L’ancien premier ministre réagit : « des partis pris et des procès d’intention »

29/02/2008Par
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MediaPart

Contacté vendredi 29 février par MediaPart, Dominique de Villepin estime que ce rapport final «brille essentiellement par les questions qu’il n’aborde pas» et ajoute qu’il laisse «de côté tous les éléments qui ne démontrent que trop qu’à aucun moment je n’ai participé à une entreprise de dénonciation calomnieuse».

L’ancien premier ministre (2005-2007) nous a fait parvenir le texte suivant :

« Les éléments rassemblés à la clôture de l’instruction font ressortir clairement que les accusations portées contre moi ne reposent que sur des partis pris et des procès d’intention. Plusieurs accusations infondées ne sauraient en rien constituer une accusation forte ; elles témoignent au contraire d’une vision biaisée du dossier où écrans de fumée, instrumentalisations et rumeurs se sont multipliés. Le rapport final des enquêteurs brille essentiellement par les questions qu’il n’aborde pas, affirmant sans preuves et avouant sa faiblesse, en laissant de côté tous les éléments qui ne démontrent que trop qu’à aucun moment je n’ai participé à une entreprise de dénonciation calomnieuse. Ce qui sera aisément démontré dans les prochaines semaines.

Je regrette que cette instruction n’ait pas dépassé ce que rapportait la rumeur médiatique et politique. Ainsi il a d’abord été fait état d’un prétendu rapport de la DST, que j’aurais ordonné à mon arrivée au ministère de l’Intérieur, dont l’instruction a pu finalement montrer qu’il n’existait pas. De même, les perquisitions à mon domicile et à mon bureau n’ont servi qu’à monter en épingle un mystérieux DVD crypté qui s’est avéré, après plusieurs mois d’enquête et de coûteuses investigations, n’être qu’une transcription de mes discours diplomatiques. Puis certains ont voulu voir un nouveau rebondissement dans la découverte d’un ordinateur à Beyrouth, mais là encore l’affaire a tourné court.

Entre le grand spectacle auquel a donné lieu l’affaire Clearstream et la réalité des faits, il y a au bout du compte un fossé considérable. L’essentiel a été oublié. Seul le procès permettra de répondre aux deux questions essentielles : qui a commencé à falsifier les listings en 2003 et dans quel but, alors même que je n’ai été saisi de ce dossier qu’en janvier 2004 ? qui a pu faire pression dans ce dossier pour imposer un préjugé aussi contraire à la vérité ?

En tout état de cause, je suis convaincu qu’il ne s’agit pas d’une affaire politique, mais bien d’une affaire industrielle et financière. Je sais que la vérité et la justice finiront par l’emporter.

                                                                                     Dominique de Villepin. »

Cher Dominique, ce que vous dites est impeccable. J'ai tout suivi depuis le début comme vous imaginez. Votre défense est magnifique, je peux vous dire qu'à part quelques sarkozystes invétérés, les français de toute opinion croient en votre innocence, et voudraient qu'on vous laisse en paix. Je vous l'ai déja dit, je suis allée voir sur Bellaciao, célèbre site communiste, où de nombreuses voix parlent désormais en votre faveur. Je me demande si cette épreuve ne vous a pas été finalement favorable. En vous expliquant partout sur les médias, et aussi avec vos merveilleux livres, vous avez reconquis l'opinion. Certains des journaux qui vous salissaient reculent. Ils ne peuvent plus vous diffamer, alors que tous ont vu votre vrai visage.

Cela dit, vous avez bien raison de vouloir un procès. Tous mes voeux pour ce
procès. La Vérité vaincra.

Question préliminaire : peut-on dire menteur à des hommes politique ou est-ce un pléonasme ?
Clearstream ou une Guerre dans la nomenclatura française : DDV vous ne m'étes pas crédible, et vos adversaires, dans cette affaire Clearstream, le sont à peine plus. Mais vous, c'est grave tellement votre argument est faible ("qui a commencé à falsifier les listings en 2003 et dans quel but, alors même que je n’ai été saisi de ce dossier qu’en janvier 2004 ?") : vous avez été opportuniste, simplement, mais avec insistance.
A part ça, vous avez une prestance extraordinaire. Dommage que vous ne mettiez pas votre intelligence au service des Autres. Ou de la République...
Oh ! En m'adressant à vous avec les mots Autres et République, je les sens tellement vides de sens, pleins de double sens, que je m'arrête.
Je ne suis pas sûr que "La Vérité vaincra".

kairos

L' "affaire" dans laquelle vous vous trouvez pris est en tout cas d'une tout autre dimension que l'envoi d'un SMS ou des paroles injurieuses au salon de l'agriculture...

(reponse a Karios)
Puisqu'apparemment on peut dire un peu nimporte quoi ici, je vais me permettre de répondre à kairos :
La question "qui a commencé à falsifier les listings en 2003 et dans quel but, alors même que je n’ai été saisi de ce dossier qu’en janvier 2004 ?" m'a fait me demander "qui précéde 'DDV' à son poste pour trouver un element de réponse;
Pure spéculation bien sûr, mais quand même on retrouve un homme dont tu compares les déboires actuels avec cette affaire clearstream :
Nicolas Sarkozy 7 mai 2002 31 mars 2004
Dominique de Villepin 31 mars 2004 31 mai 2005
Nicolas Sarkozy 31 mai 2005 26 mars 2007

Après c'est juste une petite remarque comme ca...
pis c hors sujet puisque cet homme (qui a égaleemnt une "prestance extraordinaire" qui lui a fait gagner les presidentielles suite à de nombreuses apparitions dignes de grandes séries américaines) a, je crois, une certaine immunité.

Bonjour.

kairos

Sarkozy aurait donc fait falsifier les fameux listings? Et qu'en pense Marion Cotillard? Quant à l'élection présidentielle, j'avais l'impression que "cet homme" tenait sa victoire de la piètre qualité de sa rivale davantage que du soutien de l'ex-premier ministre... Mais dire un peu n'importe quoi est mon plaisir du matin... et même parfois du soir!

Deux questions, entres autres, mériteraient d’être étudiées pour tenter de rétablir un peu d’équité dans le débat public initié autour de cette affaire et à défaut lors du débat judiciaire si, au bout du compte, un procès devait avoir lieu.
1ère question: les enquêteurs de police sont-ils payés pour écrire des scénarios de cinéma ou pour réunir des éléments de preuves d'un délit ou d'un crime susceptibles de permettre l'ouverture d'une information judiciaire? La piste à suivre consisterait à reprendre un certain nombre d'affaires médiatisées et à publier les rapports de police établis pour éclairer le public sur les pratiques réelles de la police et de la gendarmerie. En ce qui concerne l'affaire Clearstream, pourquoi ne pas s'interroger sur le fait que les juges font savoir qu'ils ont bouclé leur enquête et qu'in extremis la DVIN dépose un ultime rapport le jour même de la clôture? Hasard, paresse, retard ou manipulation?
2ème question: les magistrats instructeurs sont censés instruire à charge et à décharge. Quels sont les éléments à décharge réunis au cours de cette longue instruction? Puisque le secret de l'instruction n'existe plus, par la grâce entre autres des magistrats eux-mêmes, pourquoi ne pas publier les éléments à décharge figurant dans leur dossier?
Bon courage!