Die NetZeitung : le «tout-info» sans publicité, c’est 7 euros par mois

21/01/2008Par

Le mois dernier, nous étions à Londres  pour vous présenter la rédaction internet du Guardian en osant la comparaison avec son ennemi juré le OnlineSun. Chez nos voisins allemands, c’est le NetZeitung qui s’est installé avec 1 million de visiteurs uniques par mois et 500 000 pages visitées chaque jour. Exclusivement disponible sur internet, ce journal généraliste aux allures de Spiegel en ligne, est apprécié pour la fraîcheur de ses infos et ses enquêtes sur le quotidien des gens comme l’efficacité des politiques actuelles dans la lutte contre la délinquance juvénile. « Nous sommes une vingtaine de journalistes séparés en deux groupes : ceux qui travaillent de jour et de nuit. Cela nous permet d’assurer une couverture en continu de l’actualité nationale ou internationale… c’est notre force !», nous explique la rédactrice en chef, depuis son bureau au seizième étage d’une tour de la Liebknecht Strasse, au cœur de Berlin. Domenika Ahlrichs, 33 ans, est arrivée au NetZeitung en 2003 après avoir fait ses armes au Shaumburger Nachrichten, un quotidien régional du nord de l’Allemagne.

L’accès aux articles et dépêches du NetZeitung est gratuit. Mais, s’ils le souhaitent, les visiteurs peuvent se débarrasser des nombreuses bannières publicitaires moyennant un forfait de 7 euros par mois. Alors que pense la rédactrice en chef de MediaPart et son abonnement payant ? « C’est un beau pari à tenter à condition que les scoops soient vraiment au rendez-vous… Si c’est le cas, les gens seront prêts à payer.

Parallèlement, le NetZeitung propose ses infos en format audio, à déguster sur place ou à emporter. Il offre aussi chaque midi une revue de presse nationale et internationale, enregistrée en studio par Jens Teschke, le rédacteur-en-chef adjoint. « En réalité, peu de gens téléchargent nos podcasts car ils ont tout le loisir de lire les articles au bureau, pendant leur journée de travail. » Ses lecteurs internautes ont entre 25 et 45 ans, sont diplômés et plutôt calés en matière de nouvelles technologies.

Lancé en novembre 2000, le journal en ligne a changé plusieurs fois de propriétaire jusqu’à battre pavillon britannique depuis son rachat l’été dernier par le fonds d’investissement londonien Montgomery, également propriétaire du MorgenPost à Hambourg. Le NetZeitung est tout juste rentable, grâce à la publicité et à des offres de services payants comme des petites annonces immobilières ou la vente en ligne de places de concert.

Le côté participatif est volontairement réduit. « Nous offrons la possibilité à nos lecteurs de laisser leurs commentaires mais sur des articles précis. En les laissant s’exprimer sur tous les sujets, nous aurions beaucoup de messages déplacés et ce n’est jamais bon pour la réputation d’un journal ». De fait, la petite bannière rouge « Was sagen sie dazu ? (Qu’est-ce que vous en dites ?) » se fait très rare sur le site.

En revanche, les commentaires personnels sont les bienvenus sur le site Readers-edition.de, l’édition des lecteurs du NetZeitung, où toutes les infos sont fournies (bénévolement) par les internautes germaniques. « Un site très populaire chez les journalistes !».

Concept intéressant quoique différent de MediaPart. En tout cas le succès est là.
La création d'une équipe nocturne est appréciable pour l'info en continue mais cela ne me paraît pas utile dans le cadre d'un journalisme d'investigation.

Je confirme !

A propos des commentaires, je suis d'accord sur la limitation de ceux ci dans la presse internet, malgré la facilité que la technologie procure.
Il est lassant de lire 45 fois le même avis, avec moult fautes d'orthographe et de style, quand ce ne sont pas des injures ou de la vulgarité.
Le journalisme de qualité commence par le respect de la langue, et quand on lit dans la presse écrite dite nationale plusieurs fautes d'orthographe dans un article signé par une sommité du journalisme, on ne peut que se désoler! Au risque de passer pour un vieux con, je suis attaché à la forme, qui permet de ne pas dévaloriser le fond.

Tout à fait d'accord avec vous Jean,
et non, ce n'est absolument pas "passer pour un vieux con". Au contraire, c'est tenter de replacer la barre assez haut, enfin la remettre au niveau normal d'où elle n'aurait pas dû tomber, ce serait déjà pas mal...

Voyez dans "Ce que j'attends de MediaPart, par Pierre Revallier", ce que je viens de mettre à l'attention (un peu) des modérateurs:
http://www.mediapart.fr/blog/mediapart/05012008/ce-que-j-attends-de-medi...

En deux mots, que ça ne me gênerait aucunement d'avoir des contributions retirées, même sans explication, et même, cela me placerait artificiellement à un niveau d'écriture meilleur que l'authentique, puisque seules mes meilleures contributions seraient publiées.

Bonjour,

7 euros par mois pour Die NetZeitung, dites vous...
9 euros par mois pour Mediapart...
Le compte n'y est pas tout à fait, me semble-t-il...

Edwy Plenel ne dit-il pas lui même, un peu plus loin sur ce même site :
"C'est pourquoi le projet MediaPart s'avance à contre-courant de la vulgate dominante selon laquelle il n'y aurait qu'un modèle viable sur le Net, celui de l'audience et de la gratuité. D'abord, cette pensée unique repose sur un mensonge : le gratuit ne l'est pas, non seulement parce qu'il est financé par la publicité, mais surtout parce que vous ne cessez de payer, souvent trop cher, les équipements, les abonnements, bref les tuyaux qui donnent accès à ces contenus prétendument gratuits."

Refaisons donc les comptes :
Mon abonnement à Internet : 30 euros par mois
Un abonnement à Mediapart : 9 euros par mois.
Total pour accéder à Mediapart : 39 euros par mois, soit 468 euros par ans.

Comparaison :
Le Monde. Coût d'achat au numéro : 39 euros par mois. Mais une formule d'abonnement est actuellement proposée à 16 euros par mois !
Libération: une formule d'abonnement est actuellement proposée à 280 euros par an, et une autre à 25 euros mois (pour un abonnement de deux ans).

Conclusion :
Medipart me coûterait quasiment le prix d'un abonnement au Monde + celui d'un abonnement à Libé. Ça fait cher tout de même. D'autant que j'ai déjà accès à l'intégralité du Monde et de Libération en ligne, pour les 30 euros par mois de mon abonnement internet, + un certain nombre (;-) d'autres sources d'information en prime (comme par exemple Le Figaro+Rue89+Agoravox+GoogleNews+quelques millions de blogs dont certains sont de grande qualité...).

Il va en falloir de la plus-value journalistique pour proposer mieux chaque jour que les quelque 500 journalistes du Monde et de Libé réunis, avec la petite équipe que vous formez. D'autant que votre ambition est bien, selon Edwy Plenel "la création d'un journal en ligne, de qualité et de référence, qui se suffise et vous suffise".

Cher Narvic,

Votre calcul est quelque peu fallacieux. Vous comptez dans l'abonnement à MediaPart votre abonnement chez votre fournisseur d'Internet. Comme si ce dernier ne vous donnait accès qu'à MediaPart et donc que son coût nous était directement imputable et seulement à nous. La suite de votre démonstration tord le cou à votre... propre démonstration. Ainsi, écrivez vous:

«D'autant que j'ai déjà accès à l'intégralité du Monde et de Libération en ligne, pour les 30 euros par mois de mon abonnement internet, + un certain nombre (;-) d'autres sources d'information en prime »

Donc, oui, MediaPart vous coûtera(it) bien 9 euros et non 39 euros, ou alors ajoutez des centimes à chacun des sites que vous visitez.

Tout à fait d'accord avec vous David Dufresne.

De plus, il est possible d'accéder gratuitement à internet au travail, dans des associations, dans certains lieux publics (bibliothèque, mairie, métro ou RER, etc...), etc...

Cher Julien,
Tout le problème vient du fait que les ressources de ce site sont en grande partie fournies par ses adhérents et que son succès repose pour moitié sur leurs épaules.

En d'autres termes, cher Julien, combien d'argent serez-vous prêt à débourser pour apporter VOUS-MEME à MédiaPart des informations que vous aurez trouvées gratuitement sur le site de LCP ?

Le concept participatif fait qu'il y a effectivement information gratuite sur ce site mais ce sont les adhérents qui la fournissent EN PLUS de payer pour de l'information payante. Bref, l'équipe de MédiaPart refuse de travailler gratuitement, ce que l'on peut comprendre, MAIS demande à ses adhérents de le faire, de leur fournir salaire, et accessoirement d'être assez vigilants pour que ce site réponde à ses ambitions.

CELA NE PEUT TOUT SIMPLEMENT PAS FONCTIONNER.

Mon très cher Franade, je vous trouve bien affirmatif. Mais puisque vous écrivez en lettres capitales, c'est que vous devez forcément avoir raison.

Cependant, permettez-moi, juste un instant, de vous signaler que le journalisme d'investigation indépendant est un métier et qu'il ne sera jamais remplacé par des blogueurs.

Ceci étant dit personne ne vous oblige à adhérer à MediaPart.

Si je suis autant affirmatif, cher Julien, c'est parce que tous les sites d'information qui ont testé le même modèle économique que MediaPart sur le Net l'ont abandonné. Le discours que je tiens, d'autres le tiennent également.

Et je sais que le journalisme d'investigation est un métier mais cela n'enlève rien au fait que le succès de MediaPart dépend aussi et, je le répète, pour moitié de la qualité des contributions qu'il va générer. Je ne crois pas honnêtement que MediaPart réussisse à fournir un scoop par heure, il est donc clair que sa spécificité tiendra surtout dans l'angle d'analyse commune que journalistes et contributeurs donneront à l'actualité. Je vous repose donc ma question sous une autre forme: pendant combien de temps allez-vous payer une information que vous pouvez trouver gratuitement ailleurs (vous savez, le site de LCP: http://www.mediapart.fr/presse-en-debat/pouvoir-et-independance/22012008... ) et une analyse de cette dernière à laquelle vous contribuez ?

Je vous confirme que je n'adhérerais pas, dans les conditions actuelles, à MediaPart. Il me semble cependant important de souligner que le projet est très bon mais le modèle économique choisi est très mauvais. Et que ce modèle peut à terme ruiner le projet. Ce qui serait dommage...

Cher David,

Je compte mon abonnement Internet dans le total, sur le conseil même d'Edwy Plenel (cf. citation), pour ne pas me laisser prendre au piège du "faux gratuit". Et je ne compare pas tant Mediapart avec le reste d'internet qu'avec de "bonnes vieilles" éditions papier du Monde et de Libération.

Mon propos est bien de souligner, moi aussi, à quel point l'information n'est pas gratuite sur internet. Elle est même chère, puisqu'il m'en coûtera bel et bien 39€/mois pour accéder à Mediapart (en me branchant sur internet), contre 41€/mois pour un double abonnement papier au Monde+Libération (en attendant le facteur au pied de ma porte).

Je ne vois rien de fallacieux dans ce calcul. C'est même une explication que je trouve fort valable aux réticences des internautes à payer un second abonnement pour accéder à un site, alors que l'on paye déjà pour accéder à internet.

Par ailleurs, vous avez raison, lire en ligne Libé, Le Monde, Le Figaro (et toutes les autres sources accessibles sans supplément) me coûtent aussi de l'argent (30€/mois), mais puisqu'Edwy Plenel me promet que Mediapart sera un journal qui "se suffira" et "me suffira", je n'aurais plus de raison de les consulter, n'est-ce pas ? Là, d'accord, c'est une pirouette ;-)