Promenade sur la Toile autour du départ de Fidel Castro

20/02/2008Par

Ecrire l'actualité. Décrire, raconter, analyser, décrypter ce qui se passe. Faire tâter de la rondeur du monde. C'est ce que va faire (c'est ce que fait déjà à travers la lucarne du présite que vous lisez en ce moment) MediaPart. Ecrire l'événement, mais autrement. Pas de façon linéaire, en prenant le lecteur par la main pour l'amener jusqu'au bout du raisonnement, mais lui frayer un chemin dans l'arborescence démesurée de la Toile. 

Donner accès aux sources en version originale, confronter les visions, jouer de l'écrit, du son, de l'image: c'est ce que l'on pourrait nommer une revue de Web, comme d’autres font des revues de presse: une recherche systématique des documents pertinents autour d'une information ; une façon de prolonger les articles d'enquête et d'actualité. Exemple sur les pas d'un Fidel Castro qui s'efface du pouvoir.

Mardi 19 février, le « commandant en chef» de la révolution cubaine annonce dans l'organe officiel du régime, Granma, qu'il renonce à la présidence de Cuba: « Je n'aspirerai ni n'accepterai la charge de président du conseil d'Etat et de commandant en chef. »

 « Lucidité incroyable », « santé impeccable », « un athlète ! » : un mois plus tôt, le 15 janvier, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, avait rendu visite à Fidel Castro, éloigné du pouvoir depuis dix-sept mois. Il le disait « prêt à reprendre son rôle politique à Cuba et son rôle historique dans le monde ».
Pourtant, déjà, sa convalescence l'avait empêché de faire campagne pour les élections législatives du 20 janvier. Cette nouvelle Assemblée nationale a jusqu'au 5 mars pour désigner les membres du Conseil d’Etat (gouvernement) et son président, fonction exercée depuis 1976 par Fidel Castro.

Chronologie:

  • 23 juin 2001 : Fidel Castro est victime d'un malaise en public.
  • 20 octobre 2004 : Il se blesse grièvement lors d'une chute spectaculaire après un discours à Santa Clara.
  • 31 juillet 2006 : Il cède le pouvoir «provisoirement » à son frère Raul après une grave hémorragie intestinale.
  • 6 juin 2007 : Fidel Castro réapparaît à la télévision après plus d'un an d'absence.
  • 30 octobre : Alors que des rumeurs de cancer se propagent, le directeur du centre international médical de Cuba déclare que Fidel  Castro a souffert d'un « problème d'hémorragie du système digestif qui s'est compliqué, dont il a tardé à se rétablir. »
  • 18 décembre : Dans une lettre adressée au peuple cubain, Fidel Castro laisse entendre qu’il est prêt à abandonner le pouvoir pour ne « plus faire obstacle à l'émergence de personnes plus jeunes ».

En images:

Documents:

Sur les blogs:

  • Yoani Sanchez« Pour moi, et pour la jeune génération, cette nouvelle est un soulagement. Nous n’avions connu que lui et nous le considérions comme un frein au développement du pays. (...) Le scénario le plus probable est aujourd’hui une évolution à la chinoise du régime cubain : développer la productivité économique tout en limitant les libertés politiques au minimum. Il faut noter que Fidel Castro a annoncé qu’il ne souhaitait plus être chef de l’Etat, mais il n’a pas dit pas s’il comptait démissionner de son poste de premier secrétaire du parti communiste. Il est donc possible qu’il préserve une influence significative sur le pouvoir. »
  • Luis M. Garcia : « Les appels et les e-mails ont fusé. Ils sont heureux pour moi. Excités. Et je suis ému par leur générosité. J'aimerais partager cette excitation, mais comme tous les Cubains, je sais que quand il s'agit de Castro, rien n'est jamais ce qu'il semble être. Ce n'est pas parce qu'il annonce qu'il renonce à l'un de ses (nombreux) postes que c'est la fin de l'ère Castro. »
  • Castro Death Watch : « A ceux qui pensent que cela signifie le changement et la liberté à Cuba, sachez que ce n'est pas le cas. Pas avant que toute la clique de Castro soit partie. Bien sûr, il y aura de prétendues "réformes" sous Raul, mais ce ne sera que de l'habillage, comme ça aura été le cas depuis que Fidel a transmis "temporairement" le pouvoir à son frère. »
  • Big Think Blog : « Le fait que la démission de Castro ait été annoncée de nuit et en ligne dans un pays où l'accès personnel à Internet est interdit, signifie que la plupart des Cubains l'ont appris par la rumeur, qui colore l'actualité de ses propres interprétations. »
  • Babalu Blog : « Nous savons tous que l'annonce du "retrait" de Castro n'est pas vraiment neuve et que cela affectera bien peu la vie des Cubains sur l'île: la machine répressive est toujours en place et n'a aucune intention de lâcher les manettes. Mais il y a quand même une bonne nouvelle: maintenant que Castro n'est plus officiellement chef de l'Etat, il peut comparaître devant un tribunal international pour ses crimes de guerre et ses crimes contre l'humanité. »
  • Cuban Triangle : « Notre "problème cubain" ne disparaîtra pas dimanche, parce que, que cela plaise ou non, il ne vient pas d'un seul homme, mais d'un système politique. Cuba a des problèmes (dont beaucoup son reconnus par son propre gouvernement) et le socialisme cubain va désormais couler, survivre ou s'adapter par lui-même, sans Fidel. »

merci d'avoir cherché pour nous, on veut en savoir plus!

j'ai réalisé un travail sur le Vénézuela de Hugo Chavez et je ne retrouve plus la source mais un rapport de l'administration Bush semblait s'inquiéter surtout du rôle du Président Vénézuélien pour prolonger la "Révolution cubaine" et "freiner le passage à la démocratie", qu'en est-il?

Chère Judith,

je ne suis pas certain que ce soit ce que vous cherchez, mais le service de recherche du Congrès américain (CRS) vient de publier une étude sur le Venezuela d'Hugo Chavez http://fpc.state.gov/documents/organization/100105.pdf.
A noter aussi, un site gouvernemental américain spécialisé dans "l'aide pour parvenir à un Cuba libre" http://www.cafc.gov/. Aucun rapport avec le cocktail http://www.1001cocktails.com/cocktails/21/recette-cocktail-cuba-libre.ht....

Pour compléter les documents de l'article, encore deux études:
La succession de Fidel Castro (CRS, 2007) http://www.fas.org/sgp/crs/row/RS22742.pdf
Où va le Cuba de Castro ? (Institut d'études stratégiques, école de guerre de l'US Army, 2006)
http://www.strategicstudiesinstitute.army.mil/pdffiles/PUB744.pdf

Bonne lecture

C'est tout simplement génial toute cette mine d'infos : je reste devant ma bécane et je "compulse" tous ces documents. Avec une mention toute particulière aux propos que vous avez relevés sur les blogs : c'est le côté témoignage humain, brut qu'on attend pour colorer l'information factuelle. Vous réinventez le journalisme, c'est top.
Christelle

Vous nous flattez Christelle. Et puisqu'il faut inventer, inventons: un éminent membre de la rédaction de MediaPart (qu'il me pardonne de trahir le secret de nos correspondances) me suggère d'incorporer les vidéos dans la page pour aérer, graphiquement, l'énumération. Excellente idée (en doutiez-vous?), mais qui demande des aménagements graphiques et rédactionnels. C'est en somme ce qui est fait dans cet article pour la partie blogs: le lien seul est complété par un extrait. Mais il s'agit de texte, ce qui est assez facile à traiter graphiquement. Une vidéo, un son de temps en temps, ça passe aussi. Pour une liste, cela exige un peu d'invention dans la forme. Faut-il (peut-on) varier les formats et les volumes? Ajouter un résumé écrit de la vidéo, au risque de la redondance? Chers lecteurs, avez-vous des idées révolutionnaires (et pas trop techniques) à proposer?

Sur @si, il y a des résumés des vidéos mises en ligne : je trouve que ça facilite le choix ; si le résumé m'intéresse, je regarde la vidéo.

Cette forme de "teasing" est une des options que nous examinerons quand nous passerons aux vidéos plus "touffues" et plus longue. Merci de vos conseils!

Citation :
"Sur @si, il y a des résumés"
Je ne connais pas @si et je n'ai rien trouvé en faisant une recherche sur cette expression. qu'es aco ? Merci à celle ou celui qui me répondra.

Recherche intéressante. Seul bémol : le lien du Miami Herald aboutit nulle part...

C'est juste et c'est la limite du Web: les adresses sont mouvantes et provisoires. On peut retrouver (momentanément?) ces photos et vidéos à l'adresse http://www.miamiherald.com/multimedia/news/castrohealth/
Depuis la date de la recherche (mardi matin), le Miami Herald a eu le temps de constituer un dossier iconographique plus volumineux:
http://www.miamiherald.com/multimedia/news/castro/slideshow/index.html

Merci d'avoir "updaté" votre excellente recherche

Bonjour tout le monde,

@VT
Vous avez écrit :
"Chers lecteurs, avez-vous des idées révolutionnaires (et pas trop techniques) à proposer?"
... s'agissant (au départ) de Fidel CASTRO, avouons que cela ne manque pas d'à propos !
Je pense que vous l'avez fait volontairement et j'apprécie.

Je suis peut-être hors sujet mais l'humour est trop vital pour ne pas en parler.

Bravo à vous en tout cas et veuillez me pardonner pour ma petite intrusion.

PS (sic) : regardez mon adresse email (vous le pouvez) et vous comprendrez pourquoi je suis sensible à ce genre d'humour....Je vous précise, cher VT qu'il s'agit de ma véritable identité.

Les amis de Fidel

par RFI

Article publié le 20/02/2008 Dernière mise à jour le 20/02/2008 à 17:47 TU

Après la décision de Fidel Castro de ne pas se maintenir à son poste de président, les réactions internationales se multiplient. Dans plusieurs pays d'Amérique latine, on rend homage au « lider maximo ». Car s'il s'efface de la politique cubaine, l'image de Fidel Castro reste profondément inscrite chez certains leaders de la gauche en Amérique latine.

Même Lula da Silva, le président brésilien, homme de gauche pourtant plus modéré, a commenté : « Fidel est la seule légende vivante de l'histoire de l'humanité ».

suite ici:

http://www.rfi.fr/actufr/articles/098/article_63004.asp

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Cuba, Etats-Unis
Luis Posada Carriles, le terroriste de la Maison-Blanche

par Salim Lamrani
16 mai 2007

Le 19 avril 2007, la juge de la Cour fédérale d’El Paso (Texas), Kathleen Cardone, a accepté la mise en liberté conditionnelle de Luis Posada Carriles, le pire terroriste du continent américain, en échange d’une caution de 350 000 dollars. Le 12 avril 2007, la Cour d’appel du Cinquième Circuit de la Nouvelle-Orléans, dans un recours de dernière minute, avait en vain essayé d’empêcher la libération du criminel d’origine cubaine, incarcéré depuis mai 2005 . Posada Carriles, responsable de près d’une centaine d’assassinats, est tranquillement rentré chez lui à Miami, dans l’attente de son procès qui doit débuter le 11 mai 2007

suite ici:

http://risal.collectifs.net/spip.php?article2258

http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB153/index.htm

http://www.dailymotion.com/relevance/search/posada%2Bcarriles/2

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Documentaire au ton léger..Posada Carriles a tué Torturé et pausé des bombes au nom de la CIA..mais arf..c'était au nom de "la lutte anti-communiste"...

Pour voir un peu la manière dont on fait certains reportages..Imaginé que ce mec est au contraire posé des bombes aux USA...Je suis certain que ce reportage aurait provoqué l'indignation générale...Arf Ben Laden a fait pété les tours jumelles..mais bon..

A voir

http://www.dailymotion.com/relevance/search/posada%2Bcarriles/video/x2bk...

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L'ANC rend hommage à Fidel Castro

AFRIQUE DU SUD - 20 février 2008 - XINHUA

Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), a rendu hommage mercredi au leader cubain Fidel Castro qui a renoncé mardi à la présidence de Cuba, le qualifiant d'une "légende vivante".

Dans une déclaration, l'ANC a exprimé son espoir que M. Castro se porterait mieux après son retrait.

"Le peuple cubain, sous la direction du président Castro, s'est engagé dans la libération du peuple opprimé de l'Afrique, notamment en Afrique du Sud", a indiqué la déclaration de l'ANC.

"Ils ont non seulement contribué à la transformation de notre pays, mais ont aussi continué à soutenir nos efforts de reconstruction et développement en enoyant leurs médecins", ajoute la déclaration.

La déclaration rappelle aussi l'envoi de 300.000 soldats cubains en Angola dans les années 1970 chargés d'appuyer le pays et l'aile militaire de l'ANC durant la lutte contre le régime d'apartheid.

http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_depeche.asp?art_cle=XI...

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À L’EXCEPTION DU VIEUX MANDELA, FIDEL CASTRO EST LE DERNIER PATRIARCHE MONDIAL

L’ami Fidel

de Alexandre Trudeau*

J’ai grandi en sachant que, dans le panthéon de nos liaisons et amitiés familiales, Fidel Castro était parmi nos plus intimes. À la maison, nous gardions une photo de Fidel, dans son complet militaire, portant dans ses bras mon frère Michel qui n’était alors qu’un bébé joufflu. Lors de cette première rencontre, en 1976, Fidel avait même donné à Michel son surnom définitif : « Micha-Miche ».

* Fils de l’ancien premier ministre canadien Pierre Eliott Trudeau, l’auteur est journaliste et documentariste.

suite ici:

http://www.cyberpresse.ca/article/20060815/CPOPINIONS/608150691/5034

Fidel Castro, la casserole de Ignacio Ramonet

Et celle de son mensuel : Le Monde Diplomatique ?

En réaction à l'ouvrage de Ignacio Ramonet qui est allé à Cuba servir la soupe à son... Fidel Castro (Biographie à deux voix, Fayard/Galilée, Paris, 2007).

En tant que lecteur du Monde Diplomatique - mensuel qui dénonce, à juste titre, le journalisme de révérence et de connivence (à ce sujet, on peut se reporter aux ouvrages et aux articles de Serge Halimi qui contribue régulièrement à ce mensuel), voir Monsieur Ramonet servir la soupe à Castro, est d'un comique très particulier : un comique qui ne fait ni rire ni sourire... personne !

Aujourd'hui, la conclusion suivante s'impose : il n'y a pas de journalisme de connivence. Il n'y a que des journalistes dits "de gauche" ou des journalistes dits "de droite" ou bien encore, des journalistes "de nulle part" qui trouveront toujours de bonnes raisons d'épargner ceux qui appartiennent à leur famille de pensée ou bien, à leur classe.

A quand un journalisme qui ne soit ni de gauche, ni de droite ni de nulle part ? Serait-on tenté de demander !

Dans un autre monde et dans une autre vie, manifestement.

Qu'à cela ne tienne !

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Dix questions adressées à ceux qui en France soutiennent le régime de Fidel Castro (et... à toutes fins utiles : quelques suggestions quant aux réponses).

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1) A des hommes libres - et à certains d’entre eux, en particulier - pourquoi est-ce si difficile de défendre la LIBERTE partout où elle est bafouée ?

2) En ce qui concerne le régime castriste - et même si le peuple cubain, à la parole muselée et sans perspective d’avenir digne de ce nom, a su garder le sourire -, pourquoi la haine envers les Etats-Unis, et accessoirement, l’amour pour le fiasco économique, politique et humain de ce régime, devraient-ils passer, aux yeux de ceux qui en France soutiennent cette dictature, avant la LIBERTE du peuple cubain ?

Fiasco humain car, sans liberté pas d’avenir ! Pas d’êtres humains debout sur leurs jambes, dans toute leur plénitude, chacun selon ses ambitions, ses aspirations et ses capacités d‘êtres humains pour lesquels on crée un environnement et un climat propices à un tel épanouissement ! (Est-il nécessaire de le rappeler ????)

3) Est-ce que ceux qui soutiennent ce régime suggèrent que la France et toute l’Europe avec elle, tout aussi menacés - sinon davantage encore - par l’hégémonie économique et culturelle "haïssable et hideuse" des Etats-Unis, devraient au plus vite s’orienter vers un régime économique, politique et social identique à celui de Cuba ?

Car, quand on y réfléchit un peu, la pire des choses qui puisse arriver à Cuba, après la chute du régime castriste, c’est une ouverture économique, politique et culturelle qui se soldera inévitablement par un mieux vivre doublé d’un mieux être pour le peuple cubain.

4) Depuis quarante ans et plus, qu’est-ce que le régime Cubain est capable d’afficher comme réussites économique, politique, humaine et artistique au monde et à yeux de ceux qui en France n’ont de cesse de nous expliquer que "si c’était différent à Cuba, ce serait pire encore" ?

Nul doute, d'aucuns s'empresseront de mentionner, au crédit de ce régime : la santé et la lutte contre l'illettrisme.

Bien sûr ! Comme dans tous les régimes totalitaires, communistes de surcroît.

Les cubains mourront donc centenaires - mais pour quelle vie ? Quant à ceux qui - lassés de recopier à la main les discours "fleuve" de Castro - voudront tâter de la littérature en toute liberté (cad : en écrire !), il est vrai qu'ils pourront toujours quitter le pays.

Mais là, sauf erreur de ma part, on n'a toujours pas avancé.

"Les performances économiques" de Cuba reposent très largement sur l’argent des cubains qui vivent et travaillent aux Etats-Unis et sur la charité internationale.

En ce qui concerne La Politique : à ceux qui auraient quelques difficultés à appréhender ce concept dans toute son ampleur, je leur conseillerais vivement la lecture de Hannah Arendt dont l’oeuvre n’a pas cessé de répondre à la question "Qu’est-ce que la politique ?"

Quant à l'Humain : servir l’Homme, c’est lui permettre de s’ouvrir à l’infinité de tous les possibles, loin de toute sélection idéologique ; sélection jugée - et on l’aura remarqué ! - nécessaire et inévitable par ceux qui - coïncidence révélatrice et plutôt fâcheuse ! - n’en seront jamais les victimes expiatoires.

N’en déplaise à tous les idéologues castrateurs, l’Homme sera toujours plus que ce qu’il croit savoir sur lui-même qui n’est - le plus souvent - que ce que l’on a daigné lui enseigner ou bien, ce qu’on lui a laissé espérer... pour lui-même (là encore, est-il nécessaire de le rappeler ????).

Sur ce dernier point, ceux qui savent non seulement regarder et écouter mais... voir et comprendre, peuvent aussi - et surtout ! - se reporter au documentaire de Wim Wenders : "Buena Vista Social Club"

5) Au sujet de la Justice Sociale - la démocratie étant seule capable de réunir les conditions favorables à cette lutte qui n’est ni d’hier ni de demain mais... de toujours ! - où ce combat a t-il lieu, aujourd’hui, dans la société cubaine ?

Ce régime en serait-il exempté ? Ou bien, règnerait-il dans ce pays un tel niveau de justice sociale que cette question ne se poserait même plus ? Le régime Cubain et ceux qui en France le soutiennent, nous feraient-ils "le coup" de la fin de l’histoire à Cuba ?

6) Combien d’années encore l’embargo des Etats-Unis va t-il permettre à ceux qui pardonnent tout à Castro, d‘expliquer la faillite économique et humaine de son régime ?

Encore une fois, quand on y réfléchit, Castro n’a t-il pas tout le loisir de commercer avec l’Amérique du sud et l’Europe ? Mais... encore faut-il que l’économie castriste soit - autant que faire se peut - transparente, efficiente et, par voie de conséquence, digne de confiance. Mais ça... c’est une autre affaire !

7) Quand le régime de Castro s’effondrera - sa police, ses hommes de main, son clientélisme - et que les portes des prisons s’ouvriront (on peut aussi mentionner les risques de "guerre civile" - règlements de comptes de toute sorte entre les cubains de l'intérieur et puis, ne les oublions pas ceux-là - parce que.... eux, ils n'ont rien oublié : les cubains de Miami et leur sentiment que le régime de Castro leur a confisqué et volé leur pays qu'ils ont dû quitter pour des raisons politique, culturelle ou bien, tout simplement économique), que restera t-il comme arguments à ceux qui traînent derrière eux, depuis plus de quarante ans maintenant, cette vieille casserole qu’est leur engagement en faveur de ce régime ?

Soutien qui en rappelle bien d’autres, tout aussi déshonorants ceux-là : on n’a pas connu un tel fourvoiement dans le domaine de l’engagement politique depuis l’époque où des intellectuels soutenaient un PCF aux ordres de l’URSS, de Staline et des autres - même si, Dieu merci ! les enjeux ne sont pas de la même importance.

8) Est-ce que l’argument d’un soulèvement fomenté par les Etats-Unis permettra à ces mêmes tribuns complaisants, à la compassion parcimonieuse et sélective, de qualifier les prochains insurgés de réactionnaires à la solde de l'Oncle Sam ?

Et pour finir :

9) Quelles fautes le peuple cubain a-t-il commises pour mériter un sort aussi cruel et injuste - un tel dénuement, un tel abandon, un tel mépris ?

10) Dans les années à venir, quel prix le peuple cubain devra t-il encore payer et... pourquoi ce peuple en particulier ?

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La littérature sur Cuba est abondante : celle des analystes et puis aussi, la littérature de ceux qui ont dû quitter cette île pour, intellectuellement, artistiquement et économiquement ne pas mourir.

Cet article s’adresse en priorité non pas à ceux qui ont de bonnes raisons de soutenir Castro - raisons qui n’ont pas grand’chose à voir avec un souci quelconque pour ce peuple ; mon article s’adresse à ceux qui se sentent obligés de soutenir Castro sous prétexte que des hommes tel que Ignacio Ramonet, qui n'est pas un imbécile, le soutiennent.

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L'incontournable Chavez !

Un mot à son sujet : ceux qui comptent sur Chavez pour prendre la relève de Castro (Diable ! Pourquoi les fils dépensent autant d’énergie à ressembler à leur père ?) n'ont pas d’illusion à se faire : dans son combat légitime contre l’hégémonie économique, culturelle et militaire américaine, Pétro-dollars ou pas, Chavez échouera car Chavez est un homme qui divise et qui ne rassemble pas, chez lui - à l’intérieur des frontières du Venezuela - comme à l’extérieur - sur le continent sud-américain.

Chavez semble n'avoir trouvé qu'un seul allié dans la région : le régime de Castro ; régime par avance, condamné. Et à ce sujet...

Rares sont les pays qui, se libérant d'un joug (qu'on situera, en ce qui concerne Cuba, à gauche, avec toutes les réserves qui s'imposent), s'orientent vers ce qu'on pourrait appeler, une troisième voie. Très vite, ces pays libérés... vont au plus fort car ils ont besoin de stabilité, de sécurité, d'une aide économique importante et de cash (et pas seulement d'un pourboire ou d'une aumône).

Pour cette raison, après la chute du système et/ou du régime castriste (nb : chute indépendante du décès de Castro puisque son système peut lui survivre) Cuba se rapprochera inévitablement des Etats-Unis (et du Brésil qui assurera d'ici-là, le leadership sur le Continent Sud américain).

C'est alors que Chavez se retrouvera bien seul.

Si au Venezuela, les perdants d’hier deviennent les gagnants d’aujourd’hui au détriment de tous ceux qui sous le régime précédent y trouvaient leur compte, et si Chavez n’est pas capable de rallier à sa cause les classes moyennes de son pays, il échouera. Il sera renversé ou bien, c’en sera fini de la liberté dans ce pays puisque Chavez ne pourra se maintenir au pouvoir qu’en la bafouant.

Quant à l’Europe - géant culturel et économique mais... - paradoxe suprême ! - nain militaire et politique (allez savoir pourquoi ! Alors qu'elle possède toutes les qualités requises qui pourraient faire d'elle une Puissance, proposant ainsi une alternative à l'hégémonie américaine), cette Europe-là a encore laissé passer une belle opportunité lors des dernières élections en Amérique du sud. Elle aurait dû se rapprocher de cette région et des états qui, ne remettant pas en cause la liberté, refusent le diktat économique et culturel américain - ce diktat l’a concernant tout autant.

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Disons-le haut et fort : l’anti-américanisme est au cœur du soutien au régime de Castro. Anti-américanisme inacceptable - celui-là - puisqu’il vit (à Cuba) et SE vit (en Europe) SUR LE DOS du peuple cubain - entre autres peuples.

Si l'on n'est pas capable de penser l'anti-américanisme (hégémonie prédatrice dans les domaines culturel, économique et militaire) sans passer à la trappe la liberté et l'épanouissement des peuples, alors, il faudra expliquer comment, un tel anti-américanisme se justifie... moralement.

Toutefois, si l'anti-américanisme n'est pas en cause mais... un amour incommensurable pour le Peuple cubain, que l'on me prouve alors que le régime castriste était bien - et demeure - depuis un demi siècle (et pour les siècles à venir sans doute ?) le meilleur régime qui soit et par voie de conséquence, le meilleur régime pour tous les peuples, à commencer par ceux de l'Amérique et Centrale et Latine et du Sud.

Si d'aventure, ce système est le meilleur qui soit pour le Peuple cubain seul, que l'on m'explique quel est ce caractère propre à ce Peuple (la spécificité donc ! de lieu, d'histoire et de culture) qui fait que ce dernier ne peut espérer et ne doit, en aucun cas, compter depuis un demi siècle et pour les siècles à venir, sur un autre mode d'organisation de vie en société.

Dans le cas où ce caractère spécifique n'existerait pas, qu'est-ce qui... alors, prédestine ce Peuple à un tel régime depuis plus de deux générations... et ce régime, au soutien, depuis un demi siècle, d'hommes et de femmes dits de gauche qui vivent dans une Europe riche et prospère.

Une Europe de l'Ouest qui, de 1958 à nos jours, a pourtant permis - sauf erreur de ma part - à nombre d'hommes et de femmes de s’ouvrir à l’infinité de tous les possibles dans les domaines économique, artistique, scientifique et philosophique...

Et ce, grâce à la démocratie !

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Nous y voilà donc !

La haine contre la démocratie et une économie constituée, en grande partie, d'entreprises et d'initiatives privées, serait-elle la cause de ce soutien ? (Haine derrière laquelle se cache le désir de tout contrôler : les hommes et la production - toute production : production des biens et des services, productions intellectuelle et artistique).

Faut-il rappeler à ceux qui se disent de gauche que la démocratie (et accessoirement, une économie d'entreprises et d'initiatives privées, accompagnée d'un Etat fort, d'un Etat présent sur le terrain social, entre autres) c'est, non seulement, la liberté mais aussi et surtout : l'énergie et le mouvement !

Une quête, cette démocratie, pour plus de justice et plus d'opportunités pour chacun d'entre nous ; quête qui parfois, et souvent, doit appeler à la lutte ; un cadre constitutionnel cette démocratie - juridique, légal : que sais-je encore ! - pour que cette lutte puisse avoir lieu sans dommage irréversible pour ceux qui la conduisent (et ceux qui s'y opposent) ; lutte ayant pour but d'obtenir des changements souhaitables, accompagnés de résultats probants ; considérés comme tels par le plus grand nombre.

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L’ingratitude !

Quelles conclusions tirer de cette haine à l’encontre d’un mode d’organisation de l’existence qui a pourtant permis à ceux qui soutiennent de tels régimes, de s’entreprendre et d’avenir dans une Europe libre (entre deux soutiens éhontés à Castro - soutien aux justifications toujours plus fumeuses les unes que les autres au fil du temps) ?

Finit-on fatalement par mordre la main qui vous a permis de vous tenir debout et qui vous a nourri ?

(Il n'y a que des intellectuels nés dans une démocratie pour faire l'éloge d'un régime tel que celui de Castro. Demandez donc aux intellectuels des pays de l'Est libérés ; ils ne leur viendraient pas à l'idée de soutenir de tels régimes !)

Ceux qui sont nés dans ce mode d’organisation de l'existence qu'est la démocratie (liberté pour tout être humain d'entreprendre, de s'entreprendre et d'advenir), seront-ils les derniers à le défendre ?

Ou bien, y a-t-il chez eux le désir de jouir seuls de ce bien en en privant les autres ? (Tout comme ces dictateurs qui se sont entrepris et qui sont advenus au détriment de ceux dont ils ont un jour contrôlé les vies pour mieux les amputer ! En tant qu’être humain, Castro a pu advenir et se tenir debout... mais pour son seul bénéfice).

Par conséquent, y aurait-il chez ceux qui, dans les démocraties, soutiennent le régime de Castro et tous les régimes de cette nature (qu'ils soient dits de droite ou de gauche), des autocrates - voire... des despotes - par procuration ? Castro étant un des derniers à pouvoir assouvir ce penchant chez ceux qui se disent de gauche !

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Faute de pouvoir conclure sur toutes ces questions, tout en leur accordant le bénéfice du doute...

Empressons-nous de suggérer à ceux qui entretiennent depuis tant d'années avec le régime castriste des liens si étroits, de se rapprocher de tous ceux qui, à Cuba, - et même s'ils se gardent bien de l'afficher - reconnaissent la nécessité d'en finir avec cette haine de l'initiative et de l'entreprise privées et de cesser de penser que la démocratie renforce inévitablement l'hégémonie culturelle, économique et militaire des Etats-Unis.

C'est là, sans aucun doute, le meilleur service que ceux qui soutiennent Castro depuis un demi siècle, puissent rendre au Peuple cubain.

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Tout en gardant à l'esprit que le Brésil est le meilleur des alliés sur le long terme (et non Chavez), c'est tout un continent qui attend Cuba !

Copyright 2007. Serge ULESKI. Tous droits réservés.

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Mon blog 'Les ULESKI : littérature et peinture" : http://sergeuleski.blogs.nouvelobs.com