Tariq Krim et Netvibes: «Nous sommes tous des nuages d'information»

16/02/2008Par

Accélération de l'information, partage des sources, flux en continu... Internet change la donne. Co-fondateur de Netvibes, Tariq Krim en est persuadé: désormais, ce n'est plus l'audience qui prime, c'est l'attention. Pour lui, tout le monde est devenu média. Mais où est l'info? A quelques jours de la nouvelle version de Netvibes, façon « réseau social » et attendue dans le monde entier par plusieurs millions d'utilisateurs, Mediapart l'a rencontré. Interview.

Netvibes, est un service et un lieu. Une sorte de réceptacle de tous les flux d'informations imaginables proposés sur le Net et dont les utilisateurs sont les maîtres. Avec Netvibes, comme avec des services similaires (Google ReaderBloglines, etc), c'est la façon même de distribuer l'information qui est radicalement modifiée. Tout le monde peut se construire sa petite A.F.P. maison, tout le monde devient agencier. Reçoit les informations. Les trie. Les rejette. Les garde. Les mixe. Netvibes est né en septembre 2005 d'une idée simple: proposer aux utilisateurs de composer leur vie numérique sur une seule et même page. D'y synchroniser leurs applications, d'y consulter leurs courriels, la météo, les derniers billets de leurs blogs préférés, d'agréger l'information au sens très générique du terme. De par le monde, quarante-cinq millions de comptes Netvibes auraient été créés – le chiffre, invérifiable, donne la mesure du phénomène. Deux millions de flux différents d'informations seraient ainsi recensés par ses abonnés. Vertiges. Dans quelques jours, Netvibes doit franchir une nouvelle étape et passer au statut de « réseau social », façon FaceBook ou MySpace, quand l'utilisateur devient centre du monde. Ou se croit tel.


Les locaux parisiens de Netvibes.
 

Pour Tariq Krim, l'un des fondateurs de Netvibes, nous sommes bel et bien entrés dans l'« ère de l'hyper-choix ». Dans l'ère de l'information décomplexée, où tout deviendrait modulable, transportable. Chez Netvibes, on dit « widget ». Ailleurs, on dit « gadget ». Qu'importe le terme, le pli est pris: c'est bien du contrôle de la présentation de l'information dont il s'agit de débattre aujourd'hui.

 

 

 
Avec Tariq Krim, ce qu'il y a de frappant, c'est que le jeune homme n'a pas changé. Il y a une quinzaine d'années déjà, aux toutes premières lueurs de l'Internet grand public, on le croisait comme aujourd'hui: haut-parleur, beau parleur, enthousiaste, opportuniste, bosseur, brasseur, connecté en permanence, à la fois idéaliste et pragmatique, vif et malin, un brin cynique, totalement emballé. Etonnant mélange de businessman et d'amateur, au sens propre, celui qui aime. A la fois amoureux de la presse et, déjà, fossoyeur d'une vision figée du métier. Il n'est évidemment pas anodin que le Tariq Krim que l'on présente volontiers aujourd'hui comme un des gourous français du Web 2.0 soit un ancien journaliste.

 

 

 
Il n'est pas anodin, non plus, que sa vision quasi-publicitaire de l'information rejoigne, d'une façon paradoxale, les préoccupations militantes d'un chercheur comme Olivier Blondeau, auteur avec Laurence Allard de « Devenir Média ». Pour eux comme pour lui, si la révolution de l'information est en marche, c'est bien à travers ces millions de fils RSS (acronyme de Really Simple Syndication ) venus des quatre coins du monde et de mille horizons bloggesques: cette mutualisation des données, ce partage planétaire, sans fin et sans frontière de l'information. D'où l'idée, chez Netvibes, d'aller plus loin et de sacrifier à la mode du moment: le « réseau social ». Dans quelques jours, l'abonné Netvibes pourra savoir ce que font ses proches, et quand, et comment, ce qu'ils lisent, ce qu'ils apprécient, ce qu'ils commentent, ou non. Nom de code de l'opération: Ginger.

 

Chez Netvibes, on assure que la confidentialité des faits et gestes des abonnés est totale. On ne les piste pas, on ne les analyse pas. C'est bien entendu ici que réside l'enjeu majeur des années à venir: si chacun devient la plus-value de l'autre, qui contrôle qui et qui contrôle quoi? 

David Dufresne et Pierre Puchot (à la caméra et au montage).

 
 

 

 

La distinction entre "audience" et "attention" est très pertinente.
toutefois elle doit être relativisée, car elle est surtout vraie pour des contenus vidéo: on peut mesurer le temps passé à regarder tel contenu.
Pour du texte, il est plus difficile de mesurer l'attention du lecteur.

rien n'est moins sûr... Le temps passé sur telle ou telle page, sur tel ou tel site, est depuis fort longtemps scruté par tous les outils statistiques du Net. Les publicitaires, en mal de visibilité et de compréhension sur les évolutions des usages, surveillent ce "temps passé" comme d'autres critères plus classiques (csp, audience, etc.)

Au fond, nul ne sait probablement encore les répercussions proches du Grand Morcelement de l'info à venir... Et c'est ce qui rend la donne si passionnante...

C'est intéressant mais j'espère que les finances de MédiaPart vous permettront bientôt d'acheter un meilleur micro pour vos entretiens filmés!

Rassurez-vous, c'est prévu! Nous sommes en train d'acquérir un matériel professionnel -et de progresser sensiblement dans nos formations- pour vous proposer à partir du 16 mars des sons et des images de bien meilleure qualité.

Hélas et triple hélas, cher François! Je n'ai pas de son sur mon PC (si, si ça existe!). Serait-il possible de penser aux quelques infortunés dans mon genre et d'avoir un lien vers une retranscription écrite des vidéos que vous publiez?
Merci d'avance

Je suis un peu frustré par cet article car la partie vidéo m'est inaccessible (surdité). C'est bien de penser à des sons et des images de meilleure qualité mais à défaut de tout dire dans l'article, une retranscription écrite des vidéos serait déjà un bon pas pour les quelques exclus des parties sons et vidéos (ou encore mieux des sous-titres si vous avez le courage de "timer" la vidéo)
Néanmoins merci pour l'article intéressant.

Il doit effectivement être frustrant qu'il n'y ait pas de retranscritption écrite des interviews vidéos mais le projet MediaPart n'en est qu'à ses débuts...
Cependant, cela pourrait être une bonne manière de se démarquer des autres journaux numériques.

Nous prenons bonne note de ces remarques et tenterons d'intégrer ces demandes pour le 16 mars, au lancement du site

Ci-dessus la retranscription des trois vidéos, avec quelques petits bonus, pour vous remercier de votre fidélité!

Séquence 1 : Les grands basculements de la presse sur Internet :

"Ce qui a marché avec Google, Yahoo, MSN. Ce sont devenus des agrégateurs d’information. Ce qui est intéressant, c’est qu’ils ont transformé la presse en fournisseur de matières premières. Alors, le grand probleme, aujourd’hui, c’est que la presse n’a plus le contrôle de la présentation d’information. C’est un peu moins vrai en Europe mais c’est extrement vrai aux Etats-Unis (…) Quand on va sur Yahoo news, on a le Figaro en dessous du Monde en dessous de l’Equipe en dessous de tel blog, de tel machin, les gens n’ont pas la maîtrise de la mise en page, de l’ordre, qui a décidé de quel article sur un sujet chaud, exemple le mariage de Sarko, était en haut ou en deuxième."

"J’ai toujours été un information junkie… ce que j’ai découvert, c’est que Internet nous a tous transformés en information junkie. (...) On est déjà dans l’overdose de l’informatrion. A tel point que cela a deux impacts. Des gens comme moi qui préfèrent se réfugier dans des magazines qui traitent de sujets pointu. Et de l’autre, la peoplelisation. Le quick and dirty et l'infotainment passent mieux. Et j’ai l’impression qu’une bonne partie des médias veut céder à cette tendance. On accompagne un mouvement de fond, en gros, la page web telle qu’on la connaît va progressivement disparaitre et qu’en fait l’information sera toujours présente mais elle sera présentée de manière personnalisée. (...) Et c’est notamment la téléphonie mobile qui a enfin compris avec l’iphone le potentiel des standars ouverts, qui va pousser à la dématérialisation de l’information, en fait, on devient des nuages d’informations. On devient un média méta-distribué, sur plein de supports. Au lieu d’avoir un endroit où tu concentres ton audience, ton audience est micro-concentrée dans des milliers de petites widgets. En fait, tu deviens un architecte de tout ça. (...)

Dans un monde où tout le monde est efficace, je pense que les marques vont reprendre l’avantage. Car il ya le fait qu’une personne seule avec son blog n’a pas les mêmes capacités à produire, qu’une équipe dont c’est le métier. Il faut juste changer la devanture. C’est juste la distribution qui est "challangé". Ce ne sont pas les medias en tant que tels. Ca veut dire capacités à toucher le maxium de gens le plus vite possible. Quand on voit que certains journaux papiers réserevent les scoops pour la version papier, comme en Italie ou un peu partout, on se dit qu’effectivement c’est un vrai probleme générationnel.

Séquence 2 : Tout est info :

"On est dans un monde social, dans un monde où les gens ont une opinion, associée à une information et cette opinion, la question n’est pas de savoir si elle a autant de valeur que l’information, mais elle fait partie aujourd’hui de l’information. (...) C’est une forme de géosocialisation, le web. C’est ce que tu fais, ce que font tes amis, avoir accès à plus d’informations, à plus de signaux faibles, auxquels tu n’aurais pas eu accès autrement. Tous les sites s’adaptent à ça. (...)
Sauf qu’aujourd’hui, ce qui est intéressant, c’est qu’il n’y a plus que les éditeurs classiques. Les marques deviennent des éditeurs. Ford aux Etats Unis. Ford se transforme en média. Même si ce ne sont pas des articles, ou des enquêtes. Les gens se transforment en médias. Les gens se transforment en médias. Facebook transforment les gens en médias. La somme des actions que tu fais, ou la somme des actions de tes amis, c’est de l’information qui est en compétition avec le NY Times, donc tout le monde devient média. Tout le monde devient éditeur. (...)
L’avatar, les commentaires suscités par tel ou tel service, l’ensemble des informations produites par n’importe qui ou n’importe quoi, sont aujourd’hui au même niveau. Nous sommes aujourd’hui dans un état de mash up permanent, tu peux filtrer les informations…

Carton: fric ou éthique ?

Il faut savoir que toute l’information récoltée par les réseaux sociaux va servir à profiler les utilisateurs. Il suffit de "pinger" ton compte facebook pour savoir qui tu es, quel est ton film préféré, ce que que tu fais, etc. Il y a des gens plus ou moins bavards. Nous travaillons sur la data portabilty aux Etats Unis, sur les bonnes pratiques autour de ça. (...)
La vraie question, aujourd’hui, va etre la monétisation des résaux sociaux. Et là on entre en terra incognita. Parce que c’est clairement là qu’est la valeur des réseaux sociaux, et c’est clairement là qu’est le risque pour la vie privée. Et c’est là qu’on verra l’éthique des services. C’est le test des services ultime.

Séquence 3 : Modèle d'audience versus modèle d'attention

La principale question qui se pose, ce n’est pas l’audience, mais l’attention. Aujourd’hui, on est passé d’un modèle d’audience à un modèle d’attention. A qui l’utilisateur apporte son attention ? Et là, c’est un métier tout à fait nouveau. Déjà Netvibes, c’est un métier nouveau. Maintenant nous avons des médias prestigieux comme NYTimes, Libé, Le monde, qui l’utilisent. Mais en même temps, il y a deux ans ca n’existait pas. Ce concept même de distribuer l’information, de la packager sous forme de widgets, de petits modules, que tu peux installer sur Ntvibes, sur ton iPhone, etc. Et nous avons essayé de les transformer progressivement en média embarqués, donc portables. Et ça c’est une vraie discussion, pusiqu’en même temps l’environnement du web a changé. De plus en plus, les gens découvrent l’information de manière sociale (…)

On n’a plus 100% d’attention à accorder à un média ou à un site ou à un service. Dans le monde d’aujourd’hui, la personne qui a une heure pour lire Le Monde ou le NYTimes, cette personne n’existe plus. La personne va lire rapidement de l’information, voir ce qui se passent sur les blogs, voir s’il y a des commentaires croustillants, l’organiser, poster sur un service comme Netvibes ou delicious, participer à une conversation, donc en gros, personne ne maitrise l’attention. Et plus les médias. Sur le net, les vidéos qui marchent le mieux sont les vidéos qui sont courtes. A peine une vidéo vue, on va aller voir autre chose, je vais en aprler à mes amis. On est constamment sous l’information. Et une des choses qu’on a essayé avec netvibes, ce n’est pas forcément t’empecher ça, mais de permettre aux gens de maitriser une partie de leur attention. Et le meilleur moyen c’est d’agréger tout ça sur une page où, en gros je peux d’un coup d’œil regarder les derniers headlines du NY Times mais en même temps savoir ce qui se dit sur digg. (...)
Ce que l’on voit, c’est un émiettement. Deux millions de flux dans l’ensemble des pays. Cet émiettement va augmenter. Il y’ a de smicro célébrités du web ont plus de traffic de médias classiques. Ce n’est pas une question de marques. De ringard ou pas. C’est une question d’approche. Tous les services qui ont utlisé les mêmes moyens que les blogs ont toujours eu plus de succès que quand on dit « je suis le plus connu », je suis le ceci. Ca, ça ne marche plus."

merci pour cette retranscription bien faite. Continuez comme ça ! ;)

Effectivement, merci Pierre ;-)

Moi aussi je vous remercie Pierre. J'apprécie beaucoup le fait que vous ayez pris la peine de faire cette retranscription suite à notre demande.

Ce système de RSS sur le net est interessant car cela règle les ennuis de mobilité. Cependant, je dois avouer que je n'ai jamais aimé les sites qui peuvent obtenir des informations sur mes goûts ou mes opinions intimes (myspace, blogs, etc...).
Dès lors, comme toute entreprise numérique, il faudra que Netvibes résiste à l'appel des prédateurs du type Google, Yahoo & Co et surtout je souhaiterai un système qui protège mes données personnelles comme dans la vrai vie quoi :D
Au fait, à quand les Libertés Numériques? Nous les Français, nous sommes bons pour écrire des beaux textes que l'on applique qu'à moitié donc au boulot ;-)

Je ne suis pas sûr que la mise à jour corresponde à cela mais je viens de lire le dernier paragraphe sur la confidentialité sur Netvibes, donc je vais sûrement aller jeter un oeil sur ce site.

p.s : un système permettant de repérer les mises à jour serait très appréciable dans la version finale du site de Mediapart ;-)

Moi ce que j'espère, c'est que l'équipe de Mediapart concerve le plus longtemps possible cette espèce d'amateurisme candide qui transparaît, concernant les techniques, le jargon, les codes etc.
Allié à leurs hautes compétences journalistiques disons "à l'ancienne", cela pourrait en faire une particularité introuvable ailleurs, un niveau de crédibilité, une approche qui donnerait volontiers dans la mise en perspective et dans le recul.

Ce sera difficile, car plus ils rentreront dans le jeu et la fièvre que procurent toutes ces innovations techniques, tous ces gadgets hardware ou software qui sortent tous les jours voire toutes les heures, plus ils oublieront de se poser dans la réflexion à long terme.

C'est un cocktail passionnant qui s'annonce, car il y a assez de "vieux routards" (journalistes ou lecteurs) qui ne cèderont jamais totalement à la frénésie technologique. Les "jeunes" sauront, eux, s'adapter à fond dans l'immédiateté, sans pour autant, et c'est là que le travail en commun prendra tout son sens, oublier complètement de penser.

Car "oublier de penser", c'est une des réflexions qui viennent à l'esprit quand vous décrivez "le jeune Tariq Krim qui n'a pas changé en 15 ans".
On est dans le beau paradoxe de la vie
(la nouvelle est très virtuelle, mais bon)
car arriver à ce résultat, c'est justement avoir été capable de changer à un rythme jusque-là inconnu: le rythme hyperrapide qu'a connu l'évolution des technologies de l'information, depuis les 70s bien sûr, mais surtout depuis Internet.

Fervent utilisateur de Netvibes, je regrette que cet article se soit cantonné aux problématiques sociologiques (très pertinentes par ailleurs) et ait mis de côté les questions économiques (pourtant au centre du projet MediaPart) :
1. Quel modèle économique pour Netvibes ? L'évolution de l'agrégateur vers un réseau social pourra-t-il enfin permettre de valoriser la gigantesque communauté d'utilisateurs de Netvibes ? De nouvelles sources de revenus sont-elles envisagées (en dehors des "univers" de marques qui semble-t-il, peinent à rentabiliser l'activité de l'entreprise) ?
Je suis persuadé que Tariq Krim, acteur de la révolution Internet depuis ses débuts, a une stratégie claire de en vue de monétiser son audience. J'aurais aimé en savoir plus.
2. Quels modèles économiques pour la presse, "agrégée" par Netvibes ? Comment les "producteurs d'information" peuvent-ils tirer parti de l'exposition que leur offre le web 2.0 (avec la séparation du contenu et de la forme induite par les flux RSS), pour monétiser leur activité coeur ?
Quoi qu'il en soit, ce sont des articles comme celui-là qui me donnent envie de m'abonner à votre site ... Good job MediaPart !

cher Léonard,

Vous visez juste: un tiers de l'entretien a porté sur la "monétisation" éventuelle et future de Netvibes. En effet, des choses sont prévues comme le sponsoring de certains modules, etc. Mais nous avons fait le choix de traiter en effet l'aspect sociologique des usages car:

1/ cela me semble bien plus concerner les lecteurs de Mediapart que l'aspect business seul.
2/ très souvent, sur le net, le traitement de l'info est tournée soit vers l'aspect techno soit les aspects business et, plus rarement sur les usages, les relations homme-machines. C'est pourtant bien la que se situe la "révolution de l'info"... En tout cas, c'est là dessus que nous pouvons tous méditer, échanger, etc.
3/ l'aspect business nous faisait entrer dans des détails qui auraient pu "parler" aux seuls spécialistes.
4/ parce qu'au fond, l'importance est bien... Le fond, non?

Quoiqu'il en soit, merci à vous :-)

Bonjour David,

Certes, l'importance est le fond, mais qu'on le veuille ou non, la monétisation est le nerf de la guerre. Un service à beau être utile et satisfaire un besoin social, si ses couts dépassent ses produits, il est voué à disparaître. Internet est un vivier d'idées révolutionnaires, qui nous faciliterons la vie sans commune mesure avec les révolutions précédentes. Pourtant, tout l'enjeu n'est pas de trouver des idées de services innovants mais bien des moyens de les financer.
Tous les grands succès d'Internet viennent en effet d'une innovation de modèle économique : Google est historiquement le 16ème moteur de recherche à avoir été créé, mais le 1er à avoir introduit un modèle publicitaire d'achat de mots-clé. Cela a été la clé de son succès.
Je ne méprise absolument pas les aspects sociologiques de cette révolution, mais son moteur est bien économique.
Encore une fois, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet article. Je pense juste que MediaPart, pour rassembler la communauté la plus vaste possible, se doit d'être pluri-thématique, et donc ne pas mépriser les problématiques économiques.

A bientôt,

merci Leonard de continuer le débat!

Rassurez vous je ne méprise rien mais je ne partage pas votre avis. Ou plutôt je regrette, et ce depuis bien longtemps, la primauté donnée à l'economique des qu'il s'agit du net (et on sait avec quels résultats depuis l'eclatement de la bulle internet...). Personnellement, je considére les idées comme le "nerf de la guerre" bien plus que les réussites commerciales.

Je m'explique: l'idée du mot clé sponsorisé n'est pas de Google mais d'une entreprise appelée Ouverture (depuis rachetée par Yahoo). Est ce donc à mettre au crédit de votre raisonnement ou du mien? Des deux? Pour moi, le coup de genie de Google est, en quelque sorte, d'avoir fait croire (et encore aujourd'hui) qu'il n'y avait... pas de pub sur son site!

Néanmoins, entre la success story financière et comment Google est en train de modifier nos rapports au savoir, j'avoue que j'ai un faible pour le second point :-)

Pour Léonard, et tous les autres,

Voici quelques liens à l'occasion de la sortie mondiale de Netvibes version Ginger qui abordent la question économique:

* http://www.observatoiredesmedias.com/2008/02/26/flux-rss-45-de-penetrati...

* http://www.techcrunch.com/2008/02/24/the-personalized-homepage-war-who-m...

Articles intéressants! Je n'aurais jamais cru que le flux RSS était si peu utilisé o.O
En ce qui me concerne une fois bien classés les flux RSS (comme pour la réception des mails d'ailleurs), le gain de temps est vraiment énorme!

bien vu EricM,...
quelle est l'utilité d'une "audience" comparable à un fond sonore pour masquer les bruits de la rue ou pour ceux qui ne peuvent bénéficier des chants d'oiseaux?
quelle attention porte-t-on à une musique d'ascenseur...
de mêeme, la lecture d'articles se fait avec plus ou moins d'attention selon le type d'info, le genre de support ou sa situation personnelle à l'instant de la lecture.
mesurer tout cela suppose une appréciation de trop de paramètres externes pour qu'on puisse y porter foi.
ciaoguy