Les « médiactivistes » : Internet et les fils RSS redistribuent la politique

05/01/2008Par

 

Depuis le début des années 90, Olivier Blondeau et Laurence Allard étudient les usages de l'Internet. Plus précisément, les usages politiques et militants du réseau. Lui est docteur à l'Institut d'études politiques de Paris. Elle est sémiologue et maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l'université de Lille 3. Ensemble, ils viennent de publier l'histoire, mouvementée et internationale, de l'activisme sur Internet: «Devenir Media» (éditions Amsterdam, 2007). C’est un récit fouillé, où Internet n'est jamais réduit à un simple « outil technologique ou à un média qui viserait à ré-enchanter la démocratie », mais  décrit comme un « laboratoire d'expérimentation » où tout serait à (ré)inventer, y compris la démocratie.

 

 Ce qu'ils analysent n'est ni plus ni moins l'enjeu d'une parole nouvelle, où  se fonderaient Internet, téléphone mobile, vidéo, cartographie, géo-localisation. Reconnus parmi les observateurs français les plus pointus des logiciels libres (1), Blondeau et Allard reprennent à leur compte le cri de ralliement des «hacktivistes» (contraction de «hacker», génie de l'informatique, et d'activiste): « L'information veut être libre », en y ajoutant un appendice de taille, « libre de circuler ».

 

Les deux auteurs comparent les situations américaine, française et italienne, de 1995 à 2005. Leur étude s'arrête (provisoirement) là, juste avant l'avènement de qu'on appelle le «web 2.0.» (2). Parti-pris salutaire. Il donne au Réseau ce qui lui fait souvent défaut, la mémoire. Sur la couverture de leur livre figure le petit logo orange qui orne des millions de sites Internet à travers le monde. C’est le pictogramme des « fils rss», qui permettent d'agréger toutes sortes de sources d'information, et dont les blogs seraient le symbole. Pour les deux chercheurs, c'est bien ici que se joue le «devenir commun».  Dans cette façon totalement nouvelle de produire et de reproduire de l'information.

 

Votre ouvrage est consacré avant tout à ceux que vous appelez les «médiactivistes». Vous disséquez ce nouveau territoire, que vous appelez  le « médiascape ». Comment le définissez-vous ?

 

Les grands idéaux ou les figures de la révolution ont non seulement perdu de leur force de mobilisation, mais ne peuvent plus jouer le rôle de ciment des luttes au niveau international. Les mouvements sociaux se trouvent en panne d'idéologies, incapables de se doter d'idées, de représentations, de pratiques qui pourraient leur être communes. Le communisme, le tiers-mondisme et même l'écologie d'un certain point de vue ne sont plus le répertoire commun dans lequel les activistes vont puiser comme par le passé. 
 

La notion de « médiascape », que nous empruntons à l'anthropologue indo-américain Arjun Appadurai, vient en quelque sorte se substituer à la défaillance des Grands Récits mobilisateurs du XIXe ou du XXe siècle. Appadurai travaille sur le double phénomène de globalisation des flux migratoires et de développement des médias électroniques. Ces deux phénomènes rendent pour lui possibles de nouveaux déploiements de l'imaginaire qui transcendent le peuple, le territoire et l'État. Les flux qui circulent sur Internet se substituent de plus en plus aux figures traditionnelles de l'engagement, comme le parti, le prolétariat, etc.
 

Quoi de commun en effet entre un piqueteros argentin, un gréviste sud-coréen, un zapatiste du Mexique ou un black bloc du Sommet des Amériques ? À travers un travail sur quelques milliers de vidéos collectées, et qui compose ce paysage médiatique que nous appelons « médiascape », nous montrons la manière dont s'élabore un imaginaire politique globalisé. Il conduit à  construire ses propres représentations à travers un récit, des images, une dramaturgie communes. De Seattle, en 1999, aux émeutes dans les cités françaises en 2005, en passant par les événements de Gênes lors du G8 de 2001, les mêmes images ont été réutilisées, remixées, à chaque fois pour inscrire sa lutte dans un mouvement plus global.

 

Votre livre est celui d'une aventure chronologique. Vous démarrez avec les premières années du Net grand public, de 1995 à 2001,  que vous appelez les grandes heures de « l'Internet militant ». Quand « l'engagement [passait] désormais par la production et la circulation de l'information », à travers de nouvelles formes de militantisme, de narration même, d'esthétismes.  De tout cela, que reste-t-il aujourd'hui?  

Sur un plan général, nous renvoyons ici à la conception du philosophe John Dewey qui définit la forme de vie démocratique comme une enquête sans fin sur elle-même, régie par la logique de l'expérimentation. Internet, conçu comme laboratoire, permet à la fois d'observer ces logiques d'expérimentation à l'œuvre et de pointer l'élaboration de procédures. Ensuite la conquête du « pouvoir-dire » individuel, tel qu'il se manifeste dans des blogs, des commentaires de forums, des remix video ou musicaux voire des jeux vidéos (cf French Democracy) est une donnée incontournable de la sociologie politique aujourd'hui.

Avec et sur Internet, la politique se fait « au nom propre » et ne peut se dissoudre dans le « nous ». Cette volonté de « maîtriser sa parole de bout en bout » dans le cadre d'un engagement politique est manifestée par tous les médiactivistes qui reprennent à leur compte la formule du chanteur Jello Biaffra « Don't hate the media. Become a media » (« Ne détestez pas les médias, devenez les »).

Ce n'est pas seulement la sociologie du militantisme qui s’en trouve reconfigurée mais ses formes mêmes. Chacun a tendance à croire que le retrait des institutions du politique implique un retrait de l’action politique elle-même.  Nous tentons de montrer que ce retrait peut permettre d’explorer de nouvelles formes d’actions ou de coalition notamment à travers « le tournant culturel de l’activisme politique » qui s’exprime sur Internet.

Pour les « orphelins de la politique », ceux qui sont hors partis ou hors syndicats, pour ceux qui n'ont pas la patience d'attendre le grand soir et préfèrent le « frappez fuyez » préconisé par Hakim Bey (philosophe et figure de proue des activistes d'Internet, NDLR), avec sa notion de Zone Autonome Temporaire, la politique ne ressemble pas forcément à sa forme traditionnelle (voir les défilés roses et noirs d'Act Up ou les tangos dans les supermarchés de YoMango...).
 
Une logique d'affiliation temporaire à des causes, supposant leurs propres mises en scène publiques, remplace l'encartement à vie. Par exemple, en France, au moment du vote de la loi DADVSI, cette transposition d’une directive européenne visant à adapter la législation du droit d’auteur aux Nouvelles Technologies, qui pénalise notamment les pratiques de téléchargement et des dispositifs de P2P, un public politique s'est agrégé pour la combattre, allant des militants du logiciel libre aux fans de manga en passant par des associations de consommateurs.

Ce sont des causes qui font se mobiliser des individus, qui les font s'agréger en un public interconnecté. Et  ce sont les actions publiques qui constituent l’unité structurelle de l’engagement, de la mobilisation. D’où l’importance de la dramaturgie, d’une certaine esthétique de la protestation. C'est ce qui rassemble les différentes expérimentations plus ou moins ponctuelles que nous avons racontés dans ce livre.

Et comme Internet est travaillé par la remixabilité généralisée, c'est à  la fois le répertoire de l'art, de la culture de masse et de la culture technique qui sont « sous la main », qui se trouvent ré appropriables désormais par tout à chacun. Par exemple, la forme hoax (canular informatique) développée magistralement par les Yes Men, célèbres notamment pour la création d’un faux site du Gatt et leurs magistrales performances devant des organisations patronales, se retrouve reproduite ici et là dans différentes actions et causes. Autres exemples: les remix politiques musicaux ou vidéo qui circulent maintenant aussi vite que les blagues de bureau. 

 

Dernier exemple en date : le remix des clips de Carla Bruni ou, plus avant, les remix rap des discours de Sarkozy signés du WU-MP, sans compter les clips de la campagne anti-Bush de MoveOn que nous avons rassemblé, entre autres, sur le site « Devenir Media ». On croit voir des clips mais ce sont de singuliers détournements politiques qui actualisent la logique « recombinante » chère au Critical Art Ensemble. Et c'est ainsi qu'Internet demeure un laboratoire d'expérimentation technique, politique et culturelle à tous les sens du terme, dans lequel se design, se façonne, au sens anglo-saxon des formes de vie politique.

 

2004-2005 est pour vous la « période de basculement », « le moment où le web sort dans la rue ». C'est l'époque où les internautes deviennent, dites vous, des « externautes », avec leur portable, le bluetooth, le wifi... 

 

Avec les technologies de la mobilité (portable, podcast, wifi, Bluetooth...) et de géo localisation (cartes...), Internet passe à l'échelle du territoire. Les données du réseau viennent enrichir l'espace physique et articuler la rue et ce qu'on a appelé le « cyberspace ». Cet « espace augmenté » offre un nouveau terrain d'action aux activismes en tout genre. Ce nouveau terrain ouvre également un nouveau front : il y a actuellement différentes expérimentations de téléphonie libre à l'instar des logiciels libres.

Dans ce contexte, il y a une dimension purement stratégique chez ces activistes : les formes de vie politique expérimentées, que l'on baptise de différents termes, « essaims », « microstructures », « réseaux organisés », posent le problème du changement d'échelle de l’activisme électronique. Dans les débats entre ces activistes, il est mentionné le risque de faire du réseau un monde en soi, un espace d’une démocratie de compensation ou d'alternatives politiques qui restent dans l'ombre. C’est ainsi que nous avons pu établir l'existence d'une véritable « stratégie cartographique » qui utilise les technologies de la géo localisation pour produire des ressources communes aux activistes et leur permettre de monter en visibilité. 

 

Exemple : la cartographie résistante de Rome qui illustre ce changement d'échelle des formes d'actions politiques expérimentées avec et par Internet. Toutes les actions (logement, sans-papiers, féministes, télévisions pirates...) sont géo localisées sur la carte de la ville et tout ce qui a pu s'organiser à travers le réseau ponctuellement, ici ou là, sort au grand jour à la vue de toutes et tous. Le téléphone mobile est l'objet idéal, pour le pire et le meilleur, pour ce passage à l’échelle du territoire de l’activisme électronique. Utilisé depuis Seattle, il tend de plus en plus à aménager ce passage entre les entrailles du réseau et le théâtre de la rue. Et avec trois milliards d'abonnés mobile dans le monde contre un milliard pour Internet, c'est une petite « machine de guerre » qu'il ne faut plus négliger.

 

Vous accordez à la vidéo un rôle central dans l'outillage de l'internet militant. Vous examinez de près les nouvelles formes d'écriture qui en découlent mais, surtout, vous expliquez ce qui se joue autour de la question du stockage des vidéos et de leur diffusion. Avec l'irruption de services comme You Tube ou Daily Motion, est-ce qu'aujourd'hui le problème n'est pas inverse? Ce n’est plus un problème de diffusion mais de suroffre qui se pose…

 

Olivier Blondeau et Laurence Allard
Olivier Blondeau et Laurence Allard

Le problème de la diffusion n'est peut-être pas complètement résolu aujourd'hui. Il l'est si l'on admet la pertinence de plateformes de diffusion comme You Tube ou Daily Motion (La télévision associative Zaléa renonce à émettre, considérant que ces plateformes peuvent s'imposer comme des solutions alternatives). Il est cependant assez amusant de constater que vous nous posez cette question le jour où DailyMotion annonce qu'il incrustera de la publicité dans les vidéos publiées sur son site. Nous voyons assez mal des activistes écologistes accepter de voir une publicité pour Total au milieu de leur production. Malgré l'apparition de ces plateformes - postérieures à la rédaction de notre livre - l'enjeu de la diffusion tel que nous l'avons posé dans  « Devenir Media », c'est-à-dire celui du Peer To Peer ou ce que nous appelons les « strategic software » comme Miro en particulier, garde une actualité brûlante.

A propos de l'éclatement de la parole militante sur le réseau, et ce que vous qualifiez de « crise de suroffre », il est évident que les activistes eux-mêmes en sont les premiers conscients. C'est la raison pour laquelle ils expérimentent aujourd'hui tous azimuts des technologies d'agrégation et notamment celle de la syndication. L'exemple du récent mouvement des étudiants contre la Loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) est de ce point de vue significatif. Chacun sait que de nombreuses organisations syndicales ont décidé de se retirer très vite du mouvement. Les différentes universités se sont donc retrouvées isolées les unes des autres sans qu'aucune instance syndicale ne puisse contribuer à coordonner la réflexion, les actions et même l'information à un moment où, de surcroît, les médias traditionnels ne s'intéressaient que très peu à ce mouvement. 

 

Le mouvement contre la LRU a généré des dizaines de blogs, isolés les uns des autres. Pour avoir une vision globale du mouvement, il aurait donc fallu des heures de navigation, parfaitement inutiles par ailleurs, puisqu'un site vu quelques heures auparavant pouvait être actualisé des dizaines de fois entre temps. Certaines initiatives, utilisant ce principe d'agrégation, ont donc vu le jour en se revendiquant d'ailleurs explicitement de la pratique de la syndication (« Syndication contre LRU »). Ces étudiants ont eu recours à un logiciel baptisé Gregarius, un agrégateur libre de fils de syndication en ligne qui permet de suivre en temps réel les mises à jours de nouvelles sur des dizaines de sites consacrés au mouvement. Nous pouvons citer ici deux initiatives assez proches : celle d'Anartoka ou celle de Contre-conférence.

 

Pour vous, la révolution du blog, ce n'est pas l'intimité exposée; sa révolution, c'est la syndication, l'agrégation des informations. Ce qu'on appelle les fils «rss» ou «atom» et qui permettent aux informations de toutes sortes (textes, vidéos, commentaires, etc.) de circuler...

Pour les activistes sur Internet, comme on l'a vu, s’engager c’est d’abord « maîtriser sa parole de bout en bout », c’est à dire agir en son nom propre, sans délégation. C’est la raison pour laquelle pourquoi l’ouvrage est titré « Devenir Media ». Ceci est tout à fait observable dans différents objets expressifs, notamment les blogs, mais aussi vidéos, photos, jeux politiques, codes informatiques, cartes géo localisés, etc.  

Se repose de façon plus radicale la question de la tension entre quête d'autonomie individuelle et engagement collectif. Quand on observe les choses qui se font avec et sur Internet, c'est la subjectivité exprimée des acteurs qui est la plus visible, qui semble au point de départ de toute mobilisation. D'où la nécessité en effet d'expérimenter un devenir commun, de trouver les moyens techniques et symboliques d'articuler toutes ces subjectivités exprimées dans un front commun.

La syndication constitue alors une procédure cruciale, semble-t-il, pour dénouer cette tension. Car si on analyse ce que sont les blogs par exemple, on peut regretter qu’ils aient été trop hâtivement rapprochés du journal intime. Les blogs ne se limitent pas à une expression de l’intimité du sujet. Tout simplement parce qu’ils peuvent être aussi constitués de contenus syndiqués, c'est à dire mutualisés, partagés et agrégés venant d’autres sites, blogs… 

 

En ce sens, on peut parler de « carnets extimes », sous forme de dialogue avec d’autres que soi-même, par l’agrégation de textes, de sons, d'images, sans compter les commentaires de toutes sortes et désormais l’articulation entre Internet et culture mobile à travers les pratiques de moblogging et de podcasting. Bref, si le journal intime, comme genre littéraire, représente au 18ème siècle, le support idéal de la conquête de l’intériorité, de la publicisation de l’affirmation du sujet ; le blog est celui de l’extimité, l’expérimentation des façons de se lier à d’autres  mais loin du formatage imposé par les « sites de socialisation » comme Facebook.

 

(1) Olivier Blondeau a publié avec Florent Latrive « Libres enfants du savoir numérique. Anthologie du Libre », aux Éditions de l’Éclat (Mars 2000). Et Laurence Allard a récemment collaboré à l’anthologie des œuvres de Donna Haraway, « Manifeste Cyborg et autres essais ». Sciences Fictions Féminismes, Exils 2007. 

 

(2) Sur le Web 2.0, on pourra se reporter au dossier « 2.0 ? Culture Numérique, Cultures Expressives » de la revue Médiamorphoses n°21, octobre 2007, que Laurence Allard et Olivier Blondeau ont coordonné.

 

Pour aller plus loin:

Site de Laurence Allard.

Site d'Olivier Blondeau.

Site du livre «Devenir Média», où l'on retrouvera des centaines de sources vidéos et web.

 

Article très intéressant, mais encore trop superficiel.

Manque la réflexion sur la suite logique de l'aggrégation: la traçabilité de l'info.

Et qui dit traçabilité dit accélération et meilleure qualité: c'est déjà le cas pour les agences de presse depuis l'origine, et qui doivent donc revenir à leurs bases.

Pardonnez moi, LibreMax, mais pourriez vous préciser votre pensée sur la liaison que vous faîtes entre «traçabilité, accélération et meilleure qualité»?

Car vous avez tout à fait raison: la traçabilité de l'info est en effet, probablement, un sujet majeur dans les années à venir, avec la prolifération des sources et des fils.

Effectivement, interview très intéressante et qui donne envie de lire ce bouquin.

L'analyse de l'internet militant, qui était voué dès sa naissance à aller dans la rue, mérite qu'on s'y attarde car il occupe à présent une place stratégique dans l'échiquier de la communication en politique.
Dans la blogosphère, Sarkozy avait recruté Loic Le Meur et Ségolène avait son fils.

Voyez-vous, cher David Dufresne, c'est ce genre d'articles qui signe l'urgente nécessité d'un site comme MédiaPart.

Vous nous présentez là l'oeuvre de deux universitaires qui viennent nous dire qu'à cause d'Internet, les grandes idéologies appartiennent au passé (euh, et la globalisation ou la construction éventuelle de son alternative, c'est quoi ?) et que Karl Marx (ou Adam Smith, c'est selon...) est déjà remplacé (on n'ose dire avantageusement, mais cela transpire à la lecture) par Loïc Le Meur.

Bref, la philosophie et la théorie, c'est has been, tout comme la raison, mais vive le grand laboratoire de l'opinion et tout le pathos qui tourne autour (Tiens, à ce propos, comment va cette jolie (tapez 1 !) ou cette garce (tapez 2 !) de Carla aujourd'hui ?) !

Au-delà du fait d'y trouver l'information indispensable, j'aimerais que MédiaPart devienne aussi le moyen qui permette de souhaiter à ces intellectuels un peu trop martiens la bienvenue sur notre bonne vieille planète Terre. Tout le bénéfice de la participation se situe, selon moi, là.

Internet est SIMPLEMENT un outil médiatique, si révolution il apporte, c'est uniquement dans ce champ-là. Tous ceux qui y voient autre chose, comme ce laboratoire dont parle votre article, sont des grands rêveurs qu'il faut très vite réveiller. Si nous ne voulons pas connaître de nouvelles et d'incessantes affaires du type "Arche de Zoé", symbole ô combien regrettable de ce que peut créer aujourd'hui un monde virtuel et clos d'internautes, totalement déconnecté de la réalité et de la raison.

L'amateurisme ne suffit pas. D'ailleurs, si tel était le cas, nous n'aurions plus besoin ni d'Edwy Plenel, ni de vous, cher David Dufresne, ni d'aucun journaliste pour nous informer.

Or, Internet ne rend pas le journaliste (ou l'idéologue, ou le politique, ou l'intellectuel, etc.) has been mais, au contraire, plus que jamais indispensable.