Débat à Montpellier : les nouvelles batailles de l'information

18/01/2008Par

Amphithéâtre de la faculté de droit de Montpellier, jeudi soir. A la tribune: Yves Thréard, directeur adjoint du Figaro, et Edwy Plenel, de MediaPart. Face à eux: près de cinq cents spectateurs, des étudiants, des professeurs, plusieurs responsables de la presse locale (Le Midi Libre, Montpellier Plus, La Gazette de Montpellier) et alternative (L'Agglorieuse). Le débat est ouvert, les questions fusent: l'enjeu de l'indépendance de la presse a bel et bien débordé au delà de la profession. On évoque la concentration des titres, la crise aux Echos, au Monde, l'affaire Dasquié, ce journaliste entendu sur ses sources par la D.S.T., puis l'affaire du journaliste du Télégramme de Brest dont la justice a fouillé les appels téléphoniques, etc. Toutes les menaces qui pèsent sur cette liberté sont égrenées: « Par la logique de capitalisme oligarchique, débute Edwy Plenel, l'ensemble du poumon médiatique en France est dirigé par des personnes qui ont d'autres intérêts que les médias et des liens personnels avec l'homme le plus puissant de France. Aux journalistes de se battre, même si les contenus finissent toujours par être atteints ». 

Yves Thréard défend, lui, l'idée que la « presse française est sous-capitalisée ». Il justifie les investissements des « capitaines d'industrie » sans lesquels la presse papier serait déjà morte. Au Figaro où il travaille, l'éditorialiste « se sent libre » malgré l'utilisation militante qu'en fait son propriétaire Serge Dassault, par ailleurs sénateur UMP de l'Essonne. N'empêche, Yves Thréard le reconnaît sans peine: dans le contexte de l'effritement actuel du lectorat, les recettes de son journal, comme de beaucoup d'autres, restent garanties par la publicité, fragilisant les rédactions de plus en plus « pieds et poings liés » face aux annonceurs. Sans pub, pas d'argent. Et sans argent, pas de reportages au long cours, pas d'enquêtes fleuve. 

Le responsable du Figaro se veut néanmoins optimiste: la situation ne serait pas si mauvaise pour la presse établie. Et il ne faudrait pas succomber aux sirènes du défaitisme, quelles que soient la crise et la défiance qui agitent aujourd'hui la presse. Yves Thréard dresse alors un parallèle. Comme Chirac en 2002,  «qui avait volontairement instrumentalisé le thème de l'insécurité et du sentiment d'insécurité», dit-il, François Bayrou a spéculé en 2007 sur la défiance des Français à l'égard des grands groupes médias, dissociant la situation réelle, bien moins préoccupante que le ressenti.

Et puis, un nom surgit des bancs du public. Un nom en sept lettres, toujours les mêmes: Sarkozy. Quelle influence? Quelles connivences? Quels liens avec les grands titres de la presse parisienne? Son rôle dans le big bang audiovisuel annoncé? Le président People, les vœux spectacle, le Sarko Show. Le directeur adjoint du Figaro s'élance: « Je ne pense pas que Nicolas Sarkozy  soit  plus censeur que ses prédecesseurs, qui l'étaient tout autant que lui...». Silence. «...Je crois simplement que Nicolas Sarkozy, peut-être un peu plus que les autres, n'aime pas les journalistes. Mais pas du tout. Et qu'on a du mal à l'accepter. » Nouveau silence, et Yves Thréard reprend: « Il déteste les journalistes », avant d'ajouter: "Nous sommes des empêcheurs de tourner en rond, enfin j'espère»

Du président de la République, on descend à la région. Du global, on passe au local. Un étudiant demande: «Comment le peuple peut-il se faire entendre en étant ni lisible ni audible à cause de la non indépendance des médias locaux ?» Edwy Plenel comme Yves Thréard se font interpeller. Presse gratuite, information périssable, puissance de la télévision, auto-critique journalistique inexistante ou insuffisante, tout y passe. Puis, on en vient inévitablement à Internet. «Souffle nouveau de la presse», pour Yves Thréard, «outil qui devrait permettre la complexité de l'information» pour Edwy Plenel. Qui conclut: «Sur Internet, il n'y a pas de contrainte de place. Mais un enjeu: celui de la hiérarchie.» Et une quête : retrouver l'indépendance.

Les débats de MediaPart (avec Cyril Berneau, Sarah Cotillard, Ellen Guinéheux et Sébastien Tronche, étudiants au master professionnel des métiers du journalisme de l'université de Montpellier, site www.hautcourant.com).

La liste des rencontres avec MediaPart est disponible ici.

Je cite" la non indépendance des médias locaux" sert les interets locaux et le pouvoir central empechant le bon fonctionnement des institutions et de la démocratie au quotidien.En s'accaparant le verbe ,transfigurant l'image montrée et en tronquant le commentaire aujourd'hui cette" information-là" peut intervenir dans la vie des citoyens dans le seul but de maintenir les prérogatives politiques et financiéres d'une oligarchie locale puis centrale.
Cette interventionnisme ,forme de pression des temps modernes amorce une régression démocratique culturelle et morale.
Cette "liberté absolue" que s'est octroyée un microcosme au contour douteux met en péril les fondements meme de le République, de la citoyenneté de tous et amorce un etat de décadence visible pour l'instant au niveau du pouvoir central.C'est en vérrouillant la société par la base avec la complicité du pouvoir local qu'apparait un nouveau principe totalitaire ,basé sur la désinformation,l'ignorance et les pressions économiques

L'injustice est trop grande dans ce pays La France qui donne des leçon au monde entier. Qu'elle arrogance!

la vérité rend libre !

En bon citoyen, à ce stade de ma réflexion, il m’apparaît, important de toujours devoir préférer les écrits qui sauvent aux écrits qui plaisent.

Oser combattre peut apparaître aujourd'hui une entreprise vouée à l'échec tant la fracture de notre société est grande.

Mais, La vérité ne peut se laisser enfermer, elle vous rend libre !

Quand des Journalistes et citoyens disent la vérité, il y a la démocratie qui progresse mais quand des journalistes et citoyens cachent la vérité, la démocratie s’affaiblit, c’est l’aube du fascisme ; c’est grave pour le pays.
Une démocratie sans contrôle est soumise à la médiocrité des Hommes !
Une justice sans contrôle est soumise à la médiocrité des Hommes(Magistrats, Auxiliaires de justice ...etc)

La France le Pays qui ne respecte pas les droits de l'Homme!

« Ce ne sont pas seulement ceux qui font le mal qui rendent notre société infernale. Ce sont aussi ceux qui regardent, laissent faire et n’assument pas leurs responsabilités. Albert EINSTEIN. »

« Une injustice qu’on voit et qu’on tait, on la commet soi-même. »

Si nous ne modifions pas le fonctionnement de notre justice et de notre société démocratique, nous nous préparons, ainsi à vivre de nouveaux désordres sociaux et économiques, qui une, fois de plus, nous ferons faire du surplace démocratique et consacrer le gâchis de nos potentiels.
"La France est un des plus grand restaurant du monde, le repas est un des meilleurs, mais le service laisse à désirer"
« Les Politiques, Les Elus, Avocats, Magistrats, Journalistes, Syndicats doivent mettre au banc des accusés les«Loups Hobbistes » qui agissent à l’encontre des normes fondamentales et la morale et des Lois Républicaines. Il faut dire qu’ils sont rares ceux qui possèdent les ressources nécessaires de résister à l’autorité et à l’argent, car quand il y a de l’argent comme par enchantement certains partagent tout à coup la même religion.
On a vu souvent que des Hommes de pouvoir paraissent vertueux, faute d’occasion pour se démentir, mais qu’ils ont renoncé à l’Honnêteté dés que leur vertu a été mise à l’épreuve»

La France une « RI-POUBLIQUE » bananière (comme la juge Eva Joly l’a confirmée) ! Ou sont les contres pouvoir ?

Une justice qui commet des Dénis de justice, des forfaitures et des actions dilatoires ! Où sont les Droits de l’Homme ?

A méditer ,

Un citoyen , résistant , fils et petit fils de résistant.

Bien Cordialement,
Richard ARMENANTE

A Richard
Je crains fort que ce soit le règne d'une "certaine justice" dans une"certaine France" (je ne généralise pas en disant cela ).Cette "certaine justice" rend service à l'oligarchie avant de rendre La Justice...

Oui EDI, il me semble que touchez un très gros problème médiatico-économico-politique : Une petite minorité dirige la totalité du pays et les grands média endorment tout le monde, déclassent l'information, infantilisent et coupent la parole.

Cher Phylloscopus
D'autant plus que c'est un schéma qui existe au niveau local avec bien de plus de perversité et compromission.
Ces "nouveaux vassaux" peuvent imposer une loi éloignée des lois de la République.
Cette sphére "médiatico-économico-politique" vivant en autarcie peut se permettre toutes les dérives institutionnelles et financières ,détenant tous les rouages du pouvoir local,ce microcosme-la sous couvert de "vertu" ouvre une nouvelle"troisième voie" qui trouve son apogée et sa pleine expréssion dans le pouvoir central.