Vœux: quand Nicolas Sarkozy se joue des médias

08/01/2008Par

La première conférence de presse du quinquennat a commencé depuis presque une heure et demie, le  président de la République vient à peine de répondre "oui" à une question sur sa volonté d'en finir en 2008 avec les 35 heures, que Christine Clerc, une ex-plume du Figaro, celle que Coluche appelait "la petite soeur des riches",  se lève et se présente. "Journaliste indépendante", dit-elle, avant d'interroger sur le pouvoir d'achat et l'attente des français en la matière. Nicolas Sarkozy ne se départit pas du ton qu'il a adopté depuis le début, mi-rigolard, mi-compatissant. "C'est aimable pour les autres". Eclats de rire dans la salle des fêtes de l'Elysée où s'entassent plus de six cents journalistes et cameramen, sans que l'on puisse distinguer si ce rire collectif est jaune ou gêné.

Quelques minutes avant, Laurent Joffrin -qui avait égratigné la veille dans Libération un "Poutine soft" - pose une question à tiroirs dans laquelle il stigmatise une éventuelle "monarchie éclairée" et émet l'hypothèse que certains des ministres du gouvernement Fillon sont en sursis. " Je vous retourne le compliment", cingle le président qui, par deux fois, renvoie le directeur de la rédaction aux difficultés que rencontre son titre. "Vous devez savoir ce que c'est que le sursis", plaisante le maître du pupitre. Silence des confrères.

Mordant, cruel, moqueur, le président aura passé le plus clair de son temps à répondre aux journalistes sur le mode de celui qui surplombe. Un préambule stratosphérique de près de trois quarts d'heure pour justifier "la politique de civilisation" qu'il entend dorénavant incarner, des voeux en passant  pour préférer "l'excès de presse plutôt que son absence", et le tour est joué. La convenance républicaine qui commande au premier pouvoir de recevoir chaque début d'année en son lieu de prédilection le quatrième n'a jamais mieux trouvé à s'exprimer. Parce qu'excès, il n'y aura pas. En tout cas, pas du côté des invités. C'est le président qui attaque, vole aux secours de ses amis qui prennent le contrôle des médias, considérant leur arrivée comme "une bonne nouvelle", estimant plus intelligent de réformer la distribution des journaux (contrôlée par Arnaud Lagardère) plutôt que de discuter de l'identité de tel ou tel de leurs propriétaires. L'homme qui fait des cartons d'audience à chaque intervention télévisée, qui multiple les Une depuis les huit mois qu'il a été élu n'a jamais été bousculé, jamais déstabilisé par les questions, même quand il annonce son souhait de voir la publicité quitter le champ de l'audiovisuel public (ce qui fait flamber le cours de TF1, contrôlé par Martin Bouygues).

Il n'y a pas de grand ou de petit journaliste, dans une conférence de presse de ce type, il y a celle ou celui qui tient le micro et le confrère qui ne le tient pas. L'assistance vient donc d'écouter sagement un discours de haute volée tendant à démontrer que la France pourrait être "l'âme de la nouvelle Renaissance dont le monde a besoin" si elle accepte le changement proposé par le chef de l'Etat, qu'une consoeur de la télévision ramène tout le monde à l'essentiel. En l'occurrence, son mariage avec Carla Bruni. Le président attaque encore, ironique et ravi de l'aubaine: " Faut-il que vous me fassiez confiance pour me poser cette question. Pour certains de mes prédécesseurs, vous saviez, vous ne disiez rien". L'ange passe, François Mitterrand, l'avion présidentiel pour Louxor et ses "différentes familles" sont explicitement évoqués par Nicolas Sarkozy. " J'incarne la rupture avec une tradition déplorable  de notre vie politique, l'hypocrisie", dit-il, avant de mettre ses éventuels censeurs devant leurs contradictions économiques. "Je n'ai pas demandé que des photographes soient présents à Disneyland, je n'ai pas donné de consigne, pas davantage que je n'ai demandé qu'ils m'accompagnent en Egypte (...) Si vous ne voulez plus qu'on parle de ma vie privée, n'envoyez plus de photographes."  

A la fin des questions, il est plus de midi. L'échange, si l'on peut dire, traîne en longueur, une autre journaliste de télévision l'interroge enfin sur son salaire, ses voyages dans l'avion de Vincent Bolloré, l'étalage de sa vie privée. Le président se fait méchant: "Est-ce que vous avez demandé aux autres combien ils gagnaient?". Un autre ange passe, mais cette fois, c'est Jacques Chirac qui est appelé à la barre des témoins. Un brin vachard, un poil grossier après avoir constaté que lui ne cumule pas retraite et traitement, il n'hésite pas. L'ex-candidat du pouvoir d'achat qui s'est substantiellement augmenté balance son ancien mentor. " Ca me fait un peu moins que mon prédécesseur", compte-t-il. Pas de réaction. Quant à la multiplication des emprunts des moyens de locomotion du patron de Direct 8 et autres journaux gratuits, le président reconnaît qu'il pourrait prendre les lignes régulières comme le lui conseille l'opposition, en détaillant le nombre et la qualité de tous ceux qui, des gardes du corps au médecin, sont tenus d'accompagner un chef de l'Etat en déplacement. "Dix personnes suivent" dit-il, sans que l'on voit véritablement le rapport.

D'autres conférences de presse suivront en cette année 2008.

Jean-Louis Legalery
Avec le roitelet du Fouquet's on pensait avoir atteint le niveau zéro de la politique au sens propre du terme, mais, apparemment, on descend encore et la souplesse d'échine de la profession journalistique atteint des résultats que l'aérobic ne soupçonnait pas. Il est grand temps que MediaPart fonctionne officiellement.

Bravo pour cet article que l'on aurait aimé lire dans Le Monde si celui-ci n'avait pas été l'ombre de lui même... La posture vis à vis de la presse montre bien l'estime que porte Nicolas Sarkozy aux journalistes, pourtant indispensables à son règne.
Que cette mascarade serve de leçon pour chacun redevienne "indépendant" vis à vis de ce président décidément totalement arrogant .

Tam-Tam
En vrac, ce qui me frappe dans ce numéro de haute voltige du Président (et que je n'ai encore entendu décoder ainsi par aucun "commentateur" conventionné, ni par l'opposition) :
1) Quel saltimbanque ! Comme par hasard, il réussit en une nuit, après avoir reçu hier soir Edgar Morin, (sans doute avec Henri Guaino car tous deux avaient de petits yeux ce matin) le tour de force de faire coïncider son programme ultra-libéral avec la politique de civilisation (PDC) du brillant sociologue. Joli pas de deux. Les deux compères ont trouvé le moyen d'établir à la va-vite des passerelles entre la PDC et chaque grand chantier sarkozyste. Quelle mystification !
2) Quel mauvais lecteur de notes ! Ton monocorde, phrases anonnées scolairement, comme s'il découvrait le texte, ou pire, comme s'il ne comprenait pas toujours le liant du texte de Guaino (très mal à l'aise sur sa chaise). On soupçonne fort que texte a été aménagé par ses conseillers pendant qu'il était allé dormir... Le direct improvisé n'en prend que plus de relief et relègue l'exercice de lecture à une sorte de pensum.
3) Quel génial bonimenteur ! Moraliser le capitalisme ! Supprimer la pub sur le service public ! Encore des yoyos pour faire mumuse... Revirements de toute dernière minute, sans doute sous l'influence du sociologue, qui ont pris de court les journalistes abasourdis.
4) "La France doit parler avec tout le monde" (sous-entendu même avec les dictateurs). Même avec le Hezbollah ? Le Hamas ? Bravo Ségolène !
Enfin, deux éclairages un peu plus cocasses :
5) Il fait du Ségolène dans le direct : "chevillé au... (là, il se dit que ce n'est pas de lui, et en un éclair, il comprend qu'il va plagier Ségo, qu'est-ce qu'elle a dit Ségo ? Corps, coeur ?) "chevillé au ... coeur", choisit-il in extremis car il pense qu'elle a dit "corps", selon l'expression courante.
6) A un moment, il fait avancer sa main droite devant le micro, comme volerait un avion. Et là, que découvre-t-il sur la phalange de son index et ses yeux s'y attardent en suivant sa main ? Une verrue proéminente ou un suçon de Carla ? A voir et à revoir !

la France pourrait être "l'âme de la nouvelle Renaissance dont le monde a besoin" .
Mais où est passé Léonard de Vinci ????

"Et Satan mène le bal...."


« Il y a une chose pire que le meurtre, c’est le meurtre avec mensonge; et le pire de tout, c’est le mensonge de celui qui sait : prétexte d’une incrédulité qui ne veut pas croire au forfait mais croire le mensonge; docilité de celui qui se fait aussi bête que le veut la violence. »
Karl Kraus, Troisième nuit de Walpurgis

"Kraus semble avoir tout compris de ce qui se préparait : non pas pressenti ou anticipé, car ce n’est pas un livre d’un voyant mais celui de quelqu’un qui simplement sait regarder. Les documents sur lesquels il s’appuie, tout le monde pouvait en disposer. Kraus n’avait pas de sources d’information secrètes ou privilégiées. Il lisait simplement les journaux, écoutait la radio, opérait des recoupements, vérifiait, classait."
extrait de la préface de Jacques Bouveresse à la Troisième nuit de Walpurgis

La vie du satiriste viennois Karl Kraus (1874-1936) se confond avec l’inlassable bataille qu’il mena dans son journal Die Fackel (le Flambeau). Il y épingle impitoyablement l’obscurantisme, le mensonge et tous les usages déliquescents de la parole. Polémiste ardent, il fustige politiciens, journalistes, écrivains et s’impose rapidement comme figure intellectuelle dominante de la Vienne florissante du début du vingtième siècle, au contact de Zweig, Freud, Musil, Offenbach, Kokoschka.

Extrêmement sensible à la langue et à ses (més-) usages, il dénonce la guerre comme conséquence « de l’usage que la presse fait du langage, de la déformation du sens et de la valeur, de la façon dont sont vidés et déshonorés tout concept et tout contenu ». Une sociologie du langage et des medias d’avant la lettre qu’il développe dès la première guerre mondiale dans une pièce de théâtre de huit cent pages, Les derniers jours de l’humanité.
Dans Troisième nuit de Walpurgis - dont le titre renvoie à une croyance populaire où chaque 30 avril, le peuple des fantômes est libéré de ses chaînes - , Kraus analyse l’installation du nazisme dans les esprits : un vibrant réquisitoire contre la barbarie, rédigé en 1933, quatre mois seulement après l’arrivée au pouvoir de Hitler.
Face à ce cataclysme annoncé, Kraus fulmine contre la presse européenne et son incapacité à rendre compte de la montée de la violence. Il fustige la démission et l’irresponsabilité d’un milieu qui non seulement ne s’oppose pas pleinement, mais cautionne les forces fascistes. Ainsi, Karl Kraus s’en prend à la presse libre qui n’accomplit pas son devoir en ne nommant pas les actes commis, en banalisant et en déniant la violence nazie pour mieux (se) rassurer; il condamne bien sûr le gouvernement national-socialiste lui-même que seule une intervention armée arrêtera dans sa volonté assumée de destruction.
Troisième nuit de Walpurgis démontre avec brio et sur un ton d’amère ironie comment le traitement infligé au langage et les déformations qu’il subit préfigure et annonce les violences perpétrées sur les personnes. Au langage est ainsi restituée une place centrale et éminemment politique : une place-forte de la responsabilité individuelle.
José Lillo sera le passeur de ces confessions d’un enfant du siècle : un poême épique et un cri de la pensée.

Troisième nuit de Walpurgis (1933) ne fut publiée qu’en 1952 et traduite en français pour la première fois en… 2005 : une découverte pour José Lillo qui choisit le théâtre pour faire circuler cette pensée bousculante, cette colère politique qui mettent à mal le conformisme et la lâcheté d’une certaine intelligentsia.
José Lillo se fraie un chemin théâtral parmi des auteurs qu’on ne peut égrener comme des cailloux sur son chemin, mais qui exigent au contraire de longs séjours : Büchner, Kleist, Dostoïevski et désomais Kraus. Troisième nuit de Walpurgis est sa deuxième adaptation au théâtre d’un texte littéraire, après Les nuits blanches de Dostoïevski en juin dernier. José Lillo tente une approche du jeu qui ne cherche ni distanciation ni construction explicite, mais à se laisser travailler par le mot et sa musique.
Karl Kraus fut un apport capital pour des intellectuels comme Bertolt Brecht, Walter Benjamin, Ludwig Wittgenstein, Elias Canetti, Hannah Arendt, Théodor Adorno et Pierre Bourdieu. Sa pensée et l’énergie de son combat ont une force capable d’ébranler encore d’aujourd’hui.

la suite sur :
http://atheles.org/agone/troisiemenuitdewalpurgis#article230

Chère Sabine Kraus,

Merci pour cette belle évocation de Kraus et de son Flambeau, que Jacques Bouveresse n'a cessé de sortir d'un injuste oubli.

Juste en écho complice, puisque vous citez Hannah Arendt, ces deux extraits de "Vérité et politique", que je tiens pour une sorte de manifeste philosophique du journalisme (c'est dans "La crise de la culture", Folio essai, p. 289 et sq). L'auteur des "Origines du totalitarisme" y distingue les "vérités de raison" (d'opinion, de conviction, de préjugé, de croyance, etc.) qui n'ont aucun de souci à se faire pour leur avenir, tant l'homme est imaginatif, et les "vérités de fait", autrement fragiles, autrement menacées, celles-là même que les journalistes, entre autres, devraient s'attacher à produire.

Voici ces deux passages, pour une médiation nocturne et hivernale :

"Les chances qu'a la vérité de fait de survivre à l'assaut du pouvoir sont effectivement très minces; elle est toujours menacée d'être mise hors du monde, par des manœuvres, non seulement pour un temps, mais, virtuellement, pour toujours. Les faits et les événements sont choses infiniment plus fragiles que les axiomes, les découvertes et les théories – même les plus follement spéculatifs – produits par l'esprit humain; ils adviennent dans le champ perpétuellement changeant des affaires humaines, dans leur flux où rien n'est plus permanent que la permancnce, relative, comme on le sait, de la structure de l'esprit humain. Une fois perdus, aucun effort rationnel ne les ramènera jamais."

"Le fait de dire la vérité de fait comprend beaucoup plus que l'information quotidienne fournie par les journalistes, bien que sans eux nous ne nous y retrouverions jamais dans un monde en changement perpétuel et, au sens le plus littéral, nous ne saurions jamais où nous sommes. Cela est, bien sûr, de la plus immédiate importance politique; mais si la presse devenait jamais réellement la "quatrième branche du gouvernement', elle devrait être protégée contre le pouvoir du gouvernement et la pression sociale encore plus soigneusement que ne l'est le pouvoir judiciaire. Car cette fonction politique très importante qui consiste à délivrer l'information est exercée de l'extérieur du domaine politique proprement dit; aucune action ni aucune décision ne sont, ou ne devraient, être impliquées."

Juste un regret : votre contribution aurait fait belle figure dans "Le blog des adhérents", mais, hélas, je vois que vous n'êtes pas encore abonnée. Qu'attendez-vous ?

c'est fait

Il y avait de la vulgarité dans la manière et le ton avec lesquels Sarkozy a exprimé ses idées et a répondu aux questions des journalistes.
Au sujet de sa vision de cette fameuse "politique de civilisation" version Sarkozy, nous restons sur notre faim. En effet, pas à un seul instant il n'a développé dans le fond son contenu... Il s'est contenté d'en donner des applications : réforme de l'école, grenelle de l'environnement, redistribution du capital, etc... ce qui est bien la moindre des choses, politique de civilisation ou pas!
Sans surprise, il s'agissait encore et une fois d'un gadget de communication afin d'éclipser son manque de résultats.

Le renaissance selon Sarkozy commence en 2008...!

Olivier, 38 ans, vivant à Francfort

Ce qui m'épate c'est que les journalistes n'aient pas encore trouvé la parade. Cela fait maintenant au moins 2 ans qu'il utilise les mêmes procédés rhétoriques et pourtant, quasiment aucun journaliste n'est assez culotté et assez intelligent pour le déstabiliser.
Un exemple : il commence toujours par attaquer le journaliste au lieu de répondre à la question. Cela lui permet de :
* déstabiliser le journaliste, voir le décrédibiliser
* faire rire l'auditoire, faire oublier la question
* lui laisser du temps pour réfléchir, dans le cas où il décide finalement de répondre quelque chose
Un cas frappant : Libération. Il attaque toujours de manière excessivement agressive le journal Libération. Je n'ai jamais entendu un journaliste lui demander franchement s'il se réjouissait des difficultés que traverse ce journal et la presse en général? Si non, pourquoi en rit il?
Sur cette manière de décrédibilier la personne qui pose la question, il faut se rappeler que ce sont des méthodes utilisées par le Pen, et de manière générale d'inspiration fasciste. "Puisque ton journal est en difficulté, tu ne mérites pas que je réponde à ta question". C'est absolument révoltant.

HUMIIATION
Je souscris à ce que dit Olivier :
Quel triste spectacle que de voir ainsi la Presse ridiculisée, elle semblait à chacune de ses interventions, tendre un bâton pour se faire battre .
Son honneur perdu est en jeu, en quelque sorte, tant elle a été humiliée tout au long de cette obscène conférence de presse.
Elle se doit de réagir, de s'adapter, c'est son job.
C'est sa survie qui est aussi en jeu, sa crédibilité.
C'est notre intérêt à tous.

La prestation télévisée du président m'a laissé un sentiment amer :
- en tant que journaliste, ses attaques, notamment à l'encontre de Laurent Joffrin, sur les questions de sursis, m'ont vraiment choqué. Et valident l'expression trouvée par Libé justement, sur le Poutine des médias.
- aussi parce que je ne peux pas croire que les déclarations tonitruantes, du style on stoppe la pub sur les chaînes publiques n'étaient pas largement préméditées... pour faire monter le cours de bourse de TF1. D'autant que jeudi sort un livre, un brûlot sur la première chaîne qui dévoile en détail les collusions entre Sarkozy et TF1, et qui pourrait bien donner du fil à retordre à cette dernière.

Jamais je n'aurais pu imaginer qu'une conférence de presse à l'Élysée puisse descendre à un tel niveau de vulgarité dans l'expression et de bassesse dans la pensée. Ancien journaliste indépendant ayant cessé mon activité professionnelle depuis trois ans, je me souviens des "grand-messes" menées par de Gaulle...

Jamais ce chef d'État ne se serait abaissé à tenter de ridiculiser publiquement l'auteur d'une question, si futile fut-elle. Le personnage (dont j'étais loin de partager toutes les options politiques) était un homme d'esprit et de culture. Sa personnalité solidement affirmée n'était pas celle d'un homme impulsif, vindicatif et versatile, tant sur le théâtre politique que dans la vie privée.

L'actuel chef de l'État nous a d'abord donné, il y a huit jours, le spectacle affligeant d'un quinquagénaire se comportant comme un collégien tout fier de montrer à tous la nouvelle et belle copine qui venait de remplacer, vite fait, celle qui l'avait brusquement plaqué.

Ce fut aujourd'hui la démonstration pathétique d'un petit homme, dans tous les sens du terme, qui croit pouvoir ostensiblement savourer sa "revanche" sur tous ceux qui lui semblent constituer, à tort ou à raison. une menace contre sa personnalité plus encore que pour sa politique (celle-ci changeant plus aisément que celle-là).

L'Histoire n'est pas avare de tels exemples.

Au contraire, pour se moquer, l'homme d'esprit et de culture, à la personnalité affirmée, n'a nul besoin de descendre aussi bas que l'a fait ce matin Nicolas Sarkozy.

Que son humour soit aussi subtil que celui de son ami Jean-Marie Bigard, passerait encore... "Je ne suis pas un intellectuel", assure-t-il. Mais qu'il se ridiculise en croyant donner une leçon au directeur de Libération alors que lui-même confond les notions de "royauté" et de "monarchie", traduit une inculture élémentaire indigne d'un chef d'État.

(La royauté est en effet héréditaire, mais la monarchie — qui est le pouvoir d'un seul — peut très bien être élective, n'en déplaise au petit donneur de leçons élyséen qui n'a vraisemblablement jamais entendu parler, entre autres, de Vercingétorix...).

Mais le plus affligeant, finalement, pour l'ancien journaliste que je suis (et qui espère que MédiaPart sauvera, avec d'autres, l'honneur d'une profession en péril), ce sont ces rires sonores autant que courtisans qui secouaient le troupeau des... "représentants de la presse".

Chez de Gaulle, il y en avait aussi. Mais les bons mots ou la théâtralisation du geste et de la voix étaient d'une autre farine. Et surtout, on ne riait pas aussi fort, comme pour être aujourd'hui remarqué du prince... Mais après tout, comme chez Bigard, on peut bien se lâcher, face au président. N'est-il pas un homme comme les autres, qui "se lève le matin et se couche le soir, comme des dizaines de millions de Français" ?

"Et pan sur le bec".

Alors ça s’est envoyé. Je suis toujours aussi étonné de voir des commentaires si pertinents, de la part de beaucoup de personnes, et de me sentir si seul face au cynique qui mène le bal au sommet de l’état.

Bon courage à tous et bonne année.

PS : j’ai bien peur que les valeurs que vous défendiez du temps ou vous exerciez, n'aient plus beaucoup d’audience par les temps qui courent. Et si je dois me féliciter de mon abonnement à MEDIAPART, votre commentaire en fait parti, merci, merci, merci.

dlm71

bonjour, j'ajoute mon caillou sur le cairn : hypocrisie, vulgarité et inculture ont enrobé et englué nos pauvres journalistes rigolards, même ce cher Laurent et le vieil (au sens respectueux du mot : sage expérimenté) Yvan furent boutés hors du jeu sarkosien.
un seul exemple d'hypocrisie : dire aux journalistes "n'envoyez plus de photographes derrière carla et moi..." comme si les journalistes avaient le choix et la décision dans leur besace, que diraient les actionnaires (potes de sarko 1er) si les rédactions rangeaient les photographes au vestiaire sachant que c'est la principale ressource pour vendre les papiers, il le sait bien !
confirmer son choix de tuer les 35 h hier, sans commenter, alors qu'il sait pertinemment qu' henri infirmera après la conférence, mais l'effet à joué et bouclé le sujet ; quant au pouvoir d'achat : disparu dans le brouillard élyséen !
cette faculté à contourner les questions et remarques en orientant illico-presto le problème sur un autre ou en prenant à témoin le gentil (souvent fillon ou bernard ou fadela...etc, tiens, il n'a jamais cité rachida...pourquoi ?) de sorte que l'accusation ne sera plus sur le petit nicolas mais sur ses prédécesseurs ou autres malheureux désignés, et toujours le doigt pointé sur le fictif fautif : qualité d'avocat me direz-vous, sauf que l'avocat défend l'accusé, c'est le procureur que l'on a vu au pupitre...
j'arrête là pour ce mercredi, les enfants m'attendent
bien à vous toutes et tous amis médiapart-iculiers

Je suis d'accord avec cet article.

Sauf ... qu'au final il ressort un avis très négatif de "l'ensemble" Sarkozyste alors qu'il n'a été discuté que de forme et pas de fonds. En résumé sa politique est mauvaise puisque la forme est critiquable.

On peut critiquer ce grand cirque médiatique mais il est en phase avec le grand barnum de la démocratie d'opinion qui donne à chacun la possibilité d'imposer son quotidien (imaginaire ou non) en vérité universelle et collective.

On a tendance à oublier également que rien n'a été inventé par notre président actuel. De Gaulle a promis l'Algérie française, Mitterrand s'est glorifié en dur de la gauche et Chirac s'est même présenté en homme de droite! La sortie de Ségolène Royal pendant le débat lors du deuxième tour sur les enfants handicapés était un bijou de la sorte. Et que penser des larmes d'Hillary qui lui ont permis de remporter la primaire du New-Hampshire?

Chers "Mediapart'enaires", merci pour la qualité de ces critiques.
Je me régale en vous lisant...

Mais si je ne m'abuse, d'un part, une majorité de Français a élu ce président, d'autre part, Mediapart à vocation à séduire toutes les couleurs de notre paysage politique.

Ou sont donc les messages favorables à M. Sarkozy ?

David bonjour. Oui, site indépendant, nous avons vocation à séduire toutes les couleurs de notre paysage politique. Oui, où sont les messages favorables à Nicolas Sarkozy?
Ce dernier point de votre remarque est très pertinent ce matin puisqu'un inventaire rapide des "gros" forums de discussion laisse apparaître une note très défavorable à la prestation du président hier. On peut avancer une explication. Les gens de droite, ceux qui ont soutenu Nicolas Sarkozy, sont sur la défensive ( l'effet Carla Bruni, la relativité du propos sur la question du pouvoir d'achat, l'ouverture de droits nouveaux en direction des minorités visibles, le maintien de l'ouverture à gauche) et ne parlent plus, tandis que ses opposants sont déchaînés. C'est très frappant. Comme est surprenant la réaction sur la forme, le style. Ce qui se lit ici, se lit aussi ailleurs. Et si la chute dans les sondages rencontrait un mouvement global ( gauche, droite, fond, forme)? A suivre.

Bonjour,
........"Et si la chute dans les sondages rencontrait un mouvement global"

Qu’ on est des vœux en ce début d'année...ok
Par contre, les rêves et les phantasmes doivent s'arrêter quand le réveil sonne.....

Oui, sincèrement un pro-sarkosy comme moi est un peu embêté de l'affaire Bruni....
....de ces liens politico-affairiste....de son ton arrogant....

Mais une encore fois messieurs de Mediapart, cet homme a été élu et bien élu...
Cet homme est le seul a imposé comme maître mot : les résultats, ce qui fait mal à votre culture mai 68.
Cet homme, qui bouscule votre petit milieu d'intellectuel parisien-gauche-caviar, obtient pour l'instant un bon bilan....en tout cas un bon début.

Vous êtes à l'image de votre chef Pleynel, qui comme je l ai revu pendant le zapping 2007, se permet même de savoir dans quelle mesure le vocabulaire doit être employé..."oula c'est inadmissible que Mr Sarkosy reprenne l'héritage de Guy Mocquet, lui l'enfant communiste.....et patati et patata"…..Quelle absurdité d’intelectuel…

Quelle prétention ! Quelle bêtise !
Mais surtout quelle jalousie ! Voulez-vous rester toujours des gens aigris ou chaque tête qui dépasse en France doit être coupée....Quand allez vous comprendre (je pensais qu’après toutes ces élections…) que votre société soixante-huitarde-poussiereuse et fainéante : on n’en veut pas ! A moins bien sur que vous ayez la prétention de changer la nature humaine, qui malheureusement, je vous le rappelle, est plus basée sur le moi que sur le nous......

Ayant payé 9 euros, pour voir, je m 'aperçois que ce site est dirigé pour une seule chose : L'anti-sarkosy….vous me direz c’est un bon sujet…ça fait vendre. Je vois que vous avez une fierté particulière de rentrer dans la catégorie « des aboyeurs inaudibles » Ne vous a t on jamais raconté dans votre enfance l’histoire de Pierre et le Loup.
Moi, personne humble, avant d’être anti-qqch, je juge avec pragmatisme les résultats.
Heureusement que la forme Sarkosy dépasse un peu les bornes....car sinon votre pragmatisme serait bien ridicule.....pour un journal I N D E P E N D A N T.

Merci "The Duc" pour votre message...

Les noms d'oiseaux sont certainement de trop (il est dommage que la première réaction "pro sarko" soit aussi agressive... Il faut vraiment que les différentes tendances ne soient pas sur la défensive ici !)

Je trouve toutefois intéressante la façon de qualifier vos contradicteurs de "d'intellectuel parisien-gauche-caviar".
Bon... Je suis du sud ouest, je ne suis pas particulièrement cultivé et je n'aime pas le caviar...
Mais j'assume tout à fait le fait d'être parmi les "nantis" (de ce pays et à plus forte raison du monde) et d'être de gauche.
Je considère même qu'être de gauche lorsqu'on n'a pas grand chose, c'est comme être de droite lorsqu'on possède un peu. C'est égoïste et sans idéal.
Je suis même persuadé que l'on peut être pour une certaine répartition des richesses tout en étant assez libéral.

    Il est raisonnable, par exemple, de ne pas laisser son voisin dans la difficulté pour jouir pleinement de sa réussite... Au risque de le voir un jour nous jalouser !

Bref, pour être vraiment heureux, j'ai besoin d'être entouré de gens qui le sont !

Mon abonnement à Médiapart, que je projetais mais que je différais pour des raisons d’encombrement, se sera soldé par une crise supplémentaire de stupéfaction et presque de désappointement ! Voulant réagir à l’excellent article d’Ewy Plenel sur « le journalisme au défi du sarkozysme », je me suis un peu égarée entre la tâche d’abonnement et la page que je lisais avec ravissement. Et c’est dans ce message de The Duc que je me suis retrouvée, une fois de plus atterrée par le côté dogmatique, tranchant, affirmatif…sinistre, fatiguant et piteux…de tous ces trolls et autres pollueurs de Sites d’informations qui n’ont pas d’autres idées et arguments à apporter au débat qu’un fiel péremptoire et vulgaire sensé (je ne sais quoi d’ailleurs) mais satisfaire quelque chose qui les rongent. Ma réaction fût à la haute du stimulus : vulgaire ! Car j’attends justement de Médiapart un apaisement et un allègement de ce type de prose, pour laisser la place à la critique et à la contre-critique constructive et respectueuse de l’effort des uns et des autres. De la place pour la permissivité et le plaisir d’échanger sans se massacrer et s’insulter. Mais avec un peu de recul, force est de reconnaître que ce n’est un trait d’écriture dans tout ce que j’ai pu lire des réactions aux articles de Médiapart depuis son lancement. OUf !

Bonjour, Bonsoir à vous,
Je saisis l'occasion que vous nous donnez pour une petite mise au point. Chacun pourra constater qu'une partie du commentaire signé "The Duc" a franchi les bornes de la courtoisie (les passages avec noms d'oiseaux, également déplorés par "David Body" et "Manon").
Autant dire que, si nous avons choisi de modérer les contributions a posteriori, nous tâcherons d'être vigilants pour éviter ce genre de dérapages. Merci donc à "The Duc" d'en tenir compte. Je nous souhaite une bonne année de débats de qualité!
Pour l'équipe de Mediapart

Pardonnez-moi, M. The Duc, de ne citer que quelques mots de votre diatribe (dont, soit dit en passant, le ton général ne me paraît pas servir très efficacement votre cause). Pour défendre l'actuel chef de l'État, ce qui est bien sûr tout à fait votre droit, vous affirmez : « Cet homme a été élu et bien élu ».

Certes, il n'est absolument pas question de contester la légitimité de son élection. Je voudrais juste rectifier quelque peu votre appréciation selon laquelle il aurait été, de surcroît, « bien élu ». Et cela, en rappelant simplement les chiffres officiels des élections présidentielles passées, facilement vérifiables par chaque citoyen.

Les résultats traduisent évidemment le choix fait par les électeurs qui se sont valablement exprimés et c'est, est-il besoin de le préciser encore une fois, tout à fait légitime. Il y a huit mois, Nicolas Sarkozy a donc été élu avec 53,06 % des suffrages exprimés.

Mais la véritable adhésion à un programme ou un candidat ne peut se réduire à ce pourcentage. On le sait parfaitement dans les états-majors des candidats et des partis politiques qui échafaudent les stratégies : la véritable adhésion populaire se calcule sur le nombre des électeurs inscrits, plus encore au 1er tour (où l'on vote essentiellement « pour ») qu'au second (où l'on peut aussi voter « contre » l'un des candidats).

Or l'actuel chef de l'État a certes obtenu un meilleur score que Jacques Chirac : celui-ci n'obtint lors des premiers tours que 15,87 % des inscrits en 1995, pour tomber à 13,75 % en 2002. Aux seconds tours, il fut élu par seulement 39,43 % des inscrits en 1995 pour grimper à 62,01 % en 2002 (un score dû au rejet massif de l'extrême-droite).

Mais à l'exception de Chirac, les précédents présidents de la République ont été élus avec un nombre d'inscrits toujours supérieur à ceux obtenus par l'actuel élu :
• 42,69 % pour Sarkozy en 2007 (et 25,75 % au 1er tour)
• 43,76 % pour Mitterrand en 1988 (et 27,19 % % au 1er tour)
• 43,16 % pour Mitterrand en 1981 (et 20,62 % % au 1er tour)
• 43,78 % pour Giscard en 1974 (et 27,21 % au 1er tour)

Donc des résultats toujours supérieurs de plus d'un point lors d'un premier mandat (ce qui représente aujourd'hui près d'un demi-million d'électeurs).

Pardon pour ces chiffres. Mais pour « défendre le réel, sa connaissance et son investigation, contre l’irréalité des démagogies et des idéologies » (pour reprendre les termes d'Edwy Plenel qui définissent parfaitement le journalisme que j'ai connu et que j'appliquerais volontiers à toute forme de débat). on ne peut se borner à des affirmations gratuites, réactions épidermiques ou invectives qui peuvent nuire gravement à la crédibilité de leurs auteurs...

je travaille 7/7 jours minimum 18 heures , tient surement plus que notre président pourtant très actif , même en vacances il ne ménage pas sa peine .....mais justement quand on sait que pour gagner sa vie il faut travailler , c'est à dire ,vous gagner selon vos efforts fournis et encore ...mais bon .
Que diable pouvez vous trouver de positif dans ce qui a été fait ...ce n'est pas le travail qui est récompensé , c'est les puissances de l'argent .Même l'excellente mesure sur l'exo des heures supp est déjà obsolète puisqu'ensuite on remettait en cause les 35H et donc les heures supp derrières entreprise par entreprise ...et aujourd'hui apprends t'on, elles seront supprimé en 2008 .Donc il va en falloir du boulot les enfants pour créer de nouveau des heures supp puisque celles d'aujourd'hui ne seront plus demain ....il faut tout de meme pas sortir des grandes écoles pour y voir clair même s'il nous embrouille tant qu'il peut .Moi carla bruni je m'en contrefiche et qui lui prête sa villa ou son carrosse ca glisse sur la carapace de mon indifférence mais le gagner plus en travaillant plus bien sur et le pouvoir d'achat donc CA OUI ca m'interresse et pourtant je ne suis pas concerné je travaille au taquet bien sur pas rémunéré en conséquence sans quoi je serais éligible au paquet fiscal depuis longtemps ; he ben excusez moi cher monsieur mais pour l'instant on n'en prend pas le chemin ou alors pour 2030 peut être .
C'est la mode d'opposer les gens et didderentes categories sociale pour mieux les diviser , ben tiens j'en une moi de categorie à épingler ; celle de ceux qui naissent avec assez d'argent qu'il n'ont pas besoin de bosser pour vivre alors qu'il n'ont rien fait de leur dix doigts , ce n'est pas un exemple pour notre jeunesse cela ce devrait être interdit ils devraient faire leur preuve , fini la glandouille dans les beaux quartier comme dit notre charmante ministre ....héhéhé
Sortez de chez vous parcourez les usines ou les gens sont payé au smic , les grandes enseignes de distributions aux horaires abracadabrantesque que vous êtes obligé de rester 12 heures sur votre lieu de travail si vous ne voulez pas que vos frais d'essences dépasse votre salaire . .. etc etc
Croyez moi si notre présidents aide ces humbles qui TRAVAILLENT non d'un chien et bien je serais le premier à le crier sur les toits , mais peut être que je vous fait sourire car je suis trop terre à terre et donc NAÏF .
Et oubliez ces histoires de soixante huitard fainéant ....en 68 il y avait déjà les mêmes humbles qu'aujourd'hui il ne dissertaient pas sur ces événements , la libération sexuelle , élever les chèvre dans le larzac et patati et patata , non ça c'est vos histoires de citadins pseudo intellectuels essentiellement parisiens ...mais ils en ont retiré quelques avantages tout de même .
Mais ceux qui trimbalaient une certaines idéologie derrière tout ça , pour la plupart sont aujourd'hui dans le confort , la réussite et se sont assis depuis longtemps sur les principes qu'il défendaient jadis pour y arriver aux détriments de toujours les mêmes ...les humbles qui se lèvent tôt , cette france d'en bas qui n'a pas la parole.
ETC ETC .....whaou le débat serait interminable ....j'ai pris le temps de vous répondre pèle mèle tout ceci après ma débauche ...il est 2H00 du mat ...demain 7H debout
En fait ce que j'attend de vous qui voudriez défendre l'action du président , c'est de point par point démontrer en quoi il a effectué une avancée dans le bon sens de façon claire et intelligible pour tous ; mais ne tomber pas dans des leçons stériles style MAI 68 qui je le voit bien vous défoule et n'apporte pas de l'eau à mon moulin ......allez donnez moi des raisons de me réjouir !!!

dudu866

Dudu866,

Encore une fois, je présente mes excuses pour ce style déplorable, qui, je sais, ne me fait pas honneur. Je ne demande pas un pardon absolu, mais que vous teniez compte de ces excuses.

Puis-je le préciser, je suis originaire de Lyon d’une famille aux revenus moyens, très éloigné des bénéficiaires du fameux paquet fiscal. Je suis un employé « petite main », moi aussi fort mal payé. J’avoue avoir un rythme plus cool…

Mon discours ne se voulait en aucun cas être élogieux pour Sarko. Je ne sens donc pas le besoin de défendre point par point son action. Je ne suis pas un militant UMP. Je me permettrais d’attendre les résultats avant de juger, sur le pouvoir d’achat en particulier.

Le motif de cette colère puérile était en réaction à la direction prise par Mediapart. En effet, je suis convaincu d’une seule chose, et cela à la vue des différentes élections de 2007 : Ce n’est pas un matraquage systématique qui rendra Sarko moins fort, et au contraire cela participe à l’obnubilation Sarkosienne, tant décriée par Mr Pleynel. J’attends justement un traitement différent de l’information, un recul, une mise en perspective.
Regardez les dernières rédactions de Médiapart…est-on si loin que ça du magma informationnel quotidien que nous proposent les quotidiens français, et qui nous enlise et nous rend bête ?
Je m’en fous un peu du style Sarko, des vœux et tout le reste. Par contre ou sont les articles sur le futur congrès de Versailles, du Monsonto810, des otages français. C’est aussi, je pense, à Mediapart de fixer le tempo, de sortir de l’ « agenda Sarkosy ».

De plus, la direction politique de Mediapart m’inquiète. Je ne crois pas au renouveau du journalisme quand le parti pris politique est aussi marqué. Finalement la neutralité politique est pour moi le seul outil pour hiérarchiser rapidement l’information politique.

Après, pour donner un avis personnel sur Sarko, je ne suis pas enthousiasmé par les récentes semaines, je l’avoue. Je pense que son énergie fait du bien après 30 ans de monarchie. Regardez les retraites, le service minimum, voir les otages…on sent bien comme même que l’énergie et l’envie font bouger les choses. Non ? La culture du résultat de doit pas être tabou. J’imagine bien qu il a conscience de toute façon que sans résultats, sa forme « cavalière » serait durement sanctionnée. Donc, soyons attentifs, mais restons pragmatiques après huit mois de mandat.

Où sont les messages favorables à M.Sarkozy??
Au Figaro, l'Express, Le Point, Les Echos, Le Monde, Paris Match... et bien d'autres, sans oublier la PQR, les sites d'info: TF1, LCI.... pour les plus connus... et les grands medias TV!

Tout à fait d'accord... M. Sarkosy a de très bons relais dans les médias actuels.

Mais nous ne sommes pas sur Mediaparts pour parler entre hommes de gauche !
Quel intérêt ?

Pour ma part, j'aime "Le Canard" qui est capable d'être virulent... contre tout le monde !
Et je suis assez déçu par Marianne qui est devenu "avant tout" anti-Sarko.

Je vous le promet que dès que j'aurai une raison de me réjouir je n'y manquerai pas , pour l'instant j'ai du mal à avaler la menu pantagruélique que nous a concocté notre président .
En fait en voyant le net du salaire de mes employés augmenter grace à la défiscalisation des heures supp et surtout leur net imposable réduire assez nettement , je commencais à dire qu'on allait peut être voir un truc positif si bien évidemment il ne modifier pas par derrière les barèmes d'imposition .....mais bon c'est déjà du passé depuis il a annocé qu'entreprise par entreprise la durée légale du temps de travail serait négociable (ce qui favorisent les grosses structures qui peuvent faire pression ) mais c'est aussi du passé car on apprend que les 35 heures seront enterrées en 2008..... le slogan de campagne change donc aussi maintenant c'est " travailler beaucoup beaucoup plus pour gagner plus...enfin on ne sait plus " .
Vous voyez le problème il est là on a pas le temps de s'adapter que ca change puis rechange , il sème le trouble , la confusion volontairement je suppose ou alors il est idiot mais ça cela m'étonnerait....en clair il prend vraiment les gens pour des C...
Ce petit jeu l'amuse surement beaucoup , mais je pense que quand tout le monde aura fini de rigoler , on devrait chanter une autre chanson .
Donc je vous le répète je vous le promet si j'ai une occasion de me réjouir vous serez le pemier à me lire , mais en attendant dites moi donc qu'es ce que vous avez trouvez vous de bien et positif , surement des trucs m'ont échappé car je suis très occupé .

dudu866

Ce qui m'étonne le plus avec cette conférence de presse, en dehors de l'habileté perverse et de la vulgarité du personnage que nous avons élu pour 5 ans, c'est le manque de solidarité de la presse française envers les attaques ad hominem faites à certains, notamment Laurent Joffrin. Il est vrai que la technique qui consiste à ôter le micro à l'auteur d'une question pour l'empêcher de réagir aux attaques personnelles est d'une redoutable efficacité "démocratique".
Verrait-on en Allemagne ou aux USA la corporation ne pas réagir et au contraire rire de bon coeur aux coups portés à l'un d'entre eux par le Prince vindicatif ?
Dans la crise que traverse notre démocratie c'est ce qui rend le plus pessimiste le vieux républicain de 75 ans que je suis.

Pourriez-vous nous redonner une définition du mot "démocratie", car la réalité de ce que nous vivons aujourd'hui n'a plus rien à voir avec ce mot-là.
A écouter la revue de presse internationale de France Culture ce matin, les réactions de l'étranger ne s'y sont pas trompées, et ont eu la critique bien plus vive que les supposés journalistes de la presse (au sens le plus littéral du terme) française.

les voeux de sarkozy sont l'expression d'un constat d'échec.
Il noie le poisson en faisant son show, toute sa politique réside sur son énergie qu'il ne cesse de mettre en avant.
Son comportement, offensif/rassurant/présomptueux/ est le signe de son incapacité à mettre en avant des solutions concrètes (pouvoir d'achat/chômage et j'en passe).
Un discours d'une heure fondée sur la politique de civilisation voila qu'il veut changer la mentalité des français et demain ?? faudra qu'on ressemble tous à sarkozy !!
En résumé cette conférence montre clairement qu'il ne tiendra pas ses promesses sauf celles qui consistent à nous endormir et à remettre en cause nos acquis (temps de travail, sécu, santé, éducation...) tout doucement il veut convertir la france au système libéral américain.
Grâce à l'ouverture il peut enfin cautionner sa politique. Merci kouchner et aux autres...
Rendez-vous à fin 2008 pour en faire le constat.
Et oui, malgré l'image d'homme du changement et de la rupture il incarne le conservatisme mais est prêt à tout pour favoriser les grandes fortunes , ses amis (ex l'envolée de l'action de TF1 hier) quelle aubaine pour tf1 et M6 de gérer à eux seuls les budgets publicitaires.
Réveillez-vous journalistes et économistes à moins que vous aimez vous faire mener en bateau !!
Je pense qu'il y a de quoi s'inquiéter, on s'oriente avec lui vers une société de plus en plus inégalitaire, exemple la dé pénalisation pour abus de biens sociaux, en gros si vous êtes un escroc riche ou puissant vous n'avez rien à craindre, voila le message qu'il veut faire passer.
Je m'arrête là car la liste est trop longue.
SMILE lol

Arrogant et vulgaire, les relectures de mon post sont accablantes…
Je présente de sincères excuses pour cette colère puérile….

Je tentais –bien mal- de faire part d’une déception de voir une coloration politique si marquée pour ce projet. Je pense qu une certaine neutralité politique aurais permis une lecture de l’information plus aisée et plus juste.

Loin d’être toujours convaincu par le sémantique de notre président, je lui reconnais de l’énergie et de l’envie, qui mérite au moins d’attendre un peu pour un jugement définitif.

Quelle merveilleuse ambiance à cette conférence de presse, cher Gérard Desportes, si juste après la prestation de Christine Clerc, un journaliste de MédiaPart avait le pris le micro en se présentant avec ces mots: "Journaliste soutenu par Ségolène Royal et François Bayrou" !

Pour la prochaine fois, peut-être ?

Cher Franade,

La présence de soutiens "politique" semble vous poser problème tandis que vous ne dites rien de la présence d'artiste, de chercheur ou d'avocat. J'en conclue que vous posez en principe l'incompatibilité entre indépendance journalistique et soutien politique. Soit. Si l'on regarde la vidéo que François Bayrou nous a donnée, la question est de savoir ce qu'il y aurait dans son propos qui viendrait écorner ou tout simplement menacer cette indépendance. A mes yeux, rien. Au contraire, il pose plusieurs constats et une revendication "démocratique" qui me paraissent correspondre à notre propre diagnostic et au projet que nous portons. Ou est le problème? Pour une fois qu'un homme politique de premier plan monte en ligne pour protester de l'état actuel des médias et dit aussi clairement les liens entre l'Etat, l'argent et les médias, il faut s'en satisfaire et même applaudir à sa lucidité et son courage.
Royal, Bayrou, d'autres bientôt, nous soutiennent. Bravo. Nous aurons besoin de tous. Mais nous aurons surtout besoin de vous, abonnés, c'est à dire de votre obole, de vos contributions, des débats que vous aurez entre vous. Et de ce point de vue, les choses sont claires. Nous sommes indépendants. Et Mme Royal et M Bayrou savent que leurs soutiens ne leur vaudront aucune connivence de notre part. Nous ne les soutenons pas. Autrement dit, j'aurai pu sans problème prendre le micro et dire "journaliste soutenu par,....". Y compris par Nicolas Sarkozy, François Fillon s'ils leur venaient la bonne idée de nous soutenir...Mais pour dire franchement les choses, chère dinosaure, je préfèrerai simplement dire "journaliste à MediaPart". Tout court.

Cher MédiaPart Desportes,
Clairement oui, la présence de ces soutiens politiques me pose problème.

Je ne dis rien sur les soutiens d'artistes, de chercheurs ou d'avocat, parce que ils ne peuvent mettre en danger la mission démocratique et d'indépendance que s'est fixé MédiaPart. Mais vous faites, cher MédiaPart, vous-même une différence entre soutien politique et autre soutien bien plus préoccupante que la mienne puisque je peux témoigner ne pas avoir reçu de mails de votre part m'invitant à adhérer au nom des soutiens apportés par des artistes, des chercheurs ou des avocats...

Où commence réellement la connivence entre journaliste et politique, là est peut-être toute la question.

Vous allez chercher, puis utiliser comme argument de vente le soutien de François Bayrou.

Et vous pensez que ce dernier n'exigera rien en retour, genre, un jour de déprime politique, un petit article sur un de ses déplacements dans une usine de sauce béarnaise qui, au niveau informatif, n'apporte absolument rien d'autre que le fait que François Bayrou est toujours bien vivant... sur la scène médiatique.

Oserez-vous aujourd'hui lui refuser cet article, cher MédiaPart ? Et si votre réponse est "Non", peut-on déjà parler de connivence ?

Je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que, personnellement, j'aurais amplement préféré une situation autre, qui ne m'amène pas à vous poser ces questions.

Autre question: les dinosaures étant de gros animaux au naturel méfiant et au regard affuté, combien de temps MédiaPart tiendra-t-il avant de tirer à vue sur eux ?

Les soutiens politique ne sont pas des financiers... Ils n'ont pas de moyens de pression sur le média.

Si le financement de Mediapart est assuré par nous, je ne vois pas où est le problème.

Si une personne politique affiche son soutien pour le projet, il est tout à fait naturel d'en parler et d'en être fiert...
Car Mediapart est un projet politique.
"La Recherche" est très heureux d'obtenir une interview ou un article des grands chercheur du moment... Par exemple.

L'idéal est d'obtenir le soutien de tous...
Et à ce titre, qu'attends notre président pour donner son avis, lui qui est capable de prendre la parole pour des sujets... si divers ?

Quand Mr Sarkozy aura irrité voire plus , une majorité de Français, il n'est pas improbable que la réponse de ces derniers soit à la hauteur des provocations abracadabrantesques si j'ose dire de notre cher président .
Certes il faudra être patient , mais si le ton et le résultat ne changent pas la réaction des Français et le résultat dans les urnes en 2012 risque d'être HISTORIQUE , car jusqu'à présent que je sache on n'ajoutait pas la provocation en plus de prendre les gens pour des imbéciles .
Mais bon il peut encore rattraper le coup , il n'a même pas encore effectué un cinquième de son mandat .
Faute de mieux ATTENDONS !!!

dudu866

Bonjour à dixden et à tous,
Vous écriviez "...cet article que l'on aurait aimé lire dans Le Monde..." et qui effectivement semblait douteusement tarder.
Il y a tout de même eu un article intéressant, quelques jours plus tard, qui correspondait à une sorte de regain de confiance générale des lecteurs, à des réactions pour une fois globalement positives, alors que l'ambiance générale était, plus que jamais autour de Noël et du Nouvel An, aux menaces de désabonnements, aux corrections moqueuses de coquilles, aux questions embarrassantes pointant le manque de sérieux et de documentation des articles.
Qui sait, peut-être un effet d'une péripétie de la guerre qui se joue en ce moment au Monde? Mais ce n'est pas le sujet :-)

L'article est maintenant archivé, disponible pour les abonnés du Monde sous le titre
"Le « Sarko-show » en direct de l'Elysée" par Daniel Psenny.

Grâce à son approche presque purement descriptive, j'y ai énormément appris, et même sur d'autres habitudes révolues. Il en ressort la même idée de stupeur et de fascination incrédule où semblent être hypnotisés les journalistes français en général, un peu à la manière d'une proie hypnotisée par un serpent charmeur...

Réveillez-vous, mes chers professionnels! Ne cherchez pas trop le sens et la dignité disparus depuis belle lurette: on est avant tout dans le "plus c'est gros plus ça passe", alors plus question de se poser des questions de style, on est dans la lutte et dans le cri de "stop-attententends, là, reprenons au début de la phrase et cesse de nous prendre pour des idiots, merci"
(ce qu'il leur faut à ces grandes gueules de la propagande médiatique, dont Sarko est un des plus fins techniciens).

C'est étonnant comme les marmottes télévisuelles ont du mal à se réveiller de leur petit confort hivernal statutaire...

Tout le monde va en prendre plein la figure pour 5 ans.

Pour les Sans-papiers, les chômeurs c'est fait. Et personne ne bouge à part des réseaux militants ayant peu de moyens... Ensuite les fonctionnaires... ça ne bouge pas plus.

L'autre il se marre et aurait-il tord d'ailleurs au fond puisqu'il ne rencontre pas de résistance ?

C'est à votre tour les gars ! Le 4ième pouvoir. Et ça va être coton vous n'imaginez pas à quel point. Vous verrez.

"Tout contre tous" elle avait pourtant prévenu Ségolène.

Une chômeuse.