Franchement, on se demande qui est le plus fou dans cette histoire. Si on avait fait un film avec un tel scénario, personne n'aurait n'y aurait cru.

Excellent article. Bravo... Une question qui se pose a mon avis est la responsabilite de la banque en ce qui concerne la perte. En effet, le vendredi 18 janvier, le CAC etait a 5092 points a la cloture et entre cette date et la fin de la liquidation des positions (le 23 janvier) le CAC a perdu pres de 9%... C'est a dire que les positions ont ete vendues dans les pires moments.

A la bourse, tant que l'on ne vend pas, on ne perd pas. Pour moi, les responsables de la SG qui ont "panique" et decide la vente precipitee et massive des positions de Mr Kerviel sont aussi responsables des pertes. Mais personne ne semble vouloir insister sur ce point. Pourriez-vous nous eclairer sur ce sujet? Merci d'avance

Une explication sur le "pourquoi ont-il tout vendu si vite ?" :

http://www.edubourse.com/finance/actualites.php?actu=36017

Je cite: On entend fréquemment : "Tant qu'on n'a pas vendu, on n'a pas perdu". Il s'agit d'une phrase que l'on entend souvent chez les particuliers mais qui est totalement fausse. La Société Générale avait bel et bien perdu car elle avait obligation de déboucler sa position. Sa position aurait pu être cédée arbitraitement par les instances de régulation dans des conditions encore plus défavorables.

Bon travail. Il nous emplit d'espoir pour le futur. Vivement le 16 mars

D'où viennent toutes ces éloges ?
"Vivement le 16 mars!" Incroyable!
En quoi Mediapart fait tant rêver ?
Celui qui a participé à couler le Monde fait encor rêver...peu vraisemblable.
Un peu de pudeur et de patience seraient les bienvenues

Azboune

Cher Azboune,

Tous ces éloges viennent de citoyens qui apprécient l'information libre et rigoureuse. Et ils s'adressent au travail d'une équipe, que vous pouvez découvrir ici et, du coup, constater sa diversité. Quant à la patience, n'ayez crainte, nous en avons à revendre.

Reste, évidemment, votre allusion au "Monde". Sans vouloir vous convaincre, permettez moi juste de m'inscrire en faux contre votre affirmation, qui fait partie de cette légende aussi noire que fausse que je me suis efforcé de réfuter dans un petit livre pudique (eh oui !), "Procès", paru en 2006 et disponible en Folio. Avec d'autres journalistes, je crois m'être plutôt battu pour empêcher la normalisation économique et la banalisation éditoriale de ce journal. Cela s'est joué début 2005, il y a trois ans. J'ai échoué, c'est certain, puisque seulement un tiers de la rédaction m'a alors suivi lors de votes décisifs qui, aujourd'hui, se payent au prix fort. Mais je préfère être ce vaincu-là, ayant sauvé quelques principes, plutôt que certains vainqueurs, qui ont accepté de les marchander. Et ce sont ces mêmes principes que nous essayons de faire revivre à MediaPart, dans une aventure totalement nouvelle et vraiment différente.

Mais si j'y reviens, c'est seulement par correction à votre égard : pour vous répondre, car, pour moi, cette page est tournée. Ici, nous regardons plutôt devant que derrière, en ayant, me semble-t-il (mais ce sera aux abonnés de décider), appris de nos erreurs ou de nos naïvetés. Bref, oubliez un instant vos préjugés, gardez vos désaccords, exprimez-les, argumentez-les, mais, par pitié, prenez le temps de juger sur pièces en nous lisant paisiblement, plutôt que de nous condamner sans procès.

un journal qui naît c'est comme un enfant, il peut devenir un dictateur ou un saint....Mais tant qu'il est enfant on ne peut le juger mais mettre des espoirs en lui...

M. Azboune, la comprehension, la perception des faits demeurent dans une certaine mesure , quelque chose de subjectif. Ayez l'amabilité de laisser à chacun le soin de donner son opinion par rapport à l'experience naissante de MEDIATPART. On peut être divers dans nos opinions et l'exprimer sans heurts.

En quoi Médiapart fait rêver?

D'abord un journal digne de ce nom n'est pas là pour faire rêver, mais pour informer.

Force est de constater que Mediapart, bien que non encore publié au sens de la presse papier, fait son boulot et le fait bigrement bien, au point d'être maintenant cité comme source par les JT, dans les affaires SG et FR3...excusez du peu.

Et puis en tant qu'ancien lecteur du Monde et de quelques autres, je voudrais préciser que le Monde n'a pas coulé, il s'est juste dévalorisé de lui même par le glissement insensible opéré vers le people , la connivence et les histoires d'alcôve au détriment de l'information, de l'investigation, pas celle qui reprend des scoops du Canard Enchaîné, mais celle qui tape dans le dur sans concession et qui ne fait pas plaisir.

Et je peux dire que j'ai quitté le Monde, en tant que lecteur, quand Edwy Plenel l'a quitté en tant que journaliste, ça ne doit pas être une coincidence.

Fellicitation pour cet article précis , qui éclaire sur de nombreux points.

Il est triste de constater la "censure informative" dont font preuves certains de vos confrères sur cette affaire.

Ce jeune trader à l'esprit sarkoziste (=> arriviste) qui vivait comme par hasard à Neuilly (lieu de villégiature des plus grosses crapules de France) n'a fait ces manoeuvres que pour toucher sa "superprime" et briller auprès de ses pairs (qui apparement le prenaient pour de la M....).

Pourtant 53% des français on dit oui à ce système en Mai, non?????
Le "pouvoir de l'argent" , "l'argent par l'argent" c'est ce que vendait Sarkozy. Je trouve ca étrange de voir les même s'offusquer des excès de leur programme politique...

Quoi qu'il en soit, il a voulu jouer au plus malin mais au dessus il y avait plus malin que lui...

Bon courage pour le 16 mars..

Nabzprod

Seulement 42,7 % des Français ont dit oui à ce système en mai dernier, pas 53 %

Perdonnez-moi, Nabzprod, mais quand vous écrivez que "53% des Français on dit oui à ce système en mai [2007]", vous commettez l'erreur habituelle : l'avocat de ce système, Nicolas Sarkozy, a recueilli en mai dernier 25,75 % des inscrits au 1er tour et 42,69 % au second tour.

Il ne faut pas confondre les suffrages exprimés (qui ont valeur légale) et les choix des citoyens (qui ont valeur réelle).

À l'exception de Chirac qui n'obtint en 1995 que 15,87 % des inscrits et 39,43 % au second tour, pour tomber en 2002 à 13,75 % (et 62,01 % au second tour, certes, mais essentiellement par suite du rejet massif de l'extrême-droite), les précédents présidents de la République ont été élus avec un nombre d'inscrits toujours supérieur à celui de l'actuel chef de l'État :
• 43,78 % pour Giscard en 1974 (et 27,21 % au 1er tour)
• 43,16 % pour Mitterrand en 1981 (et 20,62 % % au 1er tour)
• 43,76 % pour Mitterrand en 1988 (et 27,19 % % au 1er tour)
• 42,69 % pour Sarkozy en 2007 (et 25,75 % au 1er tour)

Donc des résultats inférieurs de plus d'un point sur Giscard et Mitterrand bis (un point représente aujourd'hui près d'un demi-million d'électeurs inscrits).

Plusieurs remarques:
- Pour avoir traviller plus de 10 ans dans l'informatique bancaire, je sais qu'il n'existe AUCUN moyen de supprimer totalement le risque de fraude venue de l'interieur
- Tous les informaticiens sérieux savent que de nombreuses fraudes se produisent chaque années et que les banques ferment les yeux par peur d'une mauvaise publicité.
- Dans le cas qui nous occupe, le "jeune" trader n'est absolument pas un "petit génie de l'informatique". Le petit génie de l'informatique n'existe pas de toute facon. Ce jeune homme s'est simplement servi des outils mis à sa disposition pour prendre des engagements supérieurs à ses autorisations.
- 50 milliards de positions et 5 milliards de pertes, cela peut paraitre beaucoup mais c'est finalement assez peu. Le total des mouvements comptables enregistrés CHAQUE JOUR par la SoGé représente plusieurs centaines de milliards d'euros (et non, il n'y a pas de fautes de frappes!). En chiffre cela fait n x 100.000.000.000 €.
- Si la SoGé avait découvert que les risques pris par ce jeune homme lui avait rapporté 5 milliards d'euros, est-ce qu'elle aurait porté plainte?

Travaillant dans le meme domaine que vous, je suis tout à fait d'accord avec votre analyse.
La perte générée a été limitée et pour citer un commentaire posté plus haut, il était normal que la Société Générale dénoue ses positions au plus vite. Quant à l'évolution du marché personne ne peut la prévoir (sinon ca se saurait ;-)).
Pour répondre de plus à un autre commentaire posté sur cet article, tout le filon hierarchique au dessus de ce trader a bel et bien été renvoyé. Aucun doute là dessus.
Ensuite, simplement pour exprimer mon opinion sur ce point, pour ceux qui pensent qu'il est nécessaire de taper dès maintenant sur les doigts du PDG, je répond qu'il serait tout simplement stupide de le sortir maintenant !
Il est à la tete du groupe depuis 10 ans, et si quelqu'un sait comment fonctionne la SG c'est bien lui ! Laissons le sauver le navire (si c'est possible).
Et pour ceux qui lui en voudrait vraiment, dites-vous qu'en étant en place et en gérant la crise, il en bave.
Voici pour mon opinion sur ces quelques points.
Je suis enchantée par votre post "Jerome", mais ne peut malheureusement pas répondre à votre autre question concernant les montages qui permettent de proposer des taux à 4% ;-)
Bien que défenseuse de la direction de la SG dans cette histoire, je suis néanmoins réaliste sur le fait qu'il existe des opérations dites de "matelas" et que si ce trader avait générer un gap positif, on l'en aurait félicité.
Toutefois, sa hiérarchie ayant été sanctionnée, c'est en son nom propre aussi qu'il doit maintenant répondre de la taille des positions qu'il a monté.
Quant aux mécanismes qu'il a put mettre en place, ils ne sont ni plus ni moins similaires à ceux qui ont causé un crash à la Barings voici quelques années...
Sur ce, esperons que cette sombre histoire prendra fin sans que le groupe SG ne soit racheter par BNP&Co ;-)

Merci pour cet article bien intéressant, et agréablement écrit. Ce qui actuellement, devient plutôt rare dans la presse classique. - à mon très humble avis, et pour autant que je puisse en juger.
Je suis surpris de ne pas lire ici que les supérieurs hiérarchiques de M.Kerviel aient été "virés" comme j'ai pu l'entendre, une seule fois, sur la chaîne de télévision iTélé il y a quelques jours.
Cette information serait-elle erronée ?

Quelqu'un peux t-il expliquer simplement comment toutes les banques françaises peuvent offrir des placements à 4% ou plus (alors que le croissance est à 2%) sans jouer sur les marchés ? C'est juste impossible.

La croissance est à 2%, l'inflation à 2%. Au total, l'économie croît de 2%+2%=4% en nominal.
Par ailleurs, à court terme, la rentabilité des placements est surtout liée aux taux d'intérêts qui dépassent 4% à long terme.
Il n'y a donc aucun mystère.

Bonsoir,
Monsieur Lhomme, vous écrivez plus haut que le journaliste n'est pas tenu au respect du secret de l'instruction.
Pourriez-vous expliquer par quelle disposition ?
Il me semblait que le journaliste était tenu, comme tout un chacun, au respect des lois pénales de droit commun.
C'est même ce que je comprenais dans l'article "devoir n°10" dans l'auto-déclaration des devoirs et droits des journalistes de 1971, qui confirme la reconnaissance par le journaliste (encore heureux !) du droit en vigueur dans chaque pays.
Sur quelle dispense légale vous basez-vous donc pour dire que le secret de l'instruction s'impose à tous, sauf au journaliste ? Et par conséquence, à tous ses lecteurs/auditeurs/téléspectateurs ?
Merci d'avance.

Vincent

Je ne suis pas un expert mais d'un point de vue purement légal, je crois me rappeler que le journaliste n'est pas tenu au respect du secret de l'instruction contrairement à un magistrat ou un avocat.
Cependant, en France, le journaliste peut être poursuivi pour recel de violation du secret de l'instruction.

Bonjour,

excellente article même si certains termes m'ont un peu échappé. on retient ce que l'on avait intuitivement percu, qu'aucun salarié seul ne peut tromper la surveillance d'une chaine qui a programmé une surveillance bien naturelle. je ne me pose pas non plus la question des sources, pour la bonne raison qu'elle est détectable. Rapporter des propos inextenso signifie que la source est proche de l'enquete comme on dit pudiquement, autrement dit, il ne peut s'agir que d'un avocat, d'un policier, d'un juge ou de ceux qui ont mis en forme la déposition, ou l'on eut pour des raisons diverses entre les mains. Il s'agit donc d'un PV, d'une déclaration. Bien sûr, il ne s'agit que de la version du trader mais son explication est sensée, rationnelle, explicative d'un système et ne consiste pas en une simple attaque contre son employeur pour se défausser de ses responsabilités. Il souhaite juste prendre sa part des responsabilités comme la direction doit prendre la sienne. Autrement dit, le directeur de la société général doit démissionner sans indemnités pour faute grave. Mais depuis l'affaire du Crédit lyonnais, on sait que ce sont les salariés qui trinquent. Le patron de l'époque, Jean claude Trichet, aprés avoir transité par le Crédit National, est depuis devenu patron de la banque centrale européenne. Ce qui fait démontre que la justice, c'est du pipeau.

Une dernière chose. Médiapart révèle des choses, réalise des scoops, c'est bien. Y'aura t-il aussi sur les évènements du moment un autre regard qui permettent aux lecteurs que je suis d'avoir une vision moins unilatérale des choses. J'ai par exemple regardé Calvi et son émission Sego comme Sarko, et j'ai constaté qu'à aucun moment il n'a évoqué le fait qu'au PS, 40 à 60 mille adhérents à 20 euros ont quitté ce parti, leur adhésion n'ayant servi qu'à mettre en selle Sego. D'ailleurs souvent, ces questions ne sont pas nourris de faits mais juste de jugements ou d'interrogations larges comme un boulevard. A bientot.

fransou

Enfin un article clair,détaillé et compréhensible MERCI

kairos

Une chose étonnante parmi tant d'autres : Kerviel savait que sa hiérarchie ne pouvait pas ne pas savoir, mais il continuait... Dans quel but?

Bravo pour ces exclusivités très éclairantes sur le monde complètement fou de la finance, c'est pour ce genre de travail que j'ai adhéré à Médiapart

Une suggestion de piste d'enquête, puisque c'est votre spécialité:
Dès lors que la Société Générale a décidé de solder brutalement et au plus mauvais moment les 50 milliards d'euros de positions prises par J. Kerviel, d'où une perte colossale pour elle-même, il serait intéressant d'étudier qui a eu le réflexe de les racheter à si bon prix.
Car bien des titres solides et respectables ont atteint des planchers inespérés ce lundi 21 janvier à l'ouverture.
Sans doute beaucoup d'acteurs diversifiés en ont profité. Mais pourquoi pas aussi des investisseurs avertis, initiés ? (nombre de ces titres sérieux, comme Alstom ou Ubisoft par exemple, ont repris près de 20% depuis leur plus bas du 21 janvier, une belle plus value par les temps qui courrent...)

Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est pourquoi la direction de la SG a fait appel à la justice. S'il y a eu une erreur de gestion interne, une fraude interne, comme il en existe dans toutes les entreprises, les sanctions devaient être prises en interne. Si au lieu de faire une perte de 5 milliards, il y avait eu un gain de 5 milliards avec la même pratique, aurait on fait appel à la justice ? Kerviel aurait été félicité et récompensé.
La justice maintenant va s'intéresser aux tripatouillages de déclarations...rien de moins normal puisqu'il s'agit de faits nous concernant, nous, citoyens français. Elle devrait le faire plus souvent. Mais sans illusion; Sarkozy a dit qu'il voulait dépénaliser le droit des affaires ! Amusant non ! Seule la prison ferme pourra en ce domaine rendre certains plus raisonnables. Il est quand même étrange que le gouvernement devienne de plus en plus répressif avec les petits délinquants...sauf s'il s'agit du fils Sarkozy, ou de la fille de Pineau Valencienne.
Autre sujet. Le choix a été fait de privatiser. Que viennent faire tous ces politiques et le gouvernement dans le débat ? On aimerait que ces messieurs fassent fixer des règles sur le plan international. Ce qui est amusant, c'est que les seules règles que l'on sache mettre en place consistent toujours à casser des règles de bon sens, et à donner de plus en plus les coudées franches à la finance internationale. Est ce normal de spéculer sur un indice ? A quoi cela correspond il sur un plan strictement économique ? A quoi correspondent les allers et retours incessant sur des valeurs boursières, engendrant des flux monstrueux? Ne peut on pas imposer des délais ? Si bien sûr. Pourquoi ne pas faire payer cash les achats ? etc...D'autres pratiques sont possibles. Messieurs les politiques, le cas de Mr Bouton ne nous intéresse pas.
Pour terminer, Mr Lhomme, continuez avec Mediapart ce travail sur la finance avec votre collègue sur la caisse d'épargne. Et, laissez aboyer les jaloux qui se préoccupent du secret de l'instruction...

PS: j'ai lu ci dessus le niveau de salaire à la SG. Quand on parle de pouvoir d'achat, pouvez vous nous trouver, tout en respectant le secret de l'investigation (!) combien gagnent les 100 plus haut salaires de la SG ?

Bonjour,

merci pour cet article et aussi pour l'interview de l'auteur de Working Rich. Mis ensemble ces articles apporte un éclairage trés intéressant et complet. Continuez je ne regrette pas d'avoir souscrit.

Mon interrogation porte sur le point suivant, une banque peut engager des montants conséquents mais elle doit aussi s'appuyer sur une assise financiére solide (fonds propres etc..).
Il peut exister un effet de levier, mais permettre a un trader de complétement exploser les seuils d'engagements sans corrélation avec la garantie financiére de la banque, cela revient à se mettre un pistolet sur la tempe uniquement pour maximiser sans limite ses profits. C'est incompréhensible pour une banque qui gére autant de client entreprises et particuliers.

Alors certes, la banque peut effectivement décider de parier ! Mais elle ne le fait pas avec ses sous, ou avec ceux de Kerviel mais avec les notres ! La monnaie ce n'est pas que du virtuel, la garantie de la banque en l'occurence ce sont ses avoirs (dépôts, capitaux propres etc..).

Ce qui se serait passé si la banque n'avait pas liquidé les positions cela aurait été la FAILLITE. Le PDG l'a indiqué trés clairement. Et la faillite c'était la crise terrible pour toutes les personnes physiques et morales qui travaille avec la SG. Et là c'est l'économie réelle.

Donc j'estime que la banque a eu raison de liquider les positions. Et je soutiens la direction dans ses choix récents. Même si a terme il est clair qu'ils n'ont pas mis en oeuvre les actions préventives suffisantes. Et que des responsabilités devront être assumées.

Mais qu'une banque avec de telles responsabilités puisse jouer ainsi avec le feu (achats à terme bien au delà de sa capacité reelle de couverture) est scandaleux.
Alors certes les mouvements comptable totalisés sont énormes (débit+crédit), mais la réalité "économique" est toujours derriére les chiffres.

Un chiffre doit être interprété et compris. Si il ne l'est pas par les banquiers alors oui on peut dire qu'il y a un vrai probléme dans la finance mondiale.

Quoi que je ne suis pas trés surpris que certains éléves de grandes écoles ne comprennent rien aux chiffres et à leur réalité économique ou "business", les formations étant trés abstraites et théorique.

Avec cette affaire SG, je viens de découvrir Médiapart et j'encourage les promoteurs à persévérer dans la voie choisie!
Depuis leur création, les marchés de produits dérivés sont devenus un vrai "casino" pour les banques.
Lorsque quelqu'un gagne, quelqu'un perd en face!C'est la course aux gestionnaires (traders ou autres) les plus futés (logiques?) et les plus réactifs pour faire du résultat, avec des règles de partage spéciales de ce résultat...qui peuvent entraîner loin.
Les marchés ne sont pas toujours logiques et des accidents arrivent...mais il serait intéressant d'analyser la source des résultats des grandes banques françaises depuis 5 ou 6 ans, et notamment ceux de la SG.
Quelle est l'évolution de la part de résultat provenant du "casino" ces dernières années?
Voilà un vrai défi d'information financière dans la lignée de Bâle II.
Peut-être pourrait-on interdire aux banques de jouer au "casino", parce que cela donne quand même mauvaise réputation et le client moyen d'une banque peut se poser des questions!
On peut aussi fermer le "casino".

Comme les autres, je ne peux que dénoncer ce capitalisme sans règles. Générer d'énormes profits sans rien créer est une hérésie. C'est tout à fait un jeu de casino plutôt qu'une véritable activité économique.
Tant pis pour la SG qui devrait accepter de perdre sa chemise comme n'importe quel joueur de jeu d'argent.
Bien sûr, je défends Jérôme Kerviel dans mon blog Adicie.com

Ah les chiffres!

Très bon article, je fais suivre +++
Quel est le rapport entre 5 milliards de perte lors de spéculation et 5 milliards de profit en cadeau fiscal : l'impression de dilapider bêtement de très grosses sommes!

Il ne faut pas être non plus trop simple. La titrisation est une façon de répartir les risques et d'apporter des liquidités au marché.

En gonflant la valeur des actifs, les banques peuvent générer davantage de masse monétaire (prêt) etc.. qui permette de financer des investissements réels.
La spéculation est une activité (achat revente) etc.. le marché financier lui est utile et l'évolution des actions nes pas sans intérêt.

En effet une société dont la valeur titre s'apprécie, peut dégager davantage de financement (prêt, fonds propres etc..) sur le marché et par là peut investir et se développer. Il y a donc une réelle utilité économique à la finance, et ce n'est pas un simple casino.

Ce qui est fou, c'est lorsque la spéculation dépasse les capacités propres d'absorption des risques de l'entreprise et menace son existence même.

C'est la raison pour laquelle j'ai écrit "l'impression".
Je note que vous donnez (à juste titre tant que la raison demeure présente lors de chaque transaction ) une justification aux 5 milliards de perte due à la spéculation.
Avez-vous aussi de bons arguments pour les chèques cadeau fiscal ?

SARKOZY a fait perdre 1 milliard en annonçant la vente d'une partie d'EDF à la télévision: SARKOZY démission?

Avec une position ouverte de 50 milliards d'euros connus pour 30 milliards de fonds propres si la banque, comme elle l'a fait depuis 2 ans en fermant les yeux sur les agissements des traders (dont 3 se sont suicidés), certifie ses comptes de 2007 en les validant alors cette banque sigle DE FACTO sa propre faillite "ex-ante".

Comment BOUTON et le C.A. vont-ils s'en sortir ?

C'est juridiquement impossible :
1°) S'ils "arrangent" les comptes sans faire apparaître le ratio totalement dément "engagements/fonds propres", ils truquent sciemment le bilan.
C'est du ressort du pénal : faux en écritures, usage de faux, etc.
2°) Si le ratio apparaît dans sa réalité comptable 2007, la banque doit instantanément mettre la clé sous la porte. L'augmentation de capital annoncée en 2008 n'y suffit pas.

Or BOUTON et le C.A. savent que les comptes de la Société Générale sont faux en 2007 et le sont toujours faux début janvier 2008.

D'où la vente des actions de l'administrateur américain de novembre 2007, avant effondrement. Pourquoi donc par un administrateur américain ? Parce que aux USA, pour continuer à travailler la Société Générale est soumise à l'obligation comptable IFRS des normes de transparence liées au IAS39 !
Cette contrainte n'existe pas en France. Tout le monde le sait. Les comptes bancaires en France sont 100% opaques pour le "hors bilan" : les banques s'exonérant de l'application de la norme IAS39.

Enfin comment la banque peut-elle provisionner avec aplomb 2 milliards d'euros de perte pour le risque "subprime" ?? Aucune banque au monde connaît avec exactitude, le montant des valeurs exposées à ce risque. Sauf à considérer que BOUTON et le C.A. ont liquidé également leurs positions spéculatives "subprime"... Si c'est le cas, la suspicion légitime d'avoir profité de la tourmente pour "noyer" également leur déroute dans le marché "subprime" aurait un sens.

Dans les deux cas de figure la banque est techniquement en faillite. Sans l'ombre d'un doute.

Bonjour,
EXCELLENT, la presse libre et informé est de retour.

Pourquoi aucun autre journal en France decrit ces informations? Pourquoi le JT de 20h nous raconte toujours le meme bla bla officiel?

Quand meme :
1,4Mrd de gain, dissimulé pour 55Mio "reelles" dans quel monde vivent les banques et leurs traders?
Ca doit laisser des traces dans les systems? Ou sont passés les auditeurs?
Pourquoi les juges n'ont-ils pas perquisitioné (ce mot existe?) d'autres services de la banque : les superieurs, le service informatique, et surtout "l'ordinateur" de M Kerviel (cet a dire son "desk").

Et apres on peut poser plein d'autres questions : Pourquoi permet-on au banque ces jeux pervers avec des positions reelles et virtuels, des derivés de derivés, .... . Je comprends bien l'interet d'avoir des actions dans une entreprise ou encore des contrats sur le blé ou zinc, mais le reste....

Cordialement
CL

Il serait intéressant que la rédaction se penche sur l'aspect fiscal de la chose...autrement dit, qu'en est-il de l' IS ?? Les 7 milliards de perte (5 pour Kerviel et 2 pour les subprimes) vont etre imputées sur l'exercice 2007 ( pas de bénéfices ou presque..) ou sur 2008, date du débouclage ? A 15% sur la première fraction et 33% sur le reste, c'est bien joué pour la SG et un sale coup pour les caisses de l'Etat...qui pourrait, semble t il, selon la jurisprudence, les exiger.
Alors arnaque ou pas ?

Merci à tous de vos contributions,
Je profite de ce message pour répondre aux interrogations de certains d'entre vous concernant la problématique du fameux secret de l'instruction. Sans faire un cours de droit, quelques précisions s'imposent :
1/ Le secret de l'instruction ne s'impose qu'aux parties concourant à une procédure judiciaire. Par exemple les policiers ou les gendarmes, les greffiers, les assistants, spécialisés, les magistrats eux-mêmes, etc... En revanche, les journalistes, comme tout citoyen lambda, n'y sont pas tenus. Parfois qualifié - à juste titre- de "secret de polichinelle", il n'a plus grand sens aujourd'hui puisque certaines personnes ayant accès à la procédure n'y sont pas tenus. Ainsi, les personnes mises en examen, ou même bénéficiant du statut de "témoin assisté", ont accès aux procès-verbaux sans être astreintes au secret de l'instruction. Les parties civiles ne sont de même en aucun cas tenues au secret. Même le procureur peut, s'il le souhaite, évoquer le contenu d'une procédure. Le procureur de Paris Jean-Claude Marin l' a d'ailleurs fait dans l'affaire de la société générale. Bref, il est tout à fait possible pour un journaliste de publier des extraits d'une procédure sans qu'aucun délit n'ait été commis par personne.
2/En revanche, le journaliste peut être poursuivi pour "recel de violation du secret de l'instruction". Pour caractériser le délit de recel, il faut un élément matériel. En clair, cela signifie que le journaliste n'a en aucun cas de détenir physiquement des copies d'un dossier d'instruction. Pour reprendre l'exemple Kerviel, j'étais en droit de publier des extraits de ses PV, mais je n'ai pas le droit d'en avoir une copie.
3/ Le journaliste peut par ailleurs s'abriter derrière l'article 109 du code de procédure pénale qui prévoit que « tout journaliste entendu comme témoin sur des informations recueillies dans l'exercice de son activité est libre de ne pas en révéler l'origine ». Mais ce principe essentiel de la liberté de la presse a été récemment bafoué à plusieurs reprises, comme MediaPart s'en est fait l'echo. En décembre 2007, le parquet de Quimper a obtenu les relevés téléphoniques d'un journaliste du Télégramme de Brest afin d'identifier ses informateurs. Quant à Guillaume Dasquié, il est mis en examen pour avoir publié des documents classifiés des services secrets dans les colonnes du Monde. La Cour européenne a condamné à plusieurs reprises la France pour non-respect du secret des sources, au nom de l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme.
4/ Enfin, pendant qu'on y est, il est souvent reproché aux journalistes de bafouer la fameuse présomption d'innocence lorsqu'ils publient des extraits d'une procédure judiciaire. L'exemple Kerviel prouve l'inverse : la publication de ses déclarations devant la police a battu en brèche la version officielle, celle défendue par la Société générale, et qui visait à faire de ce jeune homme un coupable déjà condamné.

Merci pour l'article et pour tous les commentaires qui complètent l'info. Mais une question : d'où vont sortir les 5 milliars de la SG ? De la trésorerie ? Si cette banque peut payer cette somme, sans difficulté, il serait facile de combler le trou de la sécu ! Autre question, qui a gagné 5 milliards ?

Oui, trois fois oui à une vrai presse d'investigation qui dérange les puissants, les brillants, les "bling-bling", les donneurs de leçons, les messieurs "moi, je", les messieurs "je sais tout, je peux tout". Les citoyens français méritent une presse libre, debout, dérangeante, instructive.

Mr Lhomme ,

En marge de l'affaire Kerviel , avez vous une explication au fait qu'à la mi novembre 2007, Mr Bouton expliquait par lettre à ses actionnaires que le risque d'exposition aux subPrime de la SG n'excederait pas 230 Millions et qu'une fois la fraude de 5 mds révélèe , l'exposition soit finalement de 2 milliards ( et qu'elle passe donc inaperçue , en quelque sorte noyée dans l'affaire Kerviel )

@cornic

C'est une perte financiére de 5 Mds. C'est à dire que la banque a acheté des titres 10 Mds€ (sortie de cash déja faite) et vendu 5 Mds€ (rentrée de cash)

donc la perte ce n'est ps une sortie de cash de 5Mds, mais un différentiel entre une entrée et une sortie à un moment T. Quand aux banques elles ont des fonds énormes, puisqu'elles émettent de la monnaie dite scripturale. Leur limite c'est la confiance que place les acteurs de financement (autres banques, clients, etc..) en elle.

Qui a gagné 5 Mds ? Personne si les positions qui ont été rachetée à la SG ont continué à baisser. C'est pour cela que l'on dit souvent "x mds parti en fumée". C'est une perte de valeur. Définitvement acquise au moment de la vente, virtuelle tant qu'elle n'est pas réalisée.

Pour me faire comprendre: Vous acheter un appartement 400 000 Euros en 2007, il en vaut sur le marché 350 000 Euros. Vous avez fait une perte de 50 000 Euros. tant que vous ne l'avez pas vendu, pas de perte en cash réel. Vous vendez vous devez rembourser votre capital de 400 000 avec 350 000 reçu vous déboursez 50 000. Perte acquise.
Est ce que celui qui a acheté à gagné 50 000, non si 1 an aprés l'appartement vaut plus que 300 000, il aura aussi perdu, en revanche si cela monte.

Il n'y a pas contrepartie gain et profit.

Et en bourse on peut parier dans les 2 sens, à la baisse et à la hausse.

Merci Prevalli pour ces précisions bien utiles au novice que je suis.

Maintenant, si vous experts pouviez enfin revenir à la réalité, et enfin répondre à ma question
"A quoi correspondent vraiment ces milliers de milliards?"
en réaction à l'excellent article de Philippe Riès, "Crise financière : impuissant, le FMI se tait", ici:
http://www.mediapart.fr/presse-en-debat/pouvoir-et-independance/23012008...

C'est à peu près le même questionnement que pour votre exemple de l'appartement:
Comment 400 000 € à un moment, puis 350 000 € un mois plus plus tard, puis de nouveau "gagnant" à 450 000 € ?

Ce que je veux dire avec ma question "comment"
(car la question "pourquoi", je crois que j'en ai une idée assez claire: l'offre et la demande etc.),
c'est bien sûr tenter de comprendre comment les cours, les prix, les valeurs, correspondent vraiment à la réalité, et comment on peut fausser ces chiffres, comment on peut les changer artificiellement, pour arriver à une base qui ne correspond plus à la réalité.

Pour rester dans l'analogie simple de l'appartement, imaginez un vieil immeuble, 120 ans, humidifié, techniquement irrécupérable, la cave impraticable etc, de plus les appartements y sont sombres et malpratiques: pourtant les valeurs sont de toute évidence gonflées au-delà du raisonnable, et les vendeurs continuent à trouver preneur, et même à faire un peu de bénéfice.

Ma question est même peut-être plutôt politique en un sens, que simplement économique? Je ne sais pas.
Mais voilà:
Comment les valeurs faussées, qui ne correspondent pas à la réalité, parviennent à passer pour vraies, pour réelles, et ceci jusqu'au bout du "raisonnement", c'est-à-dire, à faire changer la perception de la réalité, de manière à ce que pour tous, c'est la réalité qui se met à vouloir ressembler aux valeurs faussées?

(exemple de l'appartement: il est pourri, mais tout le monde dit qu'il est super, rien que parce qu'il se revend cher)

"Il n'y a pas contrepartie gain et profit." : c'est FAUX! Les 5 Mds se retrouvent forcément quelque part!
Ce qui est juste, c'est que ceux qui ont racheté les positions de la SG, peuvent, à leur tour, aussi bien GAGNER que PERDRE... comme dans votre exemple d'appartement.

Mais vous oubliez que pour cet appartement, vous avez déjà versé 400.000 euros au vendeur: Si on remonte à la création de l'appartement: des ouvriers ont gagné un salaire, des entreprises ont fait des profits, des intermédiaires des commissions, etc... et les vendeurs successifs ont enregistrés des GAINS ou des PERTES...
Les PERTES ne font que compenser des GAINS pour donner la valeur actuelle de l'appartement.

Pareil pour les 5 Mds, ils se retrouvent forcément dans la chaîne des acheteurs et vendeurs des positions, de manière, certainement très diluée... mais quelques sociétés et particuliers ont du pouvoir récupérer quelques belles miettes!

Bon, je crois avoir à peu près compris pour la première fois : donc le premier article digne d'intérêt sur un sujet qui motive un grand nombre de lecteurs (comme on peut voir). Voilà certainement le journalisme qui nous intéresse tous : pas de reproduire les communiqués officiels ou directoriaux ou l'optimisme béat et de commande d'une ministre potiche.

Très beau "scoop"... Merci et bravo.

Bien le bonsoir (la France),

vos écrits :

2/En revanche, le journaliste peut être poursuivi pour "recel de violation du secret de l'instruction". Pour caractériser le délit de recel, il faut un élément matériel. En clair, cela signifie que le journaliste n'a en aucun cas de détenir physiquement des copies d'un dossier d'instruction. Pour reprendre l'exemple Kerviel, j'étais en droit de publier des extraits de ses PV, mais je n'ai pas le droit d'en avoir une copie.

Parfait ! On peut en déduire que vous avez eu le procès-verbal en mains ou sous vos yeux et que vous avez pris des notes !

Cela laisse, un peu, une marge d'erreur mais bon, c'est efficace...

Nous sommes d'accord, parfois, cela permet d'avoir au moins les deux sons de cloches comme l'on dit ! Pour ce dossier, c'est évident...

Par exemple, comment expliquer que FRANCE2 avec son 20Heures à la PUJADAS offre une vitrine de chez vitrine à Mr BOUTON ! D'autant que les deux messieurs se connaissent fort bien via "Le Siècle" !

Soit, les deux parties peuvent venir sur un plateau, soit c'est rien ! On comprend que Mr Jérôme KERVIEL souhaite être discret. Il a encore le risque de l'appel du parquet pour sa liberté...

Violation du secret de l'isntruction, un vaste débat qui fera couler encore beacoup d'encre chez nous. Il serait intéressant de savoir dans les autres Pays d'Europe si c'est le même procédé ?

A plus

JD
gueulante.fr

Salut Fabrice cela fait un bail depuis Edgar Poe, tu viens de faire un excellent reportage sur KERVIEL, j'avais eu des informations sur la fiche de paie de trader aux alentours de 2000/3000 euros mensuels (hors bonus) peut tu confirmer auprès de tes sources? Le vrai journalisme d'investigation manque cruellement de gens comme toi. Je vois que tu n'as pas changé depuis Poe . et que, quand cela sent trop le roussi tu n'hésites pas à claquer LAPORTE au propre comme au figuré. A bientôt.
Pierre BRUNAUD

Beaucoup semblent se poser la question de l'origine de ces sommes monstrueuses qui alimentent le "casino" financier... La réponse est essentiellement politique: la part des salaires dans le PIB français a baissé de quelque 10% depuis 20 ans. C'est-à-dire qu'environ 150 milliards d'euros vont tous les ans alimenter le secteur financier (par le biais des profits des entreprises notamment) alors que si les structures de répartition d'il y a vingt ans étaient encore en vigueur ils auraient été versés en salaires...
Comment est-ce possible? Les investisseurs/actionnaires exigent toujours plus - les fameux 15% de rendement - ce qui ne se fait qu'au détriment de l'investissement productif et des salaires. C'est un vrai hold-up que certains justifient par le fait que les entreprises auraient plus facilement accès à des sources de financement du fait de l'existence de marchés exubérants. En réalité l'engrenage de la financiarisation des entreprises draine toujours plus d'argent vers les marchés sans que l'investissement en profite réellement. Couvrir les risques de change et améliorer l'accès au crédit pourrait (devrait) se faire par des moyens beaucoup plus simples et qui n'auraient pas les énormes inconvénients du système actuel. Evidemment la frange d'individus cooptés qui nous dirigent n'y retrouverait pas son compte, pas plus que les concessionnaires Ferrari et Rolex de l'ouest parisien...

Merci beaucoup Solalbe,
pour cet éclairage et pour votre pédagogie. Votre explication me remet du coup en tête une notion que j'entendais souvent, à propos de l'Allemagne (plutôt avant les années 90 je crois?), et que je ne comprenais pas vraiment:

"La politique des hauts salaires".

Nous sommes en effet là en plein dans l'économie politique, non plus purement technique?
Passionnant! Un website décidément très bien fréquenté!

On apprend beaucoup de choses au travers des réponses de chacun...et c'est bien là un des objectifs de ce site. Je m'en réjouis.

Qui peut éclairer le débat (ou au moins m'éclairer) sur le point suivant:

Que peut faire le gouvernement français, depuis que la SG est privatisée, face à une OPA ? Sinon s'inscrire dans une démarche d'OPA. Ne s'agit il que de gesticulations des politiques ou existe t il de réelles possibilités, autres que celle du plus offrant ?

Il est pathétique de voir les politiques ressortir en ces occasions, alors qu'ils sont à l'origine, à gauche comme à droite, de ces transferts de biens et de responsabilités.

Je me souviens des propos de DSK disant qu'il y avait une grande différence entre les privatisations de gauche et celles de droite. La droite privatise par idéologie, la gauche (celle de DSK) accompagne la privatisation d'un vrai projet industriel. (!)

Ce que peut faire le gouvernement français serait de favoriser l'arrivée d'un chevalier blanc (une autre entreprise) pour venir en renfort de la premiére.

Ou bien souscrire en partie à l'augmentation de capital que va lancer la SG.
C'est à dire prendre une participation.

Cependant si celle ci n'est pas assez importante, son intervention serait sans effet, car le flottant (c'est à dire le nombre d'action appartenant à des actionnaires non liés par un engagement ferme de détention) serait trop grand et l'OPA hostile aurait de grande chance d'aboutir.

En fait c'est plutot de l'intimidation qu'autre chose.

Deux articles clairs, concis et documentés sur les dérives bancaires. Je ne regrette pas mon abonnement à Médiapart qui d'un mois va se prolonger d'un an. Continuez à nous informer et nous instruire.

J-L MURAT

Selon JK, il avait deboucle ses positions a la fin de 07 et enregistre un resultat (cash, money in the bank, realized profit) de 1.4 Mds EUR. Plusieurs questions se posent,si c'est vrai, que comme d'habitude les journalistes ne suivent pas, preferant aller demander leurs avis a de pretendus specialistes (par ex, on n'a pas entendu les commissaires aux comptes, sans doute ne sont ils pas assez mediatiques).
1. Ces resultats realises sont dans le compte de resultats de la SocGen - je me demande comment ils vont etre relies a l'activite de banque d'investissement. Dans le rapport des comptes, la SG va devoir expliquer non seulement une perte sur exercice anterieur (si vraiment les positions perdantes de Janvier on ete ouvertes en Janvier) ou une perte exceptionnelle ET des profits exceptionnels n'ayant rien a voir avec l'activite autorisee. Ou si ces profits ne sont pas exceptionnels, cela veut dire implicitement que les profits de JK faisaient partie de l'activite normale.

2. Si les resultats realises etaient vraiment si importants, comment se fait il que la compta de la salle et la compta generale, qui epluche les resultats realises chaque mois pour les rapports trimestriels et l'accrual des bonus (SUPER IMPORTANT) ne se soient pas rendus compte que le resultat comptable, cash etait SUPERIEUR aux resultats de controle de gestion des marches. d'habitude, c'est le contraire (les traders ont tout interet a exagerer leurs profits).

@pabcbc

Les pertes 2008 seront imputées sur 2007 car les positions qui ont générées ces pertes ont été ouvertes en 2007. Donc le fait générateur est sur l'exercice antérieur, même si la vente des positions a eu lieu début 2008.

Ensuite il est évident que pour moi ce n'est pas de l'exceptionnel. Ces pertes sont bien liées à l'activité normale de la banque, c'est sa vocation de vendre et achter des titres. De l'exceptionnel pour une banque ce n'est pas le montant ou son caractére frauduleux, mais une opération qui ne serait pas dans son objet social. Exemple vendre un de ses immeubles...

Si j'ai bien compris à réalisé un profit de 1.4Mds, mais ouvert des positions qu'il a camouflé et qui se sont révélées trés déficitaires (euphémisme) en Janvier 2008.
Donc la comptabilité, a sans aucun doute constaté ses 1.4Mds mais en revanche n'a pas dû voir la perte potentielle qu'elle aurait dû provisionner, car elle était camouflée.

Voilà ce que j'en déduit, mais évidemment je n'ai pas accés aux compte et je raisonne uniquement de par mon experience d'expert comptable.

L'article est intéressant mais très partial. Normal que Kerviel essaye de s'en sortir en chargeant sa hiérarchie. On penserait presque que la victime c'est lui. Manifestement, on a à faire avec un garçon aussi mégalo que mytho. Les pratiques dont il parle (matelas, dépassement de limite sur quelques jours, etc...) existent, mais pas à cette échelle ! Et c'est bien lui qui a explosé touts les compteurs.