L’Elysée discute avec la presse régionale du démantèlement de France 3

25/01/2008Par

Deux semaines après l’annonce, par Nicolas Sarkozy, de la suppression de la publicité sur les chaînes de télévisions et les radios du service public, le brouillard commence à se dissiper. Quelles conséquences pour le service public? Et quel financement ? MediaPart révèle les tractations en cours [article réactualisé dimanche 27 janvier].

Le schéma actuellement discuté à l’Elysée est le suivant. France 2 restera dans le giron public, et devra développer les partenariats sur les œuvres à forte valeur culturelle. La structure nationale de France 3 sera également conservée, sans publicité. Mais ses décrochages régionaux -le rendez-vous de la mi-journée et la tranche 18h30-20h30, soit trois heures par jour- seront confiés, avec leurs parts de publicité, à la presse quotidienne régionale. La création de sociétés d’économie mixte, intégrant aussi les collectivités locales, notamment les régions, permettra d’adosser juridiquement et financièrement chacune de ces nouvelles structures régionales.

Avec un tel schéma, s'il est finalement retenu, plusieurs éléments seront mis en avant. D'abord alléger la charge budgétaire de France 3 chaîne publique, en supprimant un poste coûteux, la production de l’information régionale. Ensuite, permettre à la presse quotidienne régionale de retrouver une audience et une surface financière perdues ces dernières années. Enfin, couper l'herbe sous le pied de ceux qui militent pour la suppression de la publicité dans le service public et désamorcer l'opposition des socialistes en associant au montage les conseils régionaux -tous de gauche, à l’exception de l’Alsace- à la réforme. On rêve déjà à l'Elysée d'un consensus politique et professionnel avec cette explication à double détente: pérennité du service public et sauvetage de la presse écrite régionale. 

Pas d'annonce avant les municipales.
Mais des tractations

Vincent de Bernardi, le directeur général du syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR), confirme que ses mandants sont intéressés. « C’est une vieille idée et nous observerons avec attention ce que le gouvernement nous dira. Nous en parlons entre nous, nous discutons, nous réfléchissons. Les éditeurs se réunissent tous les mois, il est probable que ce projet sera à l’ordre du jour  de nos prochaines rencontres. »

Rien ne devrait être annoncé avant les municipales. Mais les grandes manœuvres ont commencé. Un responsable de France 3 en province raconte cette anecdote : « J’étais aux vœux du président de région quand ce dernier, flanqué d’un patron de journal, m’a lancé en rigolant "Alors, on va vous racheter ?" Ca ne m’a pas fait rire. » Jean Michel Baylet, le patron de La Dépêche du Midi, par ailleurs sénateur radical, refuse de s’exprimer sur le sujet mais, selon nos informations, il a été en contact avec l’Elysée à ce propos. Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, et Georges-Marc Benamou, conseiller de Nicolas Sarkozy, suivent directement l’affaire. Ce dernier refusait, mercredi après-midi, de démentir ou de confirmer son implication dans le schéma.        

Un dirigeant d’un journal de l’Ouest, qui veut rester anonyme, dévoile sa stratégie: « Si l’occasion se présente de profiter du chambardement qui s’annonce, nous sauterons dessus. Les patrons de la presse régionale qui se sont lancés dans les télés locales, c’est-à-dire presque tous, savent compter. La télévision permet de multiplier par deux la valeur de sa société. La télévision nous intéresse. Comme nous intéresse Internet. On peut même imaginer que tout ça fusionnera un jour en un écran unique».  

La presse régionale en embuscade

A ce stade, les acteurs confortent leurs positions et tentent d’avoir un coup d’avance. Du coup, personne ne veut parler à visage découvert. Mais, contrairement à ce qui se dit officiellement, personne ne croit à la capacité de l’Etat de maintenir le périmètre du service public dans son état actuel. Pas plus dans les grands groupes (TF1, Lagardère, Bolloré) que chez les protagonistes périphériques. Sans publicité et sans une augmentation conséquente de la redevance, il sera impossible de trouver l’argent nécessaire au maintien des deux grandes chaînes. Jusqu’où ira le démembrement de l’audiovisuel public ? Suffira-t-il de couper une partie de France 3 ? Que deviendront ses rédactions locales? Comment sera alimenté le journal national de France 3?

Très engagée dans la télévision locale depuis 2004, maintenant dans la TNT, la presse régionale verrait là l’occasion de recycler -ou "syndiquer"- ses contenus. Une même information se trouverait dans les colonnes du quotidien payant, dans celle du journal gratuit le cas échéant, sur Internet et, le soir, en images sur l’écran. L'attribution des décrochages régionaux permettrait également à ces groupes de consolider leur situation de monopole sur une, voire plusieurs régions. Très directement, elle poserait à nouveau la question du pluralisme de l'information et de la concentration des médias aux mains de quelques grands groupes.

Actualisation, dimanche 27 janvier 2008, 21h30:

A l’orée d’une semaine décisive pour l’avenir de France Télévision puisque certaines arbitrages concernant la suppression de la publicité devraient intervenir dans les prochains jours, Henri Guaino, invité dimanche soir du « Grand Jury » sur RTL, est revenu sur le dossier de France 3 que nous révélions vendredi. 

A la question de savoir si le gouvernement envisageait de remettre en cause les deux rédactions et les unités de production (locale et nationale) de la chaîne, le conseiller du président de la République a précisé qu’il fallait prendre le temps d’en discuter mais que « tout çà sera sur la table ». Il n’a pas dévoilé le calendrier, ni l’intention de Nicolas Sarkozy concernant le démantèlement des rédactions de la 3 en région et la constitution de société d’économie mixte avec les journaux de la presse écrite et les collectivités locales mais cette déclaration confirme ce que nous écrivions vendredi. Un projet de ce type est dans les tuyaux. «  Tout est discutable » a-t-il insisté. Reste à savoir si le vieux serpent de mer d’une refonte des deux rédactions de la 2 et de la 3 (nationale) va ressurgir à l’occasion de cette réforme.

Avant cette déclaration, le SNJ de F3 avait réagi en demandant à l’Elysée  «  de faire instamment toute la lumière sur les négociations en cours et les enjeux qui en découlent pour l’avenir de la chaîne ». Pas sûr qu’il soit rassuré. Il y a 1200 journalistes à France 3, dont 120 pour la rédaction nationale. Il existe six unités de productions dans les 13 régions. Que va-t-il advenir ? La direction de France Télévision a qualifié d’ « hautement fantaisistes » nos informations, s’appuyant sur le fait qu’à plusieurs reprises, les pouvoirs publics ont réaffirmé que le périmètre du service public ne serait pas touché. Point que le conseiller de Nicolas Sarkozy a réitéré hier. Mais peut-on supprimer la pub sans toucher le sacro-saint périmètre ?  La direction de France Télévisions - par ailleurs envoyée dans les cordes par Henri Guaino hier soir - feint de croire que l’état actuel de la structure n’est pas sur la sellette depuis longtemps. La participation de la presse quotidienne régionale (PQR) dans la 3 est un projet qui court depuis 1986. Quant à refonte des rédactions de la 2 et la 3, elle revient épisodiquement depuis des lustres.

 

Par ailleurs, Henri Guaino a annoncé deux choses importantes. Un : la redevance n’augmentera pas (et il faudra trouver un milliard d’euros pour compenser le manque à gagner de la disparition de la pub et donc taxer). Deux: aucune chaîne ne sera privatisée. Ce dernier point est évidemment fondamental. Le bruit avait couru au moment de l’annonce d’un cadeau du Président à ses amis Bouygues et Bolloré et la possibilité pour l’homme d’affaires breton de récupérer France 2. Il semble que ce ne sera pas le cas. 

 

Mercredi, comme tous les mercredis dorénavant, une réunion aura lieu entre la tutelle et les patrons de France télévision ainsi que ceux des chaînes qui la constituent. A suivre.

 

Je sais que le conseiller audiovisuel Benhamou rencontre en ce moment des patrons d'agence média pour discuter de solutions possibles pour FTV. Pas sûr donc que le gouvernement soit fixé sur le sort qu'il réserve aux chaînes publiques.

Oui, je suis d'accord avec vous, le gouvernement n'est pas fixé. Beaucoup d'intérêts contradictoires pèsent sur lui pour l'infléchir dans un sens ou dans un autre. En gros, il y a tous ceux qui ne veulent pas payer ( industriels de produits hitech, fournisseurs d'accès, patrons de chaîne privée,...), ceux qui rêvent d'agrandir leur périmètre et ceux qui veulent survivre. Il y a le local et le national. Il y a enfin le papier et l'image, étant entendu que le papier a compris qu'il devait dépasser son support pour continuer d'exister. En bout de course, il y aura probablement une taxation supplémentaire et un développement des partenariats dans le service public pour aider la création. Mais on voit bien que si on en restait là, cette présentation serait très décevante.
La piste F3- PQR a l'avantage de déminer politiquement l'affaire, tout en ouvrant un axe de développement pour l'information locale ( presse, télé, internet). Benamou, le niçois, a toujours été contre la pub sur le service public et il connaît bien la situation de la presse locale pour y avoir travaillé jusque très récemment. Il faut reconnaître que ce projet repose sur une dynamique régionale et industrielle ( le mix-média télé, papier, internet). Il faut par exemple regarder ce qui se passe actuellement là où les journaux régionaux disposent d'une télé et un site internet. La manière dont ils réfléchissent à la jonction de l'image, du texte et du lien montre que la bête bouge encore ( contrairement à la presse nationale singulièrement inerte). L'Elysée joue avec cette force. Vous verrez que les autres ( syndicale à F3 notamment) vont bouger à leur tour.

L'AVENIR EST DEVANT MOI A CHAQUE FOIS QUE JE ME RETOURNE*

Cela fait des années que circule le projet de vente par appartement de France 3. Des années pendant lesquelles les antennes régionales n'ont cessé de grandir en taille : créations de TV locales en quantité ( une cinquantaine) devenues autant de petits B.R.I. (bureau régionaux d'information, cellules historiques de la télévision régionale). Ces équipes satellites de la rédaction régionale produisent 6 minutes par jour...le coût minute doit être impressionnant.

Les encadrements locaux et régionaux, tel la grenouille de la fable, se sont accrus dans les mêmes proportions. Les rédactions brassent les sempiternels problèmes sur les quels sont venues se greffer les 35 heures dont certaine catégorie de personnel déjà bardée de congé ne sait plus que faire. Comme nous ne sommes pas à l'hôpital la gestion de ce cadeau inutile est passée sous silence. Il n'y a pas de malades à soigner mais seulement quelques minutes à produire.

Ajouter à cela des investissements conséquents dans les équipement techniques et immobiliers et vous poserez très vite la question : qui pourrait hériter en l'état de ces structures dont les qualités ne sont malheureusement plus adaptées au marché audiovisuel ? Sans plan social, sans lock out, les "appartements" de France 3 sont invendables parce que trop grands, trop lourds, trop honéreux dans leur fonctionnement. Ce qui n'est pas une mise en cause de la qualité des personnels dont on comprendra l'inquiétude.

Quels sont le conseils régionaux qui augmenteront l'impôt pour financer en partie les TV régionales ? Où sont les groupes de presse en bonne santé en mesure de se payer une télé de service public ? Où sont les Régions suffisament riches en mesure de générer de la publicité nécessaire au financement des futures antennes régionales et locales ?

La technologie tend vers l'allegement des outils de production. On tourne, monte et mixe aujourd'hui sur son ordinateur. Ceux qui croiraient encore au sacro saint critère de la qualité des temps anciens où seuls LES professionnels possédaient du matériel digne et...broadcast se tromperaient gravement. Courez camarades l'avenir est derrière vous et "Paris" autrement dit France 3 National, pourra enfin respirer après s'être délesté de ces stations régionales encombrantes, empêcheuses de médiamater en rond.

Au fait, combien de journalistes à la rédaction nationale ? Combien de journalistes au total y compris les CDD ? D'où vient ce nombre de 1200 journalistes à France 3 qui semble bien en dessous de la réalité ?

Une page va se tourner. Les démentis de l' Elysée et de la présidence de France Télévisions ne sont pas crédibles.Dans combien de temps ? Là est la question mais la concurrence est devenue si forte, la demande des telespectateurs si variable et lunatique, les structures aussi belles que pesantes, que France 3 sera contrainte à faire évoluer radicalement son confort historique.

Le prédecesseur de l'actuel dirigeant du groupe avait senti le vent tourner et fit de la T.N.T. son cheval de Troie. Les stations régionales furent sollicitées pour devenir des télévisions de plein exercice. Le rêve de la régionalisation repointait son nez comme ce fut le cas du temps de Moati ou de Dominique Alduy. Passagèrement.

Les chaînes privées aidée par les gouvernements de droite eurent raison de ce grand projet et le président de la holding mis son mouchoir par dessus et ...céda son fauteuil à son successeur.
Depuis, à la surprise générale il est question de supprimer la publicité dans le service audiovisuel public.
Les cartes vont être redistribuées entre amis.

Comment, dans ce contexte sans horizon, empêtrée dans ses fonctionnements dépassés, France 3 aurait-elle un semblant de foi ?Ceux qui sont en charge de sa navigation ont bien du mérite. Mais les dimensions de l'appareil sont telles que les strates des décisions possède un temps de dissolution garanti. Seuls celles et ceux qui se trouvent sur la pointe de l'iceberg sont visibles donc exposés. D'où l'extreme prudence, la langue de bois, et la docilité dont ils font preuve. C'est humain après tout de penser d'abord à soi .

*Pierre Dac

A défaut d'autre chose, au moins cette perspective a-t-elle le mérite de donner un peu de cohérence au projet sarkozien de suppression de la publicité sur les chaînes publiques. Jusque là, quoi qu'on en pense, la mesure telle qu'elle a été annoncée paraissait surtout d'une redoutable improvisation.
Quant au fond de l'affaire...
Je crois que la répartition des rédactions de France 3 ne coïncide pas avec le découpage des régions, ni (moins encore) avec les aires de diffusion de la presse régionale. Un tel projet impliquerait donc, me semble-t-il, une reconstruction complète de l'administration des décrochages régionaux.
Par ailleurs, la presse régionale (sauf erreur de ma part) est le fait de très peu d'opérateurs. A titre indicatif, à peu près toute la façade est, de la Lorraine à Rhône-Alpes, est couverte par le groupe L'Est Républicain. Doit-on comprendre qu'il en irait de même de l'information régionale télévisée ? Remplacerait-on un double monopole (celui de la presse écrite et celui de la télévision) par un monopole unique ?

Oui, la répartition des rédactions ne correspond pas au découpage. Il faut savoir que ce projet est très ancien. En 1986, Chirac avait déjà demandé au SPQR de s'engager dans la 3 et le syndicat des éditeurs, frileux, avait refusé. Ils ont compris, ils ne regarderont pas les plats leur passer sous le nez une seconde fois. Si ce projet continue sa route, il va falloir que les éditeurs s'entendent parce que dans certaines régions, il y a deux journaux sur la zone télé. Mais compte tenu de leur situation précaire, j'imagine mal qu'ils ne parviennent à trouver une solution.
D'accord avec vous sur la cohérence; C'est cohérent et habile.

Que la presse quotidienne régionale récupère les décrochement de F3 pourquoi pas? Leur seule ambition en TV est de récupérer la publicité. Mais pour contrebalancer la perte d'une information objective, ils doivent abandonner leurs actifs dans les chaînes locales de la TNT. Celles-ci transformées en TV locales de service publique financées par les collectivités locales et la publicité. Des télévisions de proximité, citoyennes, culturelles et créatives. Un nouveau souffle ... enfin.

Bonjour,
Votre article confirme une profonde conviction sur cette réforme, son seul but est financier et vise à ouvrir le marché publicitaire du service public aux nouveaux acteurs (chaines tnt...). Sans compter le favoritisme flagrant accordé aux groupes TF1 M6, on n'est plus ici dans la libre concurrence !!
Une réforme oui mais pas celle là, une réforme doit être juste et équilibrée et tenir compte des équilibres entre les différents acteurs ! sans négliger la position du service public, des téléspectateurs, des entreprises qui investissent leur budget publicitaire dans les médias télés.
Concernant le service public, la concurrence avec le privé est déjà régulée par les quotas qui limitent la part de pub.
Pour le privé, dans le contexte actuel, ils sont toujours leader de l'audience.
Pour les nouveaux acteurs, la donne est différente puisque l'accès aux chaînes TNT, dépendent de leur éligibilité, de la souscription à de nouveaux abonnements ce qui frêne la captation de budgets pub faute d'audience.
Pour les entreprises, cette réforme risque de remettre en cause leur budgets publicitaires et par conséquent leur CA, compte tenu qu'ils auront moins de latitude pour toucher leur cœur de cible tout en payant plus vu que le cout à la minute d'un spot va augmenter.
Pour les téléspectateurs, fidèles aux programmes du service public verront de nombreux programmes de qualités disparaitre à cause du manque de financement du service public.

Donc s'agit il toujours d'une bonne réforme ou d'une réforme qui vise à la concentration ?
On le voit bien aujourd'hui dans d'autres secteurs économiques, pour exister il faut de gros moyens.

J'ai vraiment le sentiment qu'on assiste à un démantèlement du du service public et j'ai envie de le défendre mais comment !!??
Je suis prêt à payer plus de redevance, pourquoi ne pas faire une pétition sur l'augmentation de la redevance, je lance un appel à MEDIAPART !!
Cette réforme est mal étudiée et aura des conséquences dévastatrices pour l'ensemble des acteurs !!
La sauvegarde de notre identité culturelle, de la pluralité des programmes, passe par le maintien du service public.
Le service public à un sens qui doit être préserver dans une économie de marché.
Le sens du service public réside dans la qualité de ses programmes, le contenu et joue un réel rôle de service public.
Baisser leurs moyens sans contrepartie aura pour conséquence de remettre en cause la production, la diffusion de programmes, films, reportages qui sont l'identité même du service public.

Pour conclure, après d'autres secteurs du secteur public, c'est maintenant au tour de FRANCE2/FRANCE3 d'être démantelées.
D'autres solutions existent, le cas de CANAL est un bon exemple de cohabitation entre le public et le privé, on devrait peut être suivre cette exemple.
SMILE

Etre le premier pays d'Europe à supprimer l'information télévisée locale de service public : voila la perspective d'un pas décisif vers une concentration critique de la presse française. Et une manoeuvre habile pour enterrer définitivement la liberté d'information dans notre pays.

Ce soir, ou encore mieux ce midi, regardez donc le journal de TF1. Observez les choix de sujets, leur hierarchisation, la profondeur du traitement, le choix des interlocuteurs et des invités en plateau. Indéniablement, l'information de TF1 ne reflète pas votre réalité, mais sert des intérets économiques, politiques et sociétaux liés à l'actionnaire. Il n'est pas question ici de s'en offusquer, cette entreprise là, comme toute autre, est maître chez elle. Elle fait ses choix stratégiques et communique sa vision.

La prise de contrôle des rédactions de France 3 (1500 journalistes, dont 300 seulement à Paris) aboutirait inévitablement aux mêmes dérives. Décuplées ici puisque souvent sans alternative : dans bien des cas, les téléspectateurs avides d'info télé de proximité ne captent que "leur" France 3.

Et que dire des acteurs de la vie locale (politiques, économiques, sociaux, sportifs...) habitués aujourd'hui des reportages et des plateaux de France 3. Demain, certains auront encore accès à cette fenetre de visibilité et d'expression. Certains seulement... Malheur à ceux qui n'auront pas l'heur de plaire au futur actionnaire... ou tout simplement qui n'auront pas le "profil" pour accrocher la meilleure audience. C'est la loi de la liberté d'entreprise, elle n'est pas discutable.

Alors de grâce, avant de juger de la cohérence du projet économique, interrogeons nous suffisamment sur la défense du pluralisme, et de l'information non contrainte par des intérets économiques. Certains oseraient appeler ça un fondement de la démocratie... Je ne puis me résoudre à ce que la France mon pays abandonne aux marchands cette information de service public reconnue ici, et enviée ailleurs...

Je cite "La prise de contrôle des rédactions de France 3 aboutirait inévitablement aux mêmes dérives"
Pour ce qui est de la prise de controle ,c'est déjà fait puisque certaines régions sont soumises aux notables des métropoles .Le probléme sera toujours présent mais plus visible.
Les décrochages régionaux ne servent qu'à une "manipulation de proximité" dans un but ploitique et économique.
C'est tout simplement un microcosme qui retranscrit dans une région l'effet au niveau national.La prise de pouvoir des pensées par des méthodes sectaires.
Avec les lois à venir sur une reconnaissance de ces pratiques dans certaines sectes"La boucle est bouclée"
Cordialement.

Le souci du pluralisme est honorable, mais c'est oublié que la plupart du temps, il ya belle lurette que les journaux régionaux de FR 3 se font à partir des quotidiens locaux que les journalistes télés épluchent tous les matins pendant la conférence de rédaction... et pompent allègrement.Leur esprit d'initiative est très limité et leur impertinence envers les collectivités locales encore plus...Le pluralisme se joue d'abord dans les têtes ( de journalistes) et il ya du boulot.
Amicalement et bon vent à vous!

c'est le début d'une parie de poker pour le contrôle des médias télé...
aux abris!
voir la tribune du député Ps Christian Paul sur Rue89: tout est dit.
Et maintenant, on fait quoi??

on s'abonne a mediapart... et on fait de la propagande auprès de nos amis... ;=)

Pas de propagande mais :
- de la pub pour la presse et les médias alternatifs (politis, acrimed, agoravox, rue89, le monde diplomatique, le plan b, la telelibre.. zalea et tant d autres) qui garantissent la liberté d'expression en toute indépendance, et - de la pub sur les solutions alternatives et logiciels libres utilisés par ces organisations et ces sites qui garantiront à ces structures le respect de la liberté et l'indépendance.
- Et de la pub pour les "poch", avec nos avis de simples citoyens sur la question : http://pochpower.org/pour-ceux-qui-doutait-encore

Poch' Power : http://pochpower.org

Journaliste à F3 , je connais les inquiétudes de notre devenir. A chaque nouvelle élection, le serpent de mer se réveille. Et ce avec raison. Aujourd'hui, plus que jamais, cette superbe entreprise est sur la sellette.
Mais si France 3 tremble, c'est aussi parce qu'elle se sait malade, d'un mal terrible qui la ronge de l'intérieur.
Malade de son manque de projet. Avec des directions qui se succèdent, et des plans différents, parfois farfelus, revus tous les quatre ou cinq ans, difficile de lancer une dynamique de groupe. Un groupe dont les acteurs de F2, de F3, de F5 ou de RFO n'ont de cessent de se tirer dans les pattes. Aujourd'hui, alors que l'entreprise compte 1200 journalistes, comment expliquer que l'on achète des reportages (magazines) à des sociétés de productions privées par wagons entiers. Car la loi nous empêche de les produire en interne. Inutile de proposer , la direction dira non.
Malade de sa culture d'entreprise, avec des syndicats tout puissant. Dont certains, en bon révolutionnaires de salon qui se croient encore en mai 68et qui préfèrent détruire plutôt que de proposer. Sur l’Internet, sur la Haute Définition, sur la télé sur portable, les défenseurs de l'emploi et des sacro saints acquis sociaux sont curieusement absents.
Malade de son autorité de tutelle. Jusqu’en 1981 F3 était une usine à propagande. Mais en 1981,après avoir viré tous les indésirables, la gauche, a réussi à transformer l'entreprise en usine à gaz, avec des recasés à tous les étages. L'entreprise, déjà surdimensionnée, à grossi jusqu'à l'obésité sous l'effet des 35 heures.
Résultats, aujourd'hui, les journalistes CDD, véritable source vive de F3, sont précarisés. Des qu'un journaliste CDD atteint les 150 jours de travail, on ne l'appelle plus, on raye son nom et on en appelle un autre.
Et enfin, F3 est malade de sa gestion. Fini les saltimbanques, aujourd’hui, pour travailler dans l'audiovisuel, il faut montrer pattes blanches. Place au sérieux. Les journalistes , formés dans des écoles "moules" écrivent tous de la même façon, et racontent tous les mêmes histoires, souvent piqués dans "Le Parisien" , "Libé" ou "Le Monde". Le Figaro est déconseillé car trop a droite, à contre-courant de la pensée dominante. Quant au idées nouvelles, achtung !
A trop vouloir faire de France 3 une entreprise comme une autre les directions successives ont déformé l'entreprise. Gérer par des ordinateurs , les journalistes est devenus des fonctionnaires sans âme. Aujourd’hui, avant de faire un reportage, il faut d’abord avoir l’autorisation de la compta.
La direction rêve d'être l'égal de la BBC, en appliquant les recettes de chez Renault. Au lieu d'informer, de divertir et de faire rêver, cette maison où la liberté de ton reste de mise, devient petit à petit, l'artisan de ces malheurs.

Si le projet de confier à la PQR les décrochages de F3 voit le jour il ne sera pas sans conséquence sur la politique mise en oeuvre par le CSA depuis l'été dernier de développer les télévisions locales sur la TNT. Pour mémoire depuis septembre dernier 18 chaînes locales diffusées en analogiques le sont également en TNT. Depuis novembre dernier chaque mois un appel aux candidatures est lancé sur 4 à 5 nouvelles zones. Le CSA prévoit ainsi qu'une quarantaine d'autorisations seront délivrées fin 2008 et qu'à l'horizon 2010 nous aurons en France une centaine de chaînes locales.

@Jeeraph : étant moi-même technicien à France3 région, je ne peux que douter de la qualité de journaliste que vous revendiquez. Les journalistes de France 3 ne sont pas sans défaut, mais ils savent écrire, construire un texte, développer un argumentaire, toutes choses qu'on cherche désespérément dans votre réaction.
Vous connaissez visiblement la maison, mais votre discours n'est qu'une litanie de griefs hétéroclites, rien de bien différent des perpétuels gémissements des "jamais contents" qu'on entend à la machine à café. Juste une énième version du "tous pourris".
Enfin, tous sauf les journalistes CDD. Comme vous j'imagine, saltimbanque "emmerdé" par la limite des 150 jours (1), visiblement tout aussi "emmerdé" par l'absence de diplôme. Il y a pourtant, même si ils se font plus rares, des journalistes à F3 qui ne sortent pas d'école. Ceux-là peuvent justifier d'une expérience qui leur a donné accès à la carte de presse, et donc aux rédactions de F3. Ne vous en déplaise, un journaliste n'est pas, et ne doit pas être un saltimbanque, et je ne m'étonne pas qu'on ne vous fasse pas travailler comme l'un si vous vous revendiquez comme l'autre.
La montée en puissance du Net entretien une grande confusion sur la question, accréditant l'idée que n'importe qui peut s'improviser journaliste, comme la vague des hobbies créatifs a véhiculé celle que n'importe qui peut être artiste. Rien n'est moins vrai, et si les journalistes de F3 Région ne sont pas toujours à la hauteur de ce qu'on pourrait espérer, notamment en ce qui concerne la recherche d'informations exclusives, ils offrent des garanties de sérieux indiscutables : vérification des informations, parole donnée aux différentes parties prenantes, impartialité des traitements, bonne connaissance de la région et des acteurs, indépendance politique et économique de la structure, spécialisation par domaine, suivi sur la longueur d'affaire spécifiques...
Toutes sortes de garanties qu'un sympathique saltimbanque n'offrira pas. Il peut être un bon animateur ou chroniqueur, dans une émission de divertissement agréable, mais l'exercice du métier de journaliste exige d'autres qualités.
On peut reprocher à l'info sur F3 Région d'être trop institutionnelle, de manquer parfois de réactivité, mais les JT régionaux offre une information de proximité sans parti pris que les grands groupes qui détiennent les titres de la PQR ne sauraient garantir. Pour comprendre les limites de l'indépendance de la presse écrite, il suffit de voir comment certaines infos gênantes pour Dassault ne sont pas ou peu traitées dans le Figaro, comment ce même Dassault menace de vendre le Républicain de l'Essonne en cas de défaite aux municipales, comment Lagardère licencie le rédacteur en chef de Paris Match qui a déplu à Sarkozy.
Si il n'y a malheureusement pas dans le paysage de la presse écrite de service public, celui-ci existe dans l'audiovisuel, aussi bien à l'échelon régional que national. A lui seul, ce service public ne pourrait garantir une information impartiale et de qualité (Cf l'ORTF, appelée aussi "La Voix de son Maitre"), mais la coexistence du public et du privé le peut. Le public n'est pas soumis aux pressions économiques, mais pourrait l'être aux pressions venant de la tutelle qu'est l'Etat. Le privé, soumis à ses actionnaires, ne l'est pas aux autorités, même si TF1 a par exemple clairement fait comprendre de quel côté allaient ses sympathies. La cohabitation du public et privé empêche chaque système de sombrer dans ses propres travers, élimine la tentation que pourrait avoir une chaine en situation de monopole de "trapper" une information , et offre au bout du compte au citoyen une information pluraliste.
A vrai dire cette rumeur de démantèlement de F3 Région au profit des collectivités locales et de la PQR ressemble plus à une intox, je ne crois pas une seconde à la viabilité d'un tel projet. La PQR est déjà grandement engagée dans des projets de TV locales, mais avec des moyens nettement moins importants que F3. Les élus locaux n'ont rien à gagner à s'associer aux grands groupes qui tiennent la PQR, ni à sacrifier la pluralité de l'information. L'Elysée sait qu'avec ce type de projet il aurait sur les bras un conflit qui déborderait largement de F3. Et ne peut ignorer l'attachement des français à leur télévision régionnale.
A l'heure où les TV locales privées fleurissent, bien souvent en association avec des titres de presse, il est primordial pour chacun d'entre nous que l'Etat continue à garantir un service public de télévision régionale, au même titre qu'il le fait à l'échelon national. Une question reste cependant : à qui profite cette rumeur? Cherche-t-elle à affaiblir FTV, à y semer le doute, à préparer les salariés au pire, histoire qu'il se sentent soulagés quand on leur présentera un plan d'action qui autrement serait apparu innacceptable. Cherche-t-elle au contraire à couper l'herbe sous le pied de Sarkozy, à l'obliger à démentir et à prendre des engagements fermes avant les municipales? Mystère...

Evidemment, l'annonce de la suppression de la pub sur le service public est un bon terreau pour les plus folles rumeurs. Que la TV publique soit exempte de publicité, à l'exception des partenariats, mécénats et campagnes d'entreprises ou d'intérêt public (comme cela se pratique actuellement sur les ondes de Radio France) est une belle idée, mais sa mise en pratique se heurte au réalités économiques. Si l'on veut, comme l'a soutenu Sarkozy, opérer cette mutation à périmètre et moyens constants, la solution la plus honnête serait d'augmenter la redevance en conséquence, ce qui demande un certain courage politique.
Pourtant, chercher ailleurs l'argent nécessaire reviendra exactement au même. Fabriquer des usines à gaz, qui ont toutes les chances d'être considérées non conformes au droit français et/ou européen, pour financer le manque à gagner a pour seul but de maquiller les faits, de rendre invisible et indolore la facture que tout un chacun paiera malgré tout.

En définitive, une fois de plus Sarkozy a voulu faire un "coup", et une fois de plus derrière l'effet d'annonce il n'y a rien. Une ministre qui n'était pas dans la confidence, pas plus visiblement que son concurrent direct et conseiller présidentiel Benamou, une simple idée qui fait "bling-bling" mais sur laquelle personne n'a travaillé, aucune réflexion, aucune perspective, une idée qui plonge pourtant les 11 000 salariés de l'audiovisuel public dans l'incertitude la plus totale. Mais ça, ce n'est que dommage collatéral, l'essentiel est de grapiller 1 ou 2 points de popularité quand celle ci est plutôt sur la mauvaise pente...

(1): C'est quoi ces 150 jours? Pour ceux qui ne le savent pas, un journaliste CDD - ou un technicien intermittent - qui travaille plus de 150 jours dans la même station régionale est en droit d'exiger la requalification de son contrat en CDI. Pour éviter cela, la direction a fait des 150 jours une limite stricte. Rien n'empêche cependant ceux qui atteignent la limite de travailler dans une autre station F3, ou pour une autre entreprise. Ce dispositif a incidemment l'avantage de partager le travail entre les CDD et de limiter le favoritisme dont pourrait bénéficier certains.

un technicien n' a pas le droit de travailler plus de 140 jours par an pour France 3. Il peut travailler ces 140 jours dans la même station, mais en général il travaille là où il est demandé, c'est-à-dire partout en France. Il ne peut changer de région pour aller au-delà de 140 jours travaillés dans l'année. il peut en revanche aller travailler pour un autre employeur.

C'est le projet elaboré par Leotard en 1988, dont M.Boyon etait le conseiller media , aujourd'hui president du CSA. Ce projet de SEM avec la PQR avit été repris sous Raffarin , avec l'intention d'y faire entrer les Conseils Regionaux . France 3 national devant avoir à l'époque un identité educative , ce qu'à la 5 aujourd'hui . Donc derrière la suppression de la publicité , se profile la suppression d'une chgaine publique .

C'est le projet elaboré par Leotard en 1988, dont M.Boyon etait le conseiller media , aujourd'hui president du CSA. Ce projet de SEM avec la PQR avait été repris sous Raffarin , avec l'intention d'y faire entrer les Conseils Regionaux . France 3 national devant avoir à l'époque un identité educative , ce qu'a la 5 aujourd'hui . Donc derrière la suppression de la publicité , se profile la suppression d'une chaine publique .

A JEERAPH EGALEMENT
Moi aussi je suis de la "Maison " France 3. Chef-monteuse, plus précisément.
Je ne souhaite pas, pour ma part, que Mediapart soit le réceptacle de considérations préjudiciables à la dignité de tels ou tels, en l'occurence de collègues ou confrères, si j'ai bien compris, dans le cas de Jeeraph.
Soyons à la hauteur de ce que Mediapart nous propose, soucions nous de faire vivre ce nouveau media autrement qu'à la manière de certaines réactions d' internautes que nous pouvons lire par ailleurs et qui nous laissent un goût - ou plutôt un dégoût - amer.
Cela fait deux décennies que l'on entend parler de cette affaire...
Qui peut prédire la part de rumeur et de projet que ce "scoop" contient ?
Qui peut entrevoir son devenir, ses conséquences ?
Peut-être ce projet, a t-il, entre autre, pour but de transférer une compétence supplémentaire aux Régions, majoritairement à Gauche et - visiblement de façon durable - , dont l'Etat se déchargerait, cadeau évidemment "empoisonné".

Jeeraph soulève des problèmes déjà plus ou moins évoqués, mais qui ne sont pas tant entendus chez ceux qui veulent défendre le service public télévisé.

LES DIRECTEURS PASSENT...
Mais ceux qui sont là depuis toujours, au même poste depuis plusieurs décennies, ont-ils des idées, des motivations ? Et puisque beaucoup sont syndiqués, est-ce qu'ils profitent de se réunir pour réfléchir à la fois à l'amélioration de la gestion de cette grande maison, et à la conception de nouveaux programmes ?
J'ose espérer que la force de contestation peut se transformer en force de proposition...

SERVICE PUBLIC, PRODUCTION PRIVÉE
Les chaînes de FTV font produire la majorité de leurs programmes en externe, c'est-à-dire par des sociétés privées (cf. l'édifiant Art. 33 du cahier des missions et des charges de France 2). France 5 a même pour interdiction de produire en interne la presque totalité de ces programmes (incroyable Art. 20 du cahier de France 5). (*)
À l'origine, suite à l'éclatement de l'ORTF, cela devait favoriser l'existence de producteurs indépendants. Aujourd'hui, ce système de sous-traitance a complètement précarisé le secteur et a réduit le temps nécessaire pour concevoir et produire correctement des programmes.

Dans le PAF, le vrai service public n'existe qu'à Radio France où il n'est pas permis de diffuser des programmes produits par le privé. Et, bizarrement, c'est aussi chez Radio France que les notions de savoir et de culture prennent tout leur sens, même dans la station qui se classe 3ème radio de France en audience cumulée.

J'aurais bien d'autres problèmes à soulever, à me plaindre (l'utilité des décrochages de 6 minutes consacrés à une agglomération après une demi-heure d'info régionale, par exemple).

Juste se plaindre car je n'y suis pas dans cette "holding".
Juste un spectateur informé et presque désabusé.
Quant aux acteurs de l'intérieur, quelles sont leurs plaintes audibles en dehors de leur intérêt individuel et corporatiste ? Si elles s'entendent, peuvent-elle se transformer en propositions ?

Les ressources humaines de FTV, et de France 3 particulièrement, sont importantes. Les sacrifier serait affreux. Que les représentants de ces ressources ne réfléchissent pas à une autre gestion et à d'autres formes de production, n'est pas mieux.

(*) les cahiers des missions et des charges des chaînes du service public sont consultables sur le site du CSA avec ce lien http://www.csa.fr/infos/textes/textes_resultats.php?cat=7

FRANCE 3 Bourgogne Franche-Comté

SNJ CFDT SUD CGT CFTC

De près, on censure mieux !

L’avenir de France 3, son budget amputé d’un tiers, son éventuel démantèlement, tout le monde en a entendu parler. Tout le monde ? Non, pas les fidèles téléspectateurs de France 3 Bourgogne Franche-Comté ! Pour la Direction, ils sont sans doute incapables de comprendre.

Lundi 28 janvier, trois jours après la publication des informations de « MediaPart » sur la vente de France 3 aux régions et à la presse régionale, les journalistes de la rédaction de Dijon proposent de traiter le sujet. Refus de la rédaction en chef car il ne s’agit que de « rumeurs » publiées par un média jugé peu crédible.
Mercredi 30 janvier, nouvelle demande de la rédaction. Le cadre du jour renvoie la décision à la rédactrice en chef qui (ça tombe bien) est en séminaire à Paris. Contactée dans l’après-midi sur l’autorisation de publier, sur le site internet de France 3 BFC, un article reprenant les propos de Didier Mathus et Christian Paul, deux députés PS, la rédactrice en chef refuse catégoriquement. (A Paris, apparemment, le refrain à la mode c’est « tout va très bien, madame la marquise »)
Samedi 2 février, un journaliste met un article en ligne. Au bout d’une demi-heure, l’article est retiré par la rédaction en chef.
Mardi 5 février, en conférence de rédaction, les journalistes réclament une nouvelle fois un sujet sur le risque de démantèlement de la chaîne. Le directeur régional ayant laissé entendre qu’il n’était « pas contre », la rédaction en chef accepte qu’un sujet soit tourné et diffusé avant la manifestation du 13 février à Paris. Aussitôt, des rendez-vous sont pris auprès d’élus du conseil général et régional, dont un membre du conseil d’administration de France Télévisions, de responsables de la presse quotidienne régionale et du directeur de France 3 BFC.
Lundi 11 février : La rédactrice en chef affirme qu’elle exécute un ordre de la direction nationale de France 3 et refuse le tournage.

Conclusion :
La Direction de France 3 a clairement montré le peu de considération qu’elle avait pour les téléspectateurs de la chaîne et pour le professionnalisme de ses journalistes.

Dijon et Besançon, le 12 février 2008