Affaire Dasquié : l’Etat piétine la liberté d’informer

11/12/2007Par
Auteur: 
Edwy Plenel

Mardi soir 4 décembre, je recevais sur mon portable un appel téléphonique du journaliste Guillaume Dasquié. C’était pour me confirmer son envie de rejoindre le projet MediaPart qui bénéficierait ainsi de son expérience d’enquêteur indépendant dans le monde du secret d’Etat. Le lendemain matin, il était interpellé à son domicile par cinq policiers de la Direction de la surveillance du territoire (DST). Au terme d’une longue perquisition, conclue par la saisie d’une partie de sa documentation personnelle, ils l’emmenaient au siège du contre-espionnage où il fut placé en garde à vue, durant une trentaine d’heures. Libéré jeudi soir 6 décembre, il est depuis mis en examen pour « compromission du secret de la défense » et placé sous contrôle judiciaire.

Qu’a-t-il fait pour mériter ce sort ? Simplement son métier. Journaliste indépendant, Dasquié est l’auteur d’une longue enquête publiée dans Le Monde du 17 avril, intitulée « 11 septembre 2001 : les Français en savaient long ». C’est du bon travail : pas de glose, juste des faits ; un style direct, sans bavardage ; une démonstration claire, replacée dans son contexte ; une investigation minutieuse ; des sources identifiées, des documents authentiques.

Dasquié y révèle le contenu des 328 pages de rapports rédigés par la Direction générale des services extérieurs (DGSE) sur Al-Qaida, entre juillet 2000 et octobre 2001, soit dans les mois qui ont précédé et dans les semaines qui ont suivi les attentats commis le 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Mais il ne se contente pas de citer ces documents secrets, classés « confidentiel défense ». Il les recoupe auprès d’autres sources dans les milieux du Renseignement, sans céder aux facilités trop répandues de l’anonymat.



L'entretien a été réalisé le vendredi 7 décembre 2007

Une enquête exemplaire

Dasquié s’en va ainsi au quartier général des services secrets français interroger l’actuel chef de cabinet du patron de la DGSE, Emmanuel Renoult, qui le reçoit et auquel il montre, loyalement, les documents en sa possession. Il rencontre également l’un des prédécesseurs de ce dernier, Pierre-Antoine Lorenzi, chef de cabinet jusqu’en août 2001, qui accepte de lui répondre et qu’il cite entre guillemets – « on » dans notre jargon, par opposition au « off » si fréquent dans des secteurs journalistiques sans risques, bien plus faciles d’accès. Il questionne aussi un ancien chef de service de la DGSE, Alain Chouet, chargé jusqu’en octobre 2002 de suivre les mouvements terroristes, ainsi que d’anciens agents de la CIA, spécialistes d’Al-Qaida, cités nommément dans son article.

C’est donc une enquête limpide, sans sous-entendus ni allusions, explicite dans ses attendus comme dans ses conclusions. Mais, surtout, c’est une enquête nécessaire selon les critères du journalisme de qualité puisqu’elle éclaire une question d’intérêt public, et non des moindres : l’événement terroriste de 2001 qui a entraîné les guerres d’Afghanistan et d’Irak, bouleversé la géopolitique mondiale, surdéterminé la politique américaine et influencé la scène française, au point de modifier notre perception de l’avenir. Les documents dévoilés par Dasquié contribuent à la compréhension de ces attentats, de leur origine et de leur histoire, et, par conséquent, nous rendent plus lucides sur une réalité qui pèse sur nos vies, sur l’action de nos gouvernants et, plus essentiellement, sur la marche du monde.

En révélant la bonne connaissance d’Al-Qaida par les agents secrets français et les nombreuses alertes diffusées par la DGSE avant le 11 septembre 2001, Dasquié nous rappelle qu’Oussama Ben Laden n’est pas tombé du ciel, tel une surprise imprévisible. Avant de devenir l’ennemi proclamé de l’Occident qu’il cherche à entraîner dans une guerre de civilisation, il en fut sinon une des créatures du moins un des alliés – aidé, choyé et protégé par intérêt économique, aveuglement politique ou calcul diplomatique, dans tous les cas selon une logique de puissance à courte vue.

Cette enquête française rejoint ainsi de nombreuses investigations américaines qui, en rappelant cette genèse dérangeante d’Al-Qaida, invitent nos gouvernants à ne pas reproduire les mêmes erreurs, à ne pas céder aux mêmes aveuglements. Dasquié, sur ce sujet, est d’autant plus crédible qu’il avait, dès novembre 2001, posé ces questions pertinentes dans Ben Laden, la vérité interdite (Denoël). Montrant que ce rejeton de l’élite saoudienne n’est en rien un déséquilibré ou un illuminé, il invitait les responsables des pays riches « à une lecture critique des cinquante années de politique étrangère passées, et singulièrement de la politique pétrolière » qui les a amenés à soutenir et à enrichir des dictatures, promptes à diffuser des croyances rétrogrades.

Notre faible démocratie

On comprendrait qu’un journaliste soit mis en cause, voire poursuivi, pour avoir dit faux, diffamé des personnes, diffusé des fausses nouvelles, trompé ses lecteurs, bref, avoir bâclé son travail. Mais, là, c’est tout l’inverse. On reproche à Guillaume Dasquié d’avoir dit vrai. D’avoir publié des documents authentiques et de s’être assuré de leur fiabilité. On l’accable, on le discrédite, alors qu’on devrait le féliciter. Nos élus, nos parlementaires, nos partis devraient même faire unanimement son éloge. Car ce journaliste solitaire a fait seul ce que, dans une démocratie vivante, dynamique et responsable, nous aimerions qu’ils fassent tous, collectivement. Et l’exemple américain est là pour nous prouver que ce n’est en rien contradictoire avec le souci de l’intérêt national, bien au contraire.

Dans leur variante américaine – l’inattention portée par le pouvoir politique aux alertes du renseignement sur Al-Qaida –, les faits rapportés par Dasquié ont en effet été dévoilés dès 2004, non par des journalistes, mais par des parlementaires. La commission d’enquête du Congrès sur le 11-Septembre a pu avoir accès aux documents les plus secrets, jusqu’aux Bulletins présidentiels quotidiens fournis par la CIA au seul président des Etats-Unis d’Amérique et connus d’une poignée de hauts fonctionnaires. Intitulé « Le voyant était au rouge », le chapitre 8 de son rapport final, publié en français aux Editions des Equateurs, les mentionne abondamment, ainsi que bien d’autres archives confidentielles, pour conclure sans appel : « Le gouvernement américain n’a pas été capable de tirer parti des erreurs d’Al-Qaida ».

Trois ans après, un journaliste français ajoute un chapitre à l’abondante démonstration du Congrès américain. Et pose, au passage, une question pertinente : les alertes de la DGSE ont-elles été transmises aux correspondants américains du service français ? Et, si oui, comme on l’espère, pourquoi ne sont-elles pas mentionnées dans l’exhaustif rapport du Congrès américain de 2004 ? Plutôt que d’assister indifférents aux mésaventures judiciaires de Dasquié, les représentants du peuple que sont nos députés devraient poser eux-mêmes ces questions. Après tout, il s’agit d’interrogations essentielles : la sécurité internationale, les services secrets, les relations avec nos alliés, etc. Mais, dans notre démocratie de faible intensité, cette simple suggestion semble incongrue.

Car la seule existence de l’affaire Dasquié révèle, par contraste, tout ce à quoi, en France, nous avons mystérieusement renoncé, par lassitude ou par suffisance : des contre-pouvoirs, des commissions d’enquête, des contrôles jusqu’au cœur du secret d’Etat, un réel droit d’investigation du Parlement sur cette partie obscure de l’action étatique, une exigence structurelle de transparence envers les représentants de la Nation. Rien de tout cela, et même tout le contraire. Tous les journalistes qui ont eu à croiser des affaires abritées par le secret d’Etat ont été témoins d’illégalités bénéficiant d’impunités, de rapports indûment classés « secret défense » et d’une utilisation de ces services, aussi occultes que secrets, d’autant plus partisane ou privative qu’ils n’ont de compte à rendre qu’au seul pouvoir exécutif.

L’exemple américain du Freedom of Information Act

C’est un exemple, parmi mille autres, des déséquilibres qu’instaure le présidentialisme français, en défaveur de l’énergie et de la vitalité démocratiques. Il y a de cela trois ans, en 2004, des confrères ont levé, sans succès, ce lièvre par une campagne pour la liberté d’informer, dont le site est toujours actif (www.liberte-dinformer.info). Ils demandaient un accès plus libre des citoyens aux informations détenues par l’administration, affirmant qu’en démocratie, la transparence fait loi et que le secret y est l’exception. Ils soulignaient que, loin de mettre en péril l’autorité des gouvernants, de telles dispositions leur donneraient une légitimité démocratique nouvelle, en leur permettant d’échapper aux soupçons d’opacité, de magouilles et de mensonges qui alimentent notre crise de confiance. En politique comme en famille, les secrets étouffés ou refoulés se vengent : dépression, névrose, hystérie.

Emmenés par Paul Moreira, les pétitionnaires de 2004 s’étonnaient ainsi de l’absence de l’équivalent du Freedom of Information Act (FOIA), en vigueur aux Etats-Unis depuis 1966, permettant des déclassifications rapides et régulières d’archives qui, en France, seraient encore et pour longtemps tenues au secret. Ils rappelaient qu’une loi semblable existe depuis 2000 au royaume de Grande-Bretagne, loi qui nous permettrait de savoir bien des choses que nous ne savons pas encore, en France, où le secret d’Etat gouverne à l’ombre d’une République de façade, Cinquième du nom et monarchique en pratique.

Ils s’arrêtaient aussi sur l’enviable exemple suédois qui, bizarrement, n’est jamais invoqué dans le débat français du point de vue des libertés. Si nos gouvernants nous répètent que la Suède est un modèle en matière de réforme des retraites, ils ne nous disent jamais que, depuis 1776, une loi y impose une transparence des services publics qui permet aux citoyens de contrôler par le menu les décisions du gouvernement, aux fonctionnaires de délivrer des documents qu’ils jugent d’intérêt public et aux magistrats d’engager des poursuites sur la base de ces révélations de presse. Si nous étions un peu plus européens, peut-être nous rendrions nous compte qu’à force de succomber à la fascination présidentielle, nous avons oublié d’entretenir notre esprit de vigilance démocratique.

Abus et mépris du secret

En nos temps troublés, que rythment en refrain les mots attentat, guerre et bombe, l’affaire Dasquié, cet apparent fait-divers journalistique, n’est donc en rien anecdotique. Car si les citoyens sont privés de tout droit de regard, via le travail des journalistes, sur le monde du secret d’Etat, ils risquent de cautionner par méconnaissance les pires aventures. Personne, autant que je sache, n’a relevé que la récente publication, toujours sous la pression parlementaire, du rapport du Renseignement américain établissant le gel, depuis 2003, par l’Iran de son programme nucléaire militaire était accablante non seulement pour l’administration Bush, mais aussi pour nos actuels dirigeants. Ne prétendaient-ils pas le contraire, en affirmant s’appuyer, par la voix du ministre de la défense, sur des renseignements confidentiels que personne ne pouvait contrôler ?

Sommes-nous si assurés que le mensonge américain des armes de destruction massive irakiennes, qui a fait tant de dégâts à la face du monde, ne réussirait pas à s’imposer en France, dans un climat similaire, avec plus de force, plus d’ampleur, plus de durée ? Et sommes-nous si certains, après l’exemplaire exercice d’intimidation dont Guillaume Dasquié a été le cobaye, qu’il se trouverait, demain, en France, un journaliste, habitué à travailler minutieusement au cœur du secret d’Etat, pour faire voler en éclats ce mensonge ? Et pouvons-nous sérieusement croire que ce journaliste solitaire trouverait la tribune aussi respectable que libérale offerte par le New Yorker à Seymour Hersh quand, par ses révélations sur les tortures d’Abou Ghraib, il sonna la fin de la récréation, sortant de sa torpeur toute la profession outre-Atlantique ?

Le délit apparemment commis par Guillaume Dasquié est donc un acte de bravoure démocratique. Et le piège qui lui a été tendu témoigne d’un grave mépris, à la fois politique, judiciaire et policier, pour un principe démocratique essentiel : le droit au secret des journalistes. Ceux qui ont réussi à faire craquer notre confrère, par un chantage au placement en détention, semblent ne connaître que le secret d’Etat, celui d’en haut, celui des puissants et des forts, des protégés et des calfeutrés. En revanche, ils regardent le secret des sources, tardivement reconnu aux journalistes par l’article 109 du Code de procédure pénale, comme un désordre ou un privilège. Et non pas comme une protection, y compris pour eux, demain, quand leur conscience civique se réveillera devant telle injustice ou telle imposture dont ils seraient témoins.

Les avertissements de l’Europe

La question, ici, est autant politique que juridique. Depuis des années, l’Europe, notamment la Cour européenne des droits de l’homme, souligne en ce domaine le retard français. Elle a défini le journaliste comme un watchdog démocratique, autrement dit un chien de garde qui doit pouvoir publier des informations qui heurtent, choquent ou inquiètent, tout comme des aboiements peuvent réveiller de façon intempestive, déranger un quartier et susciter une alarme excessive. Mieux vaut ce dérangement et cet embarras que l’indifférence ou la somnolence. En juin dernier, la Cour européenne a d’ailleurs condamné la France pour violation de la liberté d’expression dans un dossier où la question des sources des journalistes était en jeu : il s’agissait de la condamnation infligée à Jérôme Dupuis et Jean-Marie Pontaut pour violation du secret de l’instruction, à propos de leur livre sur l’affaire des écoutes de l’Elysée où l’on découvrait pourtant l’ampleur des atteintes aux libertés individuelles commises à l’abri du secret présidentiel.

Demain, après-demain, Guillaume Dasquié obtiendra sans doute la même victoire à Strasbourg, où siège cette Cour. D’ici là, il lui aura fallu subir l’humiliation d’avoir en partie cédé à la pression, en confirmant l’identité d’une source intermédiaire, parce qu’il était loyal et parce qu’il était seul. Loyal, car confiant dans la culture démocratique de nos magistrats et de nos policiers, au point de ne pas imaginer qu’ils puissent ignorer le principe de protection des sources. Seul, puisque sans attaches dans une rédaction, sans la protection d’un titre, sans la solidarité d’une collectivité. Et, de ce point de vue, comment ne pas s’étonner que, contrairement à toute la jurisprudence sur la liberté de la presse qui fait du directeur de publication l’auteur principal d’un article paru sous son autorité, le journal qui a publié son enquête de « pigiste » ne soit aucunement inquiété ?

Certains diront que ce sont là les risques du métier. Ce faisant, ils se desservent, car ils identifient à une profession, le journalisme, ce qui leur appartient, le droit d’être informé – avec rigueur, sérieux et indépendance. D’autres, plus nombreux je l’espère, auront compris combien cette affaire justifie le projet MediaPart, qui entend accueillir des enquêtes aussi nécessaires et accomplies que celle dont Guillaume Dasquié paye aujourd’hui l’audace.

Ce n’est pas qu’un plaisir journalistique, c’est une bataille démocratique. Après tout, la mésaventure de notre confrère est l’histoire d’un journaliste qui sert la démocratie en dévoilant ce que ses concitoyens auraient dû apprendre par le fonctionnement normal des institutions ; et qui, au lieu de recevoir des félicitations, est traité comme un espion ou comme un terroriste, dans tous les cas comme un ennemi de l’intérêt national qu’en l’espèce, il a pourtant bien mieux servi que ses accusateurs.

Monsieur Plenel,

je suis fort étonné de lire sous votre plume alerte cette erreur notoire:
Le Rapport dont vous faites mention est le travail de la Commission du 11 Septembre (9/11 Commission) c'est-à-dire plus précisément la Commission Nationale (d'Enquête) sur les Attentats Terroristes contre les Etats-Unis (d'Amérique), ET NULLEMENT le résultat des travaux du "Congrès américain".
Il s'agit d'une Commission gouvernementale bipartisane dont les 10 membres ont été appointés par le Président Bush, et plusieurs de ses commissaires (Kerrey, Ben-Veniste, Gorelick, Roemer, Cleland...) se sont par la suite plaints que de nombreux faits leur aient été cachés, et même qu'on leur ait menti ! Plus troublant encore, son président Thomas Kean et vice-président Lee Hamilton, ont publié, en août 2006, le livre Without Precedent dans lequel ils prennent leur distance d'avec le Rapport de la Commission qu'ils ont présidée.
Voir ici, en fin de page:
http://www.reopen911.info/PatriotsQuestion911/Patriots-VF.html

Je ne peux que souscrire à la question et au voeu que vous formulez ensuite:
"Trois ans après, un journaliste français ... pose, au passage, une question pertinente : les alertes de la DGSE ont-elles été transmises aux correspondants américains du service français ? Et, si oui, comme on l’espère, pourquoi ne sont-elles pas mentionnées dans l’exhaustif rapport du Congrès américain de 2004 ? ... les représentants du peuple que sont nos députés devraient poser eux-mêmes ces questions. Après tout, il s’agit d’interrogations essentielles : la sécurité internationale, les services secrets, les relations avec nos alliés, etc. Mais, dans notre démocratie de faible intensité, cette simple suggestion semble incongrue."

Je me permettrais en toute immodestie de vous conseiller la lecture des excellents ouvrages de M. David Ray Griffin, et tout particulièrement celle de sa lecture critique des travaux de la Commission: Omissions et manipulations de la Commission d'enquête sur le 11/9, paru en septembre 2006 aux Editions Demi-Lune.
http://www.editionsdemilune.com/omissionsetmanipulationsdelacommissionde...

Cordialement,
Arno Mansouri

Cher Arno Mansouri,
Vous avez raison, mais vous me cherchez excessivement chicane. Ma formulation est un raccourci, mais n'est pas fautive: la "Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis" est une création conjointe du Congrès américain (donc les parlementaires) et du Président des Etats-Unis (donc l'exécutif), fixée dans l'arrêté de droit public 107-306, du 27 novembre 2002. Elle fut en effet bi-partisane (cinq Démocrates, cinq Républicains).
Mais je suis d'accord avec vous pour dire que la réalité va bien au-delà de ce qu'elle a révélé, comme le montrent les enquêtes de Seymour Hersh (j'ai préfacé en 2005 l'édition française, chez Denoël, de son livre, "Chain of Command", traduit sous le titre : "Dommages collatéraux").
Je vais consulter rapidement les références que vous signalez et que je ne connaissais pas. Et je vous remercie de votre prompte réaction, ainsi que de votre contribution à ce débat essentiel.

Bravo, si ça continue comme ça, Mediapart sera un succès. C'est le papier sur l'affaire Dasquié qu'on attendait.

Il y a un concept très éclairant dans votre article : c'est celui de "Démocratie de faible intensité" *.

Je crois que c'est central et cela donne une grande légitimité à votre démarche, car en effet, seule une presse intransigeante peut "faire monter" l'intensité démocratique dans ce pays .

On voit aujourd'hui que seul un journal comme le Canard Enchainé fait "Monter en intensité" le débat démocratique.
Il est donc salutaire que vous tentiez aussi ce travail sans le faux-nez de l'humour français mais avec la rigueur professionnel et assumée d'un presse adulte.
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* Est-ce un concept de votre fabrication ? Sinon, pouvez-vous faire suivre quelques infos bibliographiques à ce sujet

Je vous conseille la relecture des pages de Tocqueville car dernièrement, le libéralisme chrétien anglo-saxon a connu un regain d’intérêt chez les intellectuels français, comme en témoigne le souhait du président Giscard d’Estaing, qui a par ailleurs consacré un ouvrage à son chantre Alexis de Tocqueville (1805-1859), de voir inscrire dans la constitution européenne une référence au christianisme.

Tocqueville est intéressant à plus d’un titre. Le français avait bien compris que les idées libérales anglo-saxonnes déboucheraient soit sur un gouvernement du peuple éclairé et instruit, soit sur une tyrannie obscurantiste (capitaliste ou marxiste, même si les terminologies sont postérieures).

Dans "De la Démocratie en Amérique", Tocqueville posait déjà une réflexion sur les éléments nécessaires pour éviter une dérive vers ce qu'il appelle « le despotisme doux », un sorte de coup d’Etat du gouvernement consécutif du refus ou de l'impossibilité des citoyens d'exercer leurs prérogatives démocratiques.

Tocqueville énumère dans son ouvrage diverses excellentes habitudes des citoyens qu’il convient d’entretenir pour éviter la dérive fasciste : se regrouper en association politique, industrielle, commerciale ; scientifique ou littéraire (II-442) ; garantir la liberté de la presse, instrument démocratique de la liberté (II-443) ; veiller à une vie politique décentralisée qui donne au citoyen l'habitude et le goût de travailler ensemble avec ses concitoyens (II-150, 153) ; et le financer le pouvoir judiciaire qui, avec ses formes et ses tribunaux, garantit que le pouvoir social ne sacrifie légèrement les droits particuliers de quelques individus à l'exécution générale de ses desseins (II-444-45).

Tocqueville trouve ces éléments présents dans la démocratie américaine du XIXe siècle, et malgré les changements que nous connaissons, ils existent toujours dans les débats démocratiques d'aujourd'hui ; bien qu’ils soient menacés par des textes comme le Patriot Act et d’autres textes restrictifs des libertés individuelles votées après de providentiels attentats terroristes.

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes démocratiques chrétiens si n’était intervenu l’affaire de la Federal Reserve de 1907 ; puis les deux conflits mondiaux et la crise de 1929 qui ont mis à bas le projet généreux de la classe moyenne américaine. Dans les mains de la haute finance, les institutions libérales ont été vidées de leur sens et la démocratie trahie.

Pourquoi le peuple américain, qui a spolié violemment sa terre, s’est-il en retour laissé ainsi déposséder par une bande de "secret rulers" ? Lors d’une conférence intitulée La démocratie en Amérique à l’heure actuelle donnée le 13 juin 2005 à l’Académie française et organisée par l’Académie des Sciences morales et politiques à l’occasion du bicentaire de la naissance d’Alexis de Tocqueville, le juge à la Cour suprême des Etats Unis d’Amérique Stephen Breyer affirmait :
« Le message d'Alexis de Tocqueville, qui reste pertinent dans la démocratie actuelle en Amérique, est ancien. Il y a 2 000 ans, Périclès demanda à un auditoire grec :
« Qu'est-ce qu'on dit à Athènes de l'homme qui n'est pas concerné par la vie publique ? On ne dit pas que c'est un homme qui s'occupe bien de ses propres affaires. On dit que c'est un homme qui n'a pas d'affaire ici ».

Somme toute, ici comme ailleurs, il est reproché à l’homme du peuple une mentalité d’esclave, qui trouve plus commode de se référer à une autorité plutôt que de penser par lui-même et de rechercher la sécurité auprès de pouvoirs extérieurs plutôt que de fonder son rapport à autrui sur sa propre force intérieure.

La fin du libéralisme chrétien a donc ouvert la voie à la tyrannie douce que prophétisait Tocqueville, encore appelé néo-libéralisme, qui est une forme de nazisme et de fascisme ; dont nous allons préciser quelques traits et mettre en évidence sont projet religieux.

Après les attentats du 11 septembre 2001 à New-York que son lobby militaro-industrio-fiancier a suscité pour générer un choc dans l’opinion publique (a « new Pearl Harbour ») destiné à ouvrir un boulevard pour la formation d’un gouvernement mondial et avec l’enlisement en Irak qui en a suivi, les Etats-Unis se sont rendu à l'évidence qu'ils avaient besoin d'alliés pour bénéficier d'un minimum de consensus international en leur faveur. L'administration Bush a donc décidé de resserrer les liens avec les alliés européens, mais sans être disposée pour autant à pratiquer davantage le dialogue et la concertation. La solution imaginée par l'administration Bush pour bénéficier d'un plus large soutien à l'avenir est de convertir l'Europe et sa population à l'idéologie et aux valeurs des néo-conservateurs américains ou libéraux fascistes, et en favorisant la prise du pouvoir par des leaders acquis à cette idéologie.

Comme le président américain George Bush, le candidat à la présidentielle Nicolas Sarkozy, soutenu par le lobby militaro-industrio-médiatique français (Lagardère propriétaire de Le Monde, Dassault du Figaro et Bouygues de TF1), s’était imaginé que les mous et les incultes étant majoritaires parmi les électeurs, celui qui peut réunir leurs suffrages est assuré d'être élu. Pour obtenir l'adhésion de cette majorité d’imbéciles utiles (le qualificatif est de Staline), les idées simples sont plus efficaces que les arguments complexes. Avec des slogans douteux (« Travailler plus pour gagner plus », « Liquider l’héritage de mai 68 »), il est parvenu à s’imposer sans pour autant proposer un programme clair et précis.

Sarkozy utilise les mêmes méthodes de propagande et de manipulation que Bush : instrumentalisation de la peur, populisme, discours basés sur un nombre très réduit d'idées simples mais martelées des centaines de fois, conformément au principe énoncé par Goebbels, ministre de la propagande d'Hitler :
« Répétez un mensonge assez fort et assez longtemps et les gens le croiront ».

Lorsque Sarkozy aura abattu toutes ses cartes démagogiques, des observateurs prédisent qu’il prônera, comme Bush, une politique étrangère basée sur la guerre. En fait, on constate que le président Sarkozy défend les mêmes orientations politiques que George W. Bush, celles du libéral fascisme : augmentation de la dette publique, faiblesse monétaire, réduction des libertés au nom de la sécurité, accroissement de la répression policière, exaltation du patriotisme, communautarisme et discrimination positive, ultra-libéralisme économique, et retour de la religion dans la politique. C’est sans doute ce retour de la religion dans la sphère publique qui est sans doute le plus à craindre, caractérisé par un net appel à l’irrationnel.

Pourquoi un tel pessimisme ? Comme Bush, Nicolas Sarkozy a une vision du monde totalement binaire, dans laquelle les choses ne peuvent être que noires ou blanches, bonnes ou mauvaises. Cette logique ne laisse aucune place au dialogue ou à la concertation, toute opposition étant définie comme représentant le mal. On a vu lors des dernières négociations avec les salariés que les projets étaient ficelés avant la négociation.

Que montre le parcours de Sarkozy ? Lorsqu’il était ministre de l’Intérieur pour lutter contre l'insécurité, l’avocat hongrois a choisi la solution la plus simple : renforcer au maximum la répression, en instituant la tolérance zéro, en équipant massivement les policiers de voitures rapides et de flash-balls, mais en ignorant les conséquences telles que la transformation de ces policiers en cow-boys au comportement fasciste, l'augmentation des violences policières et le sentiment de révolte des catégories visées par un harcèlement policier continuel. Ce sentiment d'être méprisé a conduit ces catégories à n'avoir plus aucun respect vis à vis des autres et de la société. Sarkozy a donc sapé les bases de la démocratie libérale telles que les posaient Tocqueville.

Le résultat de la politique de Sarkozy a finalement été une augmentation sans précédent des violences aux personnes. Le harcèlement policier a également créé une situation explosive dans les banlieues, à laquelle Sarkozy à ajouté l'étincelle par ses propos irresponsables et stupides (le karscher et les racailles). Ces propos, conjugués à la mort de deux jeunes innocents qui tentaient d'échapper à des policiers équipés de flash-balls, ont déclenché une insurrection des banlieues pendant 5 semaines en 2005. Nicolas Sarkozy a augmenté l'insécurité qu'il prétendait réduire, avec une hausse de 20% des violences aux personnes entre 2002 et 2006. Cette hausse a atteint 70% dans certains départements.

Autre accord entre les conspirateurs aux USA et nos joyeux industriels de la mort et de la ruine : la visite de Khadafi. Les médias affirment tous que le dictateur a roulé Sarkozy dans la farine ... avec ses 20 milliards d'Euros et son projet "jahmahiriyen". Le projet de Jamahiriya est en fait instrumentalisé par les USA pour contrer la politique chinoise en Afrique, et ici avec le concours de la France. Le congrès américain s’opposant à toute relation avec le régime libyen, les conspirateurs de la haute finance ont eu l’idée d’utiliser la France d’une part pour s’assurer que ce projet échouerait au final et qu’avec elle prendrait fin l’influence française en Afrique, et d’autre part afin de mettre la main sur les 20 milliards de devises de la réserve bancaire libyenne. Tout cela est à mourir de rire ou de pleurs. Je n'ai pas lu ou entendu depuis une semaine un seul commentaire sur ce thème, les journalistes sont soit des imbéciles (au sens étymologique), soit des vendus.

Une éventuelle alternative musulmane au gouvernement mondial, projet qui a joué sur ses deux golems, capitaliste et marxiste, explique finalement la manière négative dont l’Islam est présenté en Occident. Le 9/11 est un monstrueux mensonge des mêmes criminels, qui font danser le monde depuis plus de 100 ans. Ils présentent l'Islam comme un monstre, très bien, je me ferai musulman ...

Longue hyperbole.
Dans un premier temps je soutiendrais Mediapart, pour ma conversion à l'Islam j'attendrais de voir ...

bravo Guillaume et courage, car si la France à la moindre chose à se reprocher, il n'est pas sorti de l'auberge !
Laurent

J'ai lu avec un plaisir indicible le dernier ouvrage de Jacqueline de Romilly :
Actualité de la démocratie athénienne : La démocratie d'aujourd'hui expliquée par une grande helléniste. Entretiens de Jacqueline de Romilly avec Fabrice Amedeo

Dans cet ouvrage, qui devrait être déposé dans le berceau de chaque enfant qui naît, une phrase a retenu mon attention :
« La Loi protège le citoyen, le citoyen protège la Loi »

Que penser alors du chantage exercé par le substitut du procureur de la République lorsqu'il menace ce journaliste de le mettre en détention s'il ne collabore pas en dévoilant ses sources ?
Bien que je ne sois pas du tout en accord avec les positions de monsieur Dasquié, je suis outré de ce genre de procédé. Non seulement il n'a pas été protégé par la Loi, mais pire encore c'est l'homme chargé de la représenter qui l'a bafouée.

Sommes-nous encore en démocratie ?
Rejoindrions-nous les « démocraties » chinoises ou russes ?
Quelle déchéance pour le « pays des droits de l'homme » !…

Pourquoi ce journaliste a-t-il accepté de parler sans la présence de son avocat à des agents de la DST ?
A-t-il demandé la carte des 6 policiers avant de les faire entrer chez lui à 8h30 du matin ?
Pourquoi les a-t-il fait entrer à son domicile ?
Pourquoi n'a-t-il pas immédiatement de chez lui appelé son avocat ?
Pourquoi a-t-il accepté de transmettre les documents même s'il travaille dans la transparence ?
Pourquoi les documents étaient-ils tous près de son domicile et non pas dans un local commercial connu pour être un lieu journalistique ?
Pourquoi un journaliste qui enquête sur des thèmes aussi sensibles s'est comporté comme un débutant et un naïf ?
Quelle est la différence entre une garde-à-vue dans un commissariat et la "retenue" de 36 heures dont il a fait l'objet dans une geole par la DST ?
Pourquoi n'apprend-on seulement son travail de journalisme d'investigation dans ce domaine qu'une fois qu'il a été arrêté ?
Que s'est-il passé pour ces enfants pendant la présence des 6 policiers en civil à son domicile ?
Qui est son avocat aujourd'hui ?
La profession comment est-elle solidaire de ce journaliste aujourd'hui et comment le sera-t-elle demain ?
De quelles pressions les policiers eux-mêmes sont-ils les objets ?

très bonnes questions.

Bonjour,

Le fait qu'un journaliste d'investigation se penche sur les attentas du 11 septembre et sur la défaillance gravissime des services de sécurité US, et ce plusieurs années après les événements témoigne de la pauvreté d'information des citoyens français et ne m'étonne pas.
A l'évidence c'est contraire à l'idée de démocratie.

Je ne connais pas les détails de son interpellation et des faits qui lui sont reprochés, donc il est difficile de se prononcer sur cette affaire.
Mais plusieurs questions me viennent à l'esprit.

Tout d'abord, pourquoi les médias traditionnels, si prompts à défendre leur confrère, n'ont pas relaté cette information majeure ? Pourquoi ne défendent-elles pas
leur confrère ? Pourquoi ne diffusent-elles pas les travaux de M. Dasquié ?

Ensuite, pourquoi les autorités françaises le pourchassent-elles ? Pourquoi ont-elles confisqué des
documents majeurs sur des faits majeurs ?

En répondant à ces questions, d'autres questions viendront, notamment sur les faits du 11 septembre : leur origine et leur déroulement, leurs auteurs, et peut-être les responsables de ces auteurs.

Comme mon ami a souvent l'habitude de le dire : poser de bonnes questions c'est déjà avoir une moitié de réponse.

Il m'apparaît primordial que les enquêtes de M. Dasquié soient diffusées, notamment sur internet.

Abdelkader.

Ce que je trouve dangereux dans cette affaire, c'est qu'on risque de réagir en reprochant à Mr Dasquié ses faiblesses en oubliant que, d'une part, le superjournaliste qui ne fait jamais d'erreur n'existe pas, même s'il nous plaît de l'imaginer, et que, d'autre part, faire des erreurs ou avoir eu peur n'enlève rien à la gravité de ce que ce jeune journaliste a subi.
Surtout ne pas opposer les faiblesses d'un journaliste, mêmes si elles paraissent grandes, à l'excès de force utilisé par notre Etat contre une loi fondamentale pour notre liberté et, pour ce cas précis, un être humain.
Nous nous tromperions de sujet et nous y perdrions doublement.

Les prédateurs commencent toujours par attaquer les plus faibles. Après vient le tour des autres.

Je suis bien d'accord avec vous !

Jeune ou vieux, faible ou puissant, c'est ce qu'il a subi (et tout ce que cela signifie !), qui est inquiétant, et qu'il faut dénoncer.

Un autre débat a semble-t-il été âpre en d'autres lieux, dénonçant la position "géopolitique" de Dasquié... en opposition à Messyan...

Qu'il y ait débat sur la manière de traiter l'info, et sur les opinions, c'est sain, et c'est bien le moins !

Mais qu'est-ce qui peut justifier les pressions faites à ce journaliste ?
Le secret-défense 6 ans après ?

Il est vrai qu'il n'est pas encore levé sur des affaires bien plus anciennes !

Note: je réagis bien tard, mais n'ai découvert cet article que ce matin, et en parle ici: Affaire Dasquié… suite - la position d’Edwy Plenel , après 2 autres posts consacrés au sujet...

Bonne année !

L'ouverture de Mediapart sur "l'affaire Dasquié" est exemplaire du verrouillage de l'information en France (mais aussi en Europe); l'examen critique de la thèse officielle concernant le 11 septembre est en effet largement plus avancé aux États-Unis. Cette entrée en matière n'est pas sans risque, car la simple volonté d'y voir clair permettra de railler Mediapart comme pendant aristocratique d'un " on nous cache tout" populiste. Dans sa réponse à Arno Mansoury, Edwy Plenel, après avoir rappelé (dans son article) que "En politique comme en famille, les secrets étouffés ou refoulés se vengent : dépression, névrose, hystérie" ne manque pas d'ajouter que la réalité à propos du 11 septembre va bien au-delà de ce qu'à déjà révélé Commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis .

À propos du 11 septembre, il y a quelques mois déjà, Paul Jorion avait rappelé les conditions formelles par lesquelles le modèle "Anella" (IA) permettait l'émergence de thèses "complotistes" http://www.pauljorion.com/blog/?p=179. La situation française est à double emboîtement, non seulement les intellectuels se sont tenus aux thèses officielles concernant le 11 septembre, mais ils ont de plus gardé le silence sur le déferlement des critiques de la thèse officielle. Je crois ne pas m'avancer en disant que le conformisme de l'intelligentsia française dans cette phase de son histoire sera à expliquer, la structure la presse n'explique pas tout, certes elle ne facilite pas les choses.

J'avoue que les questions posées par "malpaso" me mettent mal à l'aise ; je préférerais que "malpaso" énonce ses hypothèses à propos de l'attitude de Dasquié plutôt que de nous en faire porter la charge. Lancer des suppositions implicites c'est se poser au coeur d'un secret, et comme le rappelle Jorion, tenir séparé une partie de l'information,- celle qui justement lui permet de poser ces questions - c'est mettre le lecteur en état de lobotomie et le préparer à des conclusions à l'emporte-pièce.

Ps. le dossier 11 septembre est embrouillé, complexe, il m'a fallu deux semaines, à temps plein, avant d'avoir un premier avis; c'est la rançon d'avoir laissé filer l'affaire trop longtemps...

JLM

Si on me le permet, je trouve cet article un brin excessif.

A l'heure où beaucoup doutent de l'intégrité de la presse, dénoncent les connivences, réelles ou supposées, entre le journaliste et le politique, c'est avec un réel bonheur que je constate qu'un grand quotidien peut se permettre de publier cette enquête explosive de Dasquié. Ce qui montre qu'en France, et contrairement à votre titre, Edwy Plenel, l'Etat ne piétine pas la liberté d'informer. Par contre, ce qui est essentiel à l'Etat, quel qu'il soit, à toute époque et en tout lieu, c'est une part de secret: même Platon avait fondé sa constitution sur le mythe, et ceci avant même de définir son régime politique. Ce qui laisserait à penser que le secret d'Etat n'est pas antidémocratique puisque se situant au-delà de la démocratie.

J'ajouterai qu'il n'y a eu dans cette histoire, à ma connaissance en tous cas, aucune illégalité. Mais jeux de pouvoir. Le pouvoir médiatique contre le pouvoir politique. C'est la pression exercée sur un journaliste qui cette fois-ci a été la plus forte. Il suffit d'évoquer le nom de Pierre Bérégovoy pour rappeler à tous que le pouvoir médiatique n'est pas, lui non plus, exempt de dérives insupportables.

Mais la bonne santé d'une démocratie se situe sans aucun doute à la fois dans un Etat fort, capable de défendre ses intérêts, et un journalisme courageux, capable de se constituer en contre-pouvoir. Nous avons eu ici les deux. Je comprends le sentiment d'humiliation que ressent Guillaume Dasquié, je pense honnêtement que, néanmoins, (et il a dit lui-même chez Amar) il a fait un travail de journaliste qui fait honneur à sa profession.

Le drame serait que dans cette (petite) défaite, cela soit son envie de se battre qui disparaisse...

@ Franade

donc : RAS , "business as usual"

Message bien reçu!

Cordialement

Cher JLM, nous avons là affaire à un journaliste qui a eu accès à des documents classés secret défense. Vous vous attendiez à ce que l'Etat ne réagisse pas, ne cherche pas par tous les moyens (et je répète que nous sommes restés dans le cadre de la loi) à savoir qui, dans ses services, est à la source de ces fuites ? Il n'y a pas des gentils d'un côté et des méchants de l'autre dans cette histoire, mais que des individus qui tentent de faire leur boulot au mieux.

Cher Franade,

Une partie de la réponse à votre commentaire se trouve dans ma réponse (au-dessus) à l'énigmatique Crubine.

Mais votre réaction appelle un débat plus essentiel. Un peu comme la justice idéale, vous tenez une balance avec des plateaux en équilibre et à égalité qui seraient ceux du pouvoir d'Etat et du contre-pouvoir journalistique. C'est ici que nos chemins diffèrent, et cela appelerait une longue discussion.

De mon point de vue (discutable, forcément), notre culture politique française a par trop tendance à identifier la politique à l'Etat (et donc à son chef) plutôt qu'à la délibération (et donc à ses assemblées). Le journalisme démocratique devrait être du côté de ces dernières, de leurs discussions et de leurs confrontations, plutôt que du côté d'une vision finalement assez sommaire du pouvoir et de la politique qui n'est autre, si on y réfléchit bien, que le "Grand Un" de la "servitude volontaire" déjà entrevu par La Boétie.

Grand Un ? Soit l'Etat, la Nation, le Parti, la classe, l'intérêt supérieur, etc. Or la démocratie, et l'humanité a encore un long chemin à faire de ce point de vue, c'est l'invention du collectif par l'individu, c'est le droit de tous par la liberté de chacun. Le journalisme trouve ici sa légitimité et, s'il est au rendez-vous de la rigueur, sa nécessité. Or, vous le savez bien, le combat est inégal. Car les puissances économiques et les oligarchies financières qui, actuellement, s'acharnent à réduire son autonomie sont toujours du côté de l'Etat (dans la mesure où il sert leurs intérêts, et c'est aujourd'hui plutôt la tendance).

La meilleure preuve de l'inégalité de ce combat que vous avez la naïveté de croire loyal, c'est que l'Etat, en l'espèce, n'a pas contre-attaqué sur le terrain du droit de la presse, mais sur celui du secret, entendu comme intérêt national, laissant donc entendre que le journaliste mis en cause n'en était pas un, mais plutôt un traître, un espion, bref un ennemi plutôt qu'un adversaire.

Dans cette lutte entre l'information, fonction du journalisme, et l'opacité nécessaire à l'Etat, je ne peux, cher Edwy Plenel, et je ne veux, en tant que démocrate, en tant que citoyen, prendre part pour l'un ou l'autre des adversaires tant ils me semblent tous deux fondamentaux à la démocratie, à la République que je chéris.

Vous dites que ce combat n'est pas loyal. Il ne le serait effectivement pas si les journalistes étaient seuls face au monstre étatique aux tentacules totalitaires, si le peuple n'était pas prêt à les défendre lorsque c'est nécessaire.

Si l'invention du collectif revient à l'individu alors elle passe aussi par le journaliste. Inventez un collectif grâce à MédiaPart, et si le peuple arrive, dans sa majorité, à s'y reconnaître, à y adhérer, le journaliste que vous êtes ne se sentira plus jamais seul.

Pas mal de gens se demandent pourquoi ce journaliste n'a pas su résister! Je trouve que le fait meme qu'on se pose la question prouve qu'on est sur une planche tres glissante.
La dictature douce est bien là.

Dès que j'ai su que le projet Plenel devenait réalité, je me suis abonné, sans réfléchir, pour un an.
Depuis mon départ du monde, après la déflagration Péancohen,je suis resté défiant à l'égard d'Edwy, qui a joué très longtemps après, trop, le rôle qu'il s'attribue, un peu facilement de bouc lié.
Sa réthorique est habile, structurée, son argumentaire difficile à contredire, et pourtant, il me manque un peu de quelque chose, ôtez-moi un doûte, qui me permettrait de retrouver une confiance totale.
Son actuel engagement en faveur de Dasquié, et plus généralement en faveur de la protection des sources du journaliste, ne devrait pas l'éxonérer de mettre son point de vue en perspective, comme vient de le faire @si.
Je défends Dasquié et son travail, me suis insurgé contre les méthodes policières utilisées, mais j'aurais aimé qu'Edwy ne fasse l'impasse sur la face cachée, de comment obtenir des infos très particulières.Car je suis curieux de savoir le texte et son contexte, le on et les offs.Votre crédit passera par le dévoilement de ces interstices qui n'apparaissent pas dans les dépêches d'agence.
Cher Edwy Plenel, Laurent Mauduit , François Bonnet et les autres, votre crédibilitée est à construire dans ce nouveau média, où les états de service et l'argent sont un des moyens pour avoir la liberté de vivre, pour survivre, il vous faudra qualité et originalité. Votre défi est immense, et si à l'impossible nul n'est tenu, faites que votre coup de dés abolira le hasard. Très cordialement Crubine

Cher ou chère anonyme,

Puisque vous vous adressez à nous nommément, en invoquant votre propre passage dans le journal où François, Laurent et moi nous sommes connus, pourquoi ne pas assumer votre propre identité ? Cela permettrait un débat plus clair et plus franc, moins à l'aveugle et sans pensées masquées.

Par ailleurs, sur l'affaire Dasquié, je répète qu'au-delà des jugements ou appréciations sur la ou les personnes, leurs défauts ou leurs qualités, leur réputation ou leur image, dont notre profession est immensément friande, ce qui m'importe ce sont les principes qui, à cette occasion, ont été bafoués.

Quand une injustice est commise, c'est, me semble-t-il, la redoubler et la renforcer que de souligner combien la victime ne serait pas forcément recommandable, pas séduisante, pas aimable, pas fréquentable, etc. Est-ce que, vraiment, dans cette affaire, la question à débattre, ce sont les méthodes de travail du journaliste Dasquié (qui, en l'occurence, ne sont pas mises en cause par la justice puisqu'il est poursuivi hors du champ du droit de la presse) ou les violations par l'Etat de principes fondamentaux pour nos libertés (pas seulement celles des journalistes, mais notre droit collectif à une information indépendante) ?

Tout se résume à cela : les documents publiés par "Le Monde" sous la signature de Dasquié (étant entendu que j'aurais trouvé plus pertinent qu'ils le soient par un enquêteur membre de la rédaction de ce quotidien) devaient-ils l'être ou non ? Etaient-ils utiles et nécessaires à notre information de citoyen libres, autonomes et responsables ? N'auraient-ils pas dû être révélés bien plus tôt par des parlementaires mandatés pour contrôler le secret d'Etat et les services qu'il abrite ? C'est à ces questions que mon article s'efforce de répondre clairement.

Bonne nuit, cher ou chère Crubine et dans l'attente impatiente de votre "coming out" !

quel courage de journaliste vous avez des leçons à recevoir de la part Dasquié !!
pourquoi ne réglez vous pas vos comptes directement avec les interlocuteurs concernés je me réfère uniquement à votre réaction "encore une débandade et de 2 !!""

Certainement, la crédibilité de E. P. reste à être reconstruite, car lorsqu'on "scelle la paix" avec M. Pasqua et son "empire françafricain", on ne peut être crédible. Encore plus aujourd'hui lorsqu'on évoque le soutien d'une ex candidate à la présidence de la République, qui, en rien, n'aurait ébranlé la Françafrique. Et l'aurait même consolidée... Beaucoup trop tôt pour se fier, donc...

Jean-Louis Legalery
Cette information, hélas unique puisque le reste de la presse française reste confortablement et obséquieusement aux ordres, confirme que le projet initié par Edwy Plenel, pour qui j'ai une grande admiration en raison de sa conception saine et démocratique du journalisme, est à la fois exaltant et rassurant, alors que la vie quotidienne dans l'actuelle monarchie républicaine l'est de moins en moins. Actuellement les rares informations claires et objectives sur la politique intérieure française on les trouve dans la presse britannique, et, en particulier, dans le Guardian et l'Independent. La seule période véritablement journalistique du journal Le Monde a été celle où le quotidien a été dirigé par Edwy Plenel. C'est la raison pour laquelle je me réjouis d'avoir rejoint MediaPart en m'abonnant.

Bravo pour cet article M.Plenel. Dasquié mérite d'être défendu et certains de ces "confrères" préfèrent chicaner en écrivant que non décidément tout cela est plus compliqué que ça en a l'air (pour ne pas le citer cf le site "arrêt sur image").
Une petite reserve : il me semble qu'à une certaine époque vous n'avez pas été trés tendre avec D. Robert au sujet de l'affaire Cleastream. Pour moi Dasquié et Robert c'est un peu le même combat.
Mais il n'empêche : ce soir je pense que vous avez gagné un futur nouvel abonné. Donc à bientôt.

Mais enfin pourquoi M. Dasquié a-t-il craqué? Plusieurs commentaires posent la question et point même d'esquisse de réponse... Ne lui suffisait-il pas d'attendre bien sagement qu'un proche ou un collègue s'inquiète de son absence? Nous ne sommes pas à Guantanamo... Cet article 109 me semble encore bon pour le service, non? Il y a là un mystère qui m'échappe. Ce ne sont pas quelques heures de détention qui peuvent avoir raison du fruit d'un travail professionnel de longue haleine... Soit M. Dasquié n'est pas un journaliste d'investigation, ce qui ne semble pas étre le cas au lu de ses états de service avec Le Monde, soit il en est un, et la maitrise de ses droits et de son silence doivent fait partie de son bagage professionnel... De quelle nature furent les intimidations qu'il a subies? Physiques? Familiales? Morales? Financières? Professionnelles? Pénales? Matrimoniales? Un faux pas antérieur vite convoqué sur l'autel de la lâcheté? Un chantage affectif? Ah, M. Dasquié, si vous pouviez nous aider! Faute de quoi je me contenterai de n'imaginer que le pire, indistinct et froid, qui vous laisse seul à jamais... et dont je n'ai aucune idée.

Hello,

Dossier très utile, donc intéressant, qui complète judicieusement d’autres informations. Instrument critique. Bref, le chaînon manquant: les motivations de la C.I.A., etc.., les motivations politiques américaines. Mais, finalement, un belle complicité entre les deux (services secrets et pouvoir politique) pour permettre aux G.I’s de remettre le pied en Asie et pour se payer son pétrole.
Il faut ce qu’il faut. Difficile à faire sans afféterie.
Que Dasquié ait pris peur, personnellement, je le comprends. C’est que le conditionnement ne commence pas au moment de l’arrivée chez lui des inspecteurs de la D.S.T., mais bien avant, qu’il est constant. Lorsque la menace se produit, qu’on est accusé de crime contre l’état, de violation du secret d’état, que sais-je, l’adversaire, ce n’est pas tellement l’accusateur direct, la police secrète, qui se contente elle d’enfoncer des portes ouvertes, mais plutôt l’ambiance elle-même chaleureuse du foyer qui ne comprend pas, pas bien, qui n’imagine pas qu’il s’agit parfois de dire non, de tenir tête, même contre cette odieuse machine du pouvoir, qui n’en fait jamais qu’à sa tête. Amis, famille, gens qui vous demandent toujours à quoi bon, qui vous supplient de ne pas en faire trop? Ou qui ne savent jamais où tu es! De là à ne pas compter dessus alors pour le dire quand on disparaît! C’est qu’il y a des cas où on ne revient pas d’un petit voyage chez les agents secrets. Quand même! Il y a la fatigue, les pressions, les petites phrases entendues tous les jours, la sorte d’état d’hypnose qu’elles entretiennent! La sensation qu’il n’y a rien, absolument rien derrière.
Oui, il aurait fallu dire aux U.S.A: non pas de ça! Pas de guerre pour une raison pareille! Ça ne va pas. Mais ce qu’il faut dire, c’est que ça arrange tout le monde de la fermer, si ça peut prolonger un peu la manne pétrolière, vivre encore pendant quelques années dans l’insouciance, autorisée par le fait que les pauvres touchent le R.M.I.. Il y a tant de gens d’accord. Pour que Total continue à financer la junte birmane!
Mettre un peu d'ordre dans ses affaires, dans ces conditions, cause parfois tellement de dégâts.
J'en suis à ma énième compagne, pas campagne! Et ce ne sont pas des nymphettes.

Bon courage à vous!

Amicalement,

Adrien Du Katanga

Bonjour,

J'ai été très ému par votre intervention dimanche dernier sur la 5.
Allez courage, vous avez fait votre job jusqu'à la limite de vos ressources, vous n'avez rien à vous reprocher.
C'est un signe fort de la part de nos gouvernants qui confortent encore plus l'idée que la liberté d'informer, le journalisme sont en danger.
La question c'est comment arrêter cette dérive, il faut vraiment que les journalistes s'interrogent aussi sur leur métier !! d'où mon adhésion à ce site, il est en tant de retrouver une ligne éditoriale digne du journalisme français.

Je ne sais pas si le secret défense justifiait ou non la garde avue de guillaume Dasquié .pour des faits qui remonte a 6 ans ou si le but était de cacher que des fonctionnaires ou des politiques avaient merdé à cette époque...
Par contre je suis un peu gêné par le début de votre article :
"Mardi soir 4 décembre, je recevais sur mon portable un appel téléphonique du journaliste Guillaume Dasquié. C’était pour me confirmer son envie de rejoindre le projet MediaPart qui bénéficierait ainsi de son expérience d’enquêteur indépendant dans le monde du secret d’État. Le lendemain matin, il était interpellé à son domicile par cinq policiers de la Direction de la surveillance du territoire (DST). Au terme d’une longue perquisition, conclue par la saisie d’une partie de sa documentation personnelle, ils l’emmenaient au siège du contre-espionnage où il fut placé en garde à vue, durant une trentaine d’heures. Libéré jeudi soir 6 décembre, il est depuis mis en examen pour « compromission du secret de la défense » et placé sous contrôle judiciaire."
qui laisse entendre que c'est parce qu'il vous avait téléphoné que G Dasquié était mis en garde a vue...
Je n'aime guère ce genre de présentation d'un sujet un peu dans le style 'libération' ou 'le monde’.
Cependant votre projet me séduit et je m'abonne.
MAIS attention comme le dit Dasquié lui même dans l'interview que vous mettez en ligne : Il ne faut pas tomber dans la théorie du complot en voulant prouver à tous prix : ce travers que peuvent avoir certains avocats ou juges d'instruction, existe aussi chez les journalistes.
(Exemples récents de ces dernières années : Accusation contre Dominique Baudis, Affaire Outreau, Affaire Clearstream, Inénarrable Bruno Rebelle, Arche des zozos...)
Le problème actuellement c'est que beaucoup d'éditorialistes s'emballent parfois sur un dépêche d'agence de presse qui sont de moins en moins nombreuses ou des tentatives de manipulations médiatiques par des mégalomanes en mal de sensationnalisme ou de publicité gratuite , reprises a l'envie par la presse écrite et leurs herzatzs sur internet
Difficile de trouver un bon équilibre sans tomber dans le syndrome du Canard Enchainé:
Le coup du refus de communiquer les sources a la police ou au public peut aussi masquer l'absence de sources voire une désinformation volontaire : Bruno REBELLE et Greenpeace par exemple.
Est’ il normal que le disque dur du General Rondot soit réquisitionné par le juge en charge de Clearstream et que Villepin ait passé bientôt autant d'heure dans le cabinet de ce juge que Dasquié ?
Daniel Schneidermann que je crois Edwy Penel a bien connu au "Monde" :-)
est un bon exemple : L’émission à la télé (Arrêt sur Image) qui me paraissait intéressante a été supprimée : Les dernières interventions que j'ai lu sur le site internet d'arrêt sur image sont nulles : il ait trop aigri et a pété les plombs.
Au fait sur ce site sur lequel je viens de jeter un coup d'œil il y a une intervention de Guillaume Dasquié reprise de l'émission de France 5 du 8 décembre de Paul Amar...suivi d'un long article signé d'un certain 'Dan Israël' où j'ai bien l'impression (car c'est très brouillon) qu'il casse plutôt Guillaume Dasquié...plutôt que de s'intéresser au fond de l'affaire...
Toujours du règlement de compte avec 'Le monde' ?
J'espère que vous aurez des concurrents car je crois que la liberté de se faire une opinion passe par la VRAI multiplicité des sources...
Bonne Chance

PS en forme de clin d'œil : Où en est l'enquête sur l'assassinat de Kennedy ?

je me permets de réagir à votre commentaire car j'espère que ce site ne dérivera pas vers une débandade de réactions comme la vôtre me référant au début de votre texte.
Si on commence ainsi je pense que le but recherché par le site ne sera pas atteint, respectons la ligne éditoriale, je vous invite à vous référer au projet.
Ne le prenez pas mal, j'espère ne pas vous irriter avec ma réaction ce n'est pas le but et je n'interviens pas au nom du site mais juste en mon nom.
Amicalement
smile pour photo lol

Bonjour,

Dans le genre "défendons la liberté d'informer", voici une autre affaire qui se profile : http://www.datingwatch.org/2007/12/13/laffaire-datingwatch-ils-en-parlen...
où ce n'est pas un journaliste qui pâtit les abus de l'appareil d'état, mais un blogueur assigné en justice par une société plus grosse que lui.
Cette tendance procédurière très franco-française est véritablement inquiétante, tant pour la liberté d'expression que pour la liberté tout court...
Jean-Marie Le Ray

LE HEROS DU JOUR
Je suis choquée moi aussi de la présentation faite de ce jeune - trop jeune ? - journaliste par Plenel : l'histoire du coup de fil la veille de sa garde à vue, c'est complaisant.
Par ailleurs, les larmes de ce jeune journaliste sur le plateau de l'émission Vu et Corrigé, émouvantes, m'ont étonnée : son manque de self control laisse à penser qu'il a agi sans prendre le recul nécessaire.
Les journalistes des pays démocratiques oublient parfois qu'ils sont armés.
L'Etat et son secret défense, ce n'est certainement pas une plaisanterie d'un autre âge.
L'Etat n'est pas un enfant de choeur, il faut être solide pour s'y attaquer.
Le juge Borel, le rainbow-warrior, etc.. etc.. les exemples ne manquent pas.
Il arrive aussi parfois que des drames surgissent à cause de journalistes.
Ce n'est pas rendre service à G. Dasquié que de le considérer comme une victime : ce sont les risques du métier.

Un travail journalistique ou universitaire intéressant serait de montrer comment la classe intellectuelle française a constamment servi de chambre d'écho aux industriels de l'armement, main armée de la banque internationale. Du 2 décembre à ce jour, les financiers et leurs serviteurs ont marché main dans main ; parce que les premiers payaient les seconds et que la bouche ne mord jamais la main qui la nourrit.
Quant aux services de renseignement, ils sont le plus souvent la seule continuité en matière de politique étrangère ; au gré des "services rendus" des débuts de quinquennat aux choix plus "personnels" des vieux tigres sur la fin. Les dirigeants ou les simples employés de ces services ont des vues personnelles et des contraintes, qui ne rendent pas leur place très enviable. Je les salue parce que la majorité est au service sincère de la nation. Ce qui est bon à savoir, et cela vaut aussi pour la CIA, le FBI ou les employés des grands organismes internationaux, c'est que les salariés ordinaires, qui font le boulot et ne savent rien de la conspiration Rothschild/Rockefeller/Warburg/Morgan, sont les garants des trop grands dérapages et de l'intérêt public.
Oui la France savait et elle avait dit non aux attentats et à la guerre en Irak au service du New World Order mais la petite leçon d'Haarp de décembre 1999 a bien obligé les socialistes à revoir leur stratégie face aux USA. L'exemple de la Corée du Nord montre qu'une petite catastrophe climatique est bien plus pertinente que n'importe quelle bombe nucléaire obsolète.
Oui, les services de renseignements savaient, oui M. Jospin et Sarkozy (encore que) and co savaient ... évidemment. Mais que faire, dire comme Louis Michel, l'homme politique belge, toute la vérité sur Haarp, le NWO et la conspiration, comme il l'a fait sur RTL TVI en 2001, ou continuer à mentir au peuple ?
Il est normal que ce journaliste soit interrogé sur par la DGSE, que croyez-vous, que l'information n'est pas dangereuse en soi ?
Je ne justifie rien, je me demande juste quand les peuples tireront les conséquences de ce que nous sommes nombreux à savoir et qui commence en 1907 avec la création de la FED.
Bonne chance pour votre journal, je vais m'abonner évidemment. Jusqu'au moment où soit vous rentrerez dans le rang, soit vous vous ferez racheter. Pour mémoire : Vivendi a détruit Canal+, Rotshchild a anesthésié Libération, et les industries de l'armement se sont partagés Le Monde et le Figaro.
Notre ami écrit : "l’histoire d’un journaliste qui sert la démocratie ". C'est bien là le problème, relis donc La République de Platon. Tu veux la démocratie ? Tu l'as eue brièvement ; c'est maintenant le tour de la tyrannie.
Bonne suite.

Pour information :
Dans La République, Platon décrit comment, une fois la rupture introduite par la disparition de l’empereur, on passe d’un régime politique corrompu à un autre.

Le gouvernement des aristocrates (étymologiquement les meilleurs), est le seul régime parfait ; il correspond à l'idéal du philosophe-roi ou imperator, réunissant pouvoir temporel (rex) et autorité spirituelle (pontifex) entre ses mains, au profit d'une société unie en synarchie (les trois classes collaborent et s'équilibrent sans qu'aucune ne prenne le pouvoir, cf l'oeuvre du frère Guénon ou les ouvrages de St Yves d'Alveydre).

Ce régime parfait est suivi par quatre régimes dégénérés :

- la timocratie, un régime fondé sur la morale et l’éminence intellectuelle comme dans la théocratie pontificale en Europe lors de laquelle l’évêque de Rome s’estime supérieur à l’Empereur en tant que mandataire de Dieu sur Terre ;

- l’oligarchie, un régime fondé sur la propriété terrienne comme dans l’absolutisme royal des Bourbons en France ;

- la démocratie, un régime fondé sur l’égalité, tenu soit par les fabricants comme dans l’idéal franc-maçonnique du capitalisme libéral, soit par la dictature du peuple comme dans les utopies marxistes du socialisme international ;

- la tyrannie, un régime fondé sur le désir et la violence ; ce dernier régime marque la fin de la politique, puisqu'il abolit les lois publiques pour y substituer l’intérêt privé des forts.

David Rockefeller, héritier d’une tyrannique famille de banquiers, décrivait la nature de ce gouvernement nouveau dans une 
Interview à Newsweek de février 1999, marquant l’évincement de la vieille garde de conspirateurs militaristes (commanditaires des deux guerres mondiales et des révolutions russes et chinoises) pour une nouvelle caste de dirigeants "orwelliens" :
« Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l'entité adéquate pour le faire » (vous voulez savoir qui a mis Kennedy au pouvoir puis l'a tué, demandez-le lui, il le sait parfaitement).

Le droit aura subi ce mouvement de déconfiture en France, marquant l’évincement du droit objectif fondé sur la nature des individus et qui est le seul métaphysiquement générateur d’équité et de paix sociale :
- recours des juridictions ecclésiastiques au droit romain, jugé plus éminent ;
- centralisme, administratif et judiciaire, des Valois et des Bourbons autour de leur personne ;
- égalitarisme et socialisation du droit avec le triomphe du libéralisme industriel et marchand ;
- tyrannie des technocrates bruxellois, nommés en coulisse par les grandes multinationales, propriétés des financiers.

Edifiante mais pertinente démonstration. Les chefs d'etats nationaux ne sont que des pions sur un echiquier global dont les parties sont programmées à un niveau supérieur.N'oublions pas aussi de mentionner la complicité de l'oligarchie economique (Ford, General Motors, IBM) et financiere (Prescott Bush, Warburg) US dans le l'effort de guerre nazi, ayant eu pour effet de ruiner puis satelliser l'Europe, redynamiser l'economie américaine paralysée par la crise de 1929 Cependant, il semble nécessaire d'élargir le périmètre de ce gouvernement invisible aux desseins dystopiens au delà de la simple oligarchie financière internationale. Quid des chairmen CEO et autres executifs des big corporations , dont le chiffre d'affaire dépasse les PNB nationaux (cf Microsoft, News Corp, Disney par ex ou Google ? ), quid des "global thinkers" dont certains meme théorisent l'altermondialisation (cf financement Noam Chomsky et Naomi Klein) suivant le principe orwellien de "double pensée". Quels en sont les veritables projets ultimes ?
Hypothéses catastrophistes et dystopiennes :
- Disparition des etats-nations. et des singularités nationales (culture, protectionisme economique)
- Crise economique et financiere généralisée (subprimes, implosion de bulles de croissance comme la Nouvelle Economie ou Chine)
- Sécularisation universelle (extinctions des monotheismes) visant à l'avenement d'une religion unique (cf google maitreya ?)
- Une population réduite de moitié par des catastrophes programmées (guerres, virus, pandémies, réchauffement planétaire global) , controlée et géolocalisable par des technologies de control et de surveillance (cameras,mass media, biometrie, , GPS, RFID, Internet etc).
- Une monnaie unique electronique dont le cours serait déterminé par la banque mondiale
- Une Novlangue (fusion du mandarin et Anglais ?)
Mais ce ne sont que de pures extrapolations, n'est-ce pas ?

a tous ceux qui réagissent fortement contre pasquié je leur répond que j'aurai bien aimé les voir à sa place après 36 heures de garde à vue
faites une infime part de son travail et après on pourra discuter pour toute la bande de donneurs de leçons
smile pour la photo

...

personne n'aimerait passer 36 h en garde a vue....
mais le syndrome de victime contre vilain gendarme est aussi dangereux que l'abus de la censure
la democratie c'est l'equilibre...

"Les excès de la tyrannie ne mènent qu'à la tyrannie mais les excès de la liberté mènent au despotisme"
Chateaubriand (je crois)

Je pense que l'affaire Dasquié est d'abord politique. Il est inimaginable que mr Dasquié ait été inquiété par la nature des documents "Confidentiel Defense" dont personne n'a prétendu qu'elle représentait un problème pour la défense nationale ou l'intérêt du pays. A l'évidence, il s'agit du rappel des incohérences du 11 Septembre, qui n'a sans doute pas plus au Gouvernement Américain et à travers lui au gouvernement de mr Sarkosy, nouvellement en place.

Tout laisse à penser que cette action, des mois après les faits vise à intimider un journaliste et rétablir une "omerta" autour de ces évènements.

J'ose espérer que le site Médiapart, qui se veut indépendant, ne se pliera pas à une quelconque censure.

Philippe Meyer

Excellent commentaire, merci. Maintenant à nous de trouver le moyen de couper les têtes de ces criminels adulés par les masses sans verser de sang. En tant que descendante d'Africains mis en esclavage supposée être libre depuis le 19ème siècle, témoins d'un système d'esclavagisme mental de plus en plus sophistiqué établi par ces oligarchies hautement dangereuses pour le devenir de toutes vies sur Terre et leurs mercenaires, je m'interroge sur la capacité et la volonté de l'humain à se ressaisir de ses pouvoirs individuels, à s'Unir en tant qu'Etres conscients des réalités vécues et d'agir. A tous ceux et celles qui sont pris en otage dans cette course folle vers la déshumanisation de l'humain pour la simple satisfaction de gens gravement malades tels les cinq financiers que vous cités je vous souhaite l'éveil de votre conscience pour pouvoir sortir du ventre de l'illusion.
D'autre part, j'espère que les journalistes de MediaPart sauront véritablement faire bon usage de l'intelligence car effectivement il est temps d'élever le niveau.
Foss!
Et au plaisir de même.

Citation pour rappeler combien la presse occidentale a participé à la liberté de penser :
"Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, Time Magazine et d'autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion depuis presque 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer nos plans pour le monde si nous avions été assujettis à l'exposition publique durant toutes ces années. Mais le monde est maintenant plus sophistiqué et préparé à entrer dans un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d'une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l'autodétermination nationale pratiquée dans les siècles passés."
David Rockefeller
Président et fondateur du Groupe de Bilderberg et de la Commission Trilatérale. Président du CFR.
Propos tenus à la rénion du Groupe de Bilderberg à Baden Baden en 1991

Chère Madame,
Vous n'êtes pas sans ignorer que deux de ces mêmes cinq fous se sont préalablement enrichis dans le trafic des esclaves et des stupéfiants. Le plus gros dealer de la planète est d'ailleurs la CIA, dont la plaque tournante est un Etat américain dont l'ancien gouverneur est Bill Clinton, agent du plus gros narco-trafiquant au monde. Les preuves abondent ... et pas un mot dans les médias français. Faire la une sur une garde à vue par la DGSE, quelle naïveté! Savez-vous que les cinq en questions commanditent assassinats politiques, guerres, génocides en toute impunité. Ils sont les bourreaux de l'humanité depuis au moins 1907 (création FED) lorsque le président américain de l'époque leur a vendu l'Amérique. La classe moyenne est la bête noire de ces types. Regardez ce qu'ils ont fait de l'Afrique ... pillage des ressources, empoisonnement des populations, soutien des pires dictatures, trafic d'armes et de drogue... Nos services de renseignements ne sont pas parfaits, certes mais ils sont encore un rempart contre la volonté de ce gens de créer un gouvernement mondial. Ils savaient pour le 9/11 ... qui ne savaient pas dans les milieux "autorisés" ? Qui a pu gober les énormités comme les avions pilotés par des pilotes incapables, les tours dynamitées, des images informatiques du second crash, l'avion bidon sur le Pentagone et toutes les histoires à dormir debout répétées par nos imbéciles de journalistes en Occident comme les passeports des pirates retrouvés dans les cendres des tours ? Bush père, le fils de l'informaticien créateur des fiches qui envoyèrent des milliers de Juifs dans les fours et financier des nazis, avait appelé de ces vieux en 1991 : a new pearl harbor, une nouvelle manipulation d'opinion pour lancer son programme de New World Order for an American New Century. Un nouvel incendie du Reichtag comme tous les mensonges que l'éducation nationale enfonce dans la tête de nos enfants pour les inviter à mourir pour les marchands de canon et d'esclaves ? Un petit coup d'oeil ici : http://www.syti.net/Topics.html Alors, quel événement, sortir quelques preuves que les services officiels savaient ... bien sûr ils savaient. Nous sommes en guerre et l'agresseur est les USA, dont le système Haarp est la pire arme de destruction massive de tous les temps. De grâce, sortez de vos dîners mondains à Paris, travaillez vos dossiers, il y a une vie après le périphérique. Lorsque la liberté est défendue par des précieuses de salon qui font des drames sur des secrets de coquettes, on a vraiment de quoi être désespéré pour l'avenir ...

"Le monde se divise en trois catégories de gens: un très petit nombre qui fait se produire les événements, un groupe un peu plus important qui veille à leur exécution et les regarde s'accomplir, et enfin une vaste majorité qui ne sait jamais ce qui s'est produit en réalité."
Nicholas Murray Butler
Président de la Pilgrim Society, membre de la Carnegie, membre du CFR (Council on Foreign Relations)

"Le monde est gouverné par des personnages très différents de ce qui est imaginé par ceux qui ne sont pas derrière le rideau."
Benjamin Disraeli
Premier Ministre Britannique de 1874 à 1880

"Le but des Rockefeller et de leurs alliés est de créer un gouvernement mondial unique combinant le Supercapitalisme et le Communisme sous la même bannière, et sous leur contrôle. (...) Est-ce que j'entends par là qu'il s'agit d'une conspiration? Oui, en effet. Je suis convaincu qu'il y a un tel complot, d'envergure internationale, en planification depuis plusieurs générations, et de nature incroyablement maléfique."
Lawrence Patton McDonald
Congressiste américain tué dans l'attaque d'un vol de la Korean Airlines. Message public diffusé en 1976

Hasard ou lien de cause à effet, cette quasi-synchronicité entre la sonnerie du portable d’Edwy Plenel et celle du domicile de Guillaume Dasquié. Evoquer cette réalité a le mérite de soulever la question de la difficulté du travail journalistique à l’heure de la mise en oeuvre de techniques sécuritaires pour tous. Et de situer la question des informations classées « Secret Défense » et du droit au « Secret des Sources » des journalistes dans ce nouveau contexte. Le 16 octobre dernier, la veille de la Journée mondiale du Refus de la Misère, Reporters sans frontières publiait son sixième classement mondial de la Liberté de la Presse. La France arrivait en 31ème position. Bien qu’en contexte de l’« affaire Robert », elle voyait cesser ce recul qui la plaçait en 35ème position en 2006, après avoir perdu vingt-quatre places en cinq ans. L’an prochain, en 2008, le pays de la déclaration des Droits de l’Homme remontera-t-il encore dans ce classement la Liberté de la Presse ? L’« affaire Dasquié » fait planer le doute. Dans notre pays, « on n’emprisonne pas les journalistes ». Et sur le parvis des Libertés et des Droits de l'Homme du Trocadéro, à Paris, la dalle à l’honneur des victimes de la misère jouxte celle en la mémoire des journalistes disparus ou décédés au cours de leur mission. Dans notre pays, l'information est en crise, elle a ses plaques, aussi.

A voir, en lettres gravées sur le parvis des Libertés et des Droits de l'Homme du Trocadéro, à Paris.
La dalle à l’honneur des victimes de la misère :
« Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. Joseph Wresinski. »
Et la dalle en mémoire des journalistes disparus ou décédés au cours de leur mission :
"En hommage aux journalistes et professionnels de l'information, victimes de leur devoir d'informer, disparus ou morts en mission. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme. Article XI de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. 1789."

CS

Oui, c'est un hasard évidemment, comme la révolution de 1789. C'était fans l'air du temps, inexplicable, spontané, populaire, ... la preuve : http://video.google.com/videoplay?docid=-3471566655427096787

Il n'y a de Droit que celui de l'individu. Là où les droits ne sont que ceux de l'état il n'y a pas de Droit. Parmi ceux-ci certains sont fondamentaux : la Liberté, l'exercice effectif du droit à la défense, du contradictoire, de la présomption d'innocence, d'égalité des parties, de séparation entre juge et partie, notamment. Tout dans la culture administrative -donc judiciaire- française convertit ces énoncés en formules verbeuses évidées de leur substance. Le problème de fond de l'affaire Dasquié n'est pas la conception extensive du secret défense, ni même l'article 109 et le journalisme. Si Dasquié n'était pas journaliste, les journalistes ne s'y intéresseraient pas. Mais la réalité liberticide des procédures -par intention, effet ou destination- de la culture et de la psyché des gens qui les appliquent, demeureraient. De cela les journalistes ne parlent jamais. La france n'est pas un état de Droit, c'est un (é) tas de textes. L'adage d'ancien régime "Si veut le roi si fait la loi" persiste au détriment de tout : Droit, droits, égalité, liberté, démocratie. Il ne s'agit pas ici de l'indentité et couleur politique des dirigeants. Et le roi c'est l'administration, c'est-à-dire l'agrégat de gens dont la mentalité est peu ou prou sise entre ancien régime, démocratie populaire et république bananière. Nulle part l'état de Droit n'existe, mais les réalités s'en écartent plus ou moins. Au regard de la réalité du Droit, de la philosophie sous-jacente à sa pratique -c'est-à-dire des effets et portées des procédures-, en france c'est tous les jours Guantanamo. Sur le fond, pas sur la et les formes . Tout le reste ne relève que de la culture du déni. C'est un fruit idéologique et socilologique, mûri en cave jusqu'au pourrissement. C'est celle de connivences entrecroisées, d'échange de complaisances symboliques, voire de petits services réels. Entre journalistes et institutions. Le journalisme à la française va avec l'état à la française, qui va avec le Droit à la française. Tout dans les procédures administratives et judiciaires françaises est conçu pour détruire les gens , le Droit et les droits. Parce que la culture publique est une culture de pouvoir public pas de service public. Mais les gens qui ont le monopole de l'expression publique sont généralement inclus dans un réseau relationnel qui leur permet d'échapper à la loi de la gravité des effets de ce système. Ils n'ont absolument pas conscience de ses nature et effets, ils participent en conséquence de la culture du déni, intentionnellement ou non. Et cette culture assassine. Aujourd'hui un journaliste est touché. Tous les jours des milliers d'innocents, le plus souvent sans les moyens intellectuels et culturels ni les ressources psychiques de faire face à un système n'ayant sur le fond rien à envier au soviétisme, voire au fascisme.