Sénégal, Congo, Bénin : les quotas d’immigration entrent par la petite porte

27/02/2008Par

Brice Hortefeux, ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du co-développement, vient de fixer à un millier le nombre de cartes de séjour de « salariés » qui pourront être délivrées en 2008 à des Sénégalais. A une condition : qu’ils obtiennent un contrat de travail correspondant à une liste de 108 métiers, plus ou moins qualifiés, rencontrant des difficultés de recrutement. 

Après d’âpres négociations avec Paris, Dakar a obtenu, lundi 25 février, que ses ressortissants aient un accès élargi au marché du travail français. Un Sénégalais pourra, par exemple, venir travailler comme cuisinier, serveur ou « agent d’entretien », alors qu’un Malien ou un Chinois ne le pourra pas. Mais le faible nombre de cartes attribuées risque de limiter les effets de cette dérogation.

Avec cet accord bilatéral signé lors d'un déplacement à Dakar, Brice Hortefeux court-circuite le débat sur les quotas d’immigration et met en musique la politique migratoire voulue par Nicolas Sarkozy. Et ce sans attendre une éventuelle réforme constitutionnelle, sans attendre non plus les conclusions de la commission présidée par Pierre Mazeaud chargée de plancher sur le dossier.

Cet accord souligne combien l’immigration « choisie » voulue par le chef de l’Etat prend progressivement l’allure d’un casse-tête non seulement pour les candidats à l’émigration, mais aussi pour l’administration publique et les employeurs. Car cette liste s’ajoute à deux autres, entrées en vigueur en décembre dernier, en application de la loi sur l’immigration de juillet 2006. La première, la plus restreinte, est réservée aux étrangers extra communautaires. Elle énumère 30 métiers très qualifiés parmi lesquels « informaticien d’étude », « cadre de l’audit et du contrôle comptable » ou encore « chef de chantier du BTP ». La seconde, destinée aux ressortissants des nouveaux pays de l’Union européenne, comporte 150 professions beaucoup plus accessibles.

Les Algériens et les Tunisiens bénéficient, quant à eux, d’un régime particulier : ils n’ont droit à aucune de ces dispositions, en partie pour « compenser » les dérogations dont ils bénéficient en matière de regroupement familial. Le marché du travail leur est fermé, sauf s’ils peuvent démontrer que le travail convoité ne peut pas être pourvu sur place.

En distinguant les uns et les autres en fonction de leurs origines, le gouvernement prend le risque de se voir reprocher une pratique discriminatoire. Mais il souhaite encourager les négociations bilatérales, seule manière selon lui d’obtenir des engagements en matière de rapatriements des sans-papiers. Les pays d’émigration détiennent en effet un pouvoir spécifique : ils peuvent refuser d’accorder les laissez-passer consulaires nécessaires à la réalisation des expulsions. Le Sénégal vient de lâcher du lest en acceptant de réadmettre ses ressortissants, ce qui explique en partie le laps de temps qui s’est écoulé depuis la signature du premier volet de l’accord le 23 septembre 2006.

Au cours des trois dernières années, le taux de délivrance de ces laissez-passer a reculé : il est passé de 45,7% en 2005 à 35,8% au premier trimestre 2007. Cela a réduit le nombre d’éloignements effectifs et contrarié le gouvernement qui a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière l’une de ses priorités.

Cette politique du donnant-donnant a déjà été expérimentée en octobre et en novembre 2007 à l’occasion d’accords bilatéraux avec le Congo et le Bénin. De la même manière, un nombre limité de cartes avait été promis (150 cartes « compétences et talents ») en échange du retour des sans-papiers. D’autres pays sont dans la ligne de mire : le Mali, la Tunisie ou encore le Cameroun. Mais certains d’entre eux traînent des pieds, conscients que les gages obtenus risquent d’être jugés insuffisants par une opinion publique agacée par la politique d’expulsion française.

Alors que le gouvernement français désigne une minorité comme dangereuse,la résignation semble avoir gagnée l'esprit de nos concitoyens.
Des hommes des femmes et des enfants dépourvus de documents officiels sont raflés dans les rues ,dans les transports en commun ,aux abords et dans les écoles.
Cette chasse à l'étrangera lieu sous nos yeux.Quotidiennement la police parisienne amène ses prises au Centre de Rétention de Vincennes dans les locaux de l'Ecole de Police.
Une fois par semaine quelques centaines,parfois quelques milliers de citoyens avec ou sans papier crient leur colère et la honte que leur inspire l'idée même que celui qui vit ici puisse en être chassé.
Ils sont travailleurs sans papier,ils sont écoliers,collégiens,lycéens sans papier,ils ont en commun la peur de la République.
Est-ce donc que la France n'est plus la France?

Aujourd'hui dans le Irish Times (27/02/08) :

Les travailleurs immigrés chinois sont en train de quitter la République d'Irlande en masse car ils ne peuvent plus obtenir de permis de travail.

Le gouvernement irlandais explique cette situation par la nécessité d'employer d'abord des ressortissants de l'Union européenne.

Déjà cinq restaurants chinois ont été obligés de fermer en un mois.

Merci à Carine Fouteau,
pour toutes ces précisions détaillées.

Quotas d'immigration, oui, mais ne serait-ce pas légitime aussi de les considérer comme un moyen de limiter l'immigration en général, tout simplement?
Je ne connais pas en détail tous les programmes des autres grandes formations politiques françaises, mais il me semble que par rapport au réel et sérieux problème qu'est devenue l'intégration de populations venant de l'étranger, depuis maintenant 40 ans de plus en plus nombreuses
(car on peut considérer celles d'avant les années 60, comme maintenant parfaitement intégrées et "à 100% francisées")
il me semble, je disais, que peu d'efforts avaient été faits par les gouvernements précédents, pour corriger la dégradation de la situation.

Peut-être l'équipe Sarkozy n'a pas non plus la solution, mais simplement serait en train de "prendre le problème par un bout", parce qu'il faut bien prendre le problème par un bout ou par un autre?

L'excuse/stratégie économique de "l'immigration choisie", ne serait en fait qu'une première étape pour réussir, à terme, la régulation de l'immigration et l'intégration (vraie et réussie, par complaisament prétendue) de toutes les populations qui composent la richesse de la société française?

Il ne faut pas oublier non plus que l'avenir des pays d'émigration passe par un arrêt de leur dépeuplement. Ceux qui partent pour vivre le "rêve occidental", ce sont justement ceux qui seraient les mieux armés, les plus dynamiques et volontaires, quels que soient leurs diplômes et niveaux d'études, pour participer à la construction de leur indépendance et à l'émancipation de leurs peuples.

Cher Axel_J, votre remarque est intéressante. L'intégration de populations venant de l'étranger est effectivement un vrai problème, ne nous voilons pas la face. Cependant, il me semble que "le bout" par lequel on prend ce problème découle d'une vue à très court terme.

Tout d'abord, malgré un taux de chomage important en France, il semble nécessaire d'aller chercher des gens à l'étranger pour certains métiers qui visiblement manquent de personnel. Ce que j'aimerai savoir, c'est à quoi est due cette pénurie: désintérêt pour le métier, manque d'information et/ou de formation, qualité de vie insuffisante, ... ?

Ensuite, comme vous le dites si bien: "l'avenir des pays d'émigration passe par un arrêt de leur dépeuplement". Je suis d'accord et je dirais même que le seul moyen efficace de stopper l'émigration est de faire en sorte que les gens n'aient plus l'envie (le besoin) d'émigrer. Vaste programe!!! Pourtant il y a des choses à faire. Certaines ONG se battent quotidiennement pour offrir un avenir aux enfants de ces pays. Peut-être serait-il temps de les aider réellement? Que les pays dits riches, mettent en place de vraies politiques d'aide au développement des pays dits pauvres plutôt que des politiques d'exploitation comme c'est encore trop souvent le cas.

Enfin, il est fort probable que le problème des réfugiés climatiques se posera gravement d'ici quelques années. Que ferons nous alors? Seuls les cuisiniers, serveurs et autres "agents d'entretien" auront-ils droit de cité?

Sherkan je suis bien d'accord avec vous.

Pour moi, de toutes façons je crois que le besoin d'émigration pour une vie meilleure, n'est que la deuxième cause de l'immigration, et que la première cause, celle qui initie vraiment tout le processus, c'est la raison économique du côté du plus riche, qui utilise les différences
(de coût de main d'oeuvre principalement)
pour s'enrichir encore dans un cycle auto-alimenté, tout en dévaluant/précarisant la force de travail locale, qui sans la concurrence immigrée, pourrait imposer ses critères et augmenter ses revendications
(salariales principalement).

"A quoi est due cette pénurie: désintérêt pour le métier, manque d'information et/ou de formation, qualité de vie insuffisante..?"
- pour moi, rien de cet ordre, on est donc simplement dans un système qui privilégie les travailleurs étrangers bon marché, non syndiqués, et clandestins même si on peut: ceux-là se "tiennent encore plus à carreau"...

La courte vue, certes c'est ce qui a toujours présidé aux processus d'immigration.
Cependant, il y a aujourd'hui deux problèmes différents:

1) le coût de la main d'oeuvre, et la pression à maintenir sur les travailleurs français de souche (vieux problème connu)
2) le nombre toujours plus élevé d'étrangers dont l'intégration est un problème, et les solutions d'intégration/homogénéisation de toutes les catégories du peuple de France pour prevenir une future destabilisation culturelle (nouveau problème "post-immigration trop massive").

Sherkan (et les autres), deux questions:
- en quoi voyez-vous la "théorie économique" de l'immigration choisie comme "de courte vue"?
- y voyez-vous autre-chose que de l'économie?
(je pense par exemple aux visées electoralistes sur la "population FN", même si je ne crois pas vraiment qu'on lui accorde autant d'importance)

"A quoi est due cette pénurie: désintérêt pour le métier, manque d'information et/ou de formation, qualité de vie insuffisante..?"

Vous avez raison mais vous oubliez quelque chose d’important, surtout en France… N’est-ce pas l’Etat et l’establishment qui ont prôné d’avoir autant d’élèves dans les hautes écoles alors que les gosses n’arrivent pas à suivre ? Que par ce fait-là, les métiers dit manuels ont été dévalorisé expressément !? Que pensez-vous de l’apprentissage… en France… et en Allemagne ou en Suisse ou les vues sont totalement opposées à ceux des français ?

A la question posée par Axel à Sherkan
"en quoi voyez-vous la "théorie économique" de l'immigration choisie comme "de courte vue"?"
Je tenterai une réponse : parce que c' est déjà le cas, depuis des dizaines d' années , pour l'industrie, le commerce, le bâtiment, et plus récemment pour la restauration.
Et comme il est plus facile de se contenter d'aménager des recettes éculées, cette annonce fait illusion et peut convenir à un public qui n'a pas envie de réfléchir davantage au pourquoi et au comment des choses.

Merci Peneloppe,
en effet cela fait sens et j'avais perdu de vue cette approche, "l'ordre immuable des choses", soit avoué et assumé, soit hypocritement nié dans des sociétés comme le Brésil par exemple, qui se dit complètement égalitaire mais qui en réalité vit la même "distribution des rôles" que la France la plus raciste ou même l'Afrique du Sud des temps de l'apartheid...

Très très surprenant !!!
Il me semble avoir lu, que le nombre d'étrangers n'était pas plus important en % qu'au début des années 30. En quoi est-ce un problème ? Dans une société autrement plus riche et vieillissante ce n'est pas un problème justement. Il y a de la richesse (culturelle, économique...) créee par les "étrangers", sans que cette richesse soit redistribuée.
Pour le pouvoir actuel, c'est un autre "bout" d'une politique d'expulsions massives et l'assimilitation toujours presente d'étranger = danger, sans parler des freins pour le regroupement familial et l'obtention de la nationalité Française.
Il serait interessant que l'article poursuive et nous donne à voir les réactions des opinions publiques des pays concernées.

Bref, ne nous trompons pas, il faut montrer que le "politique" agit, si possible avec l'assentiment du "politique" local qui ne doit de toute façon pas avoir le choix de dire non. Ce n'est pas de courte vue, c'est un leurre qui n'empêchera en rien les flux vers les pays riches.

Certains pays qui ont de 20 à 25% d’étrangers vont relativement bien, le seul bémol est la crise de nerfs des politiciens qui font du zèle pour restreindre la liberté des individus en invoquant la peur de l’autre (couvertures données : terrorisme, réfractaires, séparatistes, mauvais payeurs, conducteurs, fumeurs et bien d’autres encore…)

De l’autre vous avez des pays qui ont entre 5 et 10% d’étrangers qui ont, selon leurs dires, des problèmes, de gros problèmes… Je me suis toujours demandé ; où donc et pourquoi ?

La construction et le parcage des gens «hors de ma vue» n’en est-elle pas l’une des principales ?

Voyez l’autre côté aussi, malgré la régularisation en masse en Espagne et en Italie ces deux pays manquent de mains d’œuvres malgré le chômage officiel et non officiel…

On a contrôlé (mis au pas) les ouvriers avec l’immigration, aujourd’hui on fait monter la haine entre ouvriers (les frontaliers français sont bien vu par le patronat mais pas par les ouvriers et les habitants du pays) dans le seul but de crée «plus de crises» car c’est connu ; des crises on peut en tirer du pouvoir (financier, politique, syndical) !

Demandez-vous toujours à qui profite le crime (contre l’humanité) !

Bonjour,

j'ajoute humblement ma voix à celle de Bixente et Rensk. Je pense effectivement que le problème de l'immigration, on se le créé nous même.

L'immigration a toujours existé. Elle est, selon moi, source de richesses aussi économiques que culturelles bien avant d'être une source de problèmes. Je pense que faire l'association "immigration = chômage" est erronnée d'un point de vue économique.

Par ailleurs, après avoir fait quelques séjours à l'étranger, j'ai vraiment le sentiment que les français vivent avec ce vieux fantasme que la plupart des étrangers qui viennent en Europe veulent absolument venir en France. Rien n'est plus FAUX ! La France peut - certe - faire rêver en tant que destination touristique (notre mépris légendaire du touriste va bien réussir à tuer ça aussi), il n'en va plus de même lorsqu'il s'agit d'y vivre.

Il faut savoir qu'aujourd'hui, la France est loin derrière des pays comme le Royaume Uni, l'Italie, l'Espagne ou l'Allemagne en terme d'accueil des immigrés. Non, les immigrés ne veulent plus venir en France : trop de restrictions, de formalités administratives mais surtout trop de mépris des français eux-même et de méfiance ("ils viennent prendre notre travail"). Si les français qui souhaitent vivre aux USA, au Québec ou en Chine étaient soumis à des règles identiques à celles misent en place en France, ils hurleraient au scandale !

Pour avoir des chiffres plus précis sur l'immigration et la place de la France en terme de destination, je vous invite à lire l'excellent hors série "Alternatives Economiques" de ce mois-ci. C'est édifiant et particulièrement bien documenté.

Les français vivent dans le fantasme du plombien polonais, du sénégalais polygame, ou du péril jaune... ce ne sont que des images habilement créées par nos politiciens qui servent de bouc émissaire pour masquer leur incompétence, leur incapacité à moderniser notre pays.

Ce qui rallenti la France, ce qui lui pèse, ce ne sont pas ses immigrés mais sa xénophobie (légendaire maintenant dans le reste du monde) et rien d'autre !

Bien le bonjour
à vous qui réagissez dans des combats d'arrière-garde pour défendre l'immigration voire pour dénoncer le racisme ou la xénophobie.

Je suis bien d'accord avec vous, mais maintenant que ces questions sont derrière nous, résolues depuis longtemps
(on sait qu'on a besoin d'immigration, on sait que les autres cultures nous enrichissent, etc, on ne le discute même plus)
il faut envisager les nouveaux problèmes, actuels et futurs, et réfléchir à gérer au mieux la situation pour, justement, que l'immigration soit bénéfique pour tout le monde, comme elle devrait l'être, pour qu'elle ne se transforme pas en problème.

Si vraiment vous ne pouvez pas penser autrement qu'en refusant de nous assurer d'abord à nous-mêmes, tout ce qu'il faut pour prospérer et garder nos liberté, démocratie et autres richesses inestimables que nous Européens avons mis 1000 ans à péniblement construire, et qui nous donnent ce pouvoir d'avoir un rêve à offrir à des immigrants,
si vraiment vous devez toujours faire comme si tout était si facile pour nous, comme si nous avions les moyens illimités et magnanimes de nous charger de toute l'immigration présente et future,
si donc,
vous préférez "prendre le parti des immigrés", choisissez-donc les bonnes raisons pour travailler sur l'intégration de tous, et sur une homogénéisation de la société française selon nos critères positifs de démocratie, dans le sens de ce que ça apporterait à tous ces gens "ghettoïsés".

L'un des premiers effets bénéfiques serait que ces immigrés eux-mêmes commenceraient enfin à vous prendre au sérieux.

S'ils sont venus en Europe (et en Amérique du Nord + Australie), c'était pour vivre une vie meilleure, vous ne croyez pas?
Une vie "à l'Occidentale", sinon ils auraient choisi le Golfe, je suppose (où il y a aussi beaucoup de travail mal payé et de patrons sans scrupules en cheville avec des passeurs et des marchands de sommeil...)?
Et bien travaillons-y, et commençons par s'intégrer et accorder à tous les mêmes valeurs et la même éducation
(celles de la République, avec le français comme langue commune si possible)
mais ça ne se fait pas d'un coup de baguette magique:
il faut y travailler, chacun personnellement (au lieu de ne regarder qu'Al Jazeera par exemple), et aussi au niveau de la collectivité.

Et au niveau de la collectivité, cela passe par une limitation des effectifs.
Car même sans tout le retard accumulé depuis 40 ans, ce serait déjà compliqué de rester constamment au top de l'intégration naturelle et de l'ouverture d'esprit nécessaire à tous.
Or là, la situation c'est: ghettos, illetrisme, racisme et rancoeurs accumulées, différences culturelles qui grandissent au lieu de s'amenuiser, etc.

Sur le sujet de l'article, les quotas:
Il se peut effectivement que ce soit une soi-disant avancée, mais en fait juste de la poudre aux yeux pour plaire aux lepénistes,
n'empêche, on serait avisés de considérer l'immigration honnêtement, avec tous ses problèmes accumulés,
ne serait-ce que dans l'intérêt des "étrangers" eux-mêmes (beaucoup sont en fait Français de nationalité), pour arriver enfin à ce que la question même de leur intégration ne se pose plus.

Bon si j’ai bien compris vous n’êtes pas contre le réel démontré par les statistiques des Etats concernant les étrangers…

Vous mettez par contre en doute l’envie des immigrés à s’intégrer à nos sociétés en prétendant qu’ils ne veulent que fuir leurs médiocrités de la «consommation» dans leurs propre pays et donc, ils viennent ici "que pour pouvoir se baisser dans la rue pour y trouver l’argent qui y traine, il y en a tellement "… (La Turquie s’est permis cela dans tous ces journaux concernant la Suisse et non la France, juste pour votre info !)

Vous oubliez bien vite la majorité des gens qui viennent ici (en Europe) que parce qu’ils sont en danger dans leurs propre pays, la France bien sûr en a aussi car ; il est inévitable aujourd’hui que de savoir (même au fin fond du monde !) que la France EST le pays des droit de l’homme…

Il me semble que vous manquez de fierté pour votre pays, l’avancée MONDIAL des droits de l’homme on le doit bien aux français et aux suisses non ?

«Tous ses problèmes accumulés, ne serait-ce que dans l'intérêt des "étrangers" eux-mêmes (beaucoup sont en fait Français de nationalité)» Là vous déformez la réalité car, les français ne sont plus des étrangers selon la loi en vigueur dans votre propre pays… démocratique, respectant ses propres lois... qu’elle a su imposer au monde entier !!!

Fichtre....
"1000 ans" cela fait peur...., "nous assurer d'abord","la parti des immigrés" "problémes" "société homogéne", "regarder Al Jazeera", "limitation des effectifs", "integration naturelle"....
Il doit s'agir de l'émigration "africaine" et "musulmane", pas "blanche" et "catholique", si je ne me trompe .
Les flux migratoires existent, ont toujours existés et existeront toujours.
Frontières, pas frontières, accords politiques ou pas... Pression démographique, pauvreté, désir d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte...
De plus difficile d'être "étranger" et Français... Ou alors de seconde zone.
Les ghettos, l'illetrisme (très temporaire et très minoritaire...), cela se combat.
L'Europe, la France ont largement les moyens financiers , la possibilité de choix budgétaires différents, de résoudre ces enjeux.

Illetrisme; Les résultats genevois de l’enquête internationale ALL 2003 font l’objet d’un rapport publié en décembre 2006 par le SRED (Service de la recherche en éducation de Genève). Ils montrent que près de 50 % des adultes entre 16 et 65 ans ne possèdent pas les compétences requises pour affronter le quotidien sans difficulté.

50% ce n'est pas du tout "minoritaire" ; c'est la moitié des gens qui vous entoure !

Il s'agit de la situation en Europe et en France....

Genève est au centre de l'Europe, l'enquête est internationale, elle concerne autant votre pays que celui de vos voisins… Suisse y comprise (elle est petite et donc ne doit pas beaucoup influencer une enquête internationale) !

Olivier, 38 ans, vivant à Francfort

Merci à Carine Fouteau pour cet article.
Plusieurs remarques et questions :
* Avez vous connaissance d'une étude dépassionnée sur l'impact économique de l'immigration en France sur les 5 ou 10 dernières années? Est-ce que le travail, la croissance générée par les immigrés procure plus de richesse que les coûts (liés à la scolarisation, à la couverture maladie...)? En ce domaine, on entend tout et n'importe quoi. Le Pen, en particulier, est toujours très sûr de lui pour sortir des chiffres complètement inventés.

* je suis surpris que l'on ne voit pas sortir plus d'article sur la corruption des consulats français. A Dakar (je suis marié à une sénégalaise), tout le monde sait très bien comment se procurer un (vrai) visa pour la France pour 3000 ou 5000€.

* Il ne faut pas rêver, l'Europe n'aidera jamais au développement de l'Afrique. La France ne sait déjà pas comment aider ses propres "quartiers" et banlieues à se développer. Par contre, l'Europe pourrait faire pression pour mettre en place des vraies démocraties dans les pays africains. Prenons l'exemple du Cameroun. Je connais bien ce pays, j'y suis allé plusieurs fois. Du fait de la corruption et des détournements de l'argent publique, les salaires des fonctionnaires sont tellement bas qu'il est impossible d'y vivre de son seul salaire. Infirmières, médecins... n'ont qu'une envie : partir.

3 à 5'000 Euro pour un bout de papier ?

Les diplomates suisse sont moins chère, ils ne demandent "que" mille à mille cinq-cent francs par personnes !

Mais voilà, depuis que cela se sait (en Suisse) les ambassades et donc les ambassadeurs et les employés sont enfin mieux contrôlé... Il n'y a pas de raison qu'un type qui gagne déjà 6 fois de plus qu'un cadre s'enrichisse par les pots de vin !

PS: question infirmier/ère, l'Indonésie fait tout pour former les gens pour après coup les envoyer travailler en Europe ou en Amérique… tous les mois il y a tant de fric qui rentre au pays que cela en vaut la peine !

En réponse à la question d'Axel_J: La "theorie économique" me semble de courte vue car non seulement, comme le dit si bien Penelope, on se contente "d'aménager des recettes éculées", mais également parce que ne considérer que l'aspect économique d'un problème c'est assurer l'échec futur de la solution que l'on envisage. Pour apporter une vraie solution à un problème, il est nécessaire d'en étudier tous les aspects, passés, présents et futurs, avec objectivité. Ce n'est pas facile, et cela nécessite pour un politique d'envisager les choses au-delà de sa propre réélection.

Concernant la pénurie de personnel dans certains métiers, loin de moi l'idée de faire l'amalgame entre immigration et chômage. Ce n'était pas clair dans mon message, merci à Bixente, Rensk et ife01 pour leurs précisions.
Je pense comme Axel_J que dans une certaine mesure il existe "un système qui privilégie les travailleurs étrangers bon marché, non syndiqués, et clandestins". En fait, si le but était réellement de limiter l'immigration, une façon efficace serait de sanctionner fortement tous les patrons peu scrupuleux qui en tire parti en toute (il)légalité. Cependant, il me semble que Rensk touche le fond du problème en parlant des "métiers dit manuels (qui) ont été dévalorisé expressément". Trop souvent, le travail manuel est synonyme dans l'esprit des gens, de non-intelligence et de salaire de misère.
Mais les listes que cite Carine Fouteau ne font pas seulement état de métiers manuels. Prenons par exemple les infirmières: il me semble avoir entendu quelquepart que l'on en manque de plus en plus alors que les écoles offrent de moins en moins de place.
Enfin, la qualité de vie: quel parent a envie de voir son enfant opter pour un métier pour lequel on est mal payé et sans aucune perspective?

Dernier point sur le problème de l'intégration. Tout d'abord, Bixente, je suis d'accord avec vous, les émigrés en France ne viennent pas tous d'Afrique. Vous dites également, que l'Europe et la France ont les moyens financiers et autre de combattre l'illétrisme et les ghettos. Absolument d'accord, mais en ont-ils la volonté? Là je suis moins catégorique.
Même si une partie des immigrés, quelque soit leur pays d'origine, s'intègre facilement ce n'est pas le cas pour tous. Peut-être par manque de structures d'intégration (le quotidien n'est pas toujours facile quand on ne connaît pas les démarches appropriées). Et s'il existe des xénophobes en France, il existe aussi des immigrés qui ne veulent pas s'intégrer. Il ne me semble pas qu'il faille généraliser pour autant, dans un cas comme dans l'autre.

Vous dites Rensk, que la France EST le pays des droits de l'homme. C'est une affirmation dont j'ai été fière durant de longues années. Mais aujourd'hui, j'ai plutôt l'impression que la France FUT le pays des droits de l'homme.

A Oliv92, je vous rejoins complètement dans votre demande "d'une étude dépassionnée sur l'impact économique de l'immigration en France". Je dirai même que cela est urgent et indispensable.