Débat MediaPart à Clichy-sous-Bois

07/02/2008Par

Clichy-sous-Bois, une jolie bourgade de 29 000 habitants: ses tours en béton, ses jeunes révoltés et ses voitures brûlées. Une image d’Epinal grossière et douloureuse, véhiculée par les médias nationaux et que les habitants voudraient bien voir disparaitre fissa. D’où le débat mercredi soir 6 février à Clichy, place de l’Orangerie organisé par la ville et MédiaPart. C'était un rendez-vous important pour notre équipe qui planche actuellement sur la manière la plus juste de traiter l’actualité en banlieue.  "La presse et la banlieue" était le thème du débat entre des habitants et les journalistes de MédiaPart.

Comme on l’espérait, les questions et les invectives ont fusé. « Faut-il avoir la carte de presse pour parler de la banlieue?" se demande Axiom, rappeur militant qui regrette de n'avoir pu un jour s'adresser directement à un préfet, sous prétexte qu'il n'avait pas le sésame. « Existe-t-il encore un journal indépendant, c'est-à-dire  ni de droite ni de gauche ? ». Sur le ring, Edwy Plenel et Ouafia Kheniche pour la rédaction, le maire Claude Dilain, Mohammed Mechmach, le président de l’association AC le Feu, et Jérôme Bouvier, journaliste et président de l’association « Journalisme et Citoyenneté ». Face à eux, des jeunes, des moins jeunes, des militants associatifs ou politiques qui maîtrisent le dossier sur le bout des doigts. Certes, ils le reconnaissent volontiers : trop peu d’habitants se sont déplacés ce soir. Alors on cherche à comprendre:  la difficulté de rassembler beaucoup de gens en semaine, surtout le soir du match France-Espagne retransmis en direct sur TF1. Des invitations avaient été envoyées aux écoles, aux associations et en dehors des listings institutionnels classiques.

 Dès le début du débat, de chaque côté, tous les mots semblent tabou : ne pas dire « banlieue » mais « quartier », éviter « émeute » mais préférer « révolte », oublier « province » et privilégier « région ». Cette mise au point lexicale terminée, un jeune homme évoque les espoirs déçus après la présentation du plan banlieue de Fadela Amara. « Elle a annoncé 1 milliard pour 50 quartiers. L’après-midi, une dépêche donnait 1 milliard pour 100 quartiers. Soit la moitié et personne ne souligne la différence », souligne Axiom, rappeur militant. Quant aux Clichois, ils réclament  une diversité dans les médias, un métissage des regards et une décentralisation du traitement de la banlieue. Haro sur le parisianisme ! 

On critique également cette manie du journaliste de ne parler que des trains en retard, bref de ce qui ne marche pas.  « Pourquoi ne parle-t-on jamais de la salle de gym ? » « Elle a brulé » « Oui mais avant qu’elle ne brûle, personne n’en parlait ».  A l’évidence, renouer le dialogue journaliste-habitants est nécessaire pour traiter correctement de l’actualité en banlieue.  Bref, plus de proximité avec les habitants sans toutefois renoncer à un certain recul. « Pourquoi ne pas aller plus en loin en allant chercher les textes de ces chercheurs, ces sociologues qui étudient la banlieue et offrent leur expertise », lance-t-on dans la salle.

 «Pour eux, la banlieue c'est le neuf-trois»
Les langues se sont aussi déliées lors du pot de l’amitié. Une demoiselle au service communications de Clichy-sous-Bois avoue être blasée par les méthodes de certains journalistes, lorsqu’en mal de contacts, ils se rabattent sur la mairie: « Ils nous demandent de mâcher leur travail et réclament un jeune à casquette, un militant associatif. Par fainéantise ou manque de temps, ils font appel aux mêmes interlocuteurs. Beaucoup ne connaissent pas, et c’est leur droit, la banlieue mais leur chef les envoie au dernier moment alors ils vont au plus simple ». Nabil, animateur à Sarcelles : « Un journaliste était venu me voir. Quand je lui ai raconté Sarcelles, ça ne l’a visiblement pas intéressé. Il voulait du 93 à tous prix ! ». Ce soir-là, les habitants de Clichy-sous-Bois ont offert à MédiaPart des témoignages précieux qui vont accélérer notre travail. Rendez-vous le 16 mars!

D'abord, ce papier commence par un mensonge et il convient donc de recontextualiser le débat qui a eu lieu le 6 février, au soir, à Clichy-sous-Bois. Il est faux d'écrire "le débat (...) auquel Mediapart était convié" puisque le débat a été proposé par Mediapart qui voulait faire la publicité de son nouveau projet.

Vous affirmez que votre équipe "planche actuellement sur la manière la plus juste de traiter l’actualité en banlieue". Commencez donc par dire la vérité, sans maquiller la réalité.

Pendant la demi heure qui a ouvert le "débat", E.Plenel a fait la publicité de ce projet, martelant qu'il voulait proposer "une nouvelle forme de journalisme, plus participative" "avec plus de proximité" "plus de terrain" "avoir d'autres informateurs que les mairies et les associations" et j'en passe...
Pourtant, dans l'équipe que Mediapart présente sur son site, je remarque qu'il n'y a pas de journaliste de presse régionale et locale, rien que des journalistes de renom, issus de grosses publications nationales et d'écoles reconnues que vous vous empressez de citer. Ce qui ne garantit pas qu'ils aient des contacts sur le terrain mais davantages des contacts avec des hommes politiques, des gros patrons etc. Dailleurs, qui étaient les personnes présentes à ce débat? Elus et figures associatives connues.

Par ailleurs, il convient de se méfier de l'utilisation d'article indéfini (cf "On critique également cette manie du journaliste de ne parler que des trains en retard"). Ce "on"fait référence à J.Bouvier, assis avec les organisateurs. Encore une absence de contextualisation du propos qui amène une confusion en laissant penser que ces citations ( « Pourquoi ne parle-t-on jamais de la salle de gym ? » « Elle a brulé » « Oui mais avant qu’elle ne brûle, personne n’en parlait ». ) sont la retranscription d'échanges dans la salle alors que c'est une réflexion de J.Bouvier.

Vous citez un jeune qui aurait dit « Pourquoi faut-il avoir la carte de presse pour parler de la banlieue? ». En réalité, Axiom a regretté que parfois, lorsqu'il cherche à poser des questions à des hommes politiques, par exemple, on lui rétorque "Avez-vous la carte de presse?" et il a donc demandé "comment on fait pour avoir la carte de presse?"

Plusieurs aspects de la construction de cet article démontrent que la démarche "journalistique" est ici la même que celle de les nombreux médias aujourdhui critiqués : vous présentez les choses sous l'angle qui sert votre propos, même si cela implique de travestir la réalité.

Vous voulez créer un nouveau média qui proposer un nouveau traitement de l'information? Vos méthodes de retranscription semblent pourtant inchangées. Je doute que l'on puisse faire du neuf avec du vieux.

En supposant que MediaPart ait été effectivement convié à ce débat, vous auriez commencé votre commentaire par une mauvaise retranscription des faits...

Le document annonçant ce débat indique que c'est E.Plenel de MediaPart qui invite à ce débat. Il stipule ensuite que l'association journalisme et citoynenneté est partenaire, ainsi que la ville de Clichy-sous-Bois.

Cher anonyme

Sur trois ans d'expérience professionnelle, j'ai travaillé deux ans en pqr (Var-Matin) et mon confrère Michael Hajdenberg traitait de l'actualité en Ile de France à VingtMinutes. Ensuite, MediaPart n'est pas venu faire de la "pub" mais rencontrer les Clichois. Je pense avoir été honnête en rendant compte de la faible mobilisation. Est-ce critiquable d'expliquer de vive voix notre démarche, notre projet par la même occasion plutôt que de spammer les messageries des internautes? Quand on reproche aux medias de venir en banlieue pour aller chercher des images fortes, des poncifs sur la violence urbaine, on ne peut pas critiquer MediaPart de vouloir participer ou d'organiser ce genre de débat, d'autant que cela est nécessaire pour connaitre les besoins des habitants.

La vidéo présente Axiom avec qui j'ai personnellement longuement discuté.

Merci de votre soutien

Cher Jordan Pouille,

Je suis d'accord avec vous quand vous dites "on ne peut pas critiquer MediaPart de vouloir participer ou d'organiser ce genre de débat". Je trouve même l'idée intéressante. Il me semble d'ailleurs que les élus présents ce soir aient émis l'idée de renouveller ce type de rencontres.

Si, la prochaine fois, l'initiative émane d'une collectivité ou d'une association, j'espère que de nombreux journalistes de diverse sensibilités et médias (écrits, radios, tv, électroniques) s'y rendront et que de nombreux habitants profiteront également de cette opportunité.

Par contre, je trouve dommage que dans l'article que vous signez, vous affirmiez que MediaPart a "été convié à venir partciper à ce débat" quand le débat est organisé à son initiative. Parce que c'est faux et que cette approximation n'est, à mon sens, pas anodine. Je pense qu'elle vise à éluder l'objectif premier de l'organisation de ce débat par MediaPart : se faire de connaitre. Donc, se faire de la pub, même si vous ne l'assumez pas.

Vous demandez s'il est critiquable d'expliquer de vive voix votre démarche et votre projet (en référence à la grosse demi heure de présentation des objectifs et des ambitions de MediaPart par E.Plenel). Je n'ai pas dis cela. Par contre, expliquer votre démarche oralement à la poignée de personnes présentes ce soir là, mais taire aux internautes ce passage, c'est aussi leur cacher la façon avec laquelle a commencé le débat. Cela décontextualise les échanges qu'il y a ensuite eu. Et c'est critiquable. En effet, c'est après avoir entendu la présentation d'E.Plenel qui affirme vouloir faire mieux que les autres, qu'un participant au débat a demandé comment on faisait pour avoir une carte de presse, en soulignant par ailleurs que les journalistes n'étaient pas suffisament représentatifs de la société. Cela peut expliquer qu'ils ne soient pas en prise avec certaines réalités et que, de ce fait, ils participent à la stigmatisation des personnes qui vivent dans des quartiers fragiles, notamment.
Je conviens cependant que, comme l'a souligné J.Bouvier ce soir là, que face à un même événement, chaque personne présente le retranscrira différemment. Ceci explique peut-être que je ne porte pas le même regard que vous sur cette soirée.

Lorsque vous dites que ce type de débat "est nécessaire pour connaitre les besoins des habitants", je me pemettrais de préciser que, comme l'a souligné Claude Dilain ce soir là, de nombreux élus, associations ( AC le FEU en tête), des blogs, des sites internet, ont demandé à plusieurs reprise la cessation de la stigmatisation des quartiers populaires. Ils n'ont cesser de demander, par exemple, que les médias évitent l'utilisation abusive du terme de "banlieue" (dont l'utilisation abusive amène à oublier qu'il éxiste des banlieues aisées, exemple qui a été redonné mercredi soir).

Vous me remercier de votre soutien. Il ne s'agit pas de vous soutenir ou de vous affublez. Il s'agit de participer au débat. N'est-ce pas là le projet de MediaPart : un média participatif ?
S'engager dans une telle démarche suppose, à mon sens, d'accepter la critique, d'être capable de se remettre en question. Ce que beaucoup de journalistes aujourd'hui semblent avoir du mal à entreprendre.

Voilà, c'était Mon point de vue.

PS: Je suis ravie d'apprendre qu'il y a dans votre équipe quelques journalistes (vous en citez deux, dont vous-même) qui ont fait de la pqr.

La question de savoir si des journalistes issus des quartiers doivent être représentés au sein des médias ? Bien évidemment oui. Mais comme dans n'importe quel corps de métier. Pas pour traiter forcément de l'actualité des banlieues. Sinon.. Faudrait-îl être riche pour traiter de l'actualité financière ? Faudrait-il être corse pour parler de la Corse ?

Tout ça pour dire que pour traiter ces questions correctement demande des moyens humains.

Soit un journal qui, comme le Monde, possède un journaliste qui par la spécialisation de son travail sur ces questions , peut sortir des ornières et des schémas tout faits. Je parle de Luc Bronner, lui-même originaire de la campagne, l'explique très justement dans une interview publiée par Ressources Urbaines (page 3)
http://www.ressources-urbaines.info/backoffice/getpdf.php?class=Article&...

Ce modèle de traitement journalistique marche avec une rédaction suffisament étoffée pour couvrir ainsi tout le champ de l'actualité.

Soit un journal, et je rejoints monpointdevue sur cette question, qui par son organisation au plus près du terrain, fasse du local, connaisse à la fois ses lecteurs et les problèmes auxquelles ils sont confrontés... Il m'a semblé à la lecture des Pages locales du Parisien (je dis bien les éditions locales) lors des crises des banlieues que ce journal, pourtant souvent taxé de sensationnalisme, avait su faire preuve d'une certes rigueur dans les faits et de justesse de ses analyses.

Je serais curieux de voir comment Médiapart va traiter l'actualité extra-périphérique... avec une rédaction certes importante pour un média web, mais modeste par rapport à un quotidien traditionnel. J'attends de voir, je suis toujours méfiant des déclarations de bonnes intentions pleines de principes. Entre la théorie et la pratique parfois compliquée, douloureuse, emmerdante, de l'information,...

Je suis également d'accord avec le fait que les personnes issues de quartiers devraient être davantage représentées au sein des rédactions. A condition qu'eles ne soient pas seulement là pour figurer, ou pour couvrir l'actualité des zones sensibles comme le souligne Jean35, mais bien pour apporter une expérience et un regard complémentaire sur la manière de traiter l'information.

Au delà, j'attends également de voir comment Mediapart "va traiter l'actualité extra-périphérique".
Peut-être que les débats, s'ils se poursuivent, permettront d'étoffer le réseau de correspondants locaux.

Je me demande si la formulation dont vous parlez
("Mediapart était convié")
(et qui semble maintenant avoir fait place à une autre formule sans ambiguïté?)
n'avait pas pour seul but de saluer le fait que c'est la ville de Clichy-sous-Bois qui avait offert la salle?

Pour ma part, je pense que, pour une fois qu'un média prend l'initiative de venir se présenter à tous les acteurs d'une municipalité jusque-là connue à travers le prisme déformant du sensationnel, non à l'occasion d'un clash et pour un bref reportage bateau, mais dans une démarche d'ouverture et de sincère participation de tous, ce n'est pas la peine de trop s'attacher aux imperfections inévitables.

Je suis bien content qu'enfin des journalistes, avec Mediapart, se présentent et organisent quelque-chose de constructif, au lieu de faire comme d'habitude: venir pour les problèmes et ne parler de "la banlieue" que pour en dépeindre les plus mauvais aspects.

Bien sûr que le malaise est probablement assez lancinant pour beaucoup de banlieusards
(et c'est ainsi que le succès de la musique Rap s'explique en grande partie: terrain propice aux revendications et à la musique engagée),
non seulement dans le rapport aux journalistes mais à bien d'autres égards,
ce malaise, probablement assez profondément et durablement ancré, pour que les réflexes revendicatifs soit prompts et que les sentiments négatifs jamais très loin de s'imposer,
pourtant,
j'ose croire que les participants de ce débat de Clichy auront retiré un sentiment assez nouveau et positif de l'initiative de Mediapart.

En tous cas moi, j'aurais aimé être présent,
et je serais enclin à encourager de nouveau de telles initiatives, même si ça fait un peu "publicité"
(d'ailleurs, vu le nombre de participants, il semble que justement il n'y ait pas eu assez de pub?)
(mais la meilleure publicité pour Mediapart, ce n'est pas le modèle traditionnel: c'est justement plutôt le genre "bouche-à-oreille" entre gens avisés qui ont confiance en leurs avis respectifs).

Qu'Edwy Plenel ait pris une bonne demi-heure pour expliquer Mediapart, c'est peut-être aussi tout simplement qu'il n'allait pas d'entrée et tout de go, commencer à dénigrer tous ses collègues de la presse traditionnelle, et se placer dans un schéma simpliste du genre
"les journalistes qui viennent en banlieue font un travail de m_, mais nous on est différents"... :-)

Effectivement, je viens de voir que la formule a été changée et c'est plus fidèle à la réalité ainsi.
Je me permets de souligner que compte tenu des régles régissant les périodes préelectorales, une Ville ne va pas prendre le risque d'impulser de telles initiatives nouvelles et publiques.
Par contre, c'est évidemment à son avantage d'avoir accepté la demande de Médiapart. Et c'est effectivement bien de donner la possibilité aux habitants de s'exprimer sur les médias, à des journalistes (et qui plus est de renom).

Je remarque que d'autres phrases de l'article ont été modifiées : contextualisation de l'invective d'Axiom (qui est désormais nommé). Par contre je suis formelle, même si la citation est jolie, il n'a pas dit : "Faut-il avoir la carte de presse pour parler de la banlieue?"
Et je note ceci, si les habitants de Clichy-sous-Bois ne croient plus aux médias (voire qu(ils les rejettent); c'est parce que, quand ils les ont accueillis (pendant les événements de 2005), ils ont constaté que les télés ne gardaient que les phrases de révolte et pas leurs analyse. Que les journaux papiers ne traduisaient pas fidèlement leur propos, et n'en gardait qu'une partie. Que les médias créaient des"clichés". Je sais que c'est le travail du journaliste de reformuler, de couper, mais une certaine idée de la déontologie et de l'éthique m'amène à penser qu'il faut rester fidèle à la réalité.
Selon moi, Axiom ne demandait pas comment on faisait pour obtenir une carte de presse afin de pouvoir parler exclusivement des banlieues. C'est réducteur.

Sinon, c'est effectivement bien que les journalistes d'un nouveau médias viennent présenter leur projet. C'est encore mieux, selon moi, de l'assumer dans le compte-rendu publié.
J'espère que des rencontres journalistes/habitants se reproduiront, en divers lieux. Avec les journalistes de MediaPart, si le projet tient, mais avec d'autres aussi.

Je ne sais pas si "les participants de ce débat de Clichy auront retiré un sentiment assez nouveau et positif de l'initiative de Mediapart" . J'ai livré mon impression. Il faudrait ensuite demandé aux personnes (d'AC le Feu) qui ont pris la parole pourquoi ils sont partis après avoir fait leur reproches relatif au traitement médiatique dont ils ont fait les frais depuis les événements de 2005, et alors même qu'E.Plenel leur répondait. J'ai en mémoire la reflexion d'une représentante d'un collectif (Fatima Hani me semble-t-il) qui a fait remarquer que dans les quartiers fragiles, beaucoup de gens n'avaient pas internet et la possibilité de suivre Médiapart. C'est aussi elle qui a fait la mise au point de vocabulaire en répétant, une nouvelle fois, qu'il valait mieux dire "quartiers populaire, sensibles... à "banlieues", ne parler que de "Français" et pas de "Français de deuxième, troisième, quatrième génération ". Je souligne qu'elle a d'ailleurs rapidemment quitter ensuite la salle. Axiom (qui a fait remarquer que le milliard annoncé par F.Amara le matin, pour 50 villes, s'était transformé en 1 milliard pour 100 villes sans qu'aucun journaliste ne le souligne. Et qui a également parlé des travaux d'expert sur la psychiatrisation des populations en souffrance dans les quartiers ) et les deux personnes qui l'accompagnaient sont partis peu après, alors que E.Plenel parlait.

J'ai juste fait remarquer que ce papier ne traduisait pas, selon moi, la réalité de ce qui s'est passé ce soir là. et que je le regrette. Même si l'initiative est intéressante, le rendu n'est absolument pas différent de ce qu'on peut lire dans les médias traditionnels. Et je suis désolée pour le journaliste qui a acrit cela, mon but n'étant pas de l'attaquer personnelement parce que je sais bien qu'un article signé est aussi validé, revu, et parfois l'angle est même imposé (plus ou moins explicitement). Je m'intérroge juste sur la démarche de Mediapart.

Je souligne que, si les papiers se modifient au fil des commentaires, il n'y a plus d'intérêt à laisser ces commentaires en lignes puisqu'ils perdent tout leur sens.
J'apprécie toutefois de voir que certaines de mes critiques ont été prises en compte. Cela montre le caractère constructif d'une information participative ;-)
Ceci dit, il n'y aura pas toujours des personnes présentes sur les reportages traités pour amener des nuances aux articles.
Ce qu'a soulevé,selon moi, ce débat c'est la nécessité de rétablir la confiance dans les médias. Il reste du chemin...

Ceci dit, il y a de bons articles à Médiapart, comme par exemple, ce jour, l'interview de Pierre Ronsavallon, en Une.

Merci beaucoup, Monpointdevue,
(je peux vous appeler MPV ?)
pour toutes ces précisions très intéressantes.

C'est précisément pour ça que je me suis abonné à Mediapart: parce que je sais que je ne vais pas avoir seulement un article succint qui peut-être voilera certains aspects de la réalité.
Je vais aussi avoir des commentaires de gens comme vous, qui apporteront des modifications, des compléments, des démentis, des confirmations etc.

"ce papier ne traduisait pas, selon moi, la réalité de ce qui s'est passé ce soir là […] Je m'interroge juste sur la démarche de Mediapart"

D'après vos descriptions, surtout concernant tous ces participants qui faisaient leur déclaration puis qui quittaient la salle sans écouter ce que d'autres avaient à répondre ou à dire de leur côté, il semble que ce sont plutôt les mauvais aspects de cette soirée, qui ont été cachés dans l'article de base.
Comme si l'auteur et Mediapart cherchaient à rester positifs et encourageants, peut-être compréhensifs et indulgents, en évitant de pointer tout ce qui pourrait décourager d'autres journalistes qui auraient le même genre de projet de rencontres?

"si les papiers se modifient au fil des commentaires, il n'y a plus d'intérêt à laisser ces commentaires en ligne puisqu'ils perdent tout leur sens"

Au contraire: un intérêt certain, pour les lecteurs qui ainsi auront pu suivre le cheminement, car sans vos commentaires, on n'en aurait rien su. Merci encore donc.

"J'apprécie toutefois de voir que certaines de mes critiques ont été prises en compte. Cela montre le caractère constructif d'une information participative ;-)
Ceci dit, il n'y aura pas toujours des personnes présentes sur les reportages traités pour amener des nuances aux articles.
Ce qu'a soulevé, selon moi, ce débat c'est la nécessité de rétablir la confiance dans les médias. Il reste du chemin...
"

Exactement, et comme simple lecteur, c'est précisément ce que j'attends ici: que des gens comme vous et comme tant d'autres contributeurs, additionnent eux-mêmes et apportent leurs vues.

Par exemple, je serais intéressé par un article de vous, dans la rubrique "le blog des adhérents", qui traiterait de la même réunion-débat, mais sous un angle totalement différent, beaucoup moins conciliant que celui de l'article original.

Merci encore MPV pour vos compléments d'information.

Très chère anonyme

Dire que certaines personnes ont quitté la salle brusquement revient à dire qu'elles l'ont fait par protestation. Or j'étais présent au débat et à aucun moment il n'y a eu de "clash" comme vous semblez l'avoir espéré. A 23ho0, des personnes avaient raisonnablement d'autres projets en tête ou simplement... faim.

Ce soir-là, je me suis inquiété que des militants associatifs monopolisent la parole par un discours bien huilé qui souvent inhibe ceux qui n'ont pas l'habitude de s'exprimer. Je préfère souligner les remarques pertinentes et inédites, privilégier la parole, rare, des Clichois.

Vouloir rendre compte de la réalité est une chose, vouloir l'amender jusqu'à ce qu'elle corresponde le plus à votre grille de lecture en est une autre. Soyons contructifs et réfléchissons ensemble à une manière efficace et intelligente de rendre compte de l'actualité en banlieue.

Il ne s'agit pas d'un compte-rendu d'un match de football où chaque arrêt de jeu, chaque action doit être décrite et commentée. Auquel cas, j'aurais pu poser une caméra au plafond et mettre une vidéo de deux heures en lieu et place d'un papier qui, forcément n'est pas exhaustif. Faire court ne veut pas dire "cacher la vérité"! J'aurais pu évoquer la question de la psychiatrisation des banlieusards soulignée par Axiom mais c'est une synthèse pas un "script" de 50 pages! S'il suffisait de prendre la parole pour être retranscrit dans un article alors je ne vous aurais pas épargné les "passez-moi le micro", "excusez-moi, j'aimerais encore ajouter", "désolé mais c'est mon dernier point" et vous seriez encore entrain de lire mon papier à l'heure où j'écris ces mots.

Le projet MediaPart qu'Edwy Plenel a tenu à vous présenter ce soir-là doit-il être restitué intégralement dans ce compte-rendu pour satisfaire votre besoin de traduire la réalité? Non, j'estime qu'il n'est pas nécessaire d'en faire état une nouvelle fois sur ce site qui l'évoque déjà là longuement: http://www.mediapart.fr/contenu/le-projet#Q

(Ai-je dit qu'Axiom souhaitait parler exclusivement des banlieues?!)

Je ne veux effectivement pas décourager mes confrères car si la banlieue n'est pas une "zone de non-droit", je croise les doigts pour que l'on puisse en parler en toute liberté sans craindre la censure.