MediaPart sur le web et dans la presse (1)

20/12/2007Par

Le site Nettv, qui étudie « l'impact d'Internet sur la télévision », fait un rapide tour d'horizon mondial. Après l'Espagne et les Etats-Unis, selon nettv, c'est au tour de la France d'être gagnée par « un mouvement » de fond: « de plus en plus de journalistes professionnels se lancent sur Internet ». Pour l'auteur, après Rue89 et d'autres, l'arrivée de MédiaPart est une bonne nouvelle: « C'est une expérience que l'on suivra avec curiosité, parce que son modèle économique va à l'envers de la tendance actuelle, axée sur la gratuité (...) dans le fond, personne n'arrive à prédire avec exactitude quel est le modèle économique idéal sur Internet. »

Même tonalité chez Chicken Tandoori, dont le  nom exquis ne dit pas expressément ce qu'il est (un « blog des curiosités, des bonnes et des mauvaises idées »): « les journalistes se déplacent sur la toile », dit-il. 

Et c'est encore de « mouvement de fond » dont il s'agit chez le responsable de fan-des-medias.lejdd.fr  Mais sans trop y croire, apparemment. Lui qui semble plus virulent que loquace (deux billets sur son blog en neuf mois), le voici qui dégaine: «Sur le constat que ceux qui ne croyaient pas en Internet hier s'y rallient aujourd'hui, c'est une évidence. Sur celui qu'Internet les a attendus pour faire de l'information, c'est une vague imposture. Une imposture qui ne tiendra pas car leur projet, sous couvert de nouveauté technologique, est l'incarnation même de ce qui les a perdu dans leurs anciens medias: leur certitude qu'ils sont eux, personne morale, au centre du dispositif. ». Ce à quoi nous pourrions répondre: le pré-site ici présent de MédiaPart est tout au contraire un lieu de débats, de commentaires, d'explications. Mais Armand1 d'estimer que « Le malheur de la presse en France ne vient pas du fait que les industriels aient pris les rênes des médias mais bien que les journalistes leur ont laissé le champs libre en cessant de faire ce pourquoi il étaient payés: de l'information. Les Chiens de garde se sont trop longtemps regardés le nombril, le leur, celui du voisin ou du voisin d'à côté en oubliant d'écrire pour leur lecteur.» En creux, il rappelle (avec raison) qu'une certaine forme de journalisme en ligne existe déjà , avec succès: « Savez-vous par exemple, que la rubrique football (rien que celle-là) de l'équipe.fr est plus lue tous les jours que l'ensemble des 48 pages de Libération? Savez-vous que la newsletter quotidienne du Journal du Net, est envoyée à plus de personnes qui ceux qui achèteront Le Figaro demain matin? ». Mais fan-des-medias.lejdd.fr/, il est;  fan-des-medias.lejdd.fr  il reste. L'auteur conclut à propos de MédiaPart et des autres: « Souhaitons néanmoins et sans arrière-pensée à l'ensemble de ces projets, une vraie réussite. Mais elle devra être autant économique qu'éditoriale. Et avant tout mentale. » On y va ? 

Aussi dubitatif, le blogueur Emery souffle le chaud et le froid. Dans son billet «Media Part : La revanche des déçus ? », il relève deux faiblesses, selon lui: « que l'ouverture journalistique ne soit pas plus, au moins symboliquement, présente » et «  le fait de voir les gens de la presse écrite passer dans la presse web sans la connaître. » Rassurons Emery. Des connaisseurs du Web, et de longue date, MediaPart en compte un certain nombre certain dans ses rangs. Quant aux autres, ils se sont imprégnés de cette belle culture depuis quelques années, déjà. Et Emery de conclure:  « une chose qui semble intéressante : Le point d'arrêt à 24h [que proposera MédiaPart dans sa version finale, NDLR]. L'idée est de faire un point sur l'actualité du jour passé pour la mettre en perspective de l'actualité du jour. Une partie qui me semble pertinente, bien pensée. »

Venu de Nice, palpitt.fr, qui s'affiche comme un méta-blog, est le complément parfait à cette revue de web express. Sa sélection d'articles sur Médiapart est intitulée « MediaPart, revue de blogs ». Le tout est classé par rubrique « sur le projet », « sur le modèle économique », « soutien », etc. Précisons qu'il est aussi indépendant de MédiaPart que MédiaPart l'est lui-même. 

A noter, lundi, le site Acrimed (action-critique-médias), qui est longuement revenu sur le mail de soutien de Ségolène Royal à Médiapart. Pour Marie-Anne Boutoleau, le débat qui a suivi sur le Net, et ailleurs, aurait les allures d'une « bataille de pistolets à eau dans un bac à sable, pour déterminer qui est le plus « indépendant » et le plus « beau ». » Et le site de l'Observatoire des Médias de promettre qu'il  ne manquera pas «  d’exercer sa vigilance sur le contenu et l’évolution de tels sites qui s’inscrivent dans le cadre des changements qu’Intermet induit dans le secteur des médias et dans les pratiques journalistiques. » 

 

Ainsi va la vie sur Internet.

A demain.

 

Plus anciens, ces autres articles sont toujours disponibles sur la toile:

 16/12: France Info: « Quel modèle économique pour les nouveaux médias on-line ? »

14/12: AFP: « Lancement du projet MediaPart, pour la liberté et le pluralisme de l'information sur le net. »

14/12: TF1.fr: « Le site de Plenel a l'imprimatur de Ségolène »

14/12: LeFigaro.fr: « Quand Ségolène Royal fait
de la pub pour Edwy Plenel
 »

14/12: Arretsurimages.net: « Royal »

14/12: LePost Birenvaum: « Royal tisse sa toile »

14/12:  Versac.net: « Mediapart : indépendance ? »

13/12: Rue 89: « Les promesses de MediaPart, le site d'info d'Edwy Plenel »

13/12: Com-vat.com: « De Rue89 à MediaPart : les années 80 (re)commencent »

12/12: AFP: « Le net pour donner du peps au journalisme d'enquête »

11/12: Ecran.fr: « MediaPart, le nouveau venu, parie sur l’info en ligne payante »

10/12:  Le Monde: « Les sites d'information autonomes cherchent leur équilibre économique »

03/12: Ecosphère: « Mediapart: l’adhésion comme carburant »

03/12: TechCrunch.com: « MediaPart veut inventer un nouveau journalisme. Mais lequel? »