Jérôme K. ou les limites du capitalisme néolibéral, par Cédric Durand

 En pleine tempête financière, l'affaire de la fraude présumée à la Société Générale a des allures de petite goutte d'eau qui fait déborder le vase. Jérôme K vient de réaliser, bien malgré lui, une formidable oeuvre pédagogique sur la déraison financière : les caisses sont vides s'il s'agit de parler salaires, santé, retraites ou éducation. 

Par contre, un jeune trader de second rang peut spéculer avec 50 milliards d'euros, c'est à dire près de dix fois le budget de l'enseignement scolaire ou dix années de revenus pour tous les rmistes de France ! S'il joue bien, il obtiendra  un bonus de 300 000 euros, en signe de reconnaissance d'actionnaires qui empochent bien davantage. Si les choses se passent mal, 5 milliards seront trouvés en quelques heures pour boucher le trou.

Le sentiment de violente injustice que chacun peu ressentir ne doit pas masquer une autre interrogation : qu'est ce que le travail de personnes comme Jérôme K. apporte à la société ? Pas grand chose, ou plutôt si, une double utilité négative. Premièrement, une instabilité financière accrue qui se répercute sur les salaires et l'emploi ; la crise financière actuelle est ainsi le 4ème choc majeur depuis la montée en puissance de la finance libéralisée dans les années 1970. Deuxièmement, une intensification de la concurrence dans l'allocation des capitaux qui se traduit par une pression permanente sur les dirigeants d'entreprises pour « dégorger du cashflow ». En clair, créer de la valeur pour les actionnaires, indépendamment de toute considération pour les salariés, les clients, les fournisseurs, l'environnement et les communautés affectées par les activités des firmes.

A l'autre bout de la finance, cette figure dominante du capitalisme actuel, on trouve le travail et, par exemple, Jerôme K., travailleur pleinement saisi par le projet de l'homme nouveau néolibéral. Contrairement à ce que s'échinent à nous expliquer les dirigeants de la Société Générale, la fraude qui serait à l'origine du désastre n'est pas un accident. Si l'on en croit les témoignages publiés, frauder raisonnablement est même la norme parmi les traders des grandes banques. Plus profondément, c'est une conséquence inéluctable de la micromécanique néolibérale. Expliquons nous. Le néolibéralisme, selon les termes de Foucault, vise au gouvernement d'individus calculateurs et intéressés. Découlant de ce projet, des dispositifs d'incitation et de contrôle sont mis en place dans les entreprises puis dans les administrations publiques, afin de maximiser la performance individuelle. La récente sortie de Michel Rocard sur la carrière au mérite des enseignants n'est ainsi qu'une avancée pratique supplémentaire des théories néoinstitutionnelles de l'entreprise en vogue dès les années 1970. Le principal succès du néolibéralisme est d'être en partie parvenu à construire– plutôt que de laisser-faire comme le voulait le vieux libéralisme – un contexte favorable à l'épanouissement de comportements opportunistes motivés par une rationalité étroitement individuelle. L'implantation de ce projet est un désastre pour les personnes comme pour les collectifs. Les suicides au travail et, de manière différente, la fraude de Jérôme K. renvoient alors à la même impossibilité d'incarner l'homme néolibéral. Comme le montre Christophe Dejours, face à l'impératif de la performance individuelle chacun doit se débrouiller seul, voire contre les autres. Pour se conformer aux objectifs prescrits par la hiérarchie et affronter l'épreuve de l'évaluation, l'idée de la triche peut germer et presque naturellement s'imposer. La tentation est d'autant plus forte qu'il n'existe plus d'espace collectif pour faire remonter les problèmes et amortir la souffrance liée à la mise en danger permanente de l'individu.

Le néolibéralisme n'est pas un compromis : c'est une machine de guerre au service du capital qui rencontre aujourd'hui les limites de sa propre dynamique. Les diktats de la finance sont à l'origine de l'instabilité macroéconomique générée par l'insuffisance globale de la demande salariale. Au point que la mise au pas de la finance tout comme la réduction des inégalités reviennent en haut de l'agenda politique Les débats sur le salaire minimum en Allemagne, les timides avancées des droits sociaux en Chine ou la recrudescence des luttes salariales en France et en Russie en témoignent. Kenneth Rogoff, un économiste de Harvard en vue, ne déplorait t-il pas il y a quelques semaines le retour des syndicats ? Si la question de la justice sociale s'impose, celle de la crise du travail n'est plus seulement une préoccupation de santé publique mais aussi un problème économique pour les entreprises. Reparler au travail, reparler du travail est inévitable. Cette nécessaire libération de la parole laborieuse passe par la renaissance de solidarités. Elle peut ouvrir une brèche et, pourquoi pas, desserrer l'étau néolibéral au point de ranimer la flamme d'un horizon post-capitaliste.

Cédric Durand est économiste.

Bonjour,

Si je comprend et souscrit à la quasi-totalité de votre article, j'ai un peu plus de mal avec le dernier paragraphe, que je ne comprend pas entièrement et dans lequel je crois discerner une approche idéologique du sujet.

Non pas que je défende une autre idéologie, mais plutôt que je pense que la financiarisation actuelle l'économie est le résultat du déséquilble soudain qui est intervenu dans la lutte hautement idéologique entre communisme et capitalisme de années 70-80 (c'est ce que j'en ai vécu).
A ce titre, je me méfie donc de toutes les idéologies, lorsqu'elles sortent de ce qu'elles sont pour moi, de simples objets abstraits, des constructions intellectuelles cohérentes d'une approche phylosophique, politique ou technique.

Dès lors qu'elles se posent en règles de vie, les idéologies deviennent forcément tyrannique pour l'Homme, car elles s'autosuffisent et ne répondent qu'à leur propre logique.
Cette crainte, a mon sens fondée, a d'ailleurs joué un grand rôle dans le rejet de la constitution européenne par le citoyen français. Il est dommage que les Politiques s'apprêtent à instituer en règle de vie européenne obligatoire la "concurrence libre et non faussée".

De même, l'"économisation" outrancière, pour ne pas dire totale, de la vie politique me parait très dangereuse. L'Economie, et là je parle sous votre contôle d'économiste, est une science qui rencontre de grande difficultés lorsqu'elle doit intégrer l'être humain, puisque dans sa manière de fonctionner, elle doit lui donner une valeur.
Quelle valeur donner à la dispatition d'un homme? Au delà de l'indemnisation pseudo-compensatrice de la famille, comment évaluer le manque de père pour un enfant? Alors on prend la valeur que l'on sait estimer, et l'on néglige toutes les valeurs humaines.
C'est sûr que dans ces conditions, le principe de précaution ne résiste à aucune analyse économique (M Attali,... si vous nous lisez...).

Christophe

Source site du ministère de l'education :
Mission "Enseignement scolaire"
Les crédits prévus pour l'enseignement scolaire en 2007 atteignent 58,28 milliards d'euros, (....)

Sans oublier le bouillon des Subprimes, n'oublions pas l'arithmétique que l'on peut relever dans les 4,9 M€ de perte : 4,9 M€ = 6,xx M€ (pertes réelles ) - 1,xx M€ (gain maquillé par Kerviel en 2007). Si les choses avaient suivi un autre cours, Quid du gain de 1,xx M€, des Milliard d'€ pour les actionnaires, des millions d'€ pour les dirigeants et de la poussiére pour Kerviel (300.000 € ).

J'attends des enquêtes plus incisives sur les bénéfices annoncés par les autres (BNP/ParisBas. Goldmann, ...), ne sont ils pas adossés à des prises de position tout aussi hasardeuse.

Encore merci à Jérome Kerviel pour avoir permis de lever un coin du voile qui recouvre les bénéfices météoriques de la planète finance.

Et une question de fond: l' « hydre libéral » est-il réformable?

antoine

To struggle for life.
L'animal homme n'est pas loin de la Bête.
Du plus petit rigolo de bas étage au sommet de la hiérarchie nous essayons de survivre en employant souvent des moyens peu orthodoxes.On parle de Kerviel parce qu'il y a au bout 5 milliards d'e.mais la plus petite somme détournée fait office de couteau dans la plaie que ce soit en plein communisme ou en plein néo-libéralisme ou chez les papous.
Nous sommes tous des Kerviel, nous sommes tous des Boutons et des Pablo Escobar. Nous ne sommes pas tous des soeurs Maria Teresa.
Je m'attends à TOUT en ce qui nous concerne.
L'économie est la science qui essaie de gérer l'inconséquence humaine et ne réussit jamais.

"....l'insuffisance globale de la demande salariale"

Passionant l'utilisation du même vocabulaire que celui des libéraux!!!!La
"demande salariale" ne pourrait pas être traduite par "la faiblesse des
organisations syndicales"??
Pourquoi ne pas "enquêter" (comme le FBI aux US) sur les "responsablités" des
banques sur la crise des Subprimes?Sur Clearstream?Sur les bénéficiaires
des crêdits privés et d'Etat?

Le manque de faits clairs sur les rouages financiers permet-il à chacun de
réaliser sa propre analyse?
Doit-on uniquement "reparler au travail" ou
principalement essayer de se vendre mieux sur "le marché du travail"(comme
ils disent tous,même à "gauche")??

Merci pour vos commentaires.
Juste une brève remarque pour répondre à Christophe sur la question de l'idéologie : il est à mon sens impossible de se passer d'idéologie au sens de vision du monde qui permet d'orienter des pratiques. Il n'est dès lors pas possible de prétendre construire une critique sans a priori idéologique. A ce titre, le dernier paragraphe du texte est bien un point de vue qui s 'affronte à l'idéologie néolibérale. Décortiquer les faits avec rigueur n'impose pas de renoncer à porter sur eux un regard normatif.

merci aussi à Oreil pour avoir relevé la coquille. Il fallait lire "près du budget de l'enseignement scolaire ou dix années de revenus pour tous les rmistes de France !"
CD

Les articles sur mediapart me semblent un peu orienté gauche voir extrême gauche, celui-là c'est un blog, donc ça peut passer mais les autres me semblent guère plus objectif.

Enfin, j'ai trouvé un article sur le net intéressant qui explique pourquoi les gains de productivité profitent plus à la rémunération du capital qu'au salaires.
C'est un effet de la mondialisation :
- dans les pays dits "émergent" la ressource travail est abondante. Il s'agit principalement de travail non qualifié encore que ... ont trouve des ingénieurs en informatiques en inde, des mathématicien en chine, d'excellents physiciens en russie ...
- dans le même temps la quantité de capital disponible n'a pas changé car les pays pauvres possèdent une quantité de capital par habitant faible (par rapport aux pays développés).

Nous vivons donc un monde où la ressource Travail est abondante et donc peu coûteuse alors que la ressource Capital est rare et donc chère.

Pour ceux que ça intéresse, l'article en question c'est dans les bulletins éco de Natixis, dirigé par Patrick ARTUS (ancien conseiller éco de Lionel JOSPIN et prof d'éco à polytechnique)

mondialisation?
Oui encore faut-il comprendre ce qui l'articule .je me souviens d'un documentaire dont la page d'accueil est toujours disponible ici:
http://www.mamondialisation.com
A un moment le journaliste essaye de joindre des représentants de la haute finance. il en contacte un par téléphone qui lui lâche un sec " il faut que vous compreniez qu'il n 'y a rien de pire que les personnes qui crèvent de faim". je me souviens aussi de cet ouvrier chinois qui a du mal à dégager les bénéfices réels de son embauche depuis qu'il a quitté sa rizière.
bref la valeur d'un travail quelconque est toute relative. .
Loin des sacralisations d'antan, vive l'ère du plus malin!
Une autre ressource intéressante est le livre de Laurence benhamou ou elle explique comment des termes péjoratifs comme "importations" on fait place à des termes plus techniques comme "sourcing" chez de grands distributeurs français.

Donc si je comprends bien il faut continuer ici en france à se serrer la ceinture ....
Au dela de l'aspect que comme les chevaux blancs peu chéres sont rares et que donc ils en deviennent honereux... La véritable question qui se pose combien de temps nos dirigeants pourront nous imposer une répartition des richesses aussi inégalitaires ?
Ici le JK de la Sg n'est qu 'un instrument un arbre qui masque une foret ......et il ne faut pas sortir de l'ena pour se rendre compte que la progresion des dividendes , des revenus des élites , des plus values boursiéres de certains (pour les tuyaux c 'est mieux de sieger aux conseils) ont progressé beaucoup plus vite que nos salaires par contre pour prouver le contraire il faut polytechnique au moins!!!!!!

Que faire ??????? A part Résister pour obtenir une revalorisation générale de nos salaires mais pour résister il faut étre organiser , représenter et surtout de temps en temps faut savoir se mobiliser ....

La ressource Travail est importante en Chine et la ressource capital en Chine est importante !!!!!!!
Les économistes de Natixis n'ont pas empêché cette banque de gros de perdre ce qu'elle a voulu comme les autres du reste.
Je vous le répète l'économie est la science des problèmes résolus et est incapable de faire autre chose.
Sinon cele se saurait.

L'économie est effectivement une science, en ce qu'elle offre des principes et des méthodes d'approches, d'analyse et de résolution de problèmes posés par l'observations des faits économiques, réalisations de comportements individuels ou groupés soumis à des logiques sous-jacentes à découvrir.

Une des difficultés majeures de l'analyse économique contemporaine est que les comportements des agents obéissent à des finalités qui évoluent dans le temps et à des logiques de comportements (structures de préférences) instables et dans le temps, et dans l'espace.

La prévision reste donc difficile, sans oublier que "Prédire n'est pas expliquer" (René Thom).

Frédéric de Paris

Je rebondis volontiers sur ce papier pour donner une autre raison (subjective, bien sûr) de la crise financière mondiale dans laquelle nous vivons depuis longtemps maintenant.
La financiarisation de l'économie est mondiale, c'est un fait. Elle a des effets non neutre sur l'économie dite réelle (celle qui fait la croissance, l'emploi, la production ...).
Le besoin de performance importante et immédiate pour l'actionnaire prend sa source dans l'origine des fonds propres placées dans les activités. Tout macro -économiste sait que l'épargne mondiale disponible alimente le financement l'investissement mondial. La question est : d'où vient cette épargne mondiale ? Des fonds de pensions par capitalisation, et autres hedges funds ("to hedge" se transformant par un raccourci saisissant en un "se couvrir" par un "spéculer à tout crin".
Les fonds de pensions reçoivent les cotisations des futurs retraités. Dans un système très concurrentiel, les fonds de pension se sont engagés à servir des pensions en valeur nominale, et non pas en part de cotisation, la valeur de la part étant variable et s'ajustant aux disponibilités de la caisse de retraite pratiquant le régime de répartition.

Pour tenir les engagements donnés aux futurs retraités, il faut que ces fonds soient placés à des niveau de rendement que les placements d'État n'offrent plus depuis longtemps (on a du 4 % en d'Europe sur du 10 ans et guère plus aux USA). Les taux de placement requis par ces fonds sont de l'ordre de 15 %, et il faut en outre que les placements ne présentent aucun risque de défaut (perte du nominal placé).

De fait, le développement économique exige des fonds propres supplémentaires. On en trouve en abondance si on est capable de payer du 15 % l'an. Pour ce faire, il faut modifier la clé de répartition de la valeur ajouté en faveur du capital contre le travail ... Ce qui se passe en ce moment. Il est alimenté et soutenu par un volume de capacité de travail, en ce y compris de matière grise, disponible dans tous les pays émergents : les niveaux de rémunérations proposés sont très acceptables eu égard à leur conditions actuelles de vie ... Le retournement : quand ces pays auront atteint (sous 10 ans ?) un niveau de développement économique tel que le facteur travail exigera une rémunération plus en rapport avec son niveau de contribution à la richesse nationale.

En attendant, continuer à créer de la valeur ajouté en jouant sur nos avantages comparatifs, et contribuer à une atteinte rapide des pays émergents au niveau de développement économique (avec création d'une classe moyenne, la seule qui consomme ses revenus salariaux, paie les impôts et n'ont besoin d 'aucune aide sociale) contribuant à une rééquilibrage de la répartition salaires - profits. Le danger : la clé de répartition salaire - profit est profondément liée à la nature de la fonction nationale de production, i. e à la manière dont les facteur "travail" et "capital" sont combinés. Ce fut le principal écueil dans lequel les socialistes de 1981 sont tombés : cette clé de répartition de ne décide pas par voie législative.

Le lien avec Jérôme K. ? Victime d'un système qui encourage la génération de gain rapide sur des prises de positions risqués génératrice de fortes performances si le trader a eu le nez fin ... Imaginons un seul instant que sa position ait été gagnante de 5,5 G d'Euros, doublant les bénéfices annuels de la SG !!! Il aurait eu droit à sa statue en or massif dans le hall du siège social ! Hors institutions régulatrices, le culte de la performance économique individuelle contient en soi ses propres mécanismes destructeurs.

Comment sortir de cette logique ? Mettre à disposition des ressources financières moins coûteuses, mais où trouver de l'épargne acceptant d'être moins rémunérées (la création des fonds éthiques fut une réponse qui ne semble pas rencontrer son marché. Où était l'erreur ?).

Ainsi la crise des "subprime" où on a fait croire à des gérants de fonds dans le monde entier que des titres adossés à des créances hypothécaire représentatives de crédits consentis à des emprunteurs nord américains insolvables dès l'octroi du prêt et donnant des rendement supérieurs à des taux de rémunération sans risque de quelque 0,20 % ne contenaient pas de risques ! En finance comme ailleurs (je pense en particulier à la montagne et à la mer), il n'y a pas de prises de risque sans risque ; et quand le risque se réalise, c'est rapidement la catastrophe ...

A suivre,

Frédéric de Paris

Ce que je comprends du phénomène K. par-delà ma totale incompétence dans le domaine de la finance, est que sont laissés libres d'action des leviers décisionnels paradoxalement non intentionnels, dans la logique des échanges financiers et des spéculations, des leviers qui peuvent par mégarde pourrir la vie de milliers de salariés, et qui n'auront pas à répondre de leur "domages collatéraux". On imagine bien que lorsque nous sommes jetés du jour au lendemain au chômage, il y a de fortes chances pour que cette situation entraîne une précarisation de sa vie au travail, jusqu'à se métamorphoser en "working-poor", en travailleur pauvre. On peut se demander effectivement dans quelle mesure K. est utile pour le bien commun, s'il sert a remplir les agences pour l'emploi de nouveaux abonnés, dont la seule alternative sera de devenir précaire aussi bien au travail que sans travail. On attend une attitude du gouvernement effective par rapport à cette escalade contre productive.

Le trader est une forme anomalique du travail salarié, il fait partie de ces salariés nouveaux style, les working-rich, opposés sur le diagramme du travail aux working-poor, c'est-à-dire à ceux qui malgré leur fiche de paye n'arrivent pas à assurer un minimum de revenus pour subsister en territoire urbain. Cet écart éloigne les citoyens du conflit de classe traditionnel, vers un "différent" incompréhensible pour chacune des parties. On aimerait bien savoir pour terminer comment Jérôme K. considère la situation du working-poor, c'est à mon avis la seule question morale que j'aimerai lui poser. S'il se sent concerné par les effets de ses actions...etc...

D'autre part : faisons-nous toujours partie d'une même nation, même si nous vivons les uns à côté des autres?