Le "Casse-toi" de Nicolas Sarkozy: un casse-tête de traducteur

25/02/2008Par

Tradere trahere. Traduire, c'est déjà trahir, disaient les Romains. Comment les médias anglophones ont-il transcrit le désormais fameux « Casse-toi, pauvre con » de notre chef de l’Etat ? « Fuck you, prick » (littéralement : « Je désire avoir des relations sexuelles avec toi, espèce de pénis »), comme on peut le trouver sur certains blogs ? Trop simple.
Le mieux serait « sod off, bloody idiot » (va-t-en, idiot sanglant), si l’on en croit le Robert & Collins, cité par un internaute. Sod off, précise l’Urban Slang Dictionnary, est la version britannique de l’insulte proférée plus haut. L’agence internationale Associated Press colle au verbe présidentiel : «get out of here, you total jerk» (sors d’ici, benêt complet). Sa concurrente Reuters a préféré « get lost, dumb ass » (va-t'en, âne attardé — quoique « ass » soit plus souvent traduit par « cul »).

Plus britannique que jamais, la BBC a choisi « get lost then you bloody idiot, just get lost! ».  Elle précise néanmoins qu’il s’agit d’une « mild english translation », un traduction adoucie. Le tout aussi sérieux Times de Londres donne le choix au lecteur avec « p*** off, stupid sod » (va uriner ailleurs, stupide sodomite) et « get lost, silly b***** » (chienne — entendez prostituée — idiote). The Independent  tente le gallicisme avec « get lost, you poor cretin » (pauvre crétin).

Quant au tabloïd The Sun, il a choisi de ne pas relever.

Oh my God...

Ce qui est certain, c'est que dans un mois, la Queen ne dira pas plus "Touch me not, you gonna make me dirty" que "Could you please remove your hands from my royal body".

Mais comment fera-t-elle ? (Déjà que la tactile galanterie de Jacques Chirac avait fait scandale...)
God save the Queen.

(Mr Rude en VF, pas évident à traduire non plus !)

http://zemagicsyl.hautetfort.com/

Il faut noter que "Casse-toi, pauvre con" traduit par AltaVista du français à l'allemand puis de l'allemand à l'anglais, puis de l'anglais au grec et du grec au français donne : "stupéfiant toi, sot pauvre". Beaucoup plus élégant.

Et en jouant avec les mots, notons que "Casse toi, pauvre con" a comme anagramme "Ce sarcot nu, pavoise".

Enfin, je dis ça, je dis rien.

Vous êtes un peu alchimiste, vous transformez la merde en or(s)

Le chic absolu eût été de s'inspirer du prince Charles apostrophant en décembre dernier, depuis son destrier, un photographe qui le gênait : "You annoying little prat" (fâcheuse petite andouille).
http://www.exposay.com/prince-charles-lashes-out-at-photog/v/16205/

Sans même traverser le Channel, on peut se rappeler de la réprobation de M. Sarkozy soi-même à l'égard de Patrick Devedjian qui s'était laissé aller à traiter Mme Comparini de "salope" (je cite).

Figaro du 20/11/2007 : Le président de la République s'est joint au concert d'indignation qui a entouré les propos tenus par le secrétaire général adjoint de l'UMP, Patrick Devedjian, à l'encontre d'Anne-Marie Comparini. En déplacement à Lyon, il a jugé que ''ce n'est pas des façons de parler aux femmes, ni à qui que ce soit''.

Tout cela a été mis en musique à cette adresse:
http://www.libelabo.fr/2008/02/25/sarkozy-le-%c2%abpauvre-con%c2%bb-remi...

Même problème pour nos amis italiens .
Dimanche, la vidéo visible sur le "Corriere della Sera" traduisait de manière très châtiée :"Allora spostati, imbecille !" que l'on peut traduire par " Alors déplace-toi, imbécile!".
Ce lundi, la traduction donnée par "la Stampa" s'avère plus fidèle :"Vai via,vai via, povero coglione !", ce qui correspond à :" Va-t-en,va-t-en, pauvre couillon! (ou pauvre connard )".

Ludovic Lamant http://www.mediapart.fr/atelier-journal/equipe/ludovic-lamant
me signale que les hispanophones sont tout aussi perplexes.
El Pais.com: "¡Pírate, pobre gilipollas!" http://www.elpais.com/articulo/Pantallas/Sarkozy/pierde/nervios/lidera/w...
mais El Pais sur papier : "¡Lárgate, pobre imbécil!" http://www.elpais.com/articulo/internacional/Largate/pobre/imbecil/elpep...
Mieux encore: le quotidien argentin Clarin donne une version assez incompréhensible pour un Castillan: "Rajá, pobre pelotudo"
http://www.clarin.com/diario/2008/02/25/elmundo/i-02401.htm

Raja: tranche, fissure, coupe
Pirate: casse-toi (argotique)
Largate: dégage
Pelotudo: idiot, imbécile
Gilipollas: tête de noeud http://etimologias.dechile.net/?gilipollas

Une amie spécialiste de vulgarités espagnoles me précise que gilipollas est bien plus vulgaire que tête de noeud. Quelque chose comme "connard"

voilà au moins un article distrayant qui change du ton habituellemnt un peu docte;Monique

Merci Monique. J'avais plutôt peur que ce genre d'article impertinent paraisse déplacé dans l'ensemble du site qui est, lui, pertinent (-;

Raymondb

Ayant la chance de comprendre les trois langues en question, je me suis régalé !!!

Vous traduisez "fuck you" par « Je désire avoir des relations sexuelles par voie anale avec toi », ce qui est complètement risible. "To fuck" veut dire baiser, au sens large (si j'ose dire) en anglais. Un peu de rigueur par pitié.

Vous avez raison, indeed. I'm a bit too BBC-fashioned

Baiser, oui, mais si c'est un homme, comme ce quidam du Salon de l'Agriculture?..

Non, en fait Sarko a dit "pauvre con" pour garder son rang et ne pas trop tomber dans la vulgarité, mais en fait il pensait "pauvre enculé", ce qui, n'en doutons pas, aurait choqué beaucoup de Français...

:-)

Un groupe Yahoo! Answers vient d'être créé pour discuter ces problèmes de traduction.
http://answers.yahoo.com/question/index?qid=20080224170830AABUp0i
D'autres propositions: "bugger off, you poor idiot", "screw off", "get the f.. outta here, punk!! ", ou mon préféré, très littéral "Shut your mouth, poor vagina (vagina in this case obviously meaning fool)"

L'actualité n'aurait pas été la même si le péquin avait lui-même traité NS de "pauv' con". Il aurait fini la journée au commissariat.

En attendant, puisque le président (avec un p minuscule, sinon il pourrait devenir arrogant) se permet un tel langage, c'est que nous avons nous aussi le droit de le lui servir.

"Pauv' con" ca ferait un joli sobriquet sur les forums.

Bakchich s'est souvenu, vidéo à l'appui, qu'il n'y a guère, Nicolas Sarkozy donnait des leçons de bienséance à Ségolène Royal.
http://www.dailymotion.com/video/x4i5ic_sarkozy-cassetoi-pauvre-con-la-s...

"L'instruction civique et morale prévoit notamment l’apprentissage des règles de politesse ou de courtoisie", disait Nicolas Sarkozy il y a dix jours à Périgueux, dans son discours programme sur l'éducation.
http://www.elysee.fr/documents/index.php?mode=cview&press_id=1044&cat_id...

Oui, et il donne bien la preuve qu'il en a cruellement manqué à son époque. La plasticité du cerveau s'amenuise avec l'âge.
On voit bien que dans son cas, c'est trop tard !
Mais beaucoup plus récemment, il donnait des leçons de self-control à son adversaire aux présidentielles, insistant sur le fait qu'elle "perdait ses nerfs"...
Si ce n'est pas un Alzheimer précoce, ça y ressemble.

Sylvie d'Halicarnasse

Puisque nous sommes en train de partir dans les chemins de traverse, j'aimerai bien savoir :

- si le "touches moi pas, tu m'salis" a été correctement traduit. Important ça…

- et, si la presse, la grande, la petite, la participative sur le web, la people etc… compte enquêter sur l'individu qui a proféré ces propos et sur la manière dont il vit cette déferlante médiatique.

Cette partie est plus facile à traduire, parce que, même si la remarque est irrévérencieuse, elle reste dans le registre du français courant et non de l'argot ou de l'injure. La plupart des sites anglophones s'en tirent par "dirty" (sale) ou un dérivé (you'll dirty me, you're dirtying me) avec une variante précieuse, "you're soiling me", dans laquelle vous aurez reconnu le français "souiller".

Pour le deuxième point, je n'ai pas d'information particulière, mais je me doute que les uns et les autres tentent de retrouver l'homme. Quant à y parvenir, c'est une autre question.

Guy Birenbaum raconte ses démarches infructueuses pour mettre la main sur "le pauvre con":
http://www.lepost.fr/article/2008/02/25/1103717_le-post-a-le-recherche-d...

kairos

"Ne me touche pas"... Il y a un précédent célèbre: Jésus lui-même, à Marie Madeleine, la première qui vit le réssucité; laquelle, bien entendu, garda son sang froid...

Noli me tangere! Je n'y avais pas pensé. Quoique ce passage de Jean soit souvent traduit en français par "Ne me retiens pas".
http://www.regard.eu.org/0Bible.Segond/Jean16-21.html
J'avais instictivement plutôt pensé à la chanson de Patricia Carli
http://www.bide-et-musique.com/song/5325.html

L'excellent Antoine Perraud http://www.mediapart.fr/atelier-journal/equipe/antoine-perraud
nous rappelle que Nicolas Sarkozy avait dit à David Martinon: "Je t’ai donné mon fils, je t’ai donné ma ville et tu m’as mis dans la merde ! Tu devrais t’excuser!"
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/309541.FR.php
Il se construit ainsi, bien involontairement, un évangile où le chef de l'Etat est à la fois le père, qui offre son fils en holocauste, le fils qu'on ne peut toucher et qui apparaît en agneau sacrificiel de l'opposition et des médias (la majorité crie à la chasse au Sarkozy). Quant à l'esprit saint, il est descendu sur les apôtres depuis le 6 mai 2007, bien sûr. L'eucharistie, c'est le discours d'investiture du 14 janvier 2007 ("J'ai changé") http://www.dailymotion.com/video/x3zsi7_jai-change_politics
On doit pouvoir encore décliner la comparaison. Des idées?

kairos

En tout cas, ce fervent catholique n'est pas du genre à tendre l'autre joue...

"Casse-toi pauvre con" est dans un registre beauf-au-volant. "Dumb ass" peut être amical. "Fuck off asshole" est donc le plus fidèle à'esprit du personnage de ce point de vue.

JR

...le Sun, mais très chers, vous n'y songez pas, une telle vulgarité?

:-) :-) :-) :-) :-) :-)

Ah, merci Vincent Truffy pour le fou-rire,
vraiment excellents exercices de termes.

Aller, la recette, please: retraduction de traduction?
(ça, ça peut aller loin aussi...)

Sinon,
en bon américain, ce serait sans doute plutôt un banal "fuck off, asshole",
si quelqu'un a repris l'info?

La meilleure réponse d'outre-Atlantique est certainement celle d'Arthur Goldhammer (mon blogueur préféré sur la politique française, traducteur de métier, universitaire émérite au Center for European Studies d'Harvard) qui en a fait "son pain et son beurre" du jour http://artgoldhammer.blogspot.com/2008/02/found-on-web.html:
"Buzz off, asshole" ou "Get lost, jerk" sont, à son sens, les traductions les plus appropriées. Mais ses lecteurs sont aussi très créatifs: "Up yours", "Get outta here, you lousy jerk", "Beat it, loser", "Take off, hoser!", "Get outta the way, then, ya schmuck!"...

Le con, terme en effet bien français et qui m'inspire le désagréable sentiment de croire qu'il existe une bêtise inéluctable, éternelle, génétique ?
Et en cela ça me gêne profondément...

Croire que l'aspect définitif d'une bêtise existe, c'est croire qu'il y aura toujours un idiot à combattre, qu'existe le mal immuable propice au goût pathologique de la haine de l'autre et du combat...

Aussi, celui qui croit en ces termes peut très bien se l'appliquer à lui-même.....Il est donc utile d'annoncer un autre ainsi pour, à contrario, se laver de ce qui existerai chez soi...

Cher Pascal,
il est certainement inutile de retourner l'insulte du chef de l'Etat contre lui-même pour le discréditer. De cela (aussi) il s'occupe seul.

Excellent, merci à tous, il suffisait de patienter, cela ne pouvait pas ne pas venir. Bon courage aux membres de son gouvernement qui doivent se contorsionner pour prendre la défense de ce comportement indigne : eh oui, tout a un prix...

Pour ceux qui n'auraient pas en tête les contorsions dont parle Peneloppe (arrêtez-moi si je me trompe), en voici quelques unes:

Xavier Bertrand, ministre du travail: "il y en a marre de ce sytème qui est complètement insensé, où on ne retient que cinq secondes de cette visite".

Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur: "c'est un geste d'agacement dans une bousculade et il ne faut pas en faire une polémique".

Michel Barnier, le ministre de l'agriculture: le président a répondu «d'homme à homme».

Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement :«Il y a une évidence, c'est que la personne qui est là n'est pas là par hasard.» «Ce qui me choque, c'est la réaction de toute cette gauche bien-pensante» qui considère comme «normal et acceptable» que quelqu'un insulte le chef de l'Etat. «Le respect, il est dans les deux sens». «Je ne suis pas sûr que je n'aurais pas dit pire, je me demande si je ne lui aurais pas mis une baffe !»

François Fillon, premier ministre: ""Franchement, ça nous arrive à tous d'avoir ce type de réaction quand on est insulté, comme c'était le cas"

et, hors du gouvernement, Yves Jégo: "La réaction du président de la République est une réaction humaine, il a fait en sorte d'être compris par son interlocuteur" "Ce qui est choquant dans cette affaire, c'est sans doute que quelqu'un ait cru bon de le bousculer, de le tutoyer"

moi à la place de l'insulté je porterai plainte

- << me touches pas tu vas me sallir>> : cela peut se comprendre
si tu sais que le quidam qui veut te serrer la paluche a pratiqué
moultes flattages de croupes de vaches et autres bestiolles !

- << casses toi pauvre con >> : là il faut le prouver !

Il me les brise menus notre président : je peux pas le prouver :)

Après le marin du Guilvinec, voilà que notre cher Président récidive avec ses gros mots.

Pourtant il y a une dizaine de jours, il nous déclarait qu'il faillait enseigner l'instruction civique à l'école primaire et notamment les règles de politesse.

Je savais déjà que les instituteurs l'enseignaient poliment à mes enfants et à mes petits enfants comme je l'ai appris moi-même il y a 60 ans.

Sauf ce que ne savait pas, c'est que c'était pour lui qu'il parlait !!!!!

Il devrait retourner à l'école pour apprendre les règles de bienséance et notamment la politesse de base :

Ne pas tendre la main à n'importe qui
Ne pas répondre à un étranger qui ne vous a rien demandé
et surtout lorsque cet étranger ne vous donne pas ce que vous souhaitez, ne pas dire des gros mots plus gros que soi.

Xavier DARCOS va avoir des cheveux blancs doublement :

1° Parce qu'il aura un élève supplémentaire à caser
2° Parce qu'il va perdre la mairie de Périgueux à cause de cet élève indisciplé.

Le président de la République avait, en effet, traité "des" Bretons de cons à l'époque:
http://www.youtube.com/watch?v=B5ZJ_ygh7aw

Nicolas Sarkozy : "Je vous ai amené le beau temps"
Le marin pêcheur : "En Bretagne, il pleut que sur les cons"
Nicolas Sarkozy : "Eh bien, il doit pleuvoir souvent alors!"
Le marin pêcheur: "Ca veut dire quoi? Que les Bretons sont des cons?"
Nicolas Sarkozy : "Non, non. Ca veut dire qu'il y en a ... que j'en connais"

Source France 2 / découvert sur Le Post http://www.lepost.fr/article/2008/02/24/1103238_sarkozy-et-les-cons-la-c...

Notre président se comporte comme le plus petit des voyous... lui qui a fait du domaine de la délinquance son sujet favori de communication (mais pas d'action!), il se comporte comme les "racailles" qu'il dénonce... Quelle légitimité a-t-il pour donner après ce comportement, des leçons de politesse, de non violence....? Il fait le malin avec ses gardes du corps, à jouer le marlou, à tutoyer les gens, maintenant les insulter... son comportement est indigne de sa fonction, de ce qu'il doit représenter. Et le comble, c'est son petit fan club composé de ministres et secrétaires d'état qui viennent le défendre en parlant d'une "réaction d'homme à homme"...mais de qui se moque-t-on? Alors c'était donc courageux d'insulter un homme de 60 ans, pour ce motif ?! Il me semblait moins courageux face aux pêcheurs lorsqu'on le menaçait d'un "coup de tête"...de même lors de ses visites en banlieues (qui se font rares...une seule-devant une gare dans une zone calme!- depuis son élection...lui qui voulait être le président de tous les français...).
Et pour en rajouter encore plus, un gentil secrétaire d'état a qualifié le comportement de Sarkozy, de "calme"...en se demandant même si, à sa place, il n'aurait pas "giflé" l'individu...
Et c'est cette classe politique qui vient après nous donner des leçons...demander aux gens de se serrer la ceinture, parler de juger les fous pour un prétendu droit de deuil des familles des victimes, parler de "prédateurs" à enfermer à vie ...allant jusqu'à désirer contourner une décision du Conseil Constitutionnel...après avoir détruit de nombreux principes fondamentaux de notre droit pénal....la liste est longue.
Lui qui a tant prôné son idée de la rémunération du travail au mérite...qu'attend-il pour démissionner (il pourrait s'appliquer son "casse toi connard" qui lui est plus approprié), ou au minium, arrêter de toucher son salaire tant que le calme ne sera pas revenu, les prix de la consommation baissés, et la croissance en hausse?
...
Il n'arrive pas à la cheville de ses prédécesseurs, de droite comme de gauche, ni de ses opposants qu'il qualifie de "perdants"...mais qui perd dans l'histoire? une opposition aussi divisée que son propre camp? ou un homme incapable de remplir sa fonction...

Deux psychologues sont évoqués par Arrêt sur images, http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=461 , pour expliquer le mécanisme psychologique que vous évoquez: "Les narcissiques que nous avons observés deviennent exceptionnellement agressifs à l'égard d'une personne qui leur a donné une évaluation négative et insultante. Mais ils ne sont pas agressifs de façon générale vis-à-vis d'autrui, et continuent à se montrer amicaux, même après avoir essuyé une insulte, avec les personnes qui sont étrangères à cette insulte."
Il n'est pas certain que cela soit parfaitement approprié, ni qu'il soit nécessaire de psychiatriser systématiquement les comportements du président de la République, mais la citation dégotée colle étonnament bien à la situation.

kairos

Il est rare tout de même de sauter au cou, sauf pour l'étrangler, de quelqu'un qui donne de vous une évaluation négative et insultante (sic)! En somme, il me semble, le comportement décrit par ces psychologues s'apparente à celui du commun des mortels...

Alors, je précise que je ne suis pas vraiment "de droite", mais:

À l'insulte :"Mort aux cons"... Réponse de De Gaulle: "Vaste programme"

À l'insulte: "Connard".... Réponse de Chirac: "Enchanté, moi c'est Jacques Chirac"

Comment élever le débat, même quand il n'y en a pas !

kairos

A trop fréquenter Bigard...

On a les amis qu'on mérite ! ;-)

Merci Sylvie,
A l'époque, on se donnait au moins la peine de répondre avec esprit.
Aujourd'hui, le Président de la République en est à regretter de ne pas avoir répondu "Pfff"...
Que dirait Mr Darcos de projeter la vidéo en classe, de façon pédagogique, pour montrer ce qu'il ne faut pas faire ? Si Mr le Président voulait bien enregistrer son Pfff, on pourait alors montrer aux élèves ce qu'il convient de faire. Cela dit, je ris beaucoup en lisant tous ces commentaires, mais cette affaire est tout de même très grave.

A HUGO

Tout à fait d'accord avec vous.

Monsieur Le Président SARKOZY a oublié une chose essentielle :

Il a été élu Président de la République par la volonté du peuple.

Mais le peuple aujourd'hui ne veut pas de ce SARKOZY là qui nous a trahi et qui se comporte comme un petit garnement très élévé et qui doit être corrigé. Un petit voyou des quartiers mal famés.

Lui qui parle de morale, d'instruction civique et de politesse, de religion, etc ..... fait juste l'inverse de ce qu'il prône.

Nous sommes la risée du monde entier.

Les élections municipales seront la BEREZINA de la droite !!!!!!

Il y a des maires de droites, digne d'intérêts, honnêtes, polis, ayant bien travaillé qui vont être battus à cause des frasques de Monsieur Le Président Nicolas SARKOZY.

Maintenant s'il considère qu'il est toujours là par la volonté du peuple, et qu'il a toujours la confiance du peuple :

CHICHE !

Dans un esprit gaullien, il fait trancher le débat par le peuple -
Il démissionne, et il se représente aux suffrages des électeurs.
Là il serait digne d'intérêt.

Bonjour,

Dans la vie, que l'on soit chef d'état ou simple quidam, il est possible de rencontrer sur son chemin des......cons.

De plus, il est humain parfois de réagir vivement, le contexte aidant. Les médias ont trop tendance à jouer les prudes, les analystes ou même les moralisateurs.

Je ne vise personne ici, surtout pas Mediapart.

Pour ma part, cet incident, sauf si il se renouvellait souvent, ne vaut pas tant de discussions.

Par contre la traduction de gros mots.....ça délasse.....et ça nous change des habituelles polémiques droite-gauche.

Belle journée.....et je reste poli...bien sûr.

Michel Zim

Cher Michel,
notre président vous approuve mardi matin dans Le Parisien:
"Il est difficile même quand on est président de ne pas répondre à une insulte, j'ai sans doute les défauts de mes qualités. Ce n'est pas parce qu'on est le président qu'on devient quelqu'un sur lequel on peut s'essuyer les pieds. Cela étant, j'aurais mieux fait de ne pas lui répondre."
http://www.leparisien.fr/home/info/politique/articles.htm?articleid=2960...

C'est étrange ce "syndrome du paillasson"... (cf Rama Yade et Kadhafi)

kairos

Notre Président ferait-il un complexe?

Si vous le voulez, nous pouvons relancer le débat sur la traduction de "paillasson". "Doormat" dit Reuters (-;
http://www.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20080226.wsarkozy0226...

Dominique de Montvalon, directeur de la rédaction du Parisien, a précisé sur Canal+ que le début d'excuses présenté par Nicolas Sarkozy dans Le Parisien mardi matin n'a en fait jamais été prononcé devant le panel de lecteurs du quotidien
http://fr.news.yahoo.com/rtrs/20080226/tts-france-sarkozy-insulte-presse...
"Cette phrase n'a pas été prononcée", a-t-il précisé. Les lecteurs-intervieweurs "retrouvent dans le journal quelque chose que le président n'a pas dit, qu'ils n'ont pas entendu."
Ce passage aurait été ajouté par l'Elysée lors de la traditionnelle relecture des entretiens présidentiels à la presse écrite transmise, amendée, au Parisien lundi soir.
Le plus drôle étant que Le Parisien en fait, néanmoins, le titre de l'entretien.

France Info assure que Le Parisien publiera la version non amendée demain (une bonne façon de profiter une troisième fois du "buzz" qu'il a provoqué!)
http://www.france-info.com/spip.php?article101456&theme=9&sous_theme=10

Rue89 s'est, à première vue, procuré le texte initial de l'interview:

"Je m'appelle Sarkozy... depuis la cour d'école, personne ne peut dire que j'ai baissé les yeux".
"...je ne suis pas un président guimauve, sur lequel on peut s'essuyer les pieds. J'aurais pas dû lui dire casse toi si tu veux, j'aurais dû lui dire 'pffff', comme je le fais toujours."

http://www.rue89.com/2008/02/26/sarkozy-sexplique-sur-casse-toi-pauvcon-...

kairos

S'essuyer les pieds... dans la guimauve?

Finalement, pas de republication, mercredi dans Le Parisien, mais une explication de Dominique de Villepin: "récuser cette phrase, qui témoigne d'une évolution en quelques heures de la posture présidentielle, aurait été priver tout le monde d'un éclairage tardif, mais capital. Bref, nous avons, comme d'habitude, privilégié l'info, mais en jouant cartes sur table."

http://www.leparisien.fr/home/info/politique/articles.htm?articleid=2960...

Le Point a interrogé les "panélistes" du Parisien
http://www.lepoint.fr/actualites-politique/le-parisien-sarkozy-les-panel...

hm, si traduire c'est trahir alors autat ne pas traduire, mais faire dans le littéral pur.

break you, poor cunt... (je crois que tout est dit, les lecteurs anglophones aprécierons tout autant la profondeur du choix des mots, que la frenchitude de notre aimé chef de l'executif, pour un chef d'Etat je pense qu'il vas falloir s'en remettre au président du conseil constitutionnel.. voir au conseil constitutionnel lui-même.

break you, poor cunt.

et sa traduction présidentialisé pour l'étranger

could you go away, you're just not nice.

étrangement, ou plutôt comme d'habitude, l'on peu remarquer que les insultes et les marques de colères, sont a double sens, comme si finalement l'insulteur ne parvenais jamais qu'a se couvrir de ses propres insultes. ou a se donner de judicieux conseils..

mais bon cela donne une bonne idée du ca-niveau dans lequel notre divin et aimé vlad iznogood est en train de faire tremper notre non moins aimé étandart sanglant.

Je ne crois pas que :
"touches moi pas " soit une insulte ou alors ils auraient dans les années quatre vingt réussis fondé une association trop injurieuse :
" touche pas a mon pote "
A cela notre prestigieux président répond :
"Casse toi alors ..." Quel trait d'esprit ! Euh oui, qu'a donc dit l'autre:" L'insulte est l'arme des faibles et des pauvres d'esprits !" !! Mais cet illustre quidam inconnu mouche définitivement l'homme par une association d'a la fois le geste et la parole que le premier des représentant des français vient d'avoir a son égard :
" Tu me salis ..."

Tous est dis

kairos

L'irrespect envers le Président n'exprime-t-il pas une "dangerosité" qu'une mesure de rétention devrait sanctionner?

Absolument. Il me semble me souvenir que l'abominable agresseur de la voiture de Sarkozy (il n'était alors que ministre ) avait été condamné à 4 mois de prison ferme. Un verdict qui tenait compte, n'en doutons pas, de la dangerosité de l'arme utilisée: un yaourt!

Alors, la prison à vie au minimum me semble nécessaire pour ce criminel qui ose refuser de serrer la main à Sa Grandeur Sarkozy.

Soyons juste! Il y avait volonté de nuire: le yaourt était périmé
http://www.libetoulouse.fr/2007/2008/01/manifestation-c.html

Saisissons immédiatement Vincent Lamanda, pour débrouiller la question
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20080225.OBS2191/vince...

Il n'y a aucune forme d'irrespect a demander a quelqu'un que vous ne connaissez pas de ne pas vous touchez. Il faut savoir proportion gardez !!!

Certes, mais concédez que "tu me salis" marque une répulsion certaine.

kairos

Et ne pas dire merci est même un signe de bienséance...

Il n'y a la, a mes yeux aucune marque de répulsion mais un véritable trait d'esprit ou il mouche définitivement Son Altesse Sérénisime :
_"Oui en ayant ce langage Monsieur Le Président, vous salissez le peuple que vous représentez et vous même !!! "

La politesse est sage : la grossièreté, par conséquent, stupide. Se faire, sans nécessité et avec intention, des ennemis en commettant des impolitesses, c'est de la frénésie, tout comme de mettre le feu à sa maison...

Gardez le sourire ...

La seule insulte est : "Pauvre CON " (étant entendu que le terme con étant un terme d'argot désignant le sexe de la femme et que pour un homme être traiter de sexe de femme est une insulte. On peut aussi s'interroger sur le sens de : " pauvre " dans la bouche d'un homme vouant une admiration pour ceux ayant réussi à acquérir fortune !!!)
Je me demande même si cet individu ne peut pas porter plainte pour propos injurieux a son égard et réclamer des dommages et intérêts pour avoir publiquement été insulté.
Le préjudice moral ainsi que psychologique; d'avoir été insulté par Le Chanoine Honoraire de Saint-Jean-de-Latran; est inestimable ???

Vive la République...

Le problème n'est ce que vous ou moi considérons comme une insulte, mais ce que la justice a déjà considéré comme tel.
Un bon (et effrayant) rappel dans Libération:
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/312200.FR.php

- Le 9 février 2005, à Strasbourg. Un homme aurait crié : «Sarkozy, va niquer ta mère !» (ce qu'il nie). Un mois ferme.
- Le 1er novembre 2006, à Aubagne. Un homme dit à des policiers «Je nique Sarko le fils de pute !»Quatre mois ferme.

Mais admettons que l'insulte et la grossièreté sont caractérisés.

Plus bénin (mais pas aux yeux des juges):
Le 31 janvier 2004, au forum des Halles à Paris. Un manifestant au lance au président : «Retourne en Chine, espèce de Hongrois !» Un mois ferme.

La loi de 1881 "sur la liberté de la presse" dispose, en son article 29, que "toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l'imputation d'aucun fait est une injure", sinon c'est une diffamation.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=8DD8CAE85...
Le code pénal dit, lui, que "l'injure non publique envers une personne, lorsqu'elle n'a pas été précédée de provocation, est punie de l'amende prévue pour les contraventions de la 1re classe." (art. 621-2) http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT0000...
... et la Constitution révisée met le chef de l'Etat à l'abri de toute poursuites, civiles ou pénales
http://www.assemblee-nationale.fr/12/dossiers/031005.asp

Donc en bénéficiant de cette immunité Notre Chanoine Honoraire de Saint-Jean-de-Latran Grand Libérateur du pouvoir d'achat peut se permettre d'insulter qui bon lui semble ???

Vive la Démocratie !

...durant la durée du mandat uniquement?
Sinon j'ai adoré lire ça "- possibilité de destitution du Président pour « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat » "... c'est rassurant, tant qu'on ne révise pas la constitution pour faire du sur-mesure !
Merci pour tous ces liens, vous êtes une source vive !

Maintenant, dans la suite il s'avère que l'Elysée tronqué les propos tenu par Président de la République lors de l'entretien qu'il a accordé aux lecteurs du " Parisien " hier lundi.

L'Elysé a modifié le texte qui a été publié, en parlant de regret.
Dominique MONTVALON affirme que le mot regret n'a jamais été prononcé.

Maintenant le Président ou son équipe mentent !!!

En plus du long développement quelques commentaires plus haut, voici les explications de Dominique de Montvalon
http://videos.leparisien.fr/video/iLyROoaftyBA.html

Si vous avez aimé la version écrite de cet article, Canal+ l'a décliné en vidéo.
(fichier vidéo en .flv) http://vod-flash.canalplus.fr/LE_PETIT_JOURNAL_ACTU_CHRONIQUE_080225_CAN...

Il fallait s'y attendre: le président a fait des émules:
après Patrick Devedjian traitant Anne-Marie Comparini de "salope"
http://www.dailymotion.com/video/x2ehe1_comparini_blog
voici un adepte niçois
http://www.dailymotion.com/video/x4hwv8_peyrat-insulte-les-nicois-2008_p...

Mais "Touche moi pas " que je décrirais personnellement comme une utilisation d'un français rugueux venant d'un niveau de scolarité peu élevé n'est pas une invective qui ne renferme l'imputation d'aucun fait puisque Le Premier représantant des Français l'a touché, n'est pas un termes de mépris, ni même une expression outrageante, mais une simple demande .

Ce a quoi le Notre Chanoine Honoraire de Saint-Jean-de-Latran Grand Libérateur du Pouvoir d'Achat répond par un ordre sur un mode sur un mode familier : " Casse toi !" Les niveaux de compétence ne sont pas égaux Monsieur le Premier Magistrat VT , il y a la outrage à cet illustre inconnu qui se retrouve plongé dans une célébrité mondiale, un tourbillon, une traque; des gens veulent savoir qui il est ??? Non cet homme ne pourra plus jamais vivre comme avant ... Non! Non . Non !! Quatre fois Non... Il mérite un dédommagement et des excuses sur la place publique ...

Vive la France Libre.

Bonjour,

Il y a dans toutes ces nombreuses interventions beaucoup de classe, beaucoup de bonnes analyses, des détails bien analysés.....et j'en passe.

J'y ajoute encore un grain de sel.... emprunté :

''Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre ''

Vous voyez...ce que je veux dire.

Pas facile de devenir toujours meilleur et de toujours garder contrôle de soi-même.

Je sais de quoi je parle, je ne suis pas parfait....dommage.

Belle journée parisienne et terreste.

Michel Zim

Cher Michel, personne n'est parfait, vous avez bien raison. Mais si il peut arriver à tout le monde d'avoir un instant d'agacement, on est en droit d'attendre d'un président de la République qu'il se maitrise un petit peu plus qu'un simple voyou. D'autre part, je pense que les personnes qui ont insulté Sarkozy précédemment (voir le commentaire de VT plus haut) ont certainement été victimes du même genre de pic d'agacement. Elles ne s'en sont pas moins retrouvé en prison!

Je ne demande pas la destitution de Notre Chanoine Honoraire de Saint-Jean-de-Latran Grand Libérateur du Pouvoir d'Achat Notre Sérénisime Vénéré Président.

Attention !

Je ne dis pas pas que devant quelque simulacre de justice Française même quiconque pourrait entrevoir la probabilité de de plaider une telle ligne de défense.

Il se pourrait que devant une cours Européenne mais y a t il des précédents ???

Je dis que dans le meilleur des mondes : cet homme devrait s'excuser, oublions le chèque l'État Français n'a pas les moyens de payer : Les caisses sont vides !

Vive la Démocratie.

Notre Chanoine Honoraire de Saint-Jean-de-Latran Grand Libérateur du Pouvoir d'Achat Notre Sérénissime Vénéré Président est au Tchad aujourd'hui : La Barbarie a visage Humain ...
C'est autre chose qu'un pauvre con !

Vive la République.

Mon fils de 18 ans m'a récupéré quelque part, ceci que je vous fais partager:

Une personnalité française, très en retrait de la scène publique depuis quelques temps, porte un regard acéré sur le nouveau président :

Citation:

Vous semblez vous tenir très informé de l’actualité politique française. Quel regard portez-vous sur notre nouveau président ?

VH: Depuis des mois, il s’étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue… Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas. Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c’est que dans toutes les qualités qu’on lui reconnaît, dans tous les éloges qu’on lui adresse, il n’y a pas un mot qui sorte de ceci : habilité, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout est là… Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.

Derrière cette folle ambition personnelle décelez-vous une vision politique de la France, telle qu’on est en droit de l’attendre d’un élu à la magistrature suprême ?

VH: Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l’assaisonnait de cette façon. Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit, et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve si énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l’aventure et l’aventurier… On ne trouve au fond de l’homme et de son procédé que deux choses : la ruse et l’argent…Faites des affaires, gobergez-vous, prenez du ventre ; il n’est plus question d’être un grand peuple, d’être un puissant peuple, d’être une nation libre, d’être un foyer lumineux ; la France n’y voit plus clair. Voilà un succès.

Que penser de cette fascination pour les hommes d’affaires, ses proches ? Cette volonté de mener le pays comme on mène une grande entreprise ?

VH: Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que la honte…Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités… Ma foi, vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l’argent ; c’est ignoble, mais c’est excellent ; un scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte…une foule de dévouements intrépides assiègent l’Élysée et se groupent autour de l’homme… C’est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le pauvre prince d’industrie.

Et la liberté de la presse dans tout çà ?

VH (pouffant de rire): Et la liberté de la presse ! Qu’en dire ? N’est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l’esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle?

Toutes les réponses sont de Victor Hugo et proviennent de son ouvrage « Napoléon le Petit », le pamphlet républicain contre Napoléon III …

Absolument excellent! Cela lui colle comme un gant.

C'était un autre temps, qui s'accommodait de descriptions un peu vives.
Jugez plutôt ce que disait encore Victor Hugo de Louis-Napoléon Bonaparte:
http://fr.wikisource.org/wiki/Napol%C3%A9on_le_Petit_-_1,_VI

« Il aime la gloriole, le pompon, l’aigrette, la broderie, les paillettes et les passe-quilles, les grands mots, les grand titres, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. En sa qualité de parent de la bataille d’Austerlitz, il s’habille en général. Peu lui importe d’être méprisé, il se contente de la figure du respect. »

« Il y a maintenant en Europe, au fond de toutes les intelligences, même à l’étranger, une stupeur profonde, et comme le sentiment d’un affront personnel ; car le continent européen, qu’il le veuille ou non, est solidaire de la France, et ce qui abaisse la France humilie l’Europe. »

« Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort, et tous ces hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que de la honte. »

Ceci étant, lorsqu'il publie ce texte, en août 1852, Hugo était déjà "expulsable" depuis janvier. Et le 5 du mois d'août, il s'installe à Jersey.

Une version polonaise de la mésaventure : la Pologne est l'autre grande nation agricole du Vieux Continent, mais n'en tirons aucune conclusion zoo-sémantique...

Casse-toi, pauvre con, un précédent avec Kaczynski en Pologne

"Spieprzaj dziadu", donc.

C'est phénoménal.
L'art de la digression ou comment l'on passe de la basse insulte à la belle oeuvre politique d'un VH.
C'est aussi cela que nous permet MEDIAPART et un grand merci pour cette initiative courageuse et citoyenne, très politique en somme.
Enfin au milieu de la boue des «agirs» se trouve une voie pour faire acte.
Merci

Ma traduction en anglais:
"jerk off, sucker!"

A noter encore, cette intéressante monographie de l'insulte (en) politique sur le site de l'université de Bourgogne et repéré par Arthur Goldhammer:
http://passerelle.u-bourgogne.fr/publications/atip_insulte/index.html

Stupéfiant de lire cet article du Monde cinq jours après : http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/03/01/what-does-casse-toi-p...