A Paris, la plus grosse manif' depuis 1974 et l'ORTF

13/02/2008Par

« Sarkozy t’es foutu, la télé est dans la rue ». Placés en fin de cortège, le sifflet autour du cou, les retraités de l’ORTF n’avaient pas assisté à un tel boucan depuis 1974. Entre 3000 et 4000 salariés de la télévision et de la radio publiques ont défilé, mercredi 13 janvier à Paris, le long de l’avenue Montaigne, pour montrer leur inquiétude. 

 Depuis que le président de la République a annoncé le mois dernier la disparition de la publicité sur les chaînes et les radios publiques, les salariés de l’audiovisuel public se demandent comment sera comblé le manque-à-gagner et attendent des réponses qui ne viennent pas.

Selon le site de France-Info, la direction de France Télévisions parle d’une grève "massivement suivie", dans des proportions "inédites". À France 3, environ 56% de grévistes ont été recensés à la mi-journée, dont plus de 60% dans les régions. À France 2, 38% des salariés en moyenne ont cessé le travail, mais ils étaient 53% de grévistes à la rédaction. Les éditions d’information (Télématin et JT de 13h) ont été supprimées. A TV5 Monde, le taux de grévistes a atteint 70% d’après les syndicats. Aucun journal ni flash n’a été diffusé aujourd’hui. 

« Une télé sans pub ; c’est un beau projet, une belle promesse mais il faut les moyens de la financer… déjà que les projets de fiction à France 2 et France 3 sont en stand-by... », nous confie une journaliste de la rédaction de France 2. Attachés à la notion de service public, les syndicats s’inquiètent de la disparition annoncée des recettes publicitaires, évaluées à 1,2 milliard d’euros, d'autant que la hausse de la redevance n'est pas d'actualité.
 

« Privatisation » partielle  de France 3, précarité des jeunes journalistes qui cumulent cdd sur cdd, craintes de mariage forcé entre RFI, TV5 Monde et France 24, baisse de qualité des programmes ou menaces de compression du personnel : cette manifestation exprimait également bien d’autres frustrations chez les grévistes (voir la vidéo ci-dessous). Heureusement qu'il restait des caméras pour filmer les journalistes en colère …. de Canal +, du web, de la BBC et même de la télévision russe. Un bon coup de pub.



Manifestation des salariés de l'audiovisuel public

Il est du plus sain - et légitime - que cette suppression de la publicité fasse l'objet de contestations ; et que, par ailleurs, des télévisions étrangères s'y intéressent de près.

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Étonnant, non ?!

Bien sûr, tout le monde rêve d'une télé sans pub, mais, à part augmenter signficativement la redevance, on ne voit pas comment cela pourrait se faire.

Je tiens à dire que les syndicats-maison qui hurlent dans un porte-voix, de façon rétro, ont laissé les chaînes publiques dériver vers des pratiques dangereuses :
émissions produites par des "boîtes de prod" d'animateurs, générant des revenus exorbitants pour ces derniers, grevant le budget des chaînes publiques, par ailleurs non protectrices pour les salariés de ces sociétés de productions privées.
Ces sociétés ont également contribué à fragiliser le système d'indemnisation des intermittents du spectacle, dans des affaires de non déclaration de toutes les heures travaillées, afin de se soustraire en partie aux montants des cotisations auprès d'organismes collecteurs : ce sont les techniciens employés par ces boîtes qui ont porté le chapeau de fraudeurs dans l'opinion publique.
Oui à la défense d'un vrai service public, transparent, et à un discours plus élaboré.

Pendant des années, inexorablement, la société s'est développée autour du thème central de la consommation... donc de l'argent. Le français "surconsomme", même.
Ce n'est pas nouveau, l'art de la publicité (car c'est un art de trouver encore des idées pour vendre de la lessive ou des crèmes rajeunissantes...) est devenu un support financier important au sein des médias.
Cela a généré de l'emploi justifié par une omniprésence de cette "pub"(même pendant les films...) et somme toute assez conséquente en terme de durée des séquences pub... financement oblige.

Ces mesure chirurgicales sont d'un antagonisme flagrant au regard de l'opacité des reflexions menées au sujet de ce que sera la télévision et plus généralement des médias dans un futur à priori très proche..

Le retour en arrière est TROP brutal... comme généralement la politique du roi Sarko...
Monarchie déguisée ? Qui va payer ? Encore la "France d'en bas" ?

Encore une réforme fondée sur des préoccupations financières ; la considération des citoyens n'a rien à voir là dedans, à mon humble avis de contribuable...

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