Paris : Françoise de Panafieu prisonnière de ses arcanes

08/03/2008Par

Scoop anodin mais symptomatique : dans le XVIIe arrondissement de Paris, l’adjointe de Françoise de Panafieu chargée de la petite enfance, des affaires scolaires et des cultes abandonnera ses fonctions après les élections municipales.

Jeannine d’Orlando se consacrait à sa tâche avec une impétuosité envahissante. Les commissions d’attribution des places en crèches avaient fini par devenir sa chasse gardée, selon les témoignages de plusieurs directrices d’établissements, dont l’avis comptait désormais pour rien. Les parents n’étaient guère reçus par l’adjointe, qui rudoyait ceux qu’elle consentait à ne point ignorer.

Françoise de Panafieu avait un jour reproché à Bertrand Delanoë, parce qu’il est privé de lignée, de ne pouvoir comprendre la question puérile. Or son adjointe, elle-même sans rejeton, agissait parfois comme si elle en voulait aux autres d’être dotés de descendants : « Quand on a trois enfants, on assume et on prend un congé parental ! », asséna-t-elle ainsi à une mère de famille ayant pu forcer sa porte. Elle s’ingéniait également à refuser tout regroupement scolaire dans l’arrondissement, imposant aux parents des parcours du combattant en fonction d’une sectorisation imputable à la gauche et qu’il fallait donc expier !

L’autoritarisme et l’opacité de cette adjointe, qui finissait par faire passer les procédés de Jean Tiberi pour un modèle de transparence, avaient mobilisé l’opposition du XVIIe arrondissement (Clémentine Autain, conseillère apparentée communiste en particulier). Mais Françoise de Panafieu défendait bec et ongle son affidée. Du coup, Jeannine d’Orlando, qui lâche prise aujourd’hui pour des raisons personnelles et non politiques, dételle en catimini. Françoise de Panafieu n’en a pas profité pour transformer une telle défection en argument de campagne, en gage d’une nouvelle ère de la démocratie locale, qui collerait davantage à l’image de refondatrice moderne qu’entendait se donner la candidate de l’UMP dans la capitale. Encore une illustration de cette impossibilité de prendre la main pour inquiéter l’actuel maire PS, de la part d’une droite parisienne qui, depuis la fin de l’époque Chirac, vit dans une crainte de l’effondrement systémique aux antipodes de tout esprit de (re)conquête.