Au Congrès, les divisions du PS sur l'Europe atteignent leur paroxysme

05/02/2008Par

Ce lundi à Versailles, le PS a étalé ses divisions, tout au long d'un Congrès où sénateurs et députés ont majoritairement adopté la révision de la Constitution proposée par le gouvernement, formalité préalable à la ratification du Traité de Lisbonne. Si l’UMP a fait bloc derrière le « Oui » (à quelques exceptions près), les élus socialistes ont tiré à hue et à dia.

 

Alors que le parti prônait l’abstention, pour protester contre le choix présidentiel d’une ratification par voie parlementaire plutôt que par référendum, une minorité de ses représentants a suivi la ligne officielle : seuls 142 élus (sur presque 300) ont respecté la tactique du "ni oui ni non", tandis que 32 se sont exprimés en faveur de la révision constitutionnelle et que 121 ont voté contre. 

C'est un résultat déconcertant, embarrassant pour le PS. Si l’on se penche sur les suffrages des seuls députés, les tablettes révèlent l'ampleur de la pagaille : 93 socialistes se sont abstenus et 91 ont voté contre, alors même que le groupe s’était réuni à l’Assemblée nationale à la mi-janvier pour arrêter sa position et qu’une large majorité avait péniblement tranché en faveur de l’abstention… Pourquoi donc ce rebond du « Non », ces conversions tardives ?

« Visiblement, un certain nombre de collègues ont jugé bon, à la veille des élections municipales, d’écouter leur base !, lance Jean-Luc Mélenchon, sénateur PS, partisan du « Non » à la révision constitutionnelle comme au Traité de Lisbonne, chantre du référendum. Cet hiver, quand il s’agissait d’obtenir l’investiture de Solferino pour les municipales, certains socialistes ont fait profil bas et suivi la consigne. Depuis, ils se sont réveillés, réalisant que la posture de l’abstention était incompréhensible. Sur le terrain, ils veulent être en mesure de dire qu’ils voulaient un référendum et qu’ils ont voté "Non" à Versailles. » 

Au groupe PS, à l’Assemblée nationale, on avance une explication relativement similaire : « A un mois des municipales, certains parlementaires ont souhaité ménager leurs partenaires de l’ex-gauche plurielle, leur donner un gage ». Lundi après-midi, la totalité des élus communistes s’est en effet opposée à la révision constitutionnelle, le député Alain Bocquet réclamant à cor et à cri un référendum, dénonçant à la tribune le « coup de force » du gouvernement : « Pourquoi servir de béquille à l’Europe libérale de Nicolas Sarkozy ? », a-t-il lancé à l’adresse de ses « amis » socialistes. Non sans écho, visiblement.

Dans la soirée, en découvrant le détail des suffrages, les tenants du « Non » ont ainsi pu savourer leur micro-victoire, « pas mécontents », selon l’expression du fabiusien Claude Bartolone. Au téléphone, Jean-Luc Mélenchon s’est tout de même agacé, grognon : « Ca prouve que le « Non » aurait pu gagner, avec le soutien des souverainistes de droite, si la gauche s’était mobilisée, au lieu de se diviser et de laisser le dernier mot à l’UMP ! ». De son côté, Henri Emmanuelli a évoqué une bombe à retardement : « Les « gagnants » vont bientôt réaliser que ce passage en force a laissé des traces. S’ils s’imaginent que l’Europe peut continuer comme ça longtemps, sans les citoyens, ils se trompent. La page ne se tournera pas si facilement ! ».

C’est pourtant l’intention d’une grande part des parlementaires socialistes, interrogés dans les couloirs du château de Versailles : « refermer le livre » (Elisabeth Guigou, abstentionniste) ; « en finir avec une question qui nous a séparés un bon moment » (François Hollande, abstentionniste) ; « boucler cette comédie » (Jack Lang, qui a voté « Oui »). 

Lundi soir, les rangs du PS ont donc poussé un « Ouf ! » de soulagement : « A force de faire le grand écart, je risquais la foulure », a lâché Aurélie Fillipetti, porte-parole du groupe à l’Assemblée. « Quand on me demandait combien il y avait de position sur le Traité au PS, je répondais : "Autant que le Kamasutra"... Fini de rigoler », a également ironisé le strauss-kahnien Jean-Marie Le Guen (abstentionniste). Reste la ratification elle-même du Traité de Lisbonne, programmée mercredi soir au Palais-Bourbon et jeudi au Sénat. Après quoi, les socialistes seront débarrassés.
 

Résultats du scrutin au Congrès (cliquez ici pour le détail):
- votants: 893
- exprimés: 741
- majorité requise: 445 (3/5ème)
- votes pour: 560
- votes contre: 181

Pour prolonger, écoutez les interviews de parlementaires socialistes réalisées à deux pas de l’hémicycle 


Ceux qui ont voté contre la révision constitutionnelle 
:

  • le fabiusien Philippe Martin (député du Gers), pour « aller vers un référendum »  :

  • Arnaud Montebourg (Saône-et-Loire), pour « ne pas lâcher le peuple » :

  • Henri Emmanuelli (Landes), pour honorer « les engagements » de la campagne présidentielle :

Ceux qui ont suivi la consigne d’abstention :
 

  • Aurélie Fillipetti, porte-parole du PS à l’Assemblée et députée de Moselle, pour ne « pas bloquer l’Europe » :

  • Pierre Moscovici (Doubs), orateur du PS au Congrès, pour respecter ses convictions européennes sans non plus « donner un blanc-seing à Nicolas Sarkozy » :

  • le strauss-kahnien Jean-Marie Le Guen (Paris), favorable au Traité de Lisbonne et opposé à l’idée d’un référendum :

  • François Hollande, premier secrétaire du PS (Corrèze), pour « sortir de l’impasse où s’est fourvoyée l’Europe » :

  • Elisabeth Guigou (Seine-Saint-Denis), « pour ne pas faire obstacle au Traité » :

Ceux qui ont préféré le « Oui » :

  • Jack Lang (député du Pas-de-Calais), « décidé à faire prévaloir [ses] convictions sur les considérations tactiques » :

  • Robert Badinter (sénateur des Hauts-de-Seine), venu « voter oui sans aucun état d’âme »  :

Circulez ! Il n'y a rien à discuter !
C'est avant qu'il fallait en parler. Mais les médias, y compris MediaPart, se sont bien gardés d'aborder ce sujet.
Ce n'est pas faute de l'avoir demandé. Mais il doit y avoir au sein de MediaPart, le même problème qu'au PS.

Bonjour Alexos,
Vous avez bien sûr raison: il fallait en parler avant. A MediaPart, cependant, nous n'en sommes qu'au stade du pré-site; l'équipe n'est pas encore au complet, pas tout à fait sur le pied de guerre... Une fois en régime de croisière, nous traiterons de l'Europe, de son rapport aux citoyens, de sa légitimité, etc... C'est dans notre cahier des charges !
Quant à la diversité des opinions au sein de la rédaction, elle existe: c'est une richesse, je crois, et non un handicap...
A bientôt

PRETEXTE
Pour avoir rencontré le week-end dernier des socialistes en région- partisans du non sur toute la ligne -, et constaté leur côté dur de chez dur, j'en viens à penser de plus en plus que cet enjeu est un prétexte, tant leur ligne est irrationelle, et contraire à l'intérêt général. Ils me font penser à l'intégrisme, rien de moins :
quand on sait où une telle posture peut conduire, cela me fait froid dans le dos.

Mais de quel peuple parlons nous, nous tous ? Celui de la starac ? Celui de la gauche oeufs de lompe et droite cassoulet ? Quand je fus dans la rue pour faire crever le CNE et son avorton le CPE (bien avant la vistoire de naposarkon) il n'y avait que des syndiqués et une frange "éduquée" (socialement) de notre société qui se traînait sur le goudron, les autres ne voulant surtout pas s'impliquer, trop risqué, trop dur de bouffer des patates ou de plus pouvoir glouglouter le sans plomb dans l'audi ou le 4x4 pour partir 1 semaine à Méribel en février. Les vrais pauvres et assistés eux sont trop occupés à essayer de bosser pour qu'on leur reproche leur apathie et silence. Pourtant, c'est bien ce peuple là qui a monté sarkonabot à 53% non ? Les mêmes qui reluquent les photos du cul de Carla et crient quand le roi s'amuse en Egypte ou sur une barquasse...
Un certain Charles disait "les Français sont des veaux" dans les années 60, aujourd'hui dirait-il ce qu'ils sont devenus : la politesse et l'élégance lui imposeraient silence sur les ondes.
Je ne suis pas gaulliste ni umpiste et j'ai voté non au truc de Giscard en 2005, certes il y eut débat en ce temps là : mais cette année 2007, point de débat (surtout pas au PS puisque sur un même texte maquillé on trouve les mêmes fissures entre éléphants) mais du sarkozysme pur et dur (bien fait NA !) avec la complicité de la gauche "d'ouverture".
Gare au retour du baton aux municipales dans certaines villes presque acquises à la gauche (sur le papier) : y'aura de l'abstention dans les urnes !
dlm71

Oui il y aura de l'abstention et voire plus. Moi j'ai voté oui en 2005, mais là, le PS s'est assis simplement sur la démocratie, et dans une période comme celle qui vient de s'écouler depuis la l'arrivée de Sarko, pour quelqu'un de gauche, cette cacophonie du PS pour finalement faire passer le traité de Lisbonne est inadmissible.
Longue vie à MédiaPart et tout mon soutien pour le 12 février.
GuyT

A lire les deux articles de MédiaPart sur le dernier vote du congrès à Versailles, on pourrait supposer que seuls les mouvements de gauche ont manifesté hier à Versailles, or, j'étais moi même à Versailles répondant à l'appel de M. Paul Marie Coûteaux, député français au parlement européen et peu suspect d'être de gauche ... De même, les seules interviews des nonistes ont été faites avec des personnalités du PS. Les personnalités de droite refuseraint elles de parler aux journalistes de MediaPart ?

Bonjour HenriV,
Nous avions choisi de traiter le sujet "PS", ses divisions, atermoiements, etc... Bien plus importants (en quantité) qu'au sein de la droite majoritaire... La direction du PS, qui avait défendu l'abstention, s'est tout de même pris une claque magistrale !
N'étant pas en mesure, sur ce présite, de couvrir normalement le Congrès, nous avons fait des impasses.... Mais ne vous inquiétez pas, nous n'ignorerons pas la droite !!
A bientôt

Mauvaise nouvelle : Nos représentants (concept désormais périmé...) ont décidé que, finalement, la souveraineté populaire, c'était terminé. Avons nous depuis trois jours basculé en dictature ? Même pas. Nous vivons toujours dans en démocratie, nous dit-on. Promis, juré, la validation du traité européen permet à la démocratie de demeurer intacte. Croix de bois, croix de fer, la tête à toto. Or, il y a eu un référendum sur l’Europe en France il y a quelques temps. Et, ô malheur, la majorité avait voté « non ». Eh bien, les "représentants" politiques viennent de voter Oui au nouveau traité européen, mais cette fois sans consulter la souveraineté du peuple qui fonde la politique moderne. Où il y a de la gêne, c'est embêtant.

Evidemment, légalement, ça coinçouillait un peu : s'asseoir sur la démocratie moderne nécessite quelques menus arrangements. Aucun souci, nos "représentants" ont carrément modifié la constitution française. Ben voyons. Rien que ça : la constitution correspond à l'ensemble des principes qui fondent un régime politique, comme la liberté d'expression, par exemple. Les principes ont une valeur universelle. et le plus important en démocratie de type moderne, c'est le principe de la souveraineté du peuple. Sans le respect inconditionnel de ce principe, la démocratie n'est plus. Elle s'absente.Tout le baratin du monde ne peut venir compenser par quelques mièvres raisons conjoncturelles cette contradicton.

On en est donc venu à faire une « exception » au nom du « bien », le bien des peuples européens, mais en niant la souveraineté d'un de ses peuples. Quelle joli tour de force. Rappelons que le principe de souveraineté est lié à la naissance de l'état nation, ce qui ne signifie pas que si le peuple refuse un traité non conforme à sa volonté cela soit parce que chaque citoyen est un immonde nationaliste raciste et rétrograde. Non, ce principe rappelle et fonde d'abord la liberté du peuple, lequel délègue son pouvoir à une sphère qui le représente. Par le traité européen, nos "politiques" instaurent un "'état d'’exception" au sein d'une souveraineté qu’ils refusent, alors que celle-ci est ce qui fonde la démocratie moderne. J'espère que l'on mesure le degré de la contradiction, le paradoxe.

En passant outre la souveraineté du peuple, les politiques viennent de liquider le peu de crédit que conservait le système représentatif. Ils ont décidés de passer outre cette souveraineté, de s’excepter de la règle en modifiant les conditions de production des règles elles-mêmes, soit la constitution. Dans une dictature, habituellement, on appelle cela un coup d'état : le président et sa clique réforme la constitution, s'octroie les pleins pouvoirs, et, hop. la légalité survient. Habituellement la presse européenne, notamment française, pousent alors des OH !!!!! et des C'est-une-honte-la dictature-s'installe....dans des éditoriaux super-rebelles, super-pro-liberté...Mais là, pfff...rien.

Après avoir suivi votre projet et avoir assisté ces jours derniers à une présentation publique, on pouvait réellement espérer autre chose qu'une attitude qui, sur ce sujet, ne diffère en rien de celle de "Libération", du "Monde" et de l'immense majorité des médias. Le silence presque complet sur un acte moralement inacceptable, politiquement irresponsable et humainement destructeur. Imposer, contre sa volonté clairement exprimée, une constitution fantôme largement repoussée en évitant "l'erreur" du débat, tel a été le consensus adopté par les principaux acteurs du monde politique et journalistique.
Si un nouveau site comme le vôtre ne relève pas l'extrême gravité de cette dérive inquiétante et ses conséquences inéluctables, quel est donc son rôle?
Quel sera le prochain homme politique à venir proclamer l'importance du bulletin de vote et le privilège qui est le nôtre de vivre en démocratie? A quel abstentionniste écoeuré osera-t-il tenir ce discours?
Combien d'années faudra-t-il pour redonner un véritable sens à un autre projet européen? Cet immense gâchis a pour conséquence provisoire de valider une approche purement financière d'où les êtres humains sont absents, une économie qui ne connaît que le libéralisme pour 27 pays et 500.000.000 d'habitants.
En comparaison, les états d'âme des différents courants du PS, pour la plupart disqualifiés pour tout électeur de gauche sensé, ne sont vraiment qu'un épiphénomène qui ne mérite aucune attention particulière.

Il me semble que Mediapart n'est qu'un présite pour le moment...qui, pour un présite, a plutot très bien démarré avec des infos sur France3, Kerviel et la saga sur l'écureuil....histoire de nous mettre l'eau à la bouche...c'est réussi il faut croire, car vous semblez en redemander...mais patientez un peu, vous voulez de l'information de qualité?moi aussi...Mediapart a annoncé son lancement pour le 16 mars, alors attendons...laissons les finir leur site, leurs enquetes qui nous satisferont le jour du lancement...après ce lancement, plus d'excuse pour eux si ils ne s'emparent pas de ces sujets...mais pour le moment restons calme et faisont confiance en cette équipe qui est prometteuse....d'ailleurs je vous signal que la critique est facile, mais Mediapart affiche aussi une envie de participation, et laisse une place importante aux contributions...et cela même sur le présite...alors, a moi de vous critiquer (de façon amicale bien sure): pourquoi n'avez vous pas rédigé un petit article sur ce sujet qui vous intérêsse, qui aurait surement été publié dans "blog des adhérents"?...Votre article aurait eu une visibilité sur le présite, des gens auraient débattus, peut être même de l'équipe de Mediapart vu que je remarque qu'ils se melent aux discussions....

Dans la mesure où le choix de la première consultation portait sur un référendum, il fallait utiliser le parallélisme des formes, si l'on voulait renforcer la crédibilité de notre système politique et respecter les électeurs.

Il "suffisait" alors de les convaincre qu'il était dans l'intérêt de tous de voter oui , puis de procéder à un nouveau référendum.

Oui mais l'aléa - s'il existait- était trop grand!

Le système dit "démocratique" n'en ressort pas grandi, il vient d'être bafoué de la manière la plus insidieuse, malgré tout ce que l'on veut bien faire croire (les représentants du peuple ont été élus par le peuple, mais ils ne s'en souviennent qu'à l'approche des élections, et oublient bien vite le mandat donné).

Cela ne va pas combler le fossé entre la nation et ses représentants, mais pire, cela risque de favoriser les extrémismes et la désaffection pour la chose publique.

Bravo encore et merci pour cette belle et grande leçon... nous nous en souviendrons évidemment le moment venu, car étant un petit peu bafoués.

Si vous avez pris la peine de lire jusqu'au bout ce mouvement d'humeur , vous seriez certainement étonnés du sens de mon vote lors du référendum.

Les démocraties ont laissé place aux démocratures des élites et de la finance.
La démocratie est acceptable quand on est d'accord avec le libéralisme le plus débridé derrière lequel se cache la volonté politique devenue velléité. On le voit bien, quand le peuple vote mal...on trouve des voies que même Chavez n'utilise pas ! (ou bien "la communauté internationale bien pensante" coupe les vivres à ces peuples...)

Pour en revenir à Mediapart, d'accord, le site est en construction.
Mais le sujet de l'europe nous engage pour des années.
Il ne s'agissait pas de savoir si on était pour le oui ou pour le non au traité. Mais de discuter sur la façon dont les citoyens européens devaient participer à leur avenir.
Sans le référendum de 2005, personne ne saurait de quoi est fait ce traité qui n'a pas évolué sur le fond.
Il y a quand même eu un choix dans les sujets traités par Mediapart, et une priorité dégagée.
Je n'ai rien à redire sur les sujets traités par Mediapart. Bravo et merci. Continuez.
J'ai simplement une question qui se situe il me semble au coeur de "la presse en débat". Pourquoi un tel silence sur le sujet dans la presse, et chez Mediapart en particulier ? (merci d'éviter de répondre que c'est parce que le site est en construction)
Ce n'est pas du harcèlement. Cela me parait être au coeur du concept d'indépendance que vous recherchez.
Je précise qu'il ne s'agit pas d'un débat avec moi, avec nous lecteurs. Mais d'un débat entre vous, journalistes, et dont on aimerait avoir les échos.

Tout à fait d'accord avec vous Hugo, si l'on peut discuter sur le contenu d'un article qui, éclaire un fait toujours sous un angle particulier, l'on ne peut que constater que Médiapart joue le jeu du dialogue et de l'interactivité en répondant aux observations de ces lecteurs, ce qui n'est pas la règle sur les sites d'informations, le contenu et l'esprit est prometteur.

J'ai voté non en 2005, mais j'aurais voté oui, s'il y avait eu référendum.
Car les européens le souhaitaient, les socialistes européens nous demandaient de ne pas nous isoler. Ce traité de Lisbonne n'est pas digne que l'on s'enthousiasme, très loin de là. Mais se diviser sur une question de procédure démocratique, je ne comprends pas. Je déplore le côté nombriliste français de cette affaire, et la récupération de courants ou de positions politiques que je juge démagogiques.
Je ne me sens pas dépossédée de mon "pouvoir démocratique" par un vote par les députés. Le Parlement vote des lois, qui influent sur notre vie, tout autant, si ce n'est plus, que cette ratification...
L'Europe est si embryonnaire, que l' on ne saurait s'imaginer qu'un nouveau "non"
référendaire changerait fondamentalement la donne, en l'état actuel de sa progression.